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Accueil du site > Tribune Libre > Oser enfin la Rénovation de la Démocratie Française…

Oser enfin la Rénovation de la Démocratie Française…

 Dès lors que celles-ci se complaisent dans leurs combinaisons politiciennes de survie carriériste et ont définitivement capitulé face aux dictats des politiques monétaristes des marchés boursiers, guidés par des agences de notation au service exclusif de l’oligarchie bancaire et financière, comment s’étonner du dégoût qu'inspirent de plus en plus les élites politiques européennes pour les citoyens ?... Le dernier exemple Italien où le populiste Italien Beppe GRILLO devenu d'un coup, par les urnes, le maître virtuel de l'Italie est révélateur de cette situation.

En attendant que la France passe par le pire des relais que serait Mme LE PEN, au mépris de la Démocratie et de la réalité de la crise écologique, nos Politiciens ‘’professionnels carriéristes’’ n’ont qu’un regard fixé sur la Croissance, mais comme sœur Anne, ils ne voient toujours rien venir… Et ne verront rien venir de ce coté là, puisque la croissance est désormais impossible. La part du gâteau que nous offre la planète se réduit comme peau de chagrin, alors que le nombre de convives ne cesse de croître, faisant en sorte que le pays s’enfoncera lentement mais sûrement dans le chaos social, si l’on ne change pas en urgence de cap...

Urgence écologique, mais aussi urgence de rénovation Démocratique en France

Concernant la ‘’Démocratie’’ ou plutôt la ‘’Démocrassouille’’ Française, chaque élection est là pour nous le rappeler. Dès lors que l’électorat populaire qui se sent coupé des élus, dans lesquels il ne se reconnaît pas, exprime des votes, c'est de plus en plus par des suffrages de rejet, ou en se réfugiant dans l’abstention qui bat chaque fois des records.

Si le bien public est une vocation, la politique n’est pas une « carrière ». Le cumul des mandats par Les empilements de niveaux (le fameux mille feuilles Français), dont on ne sait parfois plus distinguer des compétence qui s’enchevêtrent. Les effets de cour, les facilités du pouvoir et de l’argent public sont des dangers contre lesquels il faut lutter et prendre d’urgence des mesures de rénovation pour modifier par référendum une constitution, désormais inadaptée.

On se souvient que pendant sa campagne présidentielle le Président de la République s'était engagé, «  à revenir à une République exemplaire »(si tant est qu'un jour elle ait existé), ce qui implique une réforme de la Constitution pour les différents sujets sur lesquels porterait cette révision. Pour y parvenir n’oublions pas qu’il faut obtenir la majorité des trois cinquièmes des voix du Parlement, Assemblée nationale et Sénat réunis en Congrès. Ce qui suppose, qu'une partie des voix de l'opposition se joignent à celles de la majorité. Aujourd'hui, les contacts pris par le premier ministre montrent que cette volonté de réforme n'existe ni à l'UMP, ni chez les centristes, ni même au PS. Il faut donc dépasser cette situation de blocage par un référendum.

Pour un Référendum à questions multiples

Pour sortir du blocage parlementaire, tout en évitant la « tentation plébiscitaire » Olivier FAURE député PS de Seine-et-Marne propose de donner la parole aux Français sur « le non-cumul des mandats, l'indépendance de la justice, le statut pénal du chef de l'État et, pourquoi pas, le droit de vote des étrangers aux élections locales » par un référendum à questions multiples.

Est-ce possible ? Et si oui pourquoi ne pas rajouter également le transfert vers le parlement des pouvoirs d’exécutif gouvernementaux du Président de la République, ainsi que la suppression de plusieurs Niveaux de représentation, qui sont obsolètes coûteux pour le contribuable et inutiles, au premiers rangs desquels le Sénat et les Conseils généraux

Il est évident qu’un référendum à questions multiples sur le thème d’une ‘’République exemplaire’’ est non seulement possible mais souhaitable. Les questions posées doivent permettre de responsabiliser le peuple Français face à des choix précis qu’il se doit d’assumer.

Il y a des questions pour lesquelles on peut penser que le peuple Français répondrait favorablement sans que cela ne pose trop de problèmes :

- Le non-cumul des mandats, dont la durée maximum doit être de 5 ans et pas plus de deux fois le même mandat au cours d’une vie publique... (Depuis la réforme Constitutionnelle de 2008, Le Président de la République ne peut faire que 2 mandats consécutifs, d’une durée de 5 ans. Pourquoi cette disposition n'est-elle pas applicable à l’ensemble des autres mandats électifs ?)

- L'indépendance de la justice, encore faudrait-il prévoir des garde- fous, car contrairement aux pays Anglo-Saxons qui peuvent inspirer la réforme, il n’y a pas de magistrats élus.

- Le statut pénal du chef de l'État

- La suppression de plusieurs Niveaux de représentation (Sénat et conseils Généraux) à laquelle on va toutefois se heurter aux ‘’tirs’’ croisés des élu(e)s concerné(e)s qui n’accepterons pas de perdre leurs privilèges…

Il y a des questions beaucoup plus controversées telles que celles concernant les attributions du Président de la république et son élection au suffrage indirect, qui à l’évidence ne sont pas à l’ordre du jour, mais qu’il faudra bien poser un jour ou l’autre, la suppression du concept ‘’races‘’ dans la constitution ou le vote des étrangers aux élections locales.

A noter que la Réforme des institutions communales et du mode de scrutin,  notamment législatif qu’il faut aussi engager de manière à permettre la juste représentation de toutes les sensibilités politiques à l’Assemblée Nationale (âges, professions), tout en facilitant l’organisation d’une majorité, ne nécessitent pas une réforme de la constitution, mais seulement les lois organiques correspondantes.

Préalablement au référendum, instituer un débat public National. 

Il va de soi qu’un référendum à questions multiples doit faire l’objet des procédures identiques à celle de la loi N° 2002-276 du 27 février 2002 (titre 4), relative à la démocratie de proximité, qui a institué en France le débat public, procédure de concertation d’origine anglo-saxonne et scandinave. Cette loi mettait le droit français en conformité avec la Déclaration de Rio de juin 1992 sur l’environnement et le développement et avec la Convention d’Aarhus de juin 1998 sur l’accès de public au processus décisionnel. Désormais, le public "est associé au processus d’élaboration des projets ayant une incidence importante sur l’environnement et l’aménagement du territoire".

La loi érige la CNDP, Commission Nationale du Débat Public, en autorité administrative indépendante veillant au respect de cette participation du public. Le débat public qui porte sur l’opportunité du grand projet ainsi que sur ses modalités de mise en œuvre doit s’appliquer également à un débat public National concernant une modification de la constitution. Les synthèses de ce débat public seraient ensuite débattues au parlement sans possibilité de vote puisque sa rédaction à questions multiples serait soumise par le Président de la république au peuple Français qui se prononcerait pour chacune des questions posées.

Sauf à creuser toujours plus le fossé qui sépare la classe politique des citoyens dans notre pays, il faut absolument donner la parole aux Français sur des questions qui relèvent de l'organisation des pouvoirs publics et de la démocratie même. Cette pratique existe dans de nombreux autres pays. Pourquoi pas en France ? Elle relève, bien sûr, de la décision du président de la République. C’est le seul recours contre l’immobilisme dans lequel les nombreux politiciens PS, Centristes, UMP, chantres du cumul des mandats sclérosent la Démocratie Française.

Supprimer également le « référendum d’initiative partagée » et le remplacer par un vrai référendum National d’initiative populaire

Le « référendum d’initiative partagée » voté par les sénateurs PS et UMP relève plutôt d’un simulacre de démocratie, en effet pour l’organiser il faut faire face à une multitude d’obstacles infranchissables, notamment le soutien obligatoire de 4,5 millions de personnes et de 184 parlementaires… Autant dire qu’il sera impossible d’organiser le moindre référendum national d’initiative populaire.

Tout en mettant des filtres, par exemple en soumettant tout projet de référendum à la décision du conseil constitutionnel pour avis de conformité constitutionnelle, un référendum National d’initiative populaire devrait être institué, sous réserve de recueillir au moins 1 Million de signatures de citoyens en situation régulière sur le territoire.

« La démocratie libérale cessera d’être dupe de la démagogie, ou elle périra. » [Wladimir Drabovitch, Fragilité de la liberté et séduction des dictatures, 1934]


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11 réactions à cet article    


  • bernard29 bernard29 4 mars 2013 10:17

    Tout a fait d’accord avec vous. je suis sur la même longueur d’onde. 

    Dans la France monarchiste et oligarchique , le premier corporatisme est celui des détenteurs du pouvoir politique. C’est celui là qu’il faut abattre en premier

    la première revendication des citoyens doit être est une refondation démocratique radicale, urgente et nécessaire. C’est d’ailleurs ce qui a fait du Mouvement 5* de Beppe Grillo, le premier parti d’italie.

    Si le PS était réellement un mouvement démocrate, c’est ce qu’il aurait compris depuis longtemps.

    .


    • jef88 jef88 4 mars 2013 12:03

      Et ne verront rien venir de ce coté là, puisque la croissance est désormais impossible.

      CONNERIE !
      Vous augmentez les prix de 5 % ! Tous les prix augmentent la croissance !
      Dans le temps on calculait le PRODUIT intérieur brut : PIB = production interne à la France !
      Maintenant on a cassé le thermomètre et l’on calcule la valeur ajoutée ..................

      ce qu’il nous faut c’est un protectionnisme européen !
      nous sommes la seule région du monde ou le dumping à l’import est autorisé


      • joelim joelim 4 mars 2013 12:31

        Sauf à creuser toujours plus le fossé qui sépare la classe politique des citoyens dans notre pays, il faut absolument donner la parole aux Français sur des questions qui relèvent de l’organisation des pouvoirs publics et de la démocratie même. Cette pratique existe dans de nombreux autres pays. Pourquoi pas en France ?


        Parce qu’ils ont peur de perdre leurs avantages. Ce sont des carriéristes politiques, qui ne veulent surtout pas que quoi que ce soit change.

        Et ils se cachent cela par une volonté progressiste affichée à laquelle ils associent, afin de se justifier, d’innombrables prétextes d’impuissance.

        Chouard explique qu’ils ne sont pas en cause, que tout le monde tente de préserver ses intérêts, que c’est le système constitutionnel qui est mal fait. 

        C’est vrai mais ça n’empêche pas que ce soient généralement (je pense aux 2 partis politiques siamois UMP et PS) des menteurs et des félons.


          • miha 4 mars 2013 12:41

            En France, la loi sur le Référendum d’Initiative Partagée n’a pas encore été voté, elle va faire l’objet d’une deuxième lecture par l’assemblée.

            Si le texte est voté tel quel, l’intitative n’est pas partagée : elle ne peut venir que des parlementaires, puis soutenue ensuite par plus de quatre millions de signatures d’électeurs, soit 10 %.

            Référendum d’initiative citoyenne : R.I.P. (et là, cela signifie : « repose en paix ») puisque le RIC est mort-né.

            En Suisse, il suffit de 100 000 signatures sur 5 millions d’électeurs, soit 2 % ; ce qui, en France, porterait le nombre de signatures à 900 000.

            En Italie, il suffit de 500 000 signatures sur 45 millions d’électeurs, donc à peine un peu plus de 1 %.

            http://blogs.mediapart.fr/blog/miha/030313/rip-referendum-dinitiative-citoyenne

            Il est, en effet, urgent d’oser la démocratie en France.

            Merci pour ce billet.


            • soi même 4 mars 2013 13:04

              Il faudrait que l’on soit encore en démocratie !


              • ctadirke 4 mars 2013 20:26

                Démocratie ? Vous parlez de quoi ?

                L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle est approuvée par beaucoup” (Gandhi)

                « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont forcément raison . » (Un très grand philosophe français, avec au moins une bonne lecture, mort prématurément d’un bête accident de moto).

                « Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. » Alexis de Tocqueville

                « Dès que nous disons le mot «  démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire . » (Feu Alain Etchegoyen, ex-patron du Commissariat général au Plan dans «  La démocratie malade du mensonge » )

                « Nous sommes victimes d’un abus de mots. Notre système (les « démocraties » occidentales) ne peut s’appeler « démocratique » et le qualifier ainsi est grave, car ceci empêche la réalisation de la vraie démocratie tout en lui volant son nom. » Serge-Christophe Kolm

                « La démocratie c’est le nom volé d’une idée violée. » Jean-Pierre Martin,.

                Qui peut nous expliquer ici pourquoi il est préférable, sinon meilleur pour l’intérêt général des personnes concernées, de faire confiance à quelqu’un qui a obtenu – dans le cas extrême - 50,01 % des voix consciencieusement vérifiées de ceux qui ne se sont pas abstenus plutôt qu’à son concurrent ayant obtenu 49,99 % des suffrages abusivement dit « exprimés », puisque s’abstenir c’est aussi s’exprimer ?


              • citoyenrené citoyenrené 4 mars 2013 16:21

                globalement d’accord avec cet intéressant article, sauf 2 choses : la suppression du sénat, pourquoi ne pas constituer un sénat citoyen ? pour un bicamérisme intelligent, en mariant gouvernement représentatif et démocratie

                et l’autre point, vous écrivez : 
                « par exemple en soumettant tout projet de référendum à la décision du conseil constitutionnel pour avis de conformité constitutionnelle »

                cela n’est valable qu’avec une refonte dudit conseil constitutionnel, voir le dangereux pédigrée des « sages » actuels


                • ctadirke 4 mars 2013 20:29

                  On n’apprend pas l’orthographe au FN ?
                  Ça aurait été bien mieux de mettre une majuscule à Français quand il est utilisé comme nom, sauf s’il s’agit de la langue

                  L’attention aux Français commence par là.

                  Sachant bien qu’on (se) trompe souvent quand on dit ou écrit « Les Français » (à qui on fait penser ce qui nous arrange), puisque dans certainement plus de 75 % des cas au moins , il s’agit seulement DE Français. Donc il fallait honnêtement dire « Des Français », ce que n’a pas fait notre nouveau président en commençant son tout premier discours présidentiel à Tulle.

                  Les noms (« gentilés » ou « ethnonyme ») désignant les habitants d’un pays, d’une province, d’une localité.... (Note de l’expéditeur : et même donc d’un quartier de grande ville !!!) prennent la majuscule initiale :  les Français, les Anglais, les Poitevins, les Parisiens.

                  Les noms de langues correspondants gardent une minuscule : parler le français, l’anglais, le poitevin...

                  L’adjectif garde la minuscule : la population française, la cuisine anglaise, le

                  Marais poitevin, le Bassin parisien.

                  L’usage est incomplètement fixé et les codes typographiques diffèrent quant au traitement de l’attribut : Il est anglais (adjectif) ou Il est Anglais (nom). L’Imprimerie nationale tranche en faveur du nom, comme on le fait par exemple en allemand (Sie ist Franzüsin).

                  L’Académie considère que l’on a affaire à un adjectif, que l’on ne dira jamais Elle est Suissesse, mais Elle est suisse, et met donc la minuscule : Ils sont albanais, corses... Elle n’est pas parisienne.

                  Enfin, on distingue généralement les noms désignant proprement des habitants de leurs emplois dérivés : les Albigeois aiment leur ville ; la croisade contre les albigeois, Cathares du Midi de la France, au XIIe siècle.

                  Et si vous diffusiez ?


                  • Abou Antoun Abou Antoun 4 mars 2013 21:54

                    (Sie ist Franzüsin).
                    Es tut mir Leid, aber nein ! Sie ist Französin.


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