• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Prenons en main notre avenir et ne le lâchons pas avant d’avoir remis (...)

Prenons en main notre avenir et ne le lâchons pas avant d’avoir remis les montagnes à leur place !

Cet article est simplement dédié :

- à tous ceux qui enragent du sort qui semble devoir être le nôtre et qui doutent du futur de l’humanité, mais qui savent qu’il est terriblement décourageant et démotivant de ressasser lorsqu’on a l’impression de ne pas avoir barre sur sondestin et qu’on ne parvient pas, de surcroît, à mettre sur pieds le moindre embryon de plan d’action susceptible de nous amener à en reprendre le contrôle ;

- à tous ceux qui voient la perspective d’un avenir de plus en plus sombre, de plus en plus inquiétant, se dessiner inexorablement devant leurs yeux incrédules, mais qui veulent néanmoins continuer à trouver chaque jour l’énergie et le courage de croire que rien n’est définitivement scellé ;

- à ceux qui attendent désespéremment le signe qui leur redonnera foi en l’avenir et leur permettra de penser qu’il existeune issue positive au cauchemar qu’ils pressentent.

A tous ceux là, et aux autres ...

En préalable, une question toute simple : avez-vous déjà expérimenté la puissance que procure un réel travail de groupe,mené de manière intelligente ?

Je veux dire : avez-vous ressenti la différence, l’écart, l’avantage, le progrès, le bien-être que cela représente d’agir en synergie au sein d’un groupe, de pouvoir éprouver la satisfaction de contribuer, en apportant sa touche personnelle, à une oeuvre collective, ce faisant de donner aux autres en se valorisant à leurs yeux et aux nôtres et, dans le même temps,de pouvoir tirer profit de ce collectif - les deux termes complémentaires de l’échange, la respiration du groupe humain :

- impulser, tirer, lorsque c’est bien de le faire, lorsque c’est opportun,

- mais aussi se laisser guider, conduire, sereposer sur les capacités du groupe, lorsqu’on en a besoin, lorsqu’il le faut... ?

Groupe humain, oeuvre collective... Qu’il s’agisse de travail, d’éducation, de distraction, de jeux, d’informatique, derapports sociaux ou de toute autre activité humaine (sport, chasse, combat, amour, etc...), l’humain est un animal social ; tout seul, il est limité et peu ou prou voué à végéter, s’étioler ou disparaître ; il n’y a qu’en groupe qu’il peut seréaliser pleinement et sourire à la vie de toutes ses dents (même celles du fonds :).

Ayant personnellement vécu, à de trop rares reprises, de réelles et trés satisfaisantes expériences de travail efficace engroupe, je comparerai l’effet d’un travail de groupe réussi à celui que procure une accélération vécue à l’avant d’unevoiture de sport. La différence entre une situation de travail de groupe qui "colle" et une situation de travail noncollaboratif ou en solo est tangible. On ne peut l’ignorer, tout comme on ne peut ignorer, la première fois où l’on prendplace en tant que passager à bord d’une voiture de rallye, le moment où le conducteur appuie à fonds sur le champignon, neserait-ce que parce que c’est à ce moment là qu’on se surprend à penser pour la première fois de sa vie à la manière dontles sièges baquets peuvent bien être rivetés au plancher des voitures. Après, plus rien ne sera plus jamais pareil.
L’amour est aussi un bon exemple. On dit de lui qu’il peut déplacer des montagnes et c’est vrai. Le tout étant de ne pas les déplacer n’importe comment et n’importe où.

Bien que l’amour soit une forme parfaite pour ce type d’expérience, il n’en constitue pas moins un risque : celui de s’ynoyer, d’y de perdre son identité, au profit du collectif (le couple, la famille...).
En fait, tout travail collectif nécessite la réalisation d’un équilibre subtil entre individualisme naturel, désir d’altruisme et recherche de l’intérêt du groupe.

En effet, un écueil, et de taille : le groupe est déshumanisant, étouffant, totalisant, autoritaire ; il y a les dominants et les dominés. Le culte du chef, le mimétisme, le panurgisme, la pusillanimité, l’animosité, le conflit et j’en passe, guettent à chaque instant et leurs germes inséminent le moindre rassemblement de plus de deux individus dans l’arrièresalle d’un café. Les dérapages ont, de tout temps, été sanglants ; depuis quelques décennies, ils ont été largementmédiatisés et exercent une véritable fonction de repoussoir avec leurs images terribles profondément ancrées dans lesconsciences modernes.

Nombre d’entre nous fuient comme la peste les agrégats sociaux, avec leurs règles absurdes et leurs diktats aux débouchés immanquablement castrateurs et réducteurs. Surtout lorsqu’il y a matière à oeuvrer pour prendre, ou faire prendre, au nomdu groupe, des décisions vitales pour le collectif et donc, potentiellement, dangereuses pour l’individu, le groupe etl’espèce. La foule fait peur lorsque l’on pense à l’émotion qu’elle peut développer et à sa faculté d’annihilation del’intelligence collective, voire d’annihilation tout court. Les mouvements de masse et la barbarie. Le Rwanda, la Shoah, je m’arrête là, je vous laisse compléter la liste.

Or, le sentiment grégaire est aussi trés fortement ancré chez l’humain : il ne peut pas ne pas lui être sacrifié d’une manière ou d’une autre.

Sa satisfaction par des biais virtualisés est un ersatz qui séduit un nombre exponentiel d’humains (face book, myspace ousecond life, la wii ou warcraft en réseau, c’est de la socialisation sans risque d’asservissement à la volonté d’un autreou à un collectif, un bouton on/off et une adresse IP faisant contre celà office de blindage quasi inviolable).

L’engagement dans l’action collective "réelle" est en concurrence avec ces nouvelles formes d’échanges (jetez votre PC,vous "socialiserez" beaucoup plus !).

Il faut avoir conscience d’une chose : la valeur-ajoutée, de courte durée, en terme de "confort" émotionnel et mental, queprocure à l’individu ce type d’"engagement sans engagement" (sans risque organique) est plus que compensée par la destructionde valeur collective subie sur le long terme par le groupe (méfaits de la désocialisation, de la défiance pour l’action concrète collective, perte du sens des réalités...).

On fuit le réel, les interactions physiques étant vécues comme un coût, un poids, mais aussi comme une menace, notammentpour notre libre-arbitre.

Mais, quoi ! N’est-on pas justement suffisamment instruit, averti de tout ça, suffisamment éduqué en conséquence, pouréviter que les erreurs du passé ne soient rééditées ? C’est à croire qu’on manque d’assurance, de confiance en l’humain etfinalement en soi (on se pense trop faibles, trop mous, trop couards ...).

Si l’on veut donner une chance au principe "un humain, une voix", il faut restaurer la confiance, à tous les niveaux (couple, famille, groupe d’amis, collectif de travail, commune, etc... jusqu’à la nation et au delà, dans les instances collectives supra-nationales de toutes sorte.

Pour cela, il faut commencer par se désintoxiquer, c’est à dire tracer les traceurs, démasquer les voies, moyens, motivations, laquais et commanditaires du contrôle généralisé, poser des postulats simples et clairs : "L’être humain n’est humain qu’au prix d’un travail collectif ayant comme obligation de résultat l’érection d’une indépendance intégrée" et enfin jeter les bases d’un contrôle interne dynamique permettant de garantir le respect de ces principes à tous les niveaux de la vie en société et au sein de chaque groupe concerné.

En management, certains diraient : "Ni confiance, ni méfiance : contrôle".

Et c’est bien là le parti qui semble avoir été adopté par les dirigeants occidentaux depuis un certain temps, celui dumanagement de la masse (la gestion, la conduite du troupeau).

En effet, "contrôle généralisé" est le nom de la voie qui semble privilégiée, depuis 2001, pour apporter une réponse "sans tension" aux situations évolutives que nous devrions avoir à connaître dans les années (décennies ?) à venir.

Mais c’est d’un contrôle externe qu’il s’agit, un contrôle de la masse in-formée - car c’est trop cher, de former tout lemonde - mais désinformée - car il ne suffit pas de contrôler discrètement, il faut ensuite intéragir, là aussi sans que cela ne se voie trop, si possible - masse informelle, mais formellement désignée (les "pauvres"), et donc infantilisée, uncontrôle exercé pour le compte de l’élite, avec des moyens requis de la masse, à un coût pris en charge et internalisé parelle (l’emploi de l’argent électronique,de l’informatique personnelle et d’internet, justement).

Le danger du système du contrôle externe, c’est qu’il n’a finalement pas intérêt à faire trop d’effort pour faire vivre leprincipe "un humain, une voix" ou en tout cas, pas dans sa dimension pleine et entière, qui correspond à la définition suivante "un humain, intégré au collectif = une voix, indépendante par la volonté et l’action du collectif".

Qu’en est-il du contrôle interne ? Est-il possible, souhaitable ? Doit-on et peut-on malgré tout avoir confiance enl’humain ?

Pour être bref, je vous dirai simplement qu’on ne choisit pas sa famille, mais qu’on choisit ses amis, alors ... ?

En d’autres termes, un manifeste est posé et, en l’exposant à votre tour, vous affirmez comme étant la chose la plus importante à vos yeux que nous ne voulons pas mourir seuls, hors de l’amour d’autrui qui constitue, au final, le sanctuaire de notre ultime et irréductible étincelle atomique d’humanité.

Que ceux qui adhéreront à ça vous accorde la confiance qu’ils appellent de leurs voeux en retour. Les montagnes n’ont qu’à bien se tenir, pour notre part, nous ne sommes pas près de relâcher de si tôt le contrôle de nos vies.


Moyenne des avis sur cet article :  4.27/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

4 réactions à cet article    


  • iris 19 décembre 2008 14:57

    il ya beaucoup de résignation et peu de révoltes et de luttes-
    la peur momifie beaucoup de personnes


    • appoline appoline 19 décembre 2008 15:22

      La peur momifie, dîtes-vous. Je vous l’accorde, mais il y aura un moment où il faudra faire un choix car cela sera une question de survie, ni plus, ni moins.


    • orange orange 20 décembre 2008 08:48

      Si je savais moi même écrire de si beau texte cela serait merveilleux.
      La peur est le plus lourd fardeau à surporter pour tous ceux qui la vivent. Et lorsqu’elle s’en va, s’est un changement profond de tout une vie.


      • Dabornepanuire 20 décembre 2008 10:17

        Bonjour,
        Les faits sont plus forts que les mots.
        Notre organisation sociale n’est plus viable ; urbanisation + surconsommation nous ont conduits à l’impasse. Trève de discours, il faut que chacun soit convaincu que la civilisation de l’abondance était un leurre, cette époque est terminée, celle de la parcimonie est revenue. Les discours sur la relance de la consommation pour relancer l’économie, la réforme des systèmes financiers etc... sont de la poudre aux yeux pour le moment et une promesse de cataclysme pour demain ; aucun plan de relance n’est valable.
        Il faut de toute urgence, pour éviter le pire, entreprendre l’éradication de toutes les activités parasites, celles qui ne produisent que du vent et autres produits non indispensables à la vie et amener par l’exemple la majorité des humains à produire (là où ils vivent) le maximum de leur nourriture et des autres besoins essentiels, se rappeler que la nourriture vient de la culture de la terre et non de la spéculation. La supercherie de la prospérité artificielle ne doit plus être cachée.
        Aurons-nous la capacité à nous mettre majoritairement au pied du mur ? je ne le crois pas, HELAS !
        Voila où est le problème auquel les humains de la tere entière sont confrontés. C’est à cette aune qu’il faut mesurer les capacités de nos dirigeants, et surtout la pertinence de leur existence même.
        Arrêtons les doctes conférences et agissons (dans le sens du vrai, un vrai si douloureux que personne ne veut le voir).

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès