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Pour une approche holistique de la notion de salut

L’idée de salut dans les différentes traditions religieuses est souvent restrictive, il s’agit d’un salut après la mort, salut sur le plan spirituel et non terrestre que l’on retrouve dans l’expression ancienne « il œuvre à son salut » ou alors d’un salut avant tout individuel, idée que l’on retrouve chez certains Chrétiens américains qui arrêtent les passants sur le trottoir d’une grande ville en leur demandant quelque peu abruptement s’ils sont sauvés ( « Are you saved ? ») négligeant la dimension collective et sociale de l’être humain. Il peut aussi s’agir d’un salut purement terrestre et limité à cette vie comme dans le marxisme, salut qui a une dimension collective avec la libération du prolétariat mais qui ne se réalisera que dans un futur plus ou moins distant avec le grand soir et est limité à la vie sur terre. Dans les religions orientales comme le Bouddhisme, on trouve aussi une forme de salut terrestre avec le « satori », l’expérience de l’éveil, de la libération des illusions, de la dissolution de l’égo mais ce salut est largement limité à l’individu ne touchant qu’à la marge la société dont le moine à la recherche du nirvana s’est retiré. On retrouve la même tendance dans les différentes formes de psychologie moderne visant à la « réalisation de soi » ou à la « pleine conscience » qui jouent souvent le rôle des pseudo-religions de notre époque. Aussi, la recherche d’une vison holistique du salut englobant les différentes dimensions de l’être humain est plus nécessaire que jamais pour mieux répondre aux aspirations humaines sans les limiter dans un sens ou l’autre.

Le mot salut a eu et a toujours bien des sens, passant d’une formule de politesse voulant dire simplement « porte-toi bien » et que l’on trouve déjà dans la salutation des gladiateurs « Ave Caesar, ceux qui vont mourir te saluent (« ..morituri te saluant » ou te souhaitent de bien te porter) » à une notion éminemment religieuse que l’on trouve dans des expressions un peu désuètes comme « faire son salut » , « gagner son salut » .

On peut préférer à la question à réponse binaire des évangélistes américains (« Es-tu sauvée ? ») l’attitude de Jeanne d’Arc à l’égard du salut. Questionnée par ses juges cherchant à la piéger et la mener au bûcher « Jehanne, penses-tu être en état de grâce ? » (équivalent à l’époque d’être sauvée), la pucelle d’Orléans répondit intelligemment « Si j’y suis, Dieu m’y garde, si je n’y suis pas Dieu m’y mette ». Elle évitait ainsi la condamnation en tant que sorcière qui sait qu’elle est perdue et bonne pour l’enfer ou en cas de réponse opposée (je suis en état de grâce), celle d’hérétique qui s’affirme sauvée sans faire dépendre son salut de l’assentiment du clergé catholique représenté par un évêque, le représentant de l’inquisition en France et une série de docteurs en théologie de la Sorbonne. Malgré cette réponse remarquable, elle a eu droit à la fois aux accusations de sorcellerie et d’hérésie sans oublier celle de féminisme avant la lettre (elle s’habillait en homme pour commander ses troupes).

Chez les Juifs dans la Bible, le salut est avant tout un salut collectif, c’est Israël ou « le petit reste » d’Israël qui est sauvé, libéré de la domination des peuples barbares et idolâtres grâce à l’intervention de Yahvé. Le salut individuel passe après celui d’Israël, du grand jour où Dieu libérera son peuple et où les peuples des nations monteront tous à Jérusalem pour adorer le vrai Dieu.

On retrouve cette dimension collective dans la prière universelle des Chrétiens, le Notre Père, dans laquelle Jésus avec des expressions comme « Que ton Royaume vienne ! Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » reprend l’aspiration transmise par les prophètes à la venue du Royaume de Dieu.

Cette aspiration collective est prioritaire par rapport à des désirs plus individuels comme l’indique la phrase des évangiles « Cherchez le Royaume et sa justice et tout le reste vous sera donné en surplus ! ».

Le message de Jésus se distinguait de celui des Zélotes qui voulaient d’abord libérer Israël de l’occupation romaine par la violence. Le Royaume commençait « dans les cœurs » et dans les évangiles, le salut commence par une conversion individuelle du cœur, une renaissance mais ensuite le disciple est appelé à annoncer la bonne nouvelle du Royaume et à hâter sa venue. D’autre part, le Royaume n’est pas réservé aux Juifs mais ouvert à tous les hommes de bonne volonté, ni à Israël seulement, les apôtres étant appelés à faire « de toutes les nations des disciples ».

Cette notion d’une forme de salut collectif dans la tradition judéo-chrétienne est reprise par les marxistes, le prolétariat remplaçant le peuple élu et le grand soir et la société sans classes, le jour terrible du Seigneur avec la venue d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre où il n’y aura plus de larmes. Marx étant lui-même juif a été influencé par une vision judéo-chrétienne de l’histoire en passant par Hegel et quelques autres même s’il pensait « remettre les pieds sur terre » la philosophie d’Hegel. Un peu comme chez les chrétiens et la Parousie, la venue du Grand Soir a été repoussée au fil des déceptions engendrées par les différentes formes de communisme.

Mais le marxisme sous-estime l’importance de la dimension spirituelle de l’homme, de la culture comme source d’influence majeure informant les relations familiales et sociales et au contraire voit dans la culture une simple superstructure déterminée « en dernière instance » par les relations de production. Cette approche ne correspond pas à celle de la recherche en anthropologie ou archéologie comme le montrent les travaux de C. Lévi-Strauss ou ceux de J. Soustelle pour les cultures précolombiennes et a finalement été rejeté par de nombreux marxistes comme étant trop réductrice, notamment à partir de Gramsci, le fondateur du Parti Communiste Italien.

Il en résulte que la vision marxiste de la libération finale est trop limitée par son économisme réducteur et l’accent prioritaire mis sur les rapports de production. Finalement, cette vision a échoué et ce particulièrement dans le domaine où les marxistes pensaient être des spécialistes, l’économie.

Le protestantisme, particulièrement les branches issues de Jean Calvin, le grand réformateur français installé à Genève, qui au travers des Pères pèlerins ont grandement influencé la société américaine à ses origines, insiste sur l’importance de la vie terrestre en supprimant le mur entre le monde sacré et le monde profane, les moines et religieux d’une part et les laïcs les commerçants, artisans ou autres, sans qu’il y ait d’état privilégié pour recevoir le salut, refusant l’idée de quitter le monde pour faire son salut dans un monastère.

Il s’agit là d’un apport considérable qui a grandement contribué au développement économique et social de l’Europe du nord par rapport à l’Europe du sud (Espagne, Italie et dans une certaine mesure France) à partir de la Réforme et au développement du capitalisme aux Etats-Unis (voir le remarquable ouvrage du sociologue Max Weber « L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme »).

Toutefois, l’insistance mise sur l’aspect individuel du salut par de nombreuses branches du protestantisme que l’on retrouve dans la question « Es-tu sauvé ? » des jeunes évangélistes, cette insistance une fois sécularisée a ouvert la porte à différentes formes d’individualisme qui ont marqué la société américaine puis plus ou moins tout l’occident et donne une vision limitée du salut ou de la libération de l’homme.

Le Catholicisme a mieux conservé d’une certaine manière la dimension collective du salut biblique avec la notion d’Eglise universelle (ekklesia en grec signifiant simplement l’assemblée du peuple puis des fidèles) mais il a donné à ce salut une dimension trop cléricale (cléricalisme honni par le pape François), le salut donné par l’Eglise passant par le respect de sacrements et l’importance donnée au clergé par rapport aux laïcs dans le domaine religieux même si cette importance a tendance à diminuer depuis Vatican 2 et cette conception du salut a négligé quelque peu les relations économiques et sociales tout en mettant avant tout l’accent sur diverses formes d’actions charitables.

On peut dire que si le marxisme a négligé la dimension spirituelle, religieuse de l’homme, le protestantisme a négligé sa dimension collective, sociale et le catholicisme sa dimension matérielle, terrestre.

Bien sûr, dans un article traitant d’un sujet si vaste, on est obligé de faire certaines simplifications et il s’agit plus d’ouvrir des pistes de réflexion que de donner des réponses. Ainsi, on a vu de nombreux catholiques sociaux à partir en particulier du 19ème siècle qui ont œuvré pour des entreprises combinant l’éthique chrétienne et l’économie. Il y a eu aussi le développement de la doctrine sociale de l’église catholique qui voulait être une réponse aussi bien au libéralisme qu’au communisme. Chez les protestants, on peut parler entre autres de la philanthropie des grands patrons américains avec des exemples comme Bill Gates qui donne jusqu’à 90% de ses gains à sa fondation œuvrant en Afrique et de bien d’autres.

Il s’agit avant tout de dégager des tendances profondes et indiquer les dimensions que devrait inclure toute vision de la libération de l’homme ou du salut, dimensions individuelle et collective, spirituelle et matérielle, dimensions que l’on trouve quelque peu éclatées ou déséquilibrées dans les différentes formes de christianisme et de religions comme dans divers mouvements politiques.


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18 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 2 février 2018 12:02

    « le catholicisme [a négligé] sa dimension matérielle, terrestre. »


    Ce n’est pas ce que pensait Luther !

    Le texte des « 95 thèses », ouvrage que l’on considère comme étant le pilier de la Réforme protestante condamnait violemment le commerce de ce que l’on appelle les « indulgences » pratiqué par l’Église catholique, une pratique bien « terrestre » !

    Il s’en prenait encore plus durement aux pratiques du haut clergé et à la papauté dont le mode de vie n’avait rien d’extra-terrestre.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 2 février 2018 12:16

      @diogène
      si l’on parle de la dimension matérielle dans le sens de corruption, on peut dire qu’il ne l’a pas négligé au moins à cette époque mais mon article traite plus de la vision du salut et on peut dire que pour l’Eglise catholique, l’aspect économique et social a été pas mal négligé. On « faisait son salut » en se retirant du monde..



      • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 2 février 2018 12:17

        Encore faut-il savoir faire des crêpes.


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 12:34

        @Bernard Mitjavile


        Je comprends mieux le message de ma mère, le jour de Noêl 2013, avant de mourir la 24 janvier. Michèle s’il te plaît fait moi des crèpes. J’ai ressorti ses vieux livres de cuisine. TANTE LEA, pour m’en inspirer et les lui a apporter en franchissant presque les feux rouges : encore toutes chaudes,... Le plaisir dans ses yeux,...

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 12:20

        Il est dit aussi : Dieu détestent les tièdes (normaux comme Hollande). Et contrairement à ce que prétend la catholicisme, accéderons au Paradis, ceux qui ont croqué la Pomme de la connaissance. Bonne fêtes des crêpes surtout aux POMMES d’Hespérides, caramélisées,...


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 12:21

          Il est dit aussi : Dieu détestent les tièdes (normaux comme Hollande). Et contrairement à ce que prétend le catholicisme, accéderont au Paradis, ceux qui ont croqué la Pomme de la connaissance. Bonne fêtes des crêpes surtout aux POMMES d’Hespérides, caramélisées,...


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 12:30
            Histoire de la crêpe :

            La crêpe n’est pas une invention très récente... Suite à diverses recherches, les historiens ont démontré que l’origine de la crêpe remonte à 7000 ans avant Jésus Christ ! A cette époque, on ne disait pas encore crêpe. Elle ressemblait plutôt à une grosse galette épaisse. Cette galette était faite avec une sorte de mixture pâteuse, obtenue par écrasement de diverses céréales et ajoutée à de l’eau. A l’époque, une pierre plate bien chaude servait de « casserole ».

            La crêpe, ou galette, apparût en Bretagne vers le 13ème siècle suite à la culture du sarrasin rapporté de croisades en Asie. D’abord au sarrasin, elle a au début de notre siècle été transformée pour donner la crêpe que l’on connait de nos jours, grâce à l’arrivée de la farine blanche de froment. Elle est servie partout dans des crêperies et s’accompagne volontiers d’une bollée de cidre doux ou brut. Faciles à préparer, les crêpes font la joie des mamans et le bonheur des enfants !

            La chandeleur :

            La chandeleur, 40 jours après Noël, se fête le 2 février. Ce jour religieux correspond chez les Chrétiens à la présentation de Jésus au temple et à la purification de la Vierge Marie. A la présentation de Jésus, il y eut une procession pendant laquelle des chandelles étaient allumées. La chandeleur, du mot « candela », est ainsi devenue la fête des chandelles.

            Il paraît que le pape « Gélase 1er » réconfortait les pèlerins de Rome avec des crêpes, symbole du soleil et des moissons abondantes.

            Les anciens vous diront qu’il faut faire sauter les crêpes avec une pièce de monnaie dans la main pour assurer une prospérité toute l’année.

            Les enfants vous diront que la chandeleur, c’est la fête des crêpes !


            • Gollum Gollum 2 février 2018 14:13

              Dans les religions orientales comme le Bouddhisme, on trouve aussi une forme de salut terrestre avec le « satori », l’expérience de l’éveil, de la libération des illusions, de la dissolution de l’égo mais ce salut est largement limité à l’individu ne touchant qu’à la marge la société dont le moine à la recherche du nirvana s’est retiré. 


              Il y a une erreur sur le Bouddhisme. Il n’y a pas de salut individuel. Pour la bonne raison que d’individu il n’y a plus une fois l’Éveil obtenu. D’autre part il y a bien une notion collective dans les branches bouddhistes du Mahayana avec le concept du Boddhisattva qui revient de façon quasi perpétuelle afin de libérer les autres.

              • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 2 février 2018 15:10

                @Gollum D’accord, c’est une question de vocabulaire. Bien sûr, il y a l’idée du Boddhisattva. Mais le bouddhisme considère que le monde est un monde de souffrance dont il faut se libérer en anéantissant son moi et en mettant fin au cycle des réincarnations en entrant dans le Nirvana. Donc la forme de libération ou de salut qu’il propose passe par une forme de négation du monde matériel et c’est en cela que l’on peut considérer cette libération comme négligeant le monde réel politique, économique et autres. Par certains côtés, mode de vie, rituel, prière, le moine bouddhiste n’est pas très éloigné du moine catholique.
                On peut affiner la réflexion mais dans un article de ce genre, je n’ai fait que dégager des grandes lignes pour définir les principales dimensions que devrait inclure une forme moderne de salut (individuel, familial, collectif, spirituel, matériel..) en reprenant les différents apports des grandes spiritualités..


              • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 3 février 2018 09:22

                @Gollum J’ajoute que peut-être le moine bouddhiste qui pense avoir obtenu l’éveil pense que son individualité a disparu dissoute dans le grand tout mais pour les autres, il reste un individu avec une nationalité donnée, un âge donné, une façon de se nourrir et vêtir donnée, une appartenance linguistique donnée et même le cas échéant avec un numéro de sécurité sociale donné ce qui bien sûr ne l’empêche pas d’être en relation avec l’univers.


              • ADEL 2 février 2018 17:23
                La notion de salut dans son sens spirituel renvoie fondamentalement à la notion de la grâce providentielle.La vie étant un passage pour chaque créature, celle-ci chemine via son propre degré de liberté, vers son destin de finitude.Ce passage de vie pour cause de déploiement de la créature, s’effectue soit vers le décentrement et l’éloignement croissant sans retour du point focal d’incrustation de la grâce/bénédiction spirituelle, foyer de création du bien cosmique, soit vers un aller-retour oscillant en plus et moins vers le recentrement. Le décentrement mène vers le mal, et à sa permanence, vers l’ordre satanique.Le salut, bien que sa source soit de l’ordre spirituel, dans le sens de son rattachement à une entité intrinsèque mais non humaine inconnaissable créant et pilotant l’univers/multivers et tout son contenant, est laissé entre les mains de la création pour s’en servir comme moyen de libération et d’expression de la liberté de chacun.Cette liberté spirituelle appliquée poursuivie par ceux et celles en quête de celle-ci est une liberté véritable et non pas une fausse liberté en forme de soumission à un chaos libertaire : matrice de toutes les hypocrisies, les tensions et les conflits s’alimentant les uns les autres.
                Pour bien appréhender conceptuellment et pratiquement cette oscillation entre le bien et le mal, effectuée par les entités de la création dotés de conscience et sous leur responsabilité, le pilote créateur n’intervenant que comme aide et accompagnateur des bonnes volontés ; je décris par analogie ce déploiement de la liberté et de la responsabilité de chacun en ce monde, et en sa relation organique et holistique avec tout ce qui existe et l’esprit de l’univers/multivers.  
                Soit un segment à longueur indéfinie dont il lui est assigné par convention un point pris comme milieu dont prennent le départ de manière opposée 2 curseurs, l’un vers une direction appelée être et l’autre nommée Esprit de l’univers /multivers. Ce point du milieu- départ des curseurs symbolise l’adhérence complète de l’esprit de l’univers/multivers et du non-être du monde ; ce point focal est le royaume de la modalité humaine unifiée du non-être dans l’esprit de la création. Le curseur 1 de l’être du monde, en se déplaçant en sa direction Y fait déplacer en sens inverse à une vitesse un peu supérieure, dans une direction Z le curseur 2 de l’Esprit. En se mouvant vers sa direction Y tout en se dégageant de ce point -milieu focal, le non—être s’éteint et l’esprit de l’univers se détache au fur et à mesure du déplacement du curseur 1. Commence alors à éclore la dichotomie de l’étant et de l’être. L’être va alors consacrer tout son effort à vouloir comprendre et joindre les étants, phase qui lui fait oublier l’esprit et chemin faisant s’ouvre un processus croissant de déspiritualisation de l’être au monde. En cette circonstance, des forces « maléfiques », si ce n’est « sataniques », mais créatives, opératoirement intelligentes et à subtiles manifestations de par la prégnance intégrale d’un système social totalitaire à fondamentaux le conceptuel scientifique et d’ingénierie d’un côté, et de réalisation matérielle technologique//technique de l’autre, trainent l’existence vers le seul levier de la volonté de puissance à base du du fric -dieu, de l’apparat et de la marchandisation de toute chose, de la pensée mutilée et de la soft propagande pour soumission au main stream system.Ils prennent le dessus sur les forces de l’authenticité, et au fur et à mesure que le temps passe et que les curseurs avancent, ils dictent de plus en plus au monde leurs règles du jeu, comme il en est aujourd’hui.La disponibilité dont parle Heidegger philosophiquement, qui est aujourd’hui à puissance infinitésimale peut se fortifier par un retour du curseur 1 vers le milieu du segment . Ce retour ne peut être assuré que par l’homme via de ceux qui aspirent à l’authenticité de l’être, étape primordiale et nécessaire pour pouvoir tendre à atteindre, le point focal du non-être.Ce n’est pas le créateur qui fait les préliminaires et quelques liminaires pour se sortir des ténèbres, mais bel et bien l’homme. Une fois enclenchée cette phase du reflux du satanique, une onde de « grâce » enveloppe le monde, et le créateur accourt « à grandes enjambées » pour rapprocher un grand nombre d’hommes de l’authenticité vers le pont focal, et ainsi inverser le cours de l’existence humaine vers plus de bénédiction, de compassion et de miséricorde. C’est , me semble t-il, en ce sens que l’exclamation de Holderlin reprise à sa manière par Heidegger : « seul un dieu peut nous sauver », peut-être appréhendée. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à être arrivés à cette halte. 
                L’islam par exemple à travers un hadith dit kudsi, c’est -à-dire des paroles d’Allah non mentionnés dans le coran, mais dites toujours via l’ange Djibril, annonce que :
                Quand le croyant sincère enclenche son rapprochement vers Moi, en pratiquant les bonnes oeuvres de la bénédiction, de la compassion, de l’amour, de l’entraide humaine, etc, je me rapproche de lui à grandes enjambées.Et en persistant dans ce chemin du bien en luttant contre son égocentrisme, je serais la main dont il tient avec, les yeux dont il voit avec.
                Et un passage du coran dit : Dieu ne change pas la situation d’un peuple tant que ce peuple n’enclencherai pas par lui-même les liminaires du changement vers le bien.
                Jiddu Krishnamurti, un sage indien ne professant aucune religion formelle sauf l’apprentissage de l’authenticité de l’être parle de la vie heureuse : « Il faut mourir pour bien vivre ». cette sentence renvoie à ce qui est vécu par l’homme authentique dans l’atteinte du point focal-milieu du segment : Une évaporation du moi par extinction de l’égocentrisme. Justement, les soufis appellent cette phase de la voie : la station de l’extinction, qui veut dire faire un avec le créateur via sa lumière. 

                • Sinbuck Sinbuck 3 février 2018 00:43

                  Je suis d’accord avec Syracuse pour penser que le mot « holistique » est associé de manière un peu orgueilleuse (sans le décrire) au mot « salut »... L’auteur reconnait son approximation dans la description du salut associé de manière légère à différentes approches mêlant le christianisme, la société contemporaine, le bouddhisme... Le mot « salut » est plus ou moins intégré avec une certaine volonté pour y voir plus clair (pour informer les masses à dominante de pensées rationnelles) mais le mot « holistique » est en effet placé là dans le titre pour faire joli...

                  C’est plus complexe que cela, le salut est une notion nécessaire à une certaine époque pour signifier une certaine approche de la spiritualité il y a 2000 ans ; La représentation holistique du monde prend racine dans le XXe siècle après des siècles d’errements dans la pensée matérialiste qui approfondie méthodiquement la dichotomie sensorielle initiée par Aristote. 
                  La perception holistique de la conscience humaine prend naissance dans la traduction novatrice de l’Ancien Commentaire (hindouiste) commentée pour la première fois en occident par Héléna Pétrovna Blavatsky.
                  La vision holistique est complexe, elle signifie en effet la pleine conscience (comme le souligne l’auteur) appliquée et réalisée au sein de la matière à dompter dont notre corps est le premier mécanisme à mater dans sa fougue pour en illuminer son potentiel. Le salut rejoint l’acte de Jésus comme rachat des fautes de l’humanité mais ce sens là date de 2000 ans. D’un point de vue holistique, et donc, mise à jour actuellement avec les algorithmes de l’évolution de la conscience de masse, la vision holistique est incarné lorsque le rachat de ses propres atomes est effectif (stimulation de la conscience propre des atomes).
                  Dans sa vision profonde du rachat de l’humanité, Jésus l’envisage, aujourd’hui le point de vue holistique reflète un certain rachat de son propre corps et c’est déjà beaucoup dans l’intention et encore plus dans sa réalisation.
                  Cependant il faut reconnaître le courage de l’auteur et l’initiative nécessaire à notre époque pour parler de spiritualité...

                  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 3 février 2018 08:12

                    @Sinbuck Peut-être le terme holistique n’est pas le mieux choisi. Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il existe différentes conceptions du salut ou de la libération mais qui n’incluent pas suffisamment toutes les dimensions de la vie humaine. Par exemple, jusqu’à récemment dans le catholicisme, tous les saints reconnus servant de modèles pour les fidèles à quelques très rares exceptions étaient des célibataires (en dehors des parents de Jésus), vierges martyrs ou hommes du clergé. L’humanité n’est pas faite que de célibataires sinon elle aurait disparu depuis longtemps. Nous vivons dans une société donnée avec une culture et une histoire particulière et chaque homme est un être social, fruit d’une histoire. Cela montre une limitation dans la vision de la sainteté que l’on peut retrouver dans d’autres traditions, en particulier des traditions orientales.Bien sûr la conversion part de l’individu, tout commence par un individu qui change sa vision du monde et sa façon de vivre mais doit aller au delà. A l’opposé, on a des conceptions d’une libération collective mais qui ne prennent pas en compte le conflit intérieur en chaque homme et sa nature spirituelle en se limitant au combat politique.


                  • Sinbuck Sinbuck 3 février 2018 09:00

                    @Bernard Mitjavile
                    merci pour les précisions, je comprends.La notion de Salut est un peu « simpliste », détourné de la vrai vie humaine et cantonné à l’approche anthropomorphique des chrétiens. Le Salut est transcendant et il manque d’imprégnation immanente (comme toute la religion chrétienne) donc il sort du « holos » c’est à dire de la totalité.Les traditions orientales sont plus colorées d’immanence. Cependant le sujet est complexe et encore merci de l’avoir traité car notre société manque de spiritualité.

                    Voir (je fais un peu de pub pour mon site) une analyse du symbole (12) chez les grecs http://histoire-des-sciences.eu/dieu-la-matiere-et-lunivers/ et pour une analyse étymologique du monde selon les grecs et les latins http://histoire-des-sciences.eu/kosmos-et-mundus/

                  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 3 février 2018 09:28

                    @Sinbuck Votre site a l’air intéressant et bien fait, je vais prendre le temps de l’étudier de plus près. Mon site a une présentation assez médiocre et peu professionnelle mais bon, j’ai la flemme de l’améliorer..


                  • Sinbuck Sinbuck 3 février 2018 10:32

                    @Bernard Mitjavile
                    Je viens de convertir mon ancien site avec WordPress et c’est très pratique et très simple. Tous les liens de menus ne fonctionne pas encore, mais j’inclue progressivement mes anciens fichiers...


                  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 3 février 2018 12:48

                    @Sinbuck Bonne idée, je vais essayer..

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