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Pour un nationalisme Corse...

La situation politique Corse est complexe du fait même de la nébuleuse de partis, de mouvements, de groupuscules, qui tous se réclament du peuple Corse, de la nation Corse. Pourtant tous ces groupes s’opposent les uns aux autres pour des raisons plus affairistes que philosophiques. Parmi cette multitude de groupes avec leurs miliciens et leurs chefs, il n’y a rien de pur, rien de sincère. Se cache derrière leurs discours, leurs proclamations, un certain vide philosophico-politique. Nous ne voudrions pas qu’on nous accuse de catégoriser, de généraliser, et pour ce faire nous reconnaissons qu’il y a encore malgré tout parmi ces individus quelques âmes sincères. Cependant, dans l’ensemble nous avons plus affaire à des boutiques, et encore est-ce un euphémisme, qu’à des groupes qui défendent la nation Corse, et le peuple Corse. La Corse est sacrifiée sur l’autel de leurs intérêts, et hélas trop nombreuses sont les vies annihilées pour servir des causes dévoyées, gangrénées par l’affairisme, par des desseins personnels.
Tous les mouvements dits « nationalistes » qui ont existé dans l’Histoire se sont, pour la plupart, soldés par des affrontements entre compatriotes, entre anciens compagnons de lutte. Trop souvent les considérations prosaïques l'ont emporté sur les idéaux originels.
Loin de nous ici l’idée de condamner ces hommes et ces femmes qui ont combattu pour leurs nations, bien au contraire à bien des égards les combats qu’ils ont mené ont été salutaires car ils ont permis que les nations subsistent et que les identités ne déclinent pas dans ce monde.
 
Qui oserait blâmer l'action des Irlandais ? des Basques ?
Qui oserait blâmer l'action libératrice de l'IRA au début du siècle dernier ?

Sans ces mouvements trop souvent qualifiés de terroristes il n'y aurait plus aujourd'hui de nation Irlandaise, de culture irlandaise, de peuple Irlandais. Pour ce qui est du terme terroriste nous ne rappèlerons pas la nuance si bien connue, nous nous contenterons de rappeler que l'Histoire nous a à maintes reprises montré que les terroristes d'hier pouvaient devenir les politiques d'aujourd'hui.
En définitive, nul individu ne peut blâmer une lutte de libération nationale lorsqu'elle est motivée par le souffle du dernier espoir, par le désir d’un peuple de ne pas disparaitre sous les assauts d'un impérialisme mortifère, désireux de niveler les cultures, les particularités.
Parmi ces nationalistes, il y a eu des chefs et des hommes d’une grande sincérité, animés par des convictions inébranlables, à l’épreuve de la corruption et du dévoiement. Prêt à mourir pour que leur peuple vive, pour que leur nation ne s'éteigne pas.
Mais, l’Histoire nous montre aussi que dans de nombreux cas, ce sont les plus sincères qui tombent sous le feu « ami », car leur sincérité fait obstacle aux menées et aux ambitions de certains.
On ne peut que déplorer la gangrène affairiste qui a touché ces mouvements. Ce n’est pas vouloir tenir un discours moraliste que de constater que trop nombreux furent ceux qui au nom de la nation commirent les pires crimes, les pires atrocités. Quand on parle de crimes, il y a certes les crimes qui conduisent à la mort d’individus, mais il y a surtout ceux qu’on voit le moins, pourtant aux conséquences les plus néfastes, qui aboutissent à la destruction de l’âme nationale.
Par leurs crimes, par leurs fautes, ils ont souillé le nationalisme à l’échelle planétaire, ils ont corrompu cette doctrine fondamentale.

Par leur faute, le nationalisme est devenu identitarisme, affairisme, xénophobie, racisme...

Pour nous Corses, nous ne pouvons que déplorer ce pervertissement du nationalisme, qui hélas à l’heure actuelle n’a plus rien du romantisme d'antan. Pourtant, par-delà ces considérations pessimistes, il nous paraît important de contribuer à essayer d'extirper le nationalisme de cet univers nauséabond dans lequel certains individus veulent le faire graviter, il nous paraît essentiel de le libérer de ses corollaires que sont la haine, l’exclusion, le racisme....

D’aucuns voient dans la nation une entité politique tangible. Cela est totalement faux. La nation n’est pas une réalité politique tangible. Si elle se nourrit des faits politiques passés, elle ne se présente pas aux yeux des individus comme une entité réellement existante, avec des pouvoirs particuliers. En ce sens on peut écrire que la nation est séparée du monde prosaïque, au sens étymologique de ce dernier terme.

Ce faisant, nous considérons que l'on peut être nationaliste Corse sans vouloir un État Corse.
On peut croire en la nation Corse, sans être indépendantiste.

Certains y verront un paradoxe, alors qu’il est inexistant. Il n’y a paradoxe que pour ceux qui ont une vision clivante du processus historique. En effet, pouvons-nous nier qu’à l’aune de notre histoire existe une nation Corse ?

La Corse n’a-t-elle pas une histoire, une histoire riche ?
La Corse n’a-t-elle pas des souvenirs heureux ou malheureux qui soudent notre communauté ?
La Corse n’est-elle pas pourvue d’une culture ? De traditions ?
La Corse ne possède t’elle pas une langue particulière ? Une littérature particulière ?
Les Corses n’ont-ils pas développé au cours des siècles une certaine philosophie de vie ? Une idiosyncrasie ?


En définitive, la Corse ne peut pas se résumer à deux départements français. Nous ne pouvons pas accepter de sacrifier sur l'autel de l'Etat jacobin notre particularisme si prégnant. Eu égard à notre histoire nous sommes en droit de nous sentir comme membre d’une nation Corse. Nous ne voyons aucune contradiction à affirmer d'une part notre différence, et de l'autre d'accepter de vivre au sein de la communauté française et a fortiori de la communauté européenne.

Par exemple, pour un jeune Corse, lorsqu’il s’éveille à la culture, à l’histoire, il est normal qu’il soit dans un premier temps plus enclin à se tourner vers les héros nationaux, vers ceux qui ont contribué à ceux qu’il y est une nation Corse. Ce jeune se lancera dans une quête insatiable afin d’apprendre l’histoire de ses Pères, et à travers sa quête il se forgera une identité. Qu’il est détestable qu’on ne puisse pas permettre à cet individu en voie de formation intellectuelle, de connaître la vie de ceux qui l’ont précédé, car par cette action il se connaît mieux lui-même, et il se crée des modèles qui façonneront son existence. Qu’il est détestable que ce soit un tiers, avec des desseins malveillants, qui lui fournissent des pseudos connaissances sur la Corses et les Corses. Affirmer de telles idées n’a rien de révolutionnaire, nous le concevons, mais pour autant cela est trop souvent oublié par ceux qui nous dirigent tant dans l’île que de l’autre côte de la mer Méditerranée.
Quoiqu’il en soit, ne serait-ce pas un crime contre l’individu, contre cette identité en voie de formation, que de dire à cet enfant qu’apprendre l’histoire de sa terre fasse de lui un identitaire, un être arriéré.

En définitive, on peut considérer qu’un peu de nationalisme éloigne de la Corse, mais que beaucoup en rapproche.

Si le peuple Corse prenaient conscience à l’heure actuelle de son appartenance à la nation Corse, cela ne pourrait que le remettre dans le droit chemin, car en se jugeant à l’aune de ces ancêtres ce peuple prendrait peut-être conscience que son mouvement présent est purement nihiliste, suicidaire, néfaste...Malheureusement, la nation Corse est par bien des égards trop mythifiée et surtout mystifiée ; la jeunesse corse baigne dans un univers clivant où l’on oppose le bien et le mal, l'indigène et l'allogène. Nous ne pensons pas que la voie salutaire du nationalisme corse réside dans cette opposition stérile indigène / allogène, dans ce désir d’exclure de la communauté l’autre, celui qui ne correspondrait pas à des pseudo-normes ethno-culturelles. Bien au contraire, c’est un nationalisme dévoyé, qui ne mérite même pas qu’on l’identifie à la « nation Corse » qui répand ces idées mortifères. Ce sont des « militants » plus enclins à l’affairisme qu’à la philosophie politique qui portent les valeurs du peuple Corse, qui s’arrogent le droit de les défendre. S’il y a eu en un temps aujourd’hui révolu des nationalistes sincères, aujourd’hui force est de constater que le résidu qui reste n’est pas beau à voir. Alors face à une société corse en proie à une gangstérisation, à un déclin philosophique et culturel, l’heure est venue d’ouvrir la voie vers une autre alternative. Contre ce « corsisme frénétique » qui répand dans l’île les thèses du Front National, il faut régénérer un peuple qui aujourd’hui est fragmenté, éclaté...

Et ce renouveau, ce fera par et grâce au nationalisme.

Tel le phénix le nationalisme se doit de mourir pour se régénérer. Néanmoins, nous ne ferons pas ici l’apologie du nationalisme tel que le connaisse les militants de base lobotomisés, qui pour toute idéologie connaissent quelques pages du manuel du parfait nationaliste « milicien » inféodé.
Bien au contraire, pour que le peuple Corse se redresse, pour qu’il cesse de renvoyer à la France, à l’Europe et au monde, une image de peuple violent, avili par l’argent et les intérêts les plus bas, il faut que les Corses comme un seul homme se (re)tourne vers la nation. C’est dans ce passé, dans ce paradis perdu qu’ils retrouveront leurs racines, qu’ils retrouveront une partie d’eux-mêmes, qu’ils reformeront leur identité. Retrouver son identité perdue, cela permettra d’affirmer à la face du monde sa différence, sa particularité. Mais, de cette identité ne devra pas naître ce mal inhérent à notre temps qu’est l’identitarisme et son corollaire la xénophobie. Avoir une identité, prendre conscience de sa particularité, ce n’est pas s’engager dans les voies destructrices d’un combat identitariste. Ce retour à soi-même est essentiel, et celles et ceux qui renieront leurs origines se lanceront aveuglement dans un monde monochromatique.

Le phénomène de mondialisation est irréversible, quiconque nie cela est utopiste et irréaliste, néanmoins il nous appartient de faire en sorte que ce processus ne soit pas nihiliste, qu’il ne soit pas destructeur de toutes les particularités de notre monde. Depuis quelques décennies, les enveloppes que sont les frontières ont fortement évolué, surtout en ce qui concerne l'Europe. Contrairement au siècle dernier les frontières actuelles dans ce continent ne sont plus des bornes, des frontières linéaires clairement identifiées. Bien au contraire, nous assistons aujourd'hui à une délocalisation des frontières, et ce faisant eu égard à ce bouleversement inhérent aux États-Nations, il nous parait indéniable de considérer que l'Etat lui-même a évolué. En définitive, pour ce qui concerne la France, il en résulte que l'on ne peut plus traiter des questions dites "régionales" selon le paradigme hérité du XVIIIe siècle ( paradigme qui en son temps était justifié ). À l'heure actuelle, avec une Union Européenne fébrile mais nécessaire ( processus irrévocable ), qui dans quelques années sera plus cohérente et plus rationnelle, les États-Nations qui annihilent leurs particularismes internes sont des entités surannées. Ce faisant, seule l’Union Européenne proposera une véritable alternative viable, qui ne pourra passer que par une Europe des régions.

Europe des régions contre Europe des États-Nations.

Si triomphe le mondialisme tel qu’on nous le propose aujourd’hui, les cultures seront annihilées, les identités seront perdues, et les hommes n’auront plus aucun point de repère en ce monde. Sans particularismes, sans identités locales rien de grand ne naîtra d’un monde qui aura aboli la contradiction, la dialectique. Il n’y aura plus de contradictions, car il n’y aura plus de convictions, il n’y aura plus de convictions car les hommes ne sauront plus ce qu’ils sont, ils seront condamnés à errer dans un monde où jamais ils ne trouveront leur place.
Pour ce qui est de la question du lieu naturel, il nous parait important d'avoir une vision cosmologique. Les Grecs durant l'Antiquité voyait le monde d'une manière totalement antagoniste à celle que nous connaissons aujourd'hui. On pourrait résumer cet antagonisme par une opposition entre le clos et l'infini, l'ordre d’un côté et une certaine anarchie de l’autre. La morale des Grecs avait pour fin de faire en sorte que ces derniers vivent en harmonie avec la nature, avec le Cosmos, avec l'ordre. Voyant le monde comme un espace clos et ordonné, leur morale avec donc pour finalité de faire en sorte que les hommes vivent en harmonie avec le monde, avec le cosmos. Pour mettre en exergue cette vision, il suffit de lire Homère, lorsqu'il traite du retour d'Ulysse après la guerre de Troie dans l’Odysée. Alors qu'Ulysse est retenu dans l'île de la divine Calypso, cette dernière lui propose l'immortalité et la jeunesse éternelle.
Qui pourrait refuser un telle offre ? Un Grec qui prend conscience qu'une vie de mortelle réussit vaut mieux qu'une vie d'immortelle ratée. Ainsi, Ulysse refuse car son unique dessein est de vivre en harmonie avec ce monde, avec son monde, et pour ce faire, seul son retour auprès de son père, de sa femme, de son fils, parmi les siens à Ithaque, dans son lieu naturel, pourra lui accorder la paix et le repos.
En définitive, pour nous Corses, enfants de la glorieuse civilisation méditerranéenne, cette recherche du lieu naturel nous parait essentielle. Si la science du XVIIe siècle et la philosophie kantienne ont ébranlé l'antique cosmologie, il n'en demeure pas moins que cette harmonie avec le monde, à travers son lieu naturel, doit être la principale force de mise en mouvement des individus.


À l'heure où la mondialisation se veut globale, transnationale, désireuse de supprimer le fini, il nous parait important de lutter pour proposer une autre voie, une voie polychromatique et polyphonique.

Sans cela, à quoi servira la mondialisation des échanges s'il n’y aura plus rien à échanger.

Face à ce fléau, nous, Corses, nous ne devons pas nous résigner, nous ne devons pas baisser les bras, nous devons nous détourner des chemins qui mènent à la destruction, pour remonter aux sources de notre être, à l’essence même de nous-mêmes. En prenant conscience de notre culture, de notre histoire, et surtout en ne les instrumentalisant pas à des fins pseudo-politiques, alors nous ne serons pas décimés, nous mériterons de continuer à exister. Le combat crucial à l’heure actuelle, n’est pas contre un « ennemi » que certains vous montrent du doigt pour mieux masquer leurs actions, bien au contraire, nous devons combattre contre nous-mêmes et pour nous-mêmes.
Ce n’est que par l’ouverture d’esprit, ce n’est que par une appropriation de notre culture et surtout une ouverture aux autres cultures, que nous pourrons garder notre cohérence, afin de ne pas succomber aux sirènes de l’argent qui corrompt tout.

Les Corses doivent cesser de s’élever, de grandir dans une opposition face à la France.

Si dans notre histoire il y a eu des litiges, des conflits, des guerres, à l’heure actuelle cela appartient au passé ; il faut le connaître mais ne pas l’instrumentaliser. La Corse fait partie de l’État français, cela est indéniable. Néanmoins, nous devons tourner nos regards vers l’Europe, car c’est elle qui offrira le salut à la Corse et aux autres régions européennes.
Quel esprit lucide pourrait croire le moindre instant que la Corse pourrait s’ériger en État autonome et même indépendant ? L’indépendance est ce qui pourrait arriver de pire à cette île, la violence serait décuplée car les intérêts économiques et financiers seraient alors considérables. Quant à la nation Corse, elle sombrerait sous les coups des siens, il ne resterait plus rien des valeurs qui font notre identité....l’argent est corrosif par définition et ce sont les moeurs qu’il corrompt en premier.

La Corse a été traitée il y a plus de 200 ans comme une colonie mais il faut replacer cela dans un contexte historique. Sous le règne de Louis XV, les territoires s’échangeaient comme on échange aujourd’hui des actions à la bourse. Pour s’en convaincre il suffit de lire le Traité de Paris de 1763, Traité que nos amis Canadiens connaissent bien car leur sort a été décidé sans même qu’ils soient consultés. Alors oui, nous Corses, nous avons été une grande nation de ce monde il y a plus de deux siècles, oui nous avons eu un homme remarquable que fut Pascal Paoli, oui le Royaume de France a enrayé cette aventure, oui nous devons en prendre conscience, mais il faut aussi se réveiller, et finir de rêver. C’est comme si aujourd’hui la France lançait une guerre contre le Royaume-Uni au seul titre qu’un certain Wellington, sur le champ de bataille de Waterloo a arrêté l’épopée de Napoléon Ier....Cela serait absurde.
Et pourtant, à notre échelle nous sommes dans une configuration similaire, "nous" reprochons aux Français du XXIe siècle ce que leurs « ancêtres » ont pu faire à la Corse alors que la France n’avait même pas encore connu la Révolution Française, vivait encore sous l'Ancien Régime.
L’Histoire est un cycle infini de création et de destruction, et la Corse n’échappe pas à ce cycle. Nous avons créé, nous avons été détruit, à nous de ne pas nous morfondre dans des lamentations stériles, dignes des chrétiens que vitupérait Nietzsche en son temps, à nous d’entrer dans une voie créatrice.
Alors pour conclure, on écrira que la Corse ne se résume pas à deux départements français, mais que bien au contraire elle doit se sentir comme une nation. De ce nationalisme devant être régénéré, il nous paraît fondamental d’y établir en corollaire une ligne de sécurité afin que ne naissent pas du nationalisme une revendication pseudo-politique teintée d’indépendantisme, d’affairisme et de xénophobie.

La nation doit exister dans nos coeurs, elle doit participer à notre identité, mais elle ne doit pas être instrumentalisée.

On peut donc être nationaliste corse, sans réclamer un État Corse.

Nous sommes convaincus que ce message sera critiqué des deux côtés de la Méditerranée, mais sachez qu’il aura au moins le mérite d’être sincère. Nous ne promettons rien. Nous ne faisons pas des promesses que nous ne pourrons pas tenir. Nous avons seulement essayé de faire prendre conscience aux Corses que leur avenir ne passe pas forcément par ceux qui prétendent lutter quotidiennement pour leur défense et pour leurs intérêts.


Si nous avons décidé de prendre la parole aujourd’hui, c’est parce que nous pensons qu’il y a encore un avenir pour le nationalisme corse au sein d'une Europe des régions ; pour un nationalisme pur, qui rejette toutes les idéologies néfastes.
Sans retour sur notre passé, sans prise de conscience de la nation Corse, point de salut, point de futur possible pour cette île de la Méditerranée.

« C’est parce que la vérité est âpre, qu’elle doit être dite âprement ».
(Général Charles de Gaulle )



Anima Naziunale

15 octobre 2012


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31 réactions à cet article    


  • sophie 16 octobre 2012 18:16

    Si toutes ces îles qui nous coutent si cher pouvaient prendre leur indépendance, ce serait pas mal en effet, et bon vent.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 octobre 2012 18:28

      Annonce parue ce matin en Corse :
      Suite fin de contrat cherche avocat pour durée très déterminée ,
      prime de départ à la fin ;deux balles voir plus suivant affaires matraitées
      envoyer curriculum vital au bar des ..........,si contact direct suivre le cagoulé .


      • viva 16 octobre 2012 18:54

        L’autonomie élargie est déjà programmé par la loi, c’est un premier pas vers l’indépendance. D’autres iles en méditerranée sont indépendante. Reste quelques problèmes, la colonisation de peuplement, la corruption de certains édiles et le blocage de tout développement économique depuis des années. Peu de personnes savent qu’il y a des quantités énormes de pétrole et de gaz en Corse .... largement de quoi faire pleurer les bons françois ...


        • lulupipistrelle 17 octobre 2012 15:20

          Au sud de Bonifacio ? c’est la Sardaigne.


        • alinea Alinea 16 octobre 2012 22:35

          Moi j’ai bien aimé votre texte ; je n’ai rien contre les corses au contraire !
          C’est un coin de rêve pour nous, exactement parce que la culture corse est encore vivante ; parce que les paysages y sont encore, non pas protégés par une main d’homme mais encore pas trop investis... quoique, ça se gâte me semble-t-il.
          Il faut juste se méfier de ne pas faire de la Corse ce que les espagnols ont fait des Baléares !
          On peut compter sur leurs têtes dures, leur musique qui devrait bien redescendre dans le peuple.
          Protégez-vous, restez vivants, et cultivez votre culture pour qu’elle ne devienne pas un musée !!
          Viva Corsica !
          Et, oubliez de voter à droite !!!


          • paco 17 octobre 2012 04:49

            je suis pour l’indépendance de la Creuse, le Cantal et la Corèze.
            allions nous !
            finies les routes en zigzag ! vive la « C » attitude ! 


            • exocet exocet 17 octobre 2012 08:25

              Sophiste a écrit :

              « Si toutes ces îles qui nous coutent si cher pouvaient prendre leur indépendance, ce serait pas mal en effet, et bon vent. »

              Comme en France il n’y a qu’un ménage sur deux qui paye des impôts (essentiellement les célibataires) si Sophiste a pondu 4 ou 5 futurs prix nobels, ne payant pas d’impôts, le « nous coutent cher » est de trop.


              • gordon71 gordon71 17 octobre 2012 10:43

                bonjour aux corses et leur magnifique île de beauté


                pourrait on me faire une présentation rapide des différences majeures entre :

                nationalistes

                indépendantistes

                autonomistes...
                 et si possible la situation actuelle de ces mouvements 
                notamment lesquels sont les plus proches des maffieux







                • lulupipistrelle 17 octobre 2012 12:25

                  Bonjour, 

                  La France est une nation, et malgré tous les efforts de l’Ecole de Jules Ferry, il existe toujours un peuple breton, un peuple corse, un peuple basque... toute perte d’influence de « Paris » redonne corps aux idendités régionales...

                  Bientôt, comme le citoyen de l’Empire Romain de Sidoine Apollinaire, chacun aura une « petite patrie », l’endroit où il est né, dont il est impreigné des us et coutumes, avec sa langue ou pas... et une « grande patrie » : l’Europe, parce que le patrimoine commun européen est une réalité, alors que le sentiment national , réduit à un drapeau, un hymne, et une équipe de foot..se dilue décennies après décennies... On demande au citoyen français de renoncer à son mode de vie, de cracher sur son Histoire, au nom de la diversité : dans ces conditions, il reste ces deux autres niveaux symboliques qui ne peuvent pas être effacés.


                  • taktak 17 octobre 2012 13:49

                    L’europe des régions pose un problème de taille, que fera t on des millions et des millions de gens qui ne se sente pas de quelques part en particulier en France, et qui n’ont pour us et coutume que celles de la République, pour langue que le français.

                    Sur le principe, il est tout aussi idiot de nier l’existence des Nations que de vouloir sous le pretexte de leur existance nier les particularismes locaux, les identités culturelles régionales plus ou moins forte. Pire cette division est avant tout une division du peuple qui a tout à perdre dans l’émergence de ces communautarismes qui veulent mettre en morceaux la République. Ces communautarismes ne peuvent conduire qu’à asservir encore plus le peuple, sous la férule d’une décentralisation qui impose de nouveaux roitelets, sous la férule d’une puissance tutélaire totalitaire qui impose la volonté de ces maitres les marchés : l’UE ainsi que l’uniformisation culturelle américano libérale qui va avec, sous la férule d’une autre domination politique qui peut être celle des fondamentalistes religieux de tous bords. l’europe des régions ce n’est pas la protection nécessaire et légitime de la diversité culturelle et linguistique. Non c’est juste diviser pour mieux imposer le capitalisme.


                  • lulupipistrelle 17 octobre 2012 14:52

                    Et qui vous dit que les nouveaux venus ne s’amourachent pas du petit pays qui les accueillent ? et qui vous dit que la population n’ouvre pas son coeur aux immigrants ? Allez consulter les Archives d’Etat Civil pour vous persuader qu’on a pas attendu la fin du XXème siècle pour assimiler l’étranger ... 

                    Vous osez tancer de communautarisme l’attachement du Breton à sa Bretagne, du Corse à sa Corse, etc... voilà qui dit bien du quel côté vous vous situez...

                    Et bien sachez que dans mon Comté de Nice, la francisation a été une régression du point de vue des Libertés, de la Solidarité etc...

                    Quant à savoir comment ces petits pays s’entendre entre eux... pas besoin de chercher en Italie... ici même le pouvoir régional en Paca et surtout son système de redistribution des ressources oppose Marseille à Nice, allez savoir pourquoi... 


                  • lulupipistrelle 17 octobre 2012 14:58

                    PS : personnellement la République , je m’en fous c’est un système, pas une religion.., la langue française est un outil , mais j’en parle d’autres... Quand je vis quelque part, j’adopte les us et coutumes locales et si elles ne me plaisent pas, je ne reste pas. C’est bien simple : pourquoi s’incruster quelque part si on ne s’y plait pas ?


                  • fmAA52 17 octobre 2012 14:05

                    les corses français sont moins cons que les français français !
                    eux au moins quand on les emmerde ils sortent le flingue
                    les français français sortent la vaseline


                    • lulupipistrelle 17 octobre 2012 15:18

                      C’est parfaitement rationnel.


                    • totor101 totor101 17 octobre 2012 14:13

                      Donnons l’indépendance à la Corse !
                      Et renvoyons à leurs foyers tous les fonctionnaires corses qui n’ont rien à faire (pléonasme ?) dans notre pays ! ! !
                      lol ?


                      • pioupiou2a pioupiou2a 17 octobre 2012 14:48

                        Ça m’aurais étonné qu’un tel article ne fasse pas venir tous les trolls de france et de navarre... Dommage.


                        @viva effectivement la corse (surtout le sud) est riche en pétrole, mais un certain président (giscard pour ne pas le nommer) a tout fait pour en empêcher la prospection, à la même époque ou l’ANC, ancêtre du FLNC, apparaissait (quelle étrange coïncidence...)

                        Apres ce n’est pas forcement un mal, je ne suis pas persuadé que santa giulia et palombaggia auraient autant de succès avec des derricks à l’horizon :)

                        • pioupiou2a pioupiou2a 17 octobre 2012 15:10

                          PS : pour être bien clair, je ne parle pas du projet actuel de prospection au large du var et de la corse mais bien d’une zone pétrolifère couvrant les 3/4 du sud est de l’île et encore plus importante en superficie maritime. J’avais pu consulter une carte de ce gisement, mais impossible d’en retrouver une quelquonque reproduction sur le net...


                        • lulupipistrelle 17 octobre 2012 15:23

                          Au sud-est de la Corse... c’est l’Italie, enfin la Sardaigne... il va falloir partager le pactole.


                        • pioupiou2a pioupiou2a 17 octobre 2012 17:07

                          Ne pas confondre « au sud est de la Corse » avec « recouvrant la majorité du SE de la Corse » :) 


                        • fmAA52 17 octobre 2012 14:49

                          les fonctionnaires corses comme les non corses font leur boulot .
                          ceux sont leurs chefs qui sont des cons,ce n’est pas le fonctionnaire de base qui décide de
                          faire ceci ou cela !les travaux qui ne servent a rien et qui coutent un max !!!


                          • kemilein 17 octobre 2012 15:07

                            qu’on leur donne leur indépendance (ils n’en veulent pas)
                            et qu’on les regarde crever comme les grecs, parce que ce jeu là les corses font très fort.

                            j’ai lu un jour qu’il veulent bien être indépendant, ça oui, mais que mère patrie doit fournir les sous sous.

                            corse libre et indépendante ? c’est une corse en tiers monde.
                            pourquoi ?
                            pas d’agriculture, pas d’industrie, pas de services, c’est une terre déserté sauf pour les club meds (et encore)


                            • pioupiou2a pioupiou2a 17 octobre 2012 15:17

                              - Pas d’agriculture : ah bon ??? t’as déjà mis les pieds en corse ??? A moins que pour toi agriculture = grosses exploitations cerealieres, mais c’est un peu réducteur...


                              - Pas d’industrie : effectivement, ou tres peu, ce n’est pas un mal en terme environnemental. Apres pour compenser, EDF nous a joliment fait cadeau de la superbe centrale au fuel lourd du Vazziu dont même les pays du maghreb n’ont pas voulu tellement ça pollue. EDF n’est pas une entreprise corse, ce me semble... On vous remercie du cadeau.

                              - pas de services : La aussi, tout faux, c’est ballot hein...

                              « j’ai lu un jour qu’il veulent bien être indépendant, ça oui, mais que mère patrie doit fournir les sous sous. » A n’en pas douter, c’est surement un corse qui a ecris ca...

                              Quand les gens cesseront d’avoir des préjugés débiles, on pourra peut être aller de l’avant.

                            • lulupipistrelle 17 octobre 2012 15:30

                              Mon pôvre kemilein... la Corse est sans doute une des rares régions qui pourraient vivre en autarcie... et puis la Corse indépendante aurait la possibilité de traiter avec d’autres fournisseurs que la France.. parce que pour le moment c’est un système de vente forcée...

                              Et si les Corses étaient moins cons.. que les (autres) Français, s’ils optaient pour les énergies alternatives par exemple... c’est bien la situation privilégiée de leur île qui fait qu’en Corse tout serait possible... parce que la Corse est une perle incomparable...du soleil, la mer, des terres, la montagne... et l’EAU, qui fait cruellement défaut à sa voisine, la Sardaigne.


                            • Georges Yang 17 octobre 2012 15:22

                              Je ne connais pas la Corse, aussi je me garderai bien de critiquer spécifiquement leur nationalisme. Cependant, au regard de ce qui se passe ailleurs, il faut avouer que lorsque la lutte s’éternise, la dérive mafieuse est au rendez-vous. L’IRA n’y a pas échappé, pas plus que le Fatah ou l’ETA. Des gens sincères ont été noyautés, dépassés et quelquefois éliminés par des canailles, des bandits rançonneurs ou pratiquant l’extorsion de fonds. En France, il y a eu aussi des résistants mafieux et des collabos passés à la Résistance (ça a donné le SAC au service de De Gaulle)

                              Pour, l’UCK ce n’a pas attendu, ils sont devenus mafieux dès le début.(les Tchétchènes aussi)

                              En Corse, aux origines, il y avait Siméoni, la fusillade d’Aléria, puis c’est devenu l’imp^t révolutionnaire, véritable extorsion de fonds avec les plasticages comme intimidation des résidents non-Corses qui ne crachent pas au bassinet.

                              Pour être crédible, un mouvement nationaliste même s’il utilise la violence (elle est parfois légitime), doit faire le ménage, ce n’est pas vraiment le cas en Corse


                              • lulupipistrelle 17 octobre 2012 15:34

                                Ah bon, la dérive mafieuse n’existe pas sur le continent... à Marseille par exemple (au hasard)...

                                Et la corruption est bien entendu une spécificité méridionale... le midi commençant dans le Nord -Pas-de- Calais, comme les élus PS nous le prouvent...


                              • Ronny Ronny 17 octobre 2012 15:38


                                Je ne connais de la Corse que ce que j’en lis et ce que m’en disent les visiteurs où les gens qui y résident.

                                Personnellement, je ne sais pas bien définir ce qu’est un peuple ou une nation. Et autant puis-je entrevoir des définitions possible au niveau d’un pays, autant je ne vois aucune définition claire au sein d’un département ou d’un groupe de départements. Pour prendre un cas cher à mon égo, je ne vois en effet aucune nation normande ni aucun peuple normand, et si je pousse le bouchon plus loin, je ne vois pas non plus de nation provençale ou de peuple provençal. L’auteur ne sera pas surpris que je ne vois donc aucune nation corse, ni aucun peuple corse...

                                Au delà, je me rend bien compte qu’il y a un certain nombre de « spécificités » corses. Je passerai sur le nombre de panneaux routiers défoncés, sur les règles d’urbanismes pas toujours respectées (et probablement moins respectées que dans le reste de la France), et sur la pression fiscale compensatrice (entendez l’import dit révolutionnaire) qui pour moi s’apparente à un racket pur et simple dans la mesure où cet impôt ne sert pas l’intérêt général, mais des intérêts particuliers. Je passerai aussi sur le nombre d’attentats à l’explosif qui ont visé des services publics, et dont les conséquences sont compensés par l’imposition de tous les Français du « continent ». 

                                Il me semble en revanche plus grave de voir comment sont traitées les personnes d’origine étrangère qui souhaitent s’installer en Corse, et qui sont considérées pour certaines comme illégitimes, voire comme des profiteurs et des voleurs d’une soi-disant « terre corse » ! Et enfin, je ne supporte de voir pas que les régles de la ré&publique y soit régulièrement bafouées, au point que pour certains contrôles menés par les services de l’Etat, il soit nécessaire de mobiliser des forces provenant d’autres région de France...

                                Je ne nie pas en revanche l’existence d’une langue corse et d’une culture (au sens large du terme) corse, mais ceci ne suffit en aucun cas à définir une nation ou un peuple.


                                • pioupiou2a pioupiou2a 17 octobre 2012 17:24

                                  « Une nation est une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. En tant qu’entité politique, la nation, qui est un concept né de la construction des grands Etats européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre, organisée en Etat. Elle est la personne juridique constituée des personnes régies par une même constitution. »


                                  Partant de cette definition, il existe bien un peuple et une nation Corse :

                                  Constitution : on en a eu une, démocratique, et avant pas mal de nations démocratiques actuelles. L’auteur je crois en a bien parlé dans son texte.
                                  Territoire propre : etant une ile, j’imagine qu’on peut correspondre à la définition :)
                                  langue : aussi
                                  et en plus la corse avait l’unité religieuse car tres fortement catholique.

                                • lulupipistrelle 18 octobre 2012 01:45

                                  Un peuple est une communauté avec une origine commune ( le peuple allemand par exemple..).

                                  Une nation est la libre association d’individus, qui n’ont pas nécessairement les mêmes origines mais qui se choisissent un avenir commun. Le mot nation est apparu sous la plume d’Isidore de Séville qui a écrit « Les Goths et le nation gothique »... la nation gothique était constituée de toutes sortes de gens issus des divers peuples d’eurasie, qui avaient décidé de lier leur sort à celui des Goths...

                                  Oui, je sais le jacobinisme et le politiquement correct tendent à faire évoluer le sens des mots...On peut toujours dire que de nos jours ces nuances sont obsolètes...en France, parce que je doute qu’ailleurs, les mots soient autant censurés par l’idéologie neu neu de la République...une et indivisible.. ha,ha ha. 

                                  Je pense qu’il existe aussi une nation corse : des continentaux, au moins d’origine, prêts à lier leur avenir au peuple corse... j’en connais. 


                                • sylvie 17 octobre 2012 18:09

                                  suite aux événements, c’est simple , prends ton envol et basta ya, dégage


                                  • jean 18 octobre 2012 18:58

                                    encore une article d’auteur qui ne dit rien, vous êtes abominables sur votre ile, ressaisissez vous, sinon coulez, pas grave.... pays de merde


                                  • orsatone 25 octobre 2012 14:59
                                    Cher Roccu,
                                    Je crois que vous faites fausse route ou plutôt que vous faites une confusion.... 
                                    Vous confondez allègrement nationalisme (qui est une valeur négative) et patriotisme (qui peut être, sous certaines conditions, quelque chose de positif).
                                    Le nationalisme, partout, en tous temps, en toutes circonstances, c’est la guerre, le meurtre, le racisme, l’épuration ethnique, la préférence nationale, bref le fascisme. 
                                    Le nationalisme ne défend rien d’autre que la supériorité de ceux qui en sont contre ceux qui n’en sont pas, des bons contre les mauvais . 
                                    Nazis, oustachis, tchetniks, miliciens pétainistes, fellaghas, il n’y a pas d’exception. 
                                    Ni en Irlande, ni au Pays basque, ni en Corse où le FLNC n’a rien engendré d’autre que du désordre et du malheur sans jamais parvenir à enrayer le déclin corse. 
                                    Lisez ou relisez le grand Georges Orwell, ça vous remettra les idées en place : "Par patriotisme, j’entends l’attachement à un lieu particulier et à une manière de vivre particulière, que l’on croit supérieur à tout autre mais qu’on ne songe pas pour autant à imposer à qui que ce soit. Le patriotisme est par nature défensif, aussi bien militairement que culturellement. En revanche, le nationalisme est indissociable de la soif de pouvoir. Le souci constant de tout nationalisme est de conquérir le pouvoir et le prestige, non pour lui même mais pour la nation ou l’entité au profit de laquelle il a choisi de renoncer à son individualité.  ». Extrait de Notes sur le nationalisme, George Orwell, Editions de l’Encyclopédie des Nuisances


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