Pour changer de paradigme... II
Dans la précédente partie, n'apparait que l'énoncé de ce qu'est notre dimension de conscience actuelle et de l'élément déclencheur de son changement. A savoir la preuve matérielle suivant laquelle la vie est le propre de l'Univers et non uniquement de la Terre. Un renversement du centre de gravité spirituel sur lequel sont fondés les dogmes religieux et les principaux courants philosphiques. Nos "directeurs" de conscience humaine.
Cette deuxième partie se propose de pousser l'argumentation et la démonstration pour appuyer mon histoire*.
Dans l'article précédent j'écris que ces trois domaines évoluent conjointement et plus ou moins parallèlement mais toujours dans la même "dimension de conscience d'être".
Loin de moi l'idée de faire une grille montrant toutes les évolutions de ces trois domaines pour en montrer les concordances dans leurs progressions et leur impact sur la conscience humaine. Pourtant, il en est une que je puisse faire sans trop de risque d erreurs et qui a donnée naissance à notre monde contemporain. Et donc d'expliquer pourquoi l'essor technique est venu d 'Europe et non d'Asie, d'Amérique ou d'Afrique.
Prenons comme date de départ pour la connaissance de la Terre, la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492. Cette découverte ne vaut pas uniquement pour les européens, mais bien entendu pour les amérindiens et pour toutes les civilisations de la planète. Cette découverte marque "le début de la fin" de l expansion terrestre en ce que tous les continents sont connus. De manière globale, les grandes civilisations dominantes ont prises connaissance des unes et des autres. Mais leur élite et non les peuples.
Pour ce qui est de la connaissance de soi, à la même période (vers 1450), Gutemberg invente l'imprimerie moderne en Europe et permet ainsi le début d'une formidable diffusion du savoir et de l'information. (L'imprimerie est à la renaissance ce que l'ordinateur est à notre monde contemporain).
Pour ce qui est de la connaissance de l Univers, Copernic laissa après sa mort (1542) sa théorie de l héliocentrisme que Gallilé allait prouver de manière formelle par l'observation astronomique en 1610. Laissons les détails de coté qui ne feraient qu'alourdir inutilement l'article. L'important est en ce qui suit.
Si nous mettons ces trois évènements majeurs en perspective, ils vont agir en intéraction forte l'un avec l'autre. Permettre la perte d'influence religieuse, la fin de la domination monarchique et le début des luttes idéologiques de substitutions. L'avènement de la pensée scientifique avec son corollaire, le tout technologique.
En effet, la preuve de l'héliocentrisme par Gallilé arrive au moment même où les principales puissances européennes ont jetés leurs dévolues sur les richesses prodigieuses de l'Amérique. Cependant, la prise de possession de ces ressources nécessitait la supériorité militaire et la maîtrise des océans. L'une comme l'autre n'était rendu possible que par le développement d'une technologie permettant de se doter d'un armement compensant la disparité des forces en présences et de rendre plus éfficaces et sûr les moyens de transports navals. Or, seuls les savants pouvaient répondre aux défis techniques posé par la conquête de l'Amérique. De même que seule l accélération de la diffusion de l'information et du savoir, rendu possible par la démultiplication du coût de fabrication qu'engendrait la production en grand nombre des livres, permettait l'augmentation du nombre des savants. L'explosion des avancés techniques par l'émulation entre savants. Mais cela n'était possible que par l'encouragement des Etats nécessiteux d'armes et moyens de transports toujours plus performants.
De fait, les monarques des grandes puissances se sont rapprochés des savants qui leurs permettaient l'accès à de nouveaux territoires et richesses, pour s'éloigner de l'influence religieuse et ne plus imposer la théologie comme limite de la pensée. Sans la découverte de l'Amérique et de l'appat du gain qu'elle à généré, les savants, scientifiques de cette époque, n'auraient pu faire valoir et exiger leur autonomie et liberté de penser contre la toute puissante théologie religieuse. Liberté de penser qui va, avec la preuve de l'héliocentrisme, évoluer en indépendance toujours plus grande pour finalement être totale.
Ce qu'il faut bien saisir, c'est que sans l'enchaînement et la "synchronisation" de ces découvertes, il est fort probable que la liberté de la science ne fut qu'un rêve fou pendant encore longtemps. Bref, il est faux de croire que c'est par la seule preuve que l'héliocentrisme s'est imposé à notre monde, car sans la cupidité des élites dirigeantes des nations qu'étaient alors les monarchies européennes, ceux ci auraient continué à imposer la chape de plomb du dogme religieux, contre toute vélléité scientifiques. Copernic le savait et Gallilé pour autant qu'il fut le plus grand savant de son temps et protégé des princes, dû se renier. Mais ce n'était que le dernier baroud d'honneur des religieux qui ne pouvaient lutter contre ce qui est le trait dominant de la nature des rois et des "cupides", le desir irrépréssible de possession, qui est leur véritable maître.
On pourra faire les même relations sur d'autres époques de l'histoire humaine, avec plus ou moins de concordance de dates. Mais c'est bien la conjonction de ces trois facteurs qui précipite l'avancé de la conscience humaine.
Toutefois, on ne peut parler que d'avancé et non de changement de dimension, cela parce que les paradigmes socio économico et religieux sont toujours fondamentalement les mêmes. Si la philosophie a bien abordé la question de la perte de centre absolu de la Terre dans l Univers, elle ne l'a faite qu à la marge, trop occupée et aveuglé par les problèmes éthiques posés par les avancées techniques dans tous les domaines des sciences exactes ou cognitives. Leurs approche sont bien les témoins que la philosophie n'a pas encore changé de paradigme existentiel et donc de dimension de conscience. La prétention de la science à comprendre l Univers en sa totalité d'"espace/temps est la preuve de son maintien dans la croyance d'être le centre absolu de l Univers. Mais pourrait t'il en être autrement !
La résultante de ces trois évènements fut de tracer en Occident une ligne de démarcation entre les trois domaines du propre de l humain que sont la religion, la philosophie et la science.
Dans toute autre civilisation, ces trois domaines sont indivisibles. Si la science déborde de ce que permet la théologie religieuse, elle doit renoncer à poursuivre ses investigations. En séparant les trois, la science n'avait plus de compte à rendre aux religieux ni à s'interroger du pourquoi mais seulement du comment et pouvait donc s'investir sans limite dans l'obsevation de la nature et en faire toutes les interprétations qu'elle voulait. La philosophie, pouvait remettre Dieu en question et s'appuyer sur les découvertes de la science pour poser d'autres postulats et fonder d'autres dogmes.
Ainsi la religion est la compréhension du monde par la révélation (du point de vue de la transcendance)
La philosophie est la compréhension du monde par la cogitation (du point de vue de l'humain)
la science est la compréhension du monde par l'observation (du point de vue de l'Univers matériel).
La philosophie est donc le pont jeté entre la religion et la science et est plus que jamais d'actualité. Car seule la philosophie permet à l'humain de fonder un nouveau paradigme existentiel où celui ci ne peut être que du point de vue de l'humain en conséquence de sa connaissance de la nature et de l'Univers. De ses limites et de ses possibilités.
Pour faire comprendre les réticences pour l'esprit humain à changer de dimension de conscience, la métaphore du grain de sable vaut mieux qu'un long discours.
Jusqu'à aujourd'hui l'humain est le maître de la plage dans laquelle les grains de sables sont les étoiles et le ciel le domaine de Dieu, créateur et protecteur de la plage. La découverte de l existence de la vie extra terrestre revient à nous faire passer du statut de maître de la plage à celui de grain de sable sur cette même plage. Alors se pose la question de savoir qui est le véritable maître de la plage ? s'il y en a un ? Qu'elle est notre place, notre valeur, notre sens comme simple grain de sable au milieu d'autres milliards de milliards de grains de sables ? D'unique et donc d'objet le plus précieux de l'Univers, nous passons à la valeur d'un grain de sable quelconque sur la plage.
C'est donc bien un changement de dimension de conscience. Il ne s'agit pas simplement d'un saut conceptuel, mais d'un plongeon dans un abîme ontologique ou Dieu n'est plus la réponse salvatrice. Où la seule solution est de changer de peau, de se détacher de sa vieille conscience pour s'ouvrir à la nouvelle, avec l'âme d'un guerrier. Non pas pour combattre un ennemi inconnu, mais pour s'armer de ses propres valeurs. S'attacher à soi avec la conscience de sa propre finitude dans un Univers qui n'est plus notre domaine de puissance, mais seulement de notre liberté d'expression.
On peut remarquer que de partout la dimension actuelle se fissure et ne demande qu'a se fracturer pour de bon. Mais les résistences et les peurs sont telles que l'on s'acharne bel et bien à poser un patche sur chaque fissure, bien que leur nombre croit de manière exponentiel. Ma conviction est que le coup fatal proviendra de cette découverte que la vie extra terrestre est avéré sans l'ombre d'un doute, bien plus qu'un "au delà du doute raisonnable". D'autres scénarios sont possibles, comme celle parlant de masse critique. Ou alors, parlant de scénarios catastrophes naturels. Ou bien d'une humanité incapable d'affronter l'inconnu d'une nouvelle dimension de conscience et s'auto détruisant dans une guerre nucléaire ou autres inflations techniques non maîtrisés produisant des catastrophes en chaines. Quel sera le bon scénario ? Les paris sont ouverts.
La seule certitude semble être qu'il va bien se passer quelque chose très bientôt.
Quel sera le paradigme de cette nouvelle dimension de conscience ? Ce pourrait être l'essai d'une troisième et dernière partie...
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