Parti Socialiste - Où est passé le magot ?
Où est passé l'argent de la vente de Solférino, interrogent les 21 salariés bientôt licenciés, alors que 9 autres postes seront créés "en rapport avec les nouvelles technologies, auxquels pourront postuler les titulaires des postes supprimés". Hélas, pour les victimes de ce plan social qui ferait presque pleurer Olivier Faure, les comptes du vieux parti sont dans le rouge. Donc, comme n'importe qu'elle entreprise en difficulté, une restructuration (euphémisme) s'impose pour que la machine électorale devenue bancale redevienne gérable pour les prochaines élections. Qu'attend la CGT pour déclencher une grève illimitée pour défendre les petites mains de l'ex parti populaire qui naguère faisait rêver les ouvriers ? Les salariés qui sont aussi aussi des militants devront rejoindre les chômeurs de Pôle Emploi. Le personnel qui dénonce des "méthodes néolibérales" de la direction.
Comment ne pas s'apercevoir que sauf les 35 000 derniers adhérents socialistes (80 000 en 2017), la majorité des Français se moquent pas mal du devenir du PS. D'ailleurs, la disparition définitive du parti de la rose ferait certainement l'affaire de quelqu'un. Pas forcément d'une autre composante de la gauche puisque ce qui reste du PS, seraient plutôt Macron-compatible.
Donc, après avoir vendu pour quelques millions l'immeuble du 10 rue Solférino qui contenait 40 ans de souvenirs et d'Histoire, voilà que pour se sauver provisoirement, le PS se retrouve dans l'obligation de licencier. Mais, qu'arrive-t-il aux socialistes installés dorénavant à Ivry-sur-Seine, eux qui avaient su porter deux candidats à la présidence du pays ? D'abord François Mitterrand pour deux mandats très longs, puis François Hollande pour un mandat de seulement 5 ans, suffisant pour couler le parti avec l'aide des frondeurs.
Triste sort que celui du PS qui en 2017 avec 300 députés et sénateurs, était cousu d'or avec une confortable dotation de 24 millions d'euros. Aujourd'hui, avec à peine une trentaine de parlementaires son riche costume est devenu une guenille de seulement 5,9 millions d'euros. Trois fois rien pour aller à la présidentielle en 2022 et continuer d'exister quand même, avec 6 ou 7% des suffrages au premier tour.
Mais « où ont bien pu passer les "millions d’euros de côté" demandent des salariés dans une lettre adressée aux médias, dans laquelle les signataires reprochent à la direction son « manque d’humanité » pour des licenciements « en pleine crise sanitaire » et ses « méthodes managériales qui n’ont rien à envier à celles employées jadis à France Télécom ».
Un courrier qui serait diffamatoire selon la direction qui menace d'aller en justice, mais qui comprend quand même le désarroi des salariés qui feront les frais de la campagne présidentielle de 2022.
En fait, l'inconnue Corinne Narassiguin numéro deux et sang neuf du PS, explique qu'il n'y a pas de magot, car les 45,5 millions d’euros de la vente de Solférino ont "servi à rembourser le prêt hypothécaire de 20 millions contracté pour la présidentielle de 2017, financer le « plan de sauvegarde de l’emploi » suivant (4,9 millions), rembourser un découvert bancaire de 6,3 millions, acheter et aménager les nouveaux locaux à Ivry-sur-Seine (9 millions environ).
Et sauve qui peut si le candidat PS obtenait moins de 5 % des suffrages exprimés à la présidentielle de 2022, car le remboursement s’élèverait alors au maximum à 4,75 %. Il ne resterait plus aux sympathisants du parti socialiste qu'à chanter cette belle chanson nostalgique, écrite par Charles Trenet en 1942 sur une musique composée par Léo Chauliac.
Que reste-t-il de nos amours ?
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse...
Photo - Au siège du PS à Ivry-sur-Seine © Crédit photo : AFP
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