Restera-t-il un chant d’oiseau ?
Une chanson interprétée par Jean Ferrat qui évoque la disparition possible des oiseaux, un sujet dont on parle peu face aux menaces de guerres qui envahissent la planète...
Prête-t-on encore la moindre attention aux oiseaux ? Dans nos villes, leurs chants s'effacent déjà dans le bruit des moteurs de voitures... De nombreuses espèces disparaissent aussi, on ne les voit plus...
Dès le début de la chanson, une question désabusée nous est posée :
"Que restera-t-il sur la terre
Dans cinquante ans"
Et les constats qui suivent sont effrayants : la pollution est partout dans "les rivières, les fleuves, les océans", et nous l'acceptons, comme le suggère l'emploi du pronom indéfini "on" et du présent de l'indicatif :
"On empoisonne les rivières
Les océans
On mange des hydrocarbures
Que sais-je encore"
Le verbe "empoisonner" est particulièrement fort et souligne comme une volonté d'anéantir et de détruire cette ressource si précieuse : l'eau... Le problème, c'est que les hommes en sont eux-mêmes victimes en "mangeant des hydrocarbures"...
Et de citer un exemple concret :
"Le Rhône charrie du mercure
Des poissons morts"
Toute la chaîne alimentaire est ainsi saccagée...
Le refrain vient alors s'inquiéter de l'avenir sombre réservé aux "enfants des temps nouveaux" : "Restera-t-il un chant d'oiseau". Telle est la question désabusée que pose le poète se souciant de la planète et de l'avenir des enfants...
Une expression familière vient ensuite souligner encore la folie de nos sociétés :
"Le monde a perdu la boussole".
Le "pétrole, l'atome" règnent en maîtres : l'un pollue nos "plages", l'autre s'impose comme un nouveau Dieu, "un Seigneur", à qui l'on voue un culte...
Et le poète s'inquiète de cette prolifération de l'atome :
"Qu'en ferons-nous c'est une affaire
Qui me fait peur"
Le constat qui suit est désolant :
"A peine le malheur des hommes
Est-il moins grand
Que déjà pourrissent les pommes
Des nouveaux temps"
Et le dernier couplet est un appel insistant aux enfants grâce au procédé de répétition et à l'emploi de l'impératif :
"Enfants enfants la terre est ronde
Criez plus fort
Pour que se réveille le monde
S'il n'est pas mort"
Mais ce dernier vers démontre encore l'apathie de notre monde face au désastre écologique que nous connaissons.
Magnifique chanson mise en valeur par la voix chaleureuse de Jean Ferrat ! La mélodie lancinante se fait plus douce et flûtée dans le refrain avec l'évocation du chant des oiseaux menacé de disparition...
Pour mémoire :
Les paroles de cette chanson sortie en 1962 ont été écrites par Claude Delécluse...
Les paroles :
https://genius.com/Jean-ferrat-restera-t-il-un-chant-doiseau-lyrics
Vidéo :
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