Parmi les vœux pour 2024, celui de mettre fin à la guerre en Ukraine est-il possible ?
En ce début d’année 2024 période de vœux, s’il en est un que l’on peut faire aux Ukrainien(ne)s, c’est bien celui de faire cesser la guerre que mène la Russie à ce pays. L’Invasion Russe en Ukraine et l’escalade de la guerre qu’elle poursuit est inadmissible de la part d’un pays membre du conseil de sécurité de l’ONU. Dès lors, un soutien indéfectible à l’Ukraine ne peut que s’imposer.
L’histoire de l’Ukraine du 20e siècle à nos jours est marquée entre Processus de Russification et turbulence politique
Pour mémoire et mieux comprendre les raisons pour lesquelles la Russie a envahi, occupé et annexé des territoires Ukrainiens, il faut savoir que le processsus de russification de l’Ukraine déjà amorcé par Staline s’accélère à marche forcée dans les années 1950. Dans le Donbass, des réformes scolaires vont jusqu’à interdire l’usage de la langue ukrainienne dans l’enseignement secondaire et supérieur, au profit du russe. Si bien qu’à la fin des années 1980, près de la moitié de la population de la région se réclame d’appartenance russe.
Ainsi, après s’être affranchie de l'URSS et devenue indépendante en 1991 l’Ukraine va connaître une période de turbulence politique se traduisant, notamment, en 2014 par « la révolution de Maïdan « qui renverse le président et le gouvernement pro-Russe. « Révolution » qui est plus ou moins téléguidé par les USA et soutenue par des pays Européens, dont la France de François Hollande. C’est à partir de cette époque que la Russie annexe la Crimée qui faisait partie de l’Ukraine depuis 1954 et envahira le territoire Ukrainien 8 ans plus tard en totale violation du droit international. Ce qui est inacceptable et criminel de la part d’un Etat membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, car il est à ce titre garant de sa charte et ses valeurs… Invasion qui se traduit depuis le 24 Février 2022 par des dizaines de milliers de morts et de blessés parmi la population civile, des destructions considérables, ainsi que plusieurs millions de réfugiés dans les pays de l’UE.
D’après les chiffres officiels américains cités par le « New York Times », c’est aussi plus d’un demi-million de soldats russes et ukrainiens qui ont été tués ou blessés depuis que la Russie a voulu envahir l’Ukraine. https://www.nytimes.com/2023/08/18/us/politics/ukraine-russia-war-casualties.html Certes, ces chiffres sont difficiles à quantifier, car Moscou sous-estime largement le nombre de morts et de blessés militaires dans ses rangs. Dans le même temps, Kiev s’évertue à ne publier aucun chiffre officiel. L’écart entre les deux pays s’explique toutefois par le fait que les Russes sont trois fois plus nombreux sur le champ de bataille et une population bien plus grande qui permet de renflouer les rangs malgré les pertes. En comptant les militaires actifs, les réserves et les paramilitaires, l’Ukraine se reposerait sur environ 500 000 soldats, contre 1 330 000 pour la Russie.
Il convient donc que les Etats Européens et les USA soient extrêmement sévères à l’égard de la Russie et apportent un soutien indéfectible à l’Ukraine et au gouvernement de Volodymyr Zelensky, car le Président Russe Vladimir Poutine ne semble connaître que le seul rapport de force par rapport à sa logique de pensée politique concernant certains territoires Ukrainiens, mais pas seulement. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il serait impossible de trouver une solution équitable pour parvenir à la paix dans cette région.
Pour rappel, les territoires Ukrainiens au coeur du conflit
Le Donbass
Un pied en Ukraine, l'autre en Russie, Le Donbass est un territoire de près de 55 000 km2 à l’est de l’Ukraine, frontalier de la Russie, qui englobe les deux régions du Donetsk et Lougansk. Son nom est une contraction des mots « Don », du fleuve qui se jette dans la mer d’Azov, et de « bassin » en référence au bassin minier qui le caractérise. Durant des siècles, les Tatars de Crimée puis les Cosaques du Don se sont partagé ses terres, dont la majorité était inhabitée. Jusqu’à la conquête Russe, dans les années 1770, où la région est rattachée à la « Nouvelle Russie », le Donbass possède une double identité. Cette région industrielle, à la population majoritairement russophone et russophile, est au cœur d'un conflit sanglant depuis 2014 entre Kiev et des séparatistes pro-russes. Elle est désormais le théâtre de la contre-offensive Ukrainienne qui cherche à repousser l'armée Russe, laquelle, depuis février 2022 occupe militairement cette région.
Concernant son histoire : le territoire du Donbass s’industrialise au milieu du XIXe siècle et la richesse de son sol, qui contient d’immenses réserves de charbon et de minerais, en fera l’un des cœurs industriels de l’URSS. Le Donbass est érigé en exemple de la puissance industrielle soviétique. C’est là que travaillait dans les années 1930 Alexeï Stakhanov, un mineur qui est à l’origine du terme « stakhanovisme ». Les exploits de ce mineur auraient consisté à extraire quatorze fois plus de charbon que le quota fixé ! Ce qui permit au régime de le propulsé au rang de héros du travail, avec forte propagande.
Mais c’est aussi dans le Donbass que Staline a orchestré entre 1932 et 1933 « l’Holodomor », ou « l’extermination par la faim ». Plus de cinq millions d’Ukrainiens en sont morts. Mais, contrairement à l’holocauste, ce terme n’est pas rentré dans les mémoires, et a été rayé des manuels scolaires russes. Amorcé par Staline, le processus de russification à marche forcée de l’Ukraine s’accélère dans les années 1950. Dans le Donbass, des réformes scolaires interdisent l’usage de la langue ukrainienne dans l’enseignement secondaire et supérieur, au profit du russe. Si bien qu’à la fin des années 1980, près de la moitié de la population de la région se réclame d’appartenance russe.
La Crimée
La péninsule de Crimée, capitale Simferopol, langues officielles Russe, Ukrainien et Tatar de Crimé, avec une population en 2014 de 2,2 millions d’habitants, dont 67,9% de Russes, 15, 6 % d’Ukrainiens, 10,5 % de Tatars de Crimée, 2,1 % de Tatars, faisait juridiquement partie de l’Ukraine depuis 1954 en raison d'un décret du président soviétique, Nikita Khrouchtchev, à l'occasion du 300e anniversaire de la réunification Russo-Ukrainienne. Elle constituait, au sein de l'Ukraine, une république autonome, malgré l'opposition d'une partie de ses habitants (Russes et Tatars).
À la suite d'un référendum relativement suspect tenu le 16 mars 2014, les autorités locales « demandèrent » que la Crimée soit « rattachée à la fédération de Russie ». Après y avoir envoyé plus de 30 000 soldats pour selon les autorités Russes prévenir une intervention militaire Ukrainienne et à la suite d'un référendum à la soviétique (un OUI à 95,5 %), le président russe, Vladimir Poutine, signa le décret rattachant la Crimée à la Russie. Malgré l'opposition de la communauté internationale qui pouvait difficilement s'y interposer par la force, la Crimée est devenue, de facto, la 22e république russe, probablement sans rétrocession. ce qui constitue une pierre d'achoppement majeure entre la Russie d'une part, l'Ukraine, l'UE et les États-Unis de l'autre.
Pour mémoire, Le transfert de la Crimée par la Russie à l’Ukraine en 1954 fut un acte administratif décidé en interne dans le cadre de l’Union soviétique, et non une décision internationale à l’époque. Ce fut le résultat d’une réflexion au sommet de l’État soviétique par les dirigeants communistes de l’URSS et des deux Républiques socialistes soviétiques de Russie et d’Ukraine qui en étaient membres, sans consultation de la population de la Crimée. Par un simple décret, la Russie (soviétique) cède l’oblast de Crimée à l’Ukraine (soviétique).
Contrairement à certaines idées répandues, ce ne fut pas le résultat un désir personnel de Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Comité central du Parti Communiste de Union Soviétique à l’époque. Ce fut au contraire une décision collective des Bureaux politiques, des Présidiums des Soviets suprêmes et des conseils des ministres des deux Républiques socialistes soviétiques (Russie et Ukraine, les 5 et 13 février 1954), précédée par une décision du Présidium de l’URSS le 25 janvier. En résumé, l’URSS conçoit d’abord ce transfert, puis la Russie le « propose » à l’Ukraine, qui « approuve », et cette dernière « demande » ensuite à l’URSS, qui finalement « approuve ». Il n’y eut pas de vrais débats (la structure du pouvoir soviétique étant pyramidale, avec pour sommet le Bureau politique du PCUS), les parlements des deux républiques entérinent, le tout sans grande publicité (le transfert fut annoncé dans la Pravda le 27 février 1954 en huit lignes, dans l’indifférence de l’opinion soviétique), et sans consultation de la population de la Crimée.
À la suite de la dissolution de l’URSS de 1989, après référendum, la Crimée se déclare le 20 janvier 1991 « république autonome » (dans l'intention affichée de devenir une « république à part entière), mais sept mois plus tard, le 24 août 1991, l'Ukraine proclame son indépendance (confirmée par référendum du 1er décembre 1991). Une semaine plus tard à Minsk (Biélorussie) l’URSS cesse d’exister. A ce moment là, suite à cette dissolution décidée par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse, la Crimée devient une république autonome de l'Ukraine.
Le 11 mars 2014, le Parlement de Crimée déclare l’indépendance de la République de Crimée à l’égard de l’Ukraine : cette entité étatique autoproclamée rassemble la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol. Puis les dirigeants de cette nouvelle Crimée organisent le 16 mars 2014 un référendum portant sur le rattachement de leur pays à la Russie. Ce référendum, non reconnu par l’Ukraine et les pays occidentaux, voit le « oui » l’emporter très massivement par 96,77 % des voix. Deux jours plus tard, le 18 mars 2014, le rattachement de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie est entériné lors d’une cérémonie à Moscou entre Vladimir Poutine et les dirigeants criméens.
Bien qu’il y ait eu un référendum et même s’il était exempt de fraude pour le rattachement de la Crimée à la Russie, il y a à l’évidence un problème juridique
Quoi qu'il en soit, il est évident que l'Ukraine étant devenue indépendante en 1991, Bien que république autonome, la Crimée appartenait donc à un État devenu totalement distinct de la Russie, or, même si le référendum avait été exempt de toute fraude, cela pose réellement un problème juridique. En effet, il aurait fallu que le référendum du 16 Mars 2014 en Crimée soit organisé et reconnu par le gouvernement de Kiev, ce qui, bien sur, était hors de question. À supposer que la Corse veuille redevenir italienne, ou être indépendante, pour la validité d’un référendum il faudrait que la France donne son accord. C'est la conséquence du principe d'intégrité des États, qui vise à assurer une certaine stabilité de la vie internationale. Mais il est tout aussi évident que ce principe peut entrer en conflit avec le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, c'est-à-dire soit de choisir de rester au sein d'un État, soit de devenir indépendant, soit de rejoindre un autre État. C’est là aussi que réside toute l’ambiguïté, si l’on veut préserver l’intégrité territoriale d’un pays.
Il faut aussi rappeler qu’à la suite de la fin de la Yougoslavie, le Kosovo, petit pays de 10 800 km² et de 2 millions d’habitants peuplé de 90 % d’Albanais et 10 % de Serbes avait organisé un référendum à l’issue duquel il avait quitté la Serbie. Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux avaient estimé que la déclaration d'indépendance du Kosovo ne violait aucune norme du droit international. Ce qu'avait confirmé en Juillet 2010 la cour internationale de justice. C’est d’ailleurs ce qu’avait invoqué le diplômé en droit Vladimir Poutine parmi ses arguments pour justifier le rattachement de la Crimée à la Russie.
L'Ukraine indépendante depuis 1991 est un territoire dévasté par la guerre à partir de 2014
L’Ukraine s'affranchit de l'URSS et devient indépendante en 1991. Le Donbass s’enfonce alors dans une sévère crise économique et d’importantes grèves se déclarent. Bien qu’à l’origine très favorable à l’indépendance, la région devient le théâtre de revendications pro-russes et voit d’un mauvais œil le pouvoir central de Kiev.
En 2014, la « révolution de Maïdan « renverse le régime corrompu et pro-russe de Viktor Ianoukovitch et place à la tête de l’Ukraine un gouvernement favorable au rapprochement avec l’ouest. Des affrontements enflamment alors le Donbass. Ils dégénèrent rapidement en conflit armé entre les forces loyalistes ukrainiennes et les forces séparatistes pro-russes, soutenues et armées par Moscou. S’il s’obstine à ne pas reconnaître son implication dans le conflit, le président Russe Vladimir Poutine déclare cependant que les populations russophones du Donbass sont victimes « d’un génocide » perpétré par les « néonazis » de Kiev et doivent être défendues. Une rhétorique qu’il utilisera huit ans plus tard pour justifier son invasion de l'Ukraine.
À la suite de référendums locaux sont proclamées la « République populaire de Donetsk » et la « République populaire de Louhans », deux entités sans reconnaissance internationale qui contrôlent dès lors une partie du Donbass.
Trois jours avant d'envahir l'Ukraine, le 21 février 2022, la Russie reconnaît officiellement les républiques populaires autoproclamées de Louhansk et Donetsk. Le 24 février, il ordonne à son armée d'entrer dans ces territoires séparatistes au nom, entre autres, de la « défense et la protection » des russophones du Donbass.
Pour justifier l’intervention militaire en Ukraine, en particulier au près de la population Russe, Vladimir Poutine prétend « dénazifier » ce pays, mais qu’en est-il vraiment ?
En pleine guerre, le rôle de l'extrême droite en Ukraine a fait l'objet d'un débat et d'une propagande constants de la part des différentes parties au conflit. Mais existe-t-il vraiment un néonazisme en Ukraine et quel est le rôle des milices d'extrême droite dans le pays ? Les partisans de l'Ukraine rejettent ce type d’accusation et répondent que son président, Volodymyr Zelensky, est juif. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur les raisons de telles affirmation du président Russe pour justifier sa décision d’envahir l’Ukraine
Les responsables ukrainiens et les alliés étrangers, comme les États-Unis et les pays européens, nient souvent l'importance des mouvements néonazis et d'extrême droite en relativisant leur rôle dans la politique intérieure de l'Ukraine et bien que cela reste une question très sensible, boudée par les politiciens et la presse, car Personne ne veut alimenter la machine de propagande russe qui souligne souvent et parfois le rôle de ces groupes dans la politique ukrainienne. Mais, à l’instar des autres pays du sol Européen, y compris en Russie, ces groupes existent bel et bien. Mais, bien qu’ils aient pris de l’importance dans la vie des populations Ukrainiennes à cause de certaines turbulences politiques, de là à considérer qu’ils joueraient un rôle essentiel dans la vie politique Ukrainienne actuelle est probablement exagéré.
Si ces groupes ont toutefois pris un peu d’importance dans la dernière période, c’est à cause de la guerre et de leur engagement paramilitaire. Il y a actuellement l'un des mouvements les plus en vue dans ce conflit, c’est le bataillon dit d'Azov, un groupe aux relents néonazi qui a combattu en 2014 l'invasion de la Crimée par la Russie dans la ville de Marioupol. Le groupe combat depuis lors les séparatistes russes dans la région et joue un rôle important dans la résistance ukrainienne. Ce bataillon est une unité de la Garde nationale ukrainienne et de la police militaire de l'Ukraine. Azov est critiqué pour avoir affiché des symboles nazis, tels que le Wolfsangel, utilisé par la 2e division SS Das Reich, et le Soleil noir.
Il existe également d'autres groupes considérés comme d'extrême droite par les experts, tels que le parti Svoboda, le C-14 et le Pravyi Sektor (Secteur droit), qui ont créé leurs propres milices armées, dont beaucoup ont rejoint les forces régulières ukrainiennes.
Ces dernières années, avant le conflit actuel en Ukraine, la BBC avait d’ailleurs rapporté comment ces groupes pouvaient prendre une certaine importance dans la vie quotidienne des Ukrainiens, profitant surtout des vides de pouvoir laissés par d'autres institutions, notamment, comme la police.
En 2017, la BBC a montré des milices d'extrême droite faisant des descentes dans des établissements de jeu et attaquant des ennemis politiques avec la complicité des gouvernements.
Dans la ville de Cherkasy, des miliciens d'extrême droite avaient pris d'assaut l'hôtel de ville et avaient menacé tous les élu(e)s, affirmant qu'aucun d'entre eux ne pourrait partir tant que le budget proposé par le maire ne serait pas adopté. De violents affrontements ont également eu lieu entre la milice et la police.
Il est aussi dès lors évident, qu’après avoir obligé le gouvernement Ukrainien à poursuivre avec beaucoup de rigueur la lutte contre la corruption qui est endémique dans ce pays, l’un des préalables à l’entrée dans l’Union Européenne c’est d’imposer à l’Ukraine, la dissolution totale de ces groupes nationalistes de type néonazis et leurs paramilitaires. En guise de gage de bonne volonté de la part de l’Ukraine, cela devrait par ailleurs commencer immédiatement par la dissolution totale du régiment Azov et des autres groupes paramilitaires en les dispersant dans l’armée de manière à les isoler les uns des autres. Les soutiens financiers et, ou, militaires Européens et Américains à l’Ukraine sont un excellent moyens pour y parvenir. Cela supprimerait également l’un des arguments du président Russe auprès de sa population.
Malgré la situation d’escalade militaire par la Russie, dont un grand nombre de victimes civiles et des destructions considérables, il serait temps d’ouvrir « une fenêtre » en vue de parvenir à la paix.
Quand on observe les territoires gagnés dans les diverses offensives des deux cotés, Russes et Ukrainiens depuis plus d’un an, on ne peut pas dire que sur le plan militaire l’un se démarque tout particulièrement de l’autre et que la victoire finale est à portée de main aussi bien pour l’un que l’autre.
En 2023 on ne peut pas dire que l’armée Russe ait réellement fait un pas vers la victoire finale comme l’espère, voire le prétend Vladimir Poutine, car avec 850 kilomètres carrés. La « deuxième phase » de l’offensive russe en Ukraine a porté des fruits modérés. Elle équivaut à huit fois la superficie de Paris. Avec sa contre offensive, l’Ukraine, cependant, n’obtient pas de meilleurs résultats : 372 kilomètres carrés, trois fois Paris. La Russie a au total conquis environ 18% du territoire ukrainien (603 550 km2), depuis le début de la guerre qui a commencé au Donbass et l’annexion de la Crimée en 2014.
Les deux payant paye d’ailleurs un lourd tribu en vies humaines au sein de leurs armées respectives, surtout du coté de l’agresseur Russe grâce, notamment au soutien Occidental à l’Ukraine dans les matériels de défense anti-aériens.
Selon Nicolas Sarkozy, les conditions de la paix en Ukraine sont possible sous certaines conditions, mais il oublie toutefois certains détails importants
Selon l’ancien président de la république Nicolas Sarkozy, la Russie de M. Poutine n’a pas changé, et rappelle : « les Russes sont des Slaves. Ils sont différents de nous. Mais nous avons besoin d’eux et ils ont besoin de nous ». En ce sens, Mr. Poutine n’est pas « irrationnel » mais fonctionne sur un registre politique propre à la Russie en regard de son histoire Et, toujours selon lui, dans un souci de trouver un semblant de paix dans un conflit qui vrombit au cœur de l’Europe depuis maintenant bientôt 2 ans, il est crucial que l’Ukraine reste « neutre », ne serait-ce que pour ne pas alimenter la « paranoïa anti-occidentale » du Kremlin.
Ce qui signifie que l’Ukraine ne doit rejoindre ni l'Otan ni l'Union européenne. « L'Ukraine est un trait d'union entre l'ouest et l'est, il faut qu'elle le reste », expliquait Nicolas Sarkozy au mois d’Août 2022. Evoquant même à propos d'une adhésion à l'Alliance atlantique ou à l'Europe des « promesses fallacieuses qui ne seront pas tenues. Elle doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait une insulte, poursuivait-il, suggérant « un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque de nouvelle agression ».
Pour l’ancien président Français « le monde et l'Europe dansent au bord d'un volcan. Ça peut déraper à chaque instant. Il y a eu assez de morts, et il me semble que la voie de la diplomatie et de la discussion n'a pas été utilisée jusqu'au bout et qu'il convient maintenant de l'utiliser. » selon lui, il faut travailler à des compromis. Et cela commence par les territoires conquis par Moscou.
Pour lui « Si l'annexion de la la Crimée en 2014 a constitué une violation évidente du droit international. Mais s'agissant de ce territoire, qui était russe jusqu'en 1954 et dont une majorité de la population s'est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire. Même si j'estime qu'un référendum incontestable, c'est-à-dire organisé sous strict contrôle de la communauté internationale, sera nécessaire pour entériner l'état de fait actuel ». A noter que le Président Ukrainien Volodymyr Zelensky, bien que très loin de partager un zeste de la proposition de Nicolas Sarkozy sur la Crimée, a néanmoins déclaré publiquement qu’il était prêt à céder des territoires dans le Donbass. Ce qui n’a pas manqué soulevé des réactions que l’on peut imaginer, lorsqu’il a évoqué ce principe de cession de territoire…
Nicolas Sarkozy semble oublier un point important
Concernant l’adhésion à l’Union européenne, l’ancien président français semble avoir oublié qu’en juin 2022, les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont accordé à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’adhésion.
Concernant l’adhésion à l’OTAN, il faut savoir que si l’un des pays membre s’y oppose elle ne peut se faire et lorsqu'un État adhère à l'OTAN, il s'engage à assurer la défense collective en vertu de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, qui stipule qu'une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous. En d'autres termes, si Kiev rejoint l'OTAN pendant un conflit en cours, elle pourrait déclencher la clause de défense mutuelle et entraîner tous les pays de l'OTAN dans la guerre.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a débuté en février 2022, a encore mis en lumière ce danger. Si l'OTAN a exprimé son soutien inconditionnel à Kiev, avec d'importantes contributions en armes, en équipements et en financements de la part de ses membres, elle s'est également montrée réticente à envisager une adhésion à court ou à moyen terme. Il va de soit, qu’en l’état actuel de la situation, une confrontation militaire directe avec la Russie est un scénario que tous les alliés veulent éviter à tout prix, étant donné le risque élevé d'escalade et les conséquences catastrophiques d'une éventuelle guerre nucléaire.
Il convient de rappeler que la Russie est une superpuissance atomique et qu'elle possède le plus grand nombre d'ogives nucléaires de la planète, soit quelque 6 000, dont plus de 1 600 seraient déployées et prêtes à l'emploi. Les experts estiment par ailleurs que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN en plein conflit actif pourrait constituer un dangereux précédent.
En se référant à certains points des déclarations de Nicolas Sarkozy, sur quels principes peut-on réellement envisager d’ouvrir une « fenêtre » de négociation pour la paix ?
Outre la question de la situation interne du Donbass, il y a deux points qui peuvent paraître difficile à traiter, tant du point de vue Russe qu’Ukrainien et qui concerne le sort de la Crimée et l’avenir de la candidature de l’Ukraine à l’OTAN.
L'avenir de la candidature de l'Ukraine à l'OTAN ne doit pas être la clé du problème, car si l'un des membre de l'alliance refuse et il y en aura toujours un, ce qui empêchera de toute façon ce pays de faire partie de l'alliance. La solution, comme le suggère Nicolas Sarkozy, plutôt que de l'intégrer dans l'OTAN c'est protéger ce pays contre une nouvelle guerre par un solide accord international. Il faut Cesser d'entretenir des illusions à l'Ukraine alors que cette guerre fait de milliers de morts dans le pays et que des promesse d'envoi de certaines armes de défense anti aérienne ne sont pas tenues. Plutôt que des promesses non tenues, il est temps de trouver le chemin de la pays pour mettre fin à ce drame et cela ne passe pas par une adhésion à l'OTAN.
Concernant la Crimée il faut se rendre à l’évidence, entre l’histoire de ce pays et la forte population Russe et Russophone qui le compose, le constat de Nicolas Sarkozy qui rappelle que s'agissant de ce territoire, qui était russe jusqu'en 1954 et dont une majorité de la population s'est toujours sentie russe, tout retour en arrière est illusoire. Pour une solution viable, la négociation ne peut que porter sur la nature de sa totale souveraineté dans le cadre d’une formule « d’indépendance-association » avec la Russie, avec toutefois un conseil provisoire de surveillance mixte comprenant des délégués Ukrainiens et des membres de U E...
Pour le Donbass, comme n’avait cesser de le réclamer la population dès les grèves de 1993 et qui était prévu lors des accords de Minsk à l’article 4 alinéa 3 (https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/paquet_de_mesures_en_vue_de_l_application_des_accords_de_minsk_cle01fbb5.pdf ), il convient d’organiser une décentralisation des pouvoirs, par la mise en application d'une loi définissant un statut particulier pour cette région qui comprend une population Russe, en lui accordant et garantissant l'autonomie locale très large dans les Oblasts de Donetsk et de Lougansk
Vu l'importante population Russe dans une partie de cette région, c'est aux habitants du Dondass de se prononcer par un référendum sous contrôle de l'ONU, pour savoir s'ils veulent dépendre de Kiev ou de Moscou.
Il convient aussi d’assurer une surveillance permanente de la frontière Russo-Ukrainienne par l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).
Les dépenses correspondant aux dommages de guerre, dont la Russie est responsable et conformément au droit international, cela devra faire également l’objet de négociation, mais après l’accord de paix.
Il va de soit qu’en préalable à toute négociation en vue de parvenir à un accord de paix, les états reconnaissant la cour de justice internationale s’engagent à ne pas appliquer sa décision concernant Vladimir Poutine. On peut ne pas d’ailleurs imaginer que même actuellement un Etat reconnaissant cette institution s’aventure à arrêter le président Russe.
Pour conclure
Sachant que ni l’un ni l’autre ne peut gagner totalement cette guerre, sauf à plonger le monde dans un conflit nucléaire, seule l’ouverture d’une « fenêtre » sur un dialogue Russes-Ukrainien sous l’égide de l’UE et des USA par l’ONU reste la solution pour parvenir à la paix cette année, conformément aux vœux que l’on peut exprimer. Mais pour reprendre une « Raffarinade » la route sera longue, difficile et la pente sera dure… Mais avec de la volonté politique, si la raison de la raison est la plus forte, c’est possible !...
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