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Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes

31 % au premier tour, 53 % au second. Nicolas Sarkozy a survolé les élections présidentielles de 2007. Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français. Outre la déception compréhensible de ceux qui ont perdu une bataille, quelque chose d’autre ne passait pas... Le sacre sarkozyste revêtait un caractère à la fois irréel et révoltant. Une haine sourde grondait. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir, qui aurait bien du mal à passer. La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République, est à rechercher dans le comportement du vainqueur, dans sa stratégie de campagne, et son utilisation redoutablement dangereuse des passions tristes.

Nicolas Sarkozy est élu président de la République depuis maintenant cinq jours. Parmi les premières réactions, on aura pu noter celle, réjouie, du Medef, qui promet de « contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France », ou encore celle, plus inattendue, du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, qui considère que le nouveau président français s’inspire de son « modèle » : « C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le »Napoléon de poche« Jacques Chirac appartienne désormais au passé. » Quant à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, elle estime que l’élection de Nicolas Sarkozy ouvre « une période excitante pour la France ». Condy ne s’y trompe pas, puisque 730 voitures ont brûlé dans le pays dès la nuit de son élection, et que de nombreuses manifestations hostiles ont pris le relai un peu partout sur le territoire depuis.

Pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy a pu commencer à mettre en pratique sa conception très « à l’américaine » de la présidence, et son idée - si chère à son coeur - selon laquelle les riches ne doivent plus avoir honte d’exhiber les fruits de leur réussite bien méritée, en s’offrant une petite croisière bien sympathique à Malte, à bord du superbe yacht de son ami, le milliardaire Vincent Bolloré, un yacht répondant au doux nom de Paloma, long de 60 mètres, avec jacuzzi sur le pont supérieur, que vous pourrez vous aussi, si le coeur vous en dit, louer pour quelques 193 431 euros la semaine pour vos prochaines escapades de winner... lorsque vous aurez eu la satisfaction préalable de travailler plus pour gagner plus. T’as trop raison Nico, quel intérêt d’avoir du temps libre quand on n’a pas de quoi payer à sa famille de vraies vacances dignes de ce nom ?

La France en mille morceaux

Prenons donc exemple sur les plus méritants des Français, les Neuilléens : « Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres » (Marianne, 14 au 20 avril 2007). Quelle belle parole Nicolas ! Gloire aux travailleurs de Neuilly ! Et honte aux « autres » (bande de fainiasses...) ! Telle est bien la France de Nicolas Sarkozy : une France clivée, divisée, entre battants et fainéants, bons travailleurs corvéables à merci et assistés misérables sur lesquels on peste avec rage, honnêtes gens revanchards qui ne jurent que par le triptyque « Travail-Famille-Patrie » et dégénérés de soixante-huitards avec lequels il faut en finir au plus vite, braves gens qui rasent les murs dans les cités et racailles à nettoyer d’urgence au Kärcher, Français-qui-se-lèvent-tôt-le-matin et Français-génétiquement-mal-barrés...

Nicolas Sarkozy veut être le président de tous les Français, c’est en effet la moindre des choses... Mais il n’a cessé, durant sa campagne, de dresser des Français contre d’autres Français, il a attisé les haines, les jalousies, les ressentiments de tous contre tous. Nombre de ses électeurs ont voulu porter au sommet de l’Etat un Père Fouettard, un homme qui leur promettait de punir certaines catégories de la population trop favorisées ou trop câlinées (à leur goût) jusqu’à maintenant. Ce sera dur de rallier ceux qu’on a traités - à des fins électoralistes - comme des ennemis.

Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy

Nicolas Sarkozy a usé de la méthode la plus efficace qui soit pour accéder au pouvoir (et pour l’exercer ensuite). Il a joué sur nos « passions tristes » : « Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir », enseignait Gilles Deleuze dans un cours sur Spinoza prononcé à Vincennes le 24 janvier 1978. « Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir ».

Parmi ces passions tristes, la haine, l’envie, la jalousie, la colère, la vengeance furent particulièrement mises à profit par l’ancien ministre de l’Intérieur. Les boucs émissaires qu’il nous a trouvés ? Les « autres », c’est-à-dire : les assistés, les fonctionnaires (ces privilégiés...), les syndicalistes, les fraudeurs, les voyous, les racailles, « ceux qui profitent du système », « ceux qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner », et puis les égorgeurs de moutons, les soixante-huitards, les adeptes de la repentance, les élites de gauche - toujours du côté des délinquants et des assassins, jamais de celui des honnêtes gens, n’est-ce pas ? -, les juges trop laxistes de Bobigny, les policiers qui jouent au rugby avec les jeunes au lieu de les mettre en prison (revoyez cette séquence : quelle humiliation pour les policiers, quel sadisme de notre gendarme à Saint-Tropez !), et même les politiques et les technocrates (voyez ce morceau nauséeux du discours de Bercy), et j’en oublie sûrement.

Le (dé)goût des « autres »

Nicolas Sarkozy s’est voulu le candidat de « la France qui paie toujours pour tous les autres », « la France qui paie les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres »... les fameux « autres » dont nous venons de dresser une petite liste non exhaustive, et sur la haine desquels Sarkozy a construit sa victoire, en remuant les passions tristes de ses supporters... Cette méthode très efficace à court terme est néanmoins désastreuse sur le long terme : elle crée un climat malsain entre les gens, et ruine le peu d’unité qui peut exister entre membres d’une même nation. Les passions tristes parvenues au pouvoir sont, en quelque sorte, légitimées, elles n’ont plus à se cacher, à se modérer, à s’amender pour se renverser en passions joyeuses, qui, elles, unifient sainement le corps social.

On pourrait croire à une exception dans cet usage des passions tristes, lorsque Nicolas Sarkozy marque son rejet de la repentance, ce regard critique qu’un peuple porte sur son passé, et qu’il identifie à une « détestation de la France et de son Histoire ». Mais, en fait, non ; car la réhabilitation du pays se fait, chez lui, par la stigmatisation des repentants, la dénonciation d’autres coupables (irrépressible manie de se défausser en désignant dans le même mouvement un bouc émissaire), et passe finalement par une exaltation presque délirante de la fierté d’être Français. Sarkozy réinvente ainsi une histoire exclusivement glorieuse de la France, qui « n’a pas commis de crime contre l’humanité », « n’a jamais commis de génocide », « n’a pas inventé la solution finale » (petite douceur adressée à nos amis allemands...), mais « a inventé les droits de l’homme » ; et mieux encore, « la France est le pays du monde qui s’est le plus battu dans l’univers au service de la liberté des autres » (« dans l’univers » !). Oublié le régime collaborationniste de Vichy. Oubliés le Code noir et l’esclavagisme. Oubliée la colonisation. Entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge évidemment, et une juste attitude à trouver, mais Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la nuance ; il réécrit l’histoire au Kärcher, pour flatter la fibre la plus nationaliste d’un électorat en mal de grandeur mythifiée.

Singer le grand loup blanc

Le nouveau chef de l’Etat français partage ce dégoût pour la repentance avec celui qui lui aura servi de principal modèle durant toute sa campagne présidentielle : Jean-Marie Le Pen.

La campagne de Nicolas Sarkozy démarre, en effet, le 21 avril 2002. La démangeaison extrémiste est là en France, et Sarko la sent... comme un loup affamé flaire sa future proie aux quelques gouttes de sang qui perlent de ses blessures. Le Pen, en fin tacticien, en vieux loup de la politique, a depuis longtemps flairé les thèmes porteurs, ceux qui rencontrent le plus fort écho dans le peuple, le « petit peuple » si souvent méprisé et tellement courtisé à la fois. Il a compris que le moyen le plus simple de fédérer un grand nombre de sympathisants autour de soi, c’est de leur faire peur et de désigner des boucs émissaires, en promettant de « punir » ces derniers. Avec lui, le bouc émissaire était unique, c’était l’immigré, ou, dans un langage plus convenu, « la politique d’immigraton des gouvernements successifs de gauche comme de droite ». Sarkozy a repris à son compte la tactique lepéniste, mais en démultipliant les boucs émissaires, en divisant le pays à outrance.

Moi je dis les choses comme je pense

Le mimétisme avec Jean-Marie Le Pen se poursuit dans l’attitude de pourfendeur de tabous que Nicolas Sarkozy a, lui aussi, décidé de faire sienne. Le Pen disait : « Moi je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas. » Sarkozy ne cesse d’user de cette formule : « Moi je dis les choses comme je pense », en ayant bien pris soin, au préalable, de dire que, dans ce pays, « on ne peut plus rien dire sur rien ». Son discours laisse constamment entendre que nous vivons sous le règne de la pensée unique, d’une quasi censure (instaurée par qui ?), et que lui seul vient parler vrai au milieu d’un discours trop policé et convenu. Lui, au moins, il parle franchement. Il n’hésite pas. Il n’a pas peur. Il ose ! Et puis, il parle comme les gens, les « vrais gens », ceux qu’il a découverts durant sa campagne : « Pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait ». Il a vu les Français, ceux d’en-bas, les vrais, les authentiques. Et il a compris que parler comme eux, ça pouvait rapporter gros : « Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (déclaration d’avril 2004, reprise dans Marianne). Alors il parle de « racailles », car dans les banlieues, les gens ils parlent comme ça, les jeunes ils se parlent comme ça. Y a pas à être choqué ! Les Français veulent que leurs représentants politiques leur ressemblent, soient, le cas échéant, aussi vulgaires qu’eux. Pas de chichi ! Sarkozy exauce ce voeu.

Les gens qui apprécient ces manières de faire se trompent, car évidemment l’authenticité est feinte, calculée, méprisante - et méprisable. Et puis, surtout, dire tout haut ce qu’on pense tout bas, cela n’est pas penser : « Bien penser, cela ne va pas de soi. [...] Si vous vous laissez aller, vous êtes pris par quelque chose qui n’est pas vous [...]. La nature mécanique nous guette toujours et nous tient toujours. [...] On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner. [...] Bien penser est une chose que l’on se doit à soi-même, et qu’il faut vouloir. Ainsi l’homme n’est pas un spectacle permis à lui-même ; ni permis, ni possible ». C’est toute la sagesse du philosophe Alain dans ses Propos, et notamment celui-ci, « Régler ses pensées », du 7 août 1929. Penser, c’est corriger ce qu’on pense, redresser constamment ses pensées, qui, sans cet effort, deviennent animales, et proprement étrangères à nous-mêmes - indignes de l’Homme.

Sarkozy, qui assimile la liberté à la transgression, ne se prive pas pour transgresser les odieux carcans de la pensée unique. Il lance ainsi des débats scientifiques, en toute liberté, sur le déterminisme génétique par exemple, il donne son avis à lui, sans prendre la peine de s’en référer aux autorités compétentes. Et sur quoi fonde-t-il ses convictions ? Sur sa propre expérience : « Moi j’ai jamais eu la pulsion d’aller violer un enfant de trois ans, j’en ai aucun mérite, et je ne pense pas que c’est mon éducation qui m’ait porté à ne pas avoir eu cette pulsion... » Ou encore : « Je ne me souviens pas moi, quand j’avais 14 ou 15 ans, d’avoir réfléchi à mon identité sexuelle, je suis hétérosexuel... Je ne me suis pas longuement interrogé pour savoir si j’aimais les hommes ou les femmes... » Ajoutant, au passage, que la campagne présidentielle est « un grand moment de sectarisme » (toujours cette foutue censure... à laquelle lui seul échappe). Alors, certes, Sarkozy ne prétend pas trancher les questions de manière définitive, l’infaillibilité papale ne fait pas encore partie de ses prérogatives. Mais il ose tout de même donner ses vérités scientifiques à lui. Un peu comme Le Pen lançait, lui aussi, des « débats », sur l’existence et l’inégalité des « races », contre l’avis de tous les scientifiques. Et lui aussi fondait ses convictions sur l’évidence (« Il y a des Noirs, il y a des Jaunes... »), le bon sens populaire, n’omettant pas de dénoncer « l’inhibition sémantique » des frileux...

N’ayez pas peur ! J’arrive...

Avec Le Pen, on était aussi habitué à l’exploitation éhontée des faits divers les plus sordides, des crimes les plus atroces, que le brillant tribun s’évertuait à narrer dans le détail jusqu’à faire frémir son auditoire, lors de dîners dont il s’était fait une spécialité, et qui lui permettait de conclure, solennellement, à la nécessité du retour de la peine de mort. Sarkozy a su, lui aussi, instrumentaliser les pires crimes de sang, sans une once de pudeur, pour justifier sa politique répressive (qu’il n’a pourtant pas su mettre en oeuvre durant ses nombreuses années passées place Beauvau), ou, du moins, pour se donner l’image du chef autoritaire et impitoyable qu’appelle de ses voeux le vengeur masqué qui sommeille en chacun d’entre nous, dès lors qu’il est confronté à l’horreur, à l’innommable barbarie qui fauche les vies innocentes.

Morceaux choisis du discours de Bercy : « Je suis allé à la rencontre des Français [...] avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Kärcher. Je ne regrette rien [c’est le même homme qui avait déclaré très cyniquement à l’époque : »Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre« ...]. Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser. J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : »Sors mon papa de la boîte !« J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux. [...] Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrées, de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement. »

Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. Car après avoir suscité l’effroi silencieux de l’assistance, avec tant de malheur et d’horreur exposés, on ne tarde pas à désigner du doigt un coupable - dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la culpabilité -, et l’on se présente - tel un messie vengeur - comme celui qui saura le « liquidier »...

Pour une contre-révolution morale

L’ennemi à abattre, c’est l’esprit de Mai 68, ce fantôme persistant, qui, depuis près de quarante ans, plânerait sur la République, et lui empoisonnerait l’âme. Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand « désenvoûtement » mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date « maléfique » de Mai 68 l’origine du laxisme moral français, par exemple dans ce discours sur la peine de mort du 20 mai 2006 (à la 7e minute). Une bonne introduction au discours terrible de Bercy que tint Sarkozy à la veille du second tour, et dans lequel il se livra à une charge haineuse, d’une violence inouïe, à l’encontre d’un héritage rendu responsable d’à peu près tous nos maux.

Sarkozy (ou plutôt Henri Guaino, l’auteur de ses discours récents) met parfois justement le doigt là où ça fait mal, sur les promesses non tenues de Mai 68 à l’égard des travailleurs, et joue sur les passions tristes de ces derniers : « Sarkozy joue du ressentiment des classes populaires qui se sont senties méprisées par l’idéologie soixante-huitarde », remarque le sociologue Jean-Pierre Le Goff, cité dans Libération du 4 mai 2007. Sa dénonciation du communautarisme soixante-huitard est, en revanche, plus choquante, venant d’un homme qui n’a cessé, ces dernières années, de « communautariser » la France (lire, à ce propos, cette bonne synthèse de l’Observatoire du communautarisme intitulée « Du communautarisme au républicanisme incantatoire : que penser du revirement rhétorique de Nicolas Sarkozy ? »). Carrément culottée enfin, la filiation que Sarkozy établit entre Mai 68 et les 8,5 millions d’euros de prime de départ et de stocks options de Noël Forgeard : « Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales [...] a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous... »

Dans Libération du 2 mai 2007, l’historien Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, rapprochait l’attitude de Sarkozy de celle des contre-révolutionnaires du XIXe siècle, consistant à « voir dans un événement historique révolutionnaire qu’on qualifie de maléfique les causes d’un supposé déclin français ». Et de lui rétorquer, sans ménagement : « C’est un argument fantasmagorique, qui ne tient pas sur le plan historique. [...] Faire de 68 la cause unique de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité. » Selon l’historien, Sarkozy veut définir une culture de droite « en érigeant un ennemi imaginaire. Il reproche à Ségolène Royal et à la gauche de le diaboliser, mais c’est ce qu’il fait : il érige Mai 68 en une sorte de figure du diable... absolument indéfinissable. »

Un drôle de moralisateur

L’objectif essentiel que se fixe Nicolas Sarkozy, c’est de mettre en oeuvre « la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin ». De la morale avant toute chose ! « Le mot »morale« ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler », lançait Sarkozy à Bercy, lui qui n’a décidément peur de rien. Eh bien parlons-en de morale !

Nicolas Sarkozy veut réhausser « le niveau moral de la politique ». Mais est-ce que c’est moral, lorsque l’on est ministre de l’Intérieur et favori de la future élection présidentielle, de pratiquer l’intimidation sur des journalistes ? De faire virer un journaliste du Figaro-Magazine, Joseph Macé-Scaron ? De faire virer le directeur de la rédaction de Paris-Match, Alain Genestar ? De censurer la biographie de sa femme Cécilia, Entre le coeur et la raison ? D’ignorer la séparation des pouvoirs, et de mépriser l’indépendance de la justice ? Est-ce moral de critiquer des Etats-Unis l’arrogance de la France lors de son refus de la guerre en Irak ? Est-ce bien moral d’aller à la pêche aux électeurs frontistes en dénonçant, sur TF1, devant des millions de téléspectateurs, les musulmans qui égorgeraient le mouton dans leur appartement, pour ensuite regretter ces propos, en petit comité, devant une association de jeunes de Nanterre ? Est-ce acceptable de se dire fier de son bilan de ministre de l’Intérieur, sur lequel on prétend être jugé, alors que Alain Bauer, président de l’observatoire national de la délinquance, affirme que « l’indicateur de la violence a continué imperturbablement à monter depuis 1994 », et que Sébastian Roché, secrétaire général de la société européenne de criminologie, parle d’un « bilan globalement négatif » ? Est-ce moral, pour l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (de 1983 à 2002), de n’avoir pas respecté la loi SRU (Solidarité et nenouvellement urbain) ? Et puis, dire tout et son contraire, est-ce moral ? Et mentir ? (voir cet « article-somme »)

Et que dire des allégations du fameux numéro de Marianne de l’avant-premier-tour ? « A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris [...]. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire. » Ou encore, dans un autre registre : «  Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? [...] Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ? » Etc. Etc. Il y aurait toute une page de l’hebdomadaire à citer...

Kärchériser Bercy ?

Si Sarkozy n’est pas un parangon de vertu, ses amis politiques ne brillent pas tous non plus par leur probité : Patrick Balkany, Alain Carignon, Gérard Longuet, Alain Juppé, Bernard Tapie ou Charles Pasqua sont des spécimens de choix, qui ont tous eu très sérieusement maille à partir avec la justice. Eric Besson, inconnu du grand public avant la campagne, sera devenu, au terme de celle-ci, l’incarnation même de la traîtrise. Même si la concurrence était rude cette année : entre Tapie, Séguéla, Sevran et Hanin, le choix pouvait demander réflexion...

Tout ce beau monde a donc rejoint la France de TF1... pardon, la France sarkozyste, qui, elle, a réussi à échapper à la décadence morale de notre temps, n’a jamais cédé au « relativisme intellectuel et moral », n’a jamais perdu de vue la « différence entre le beau et le laid », avec des figures de proue comme Steevy du Loft, Miss Dominique de La Nouvelle Star, Doc Gynéco de Nice People (condamné aussi pour fraude fiscale), Richard Virenque et Marielle Goitschel de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, le big boss Arthur, vice-président d’Endemol France, cette merveilleuse société qui nous gratifie des plus belles émissions de la télévision française, qui participent activement à élever le niveau de conscience des futurs électeurs : Loft Story, Nice People, La Ferme Célébrités, 1ere Compagnie, Star Academy, Opération Séduction, 120 minutes de bonheur... sans oublier les sensationnels Véronique Genest de Julie Lescaut, Roger Hanin de Navarro, Bernard Tapie de Commissaire Valence, Henri Leconte et Johnny, nos exilés suisses, et puis Carlos, Thierry Roland, Philippe Candeloro, Rika Zaraï, Michou, Gilbert Montagné (c’est le raffinement de la beaufitude...), on se croirait presque sur le plateau des Enfants de la télé... avec Enrico bien sûr et Christian Clavier (l’autre mauvais sosie de Louis de Funès, lui aussi en beaucoup moins drôle)... et puis Charlotte Rampling, qui fait un peu tache au milieu de toutes ces lumières... et je gardais le meilleur pour la fin : Charles Villeneuve, le déjà mythique présentateur du Droit de savoir, cette émission de TF1 absolument neutre politiquement, qui, entre les deux tours de la présidentielle, le 1er mai, jour de la fête du Travail, aura eu l’ingénieuse idée de programmer un numéro consacré... aux faux chômeurs ! RMIstes fraudeurs ! et malades imaginaires ! Quelle coïncidence de retrouver là les boucs émissaires privilégiés de Nicolas Sarkozy ! Et j’oubliais, dans l’assistance du Palais Omnisports de Paris-Bercy, celui qui détient 42,9 % de la chaîne TF1, Martin Bouygues. La grande famille de « la France d’après » réunie au grand complet !

Un conflit de valeurs

Nicolas Sarkozy a gagné une élection qu’il a placée sous le signe des valeurs - et qui ne se réduisent certes pas à celles qu’incarnent les grands personnnages évoqués à l’instant... Il a voulu qu’on parle "sans complexe" de l’identité nationale. Et cette discussion a créé un sacré malaise, qui se ressent en ce tout début de mandature. Car Nicolas Sarkozy a "joué", là encore, sur ce thème. Il a fait mine de défendre un héritage moral français, alors qu’il n’en défendait en réalité qu’une partie, l’air de rien. En gros, la défense de l’identité nationale s’est réduite, avec lui, à une réponse ferme et sans détour à la "menace" islamiste. "On n’égorge pas le mouton dans son appartement" est la formule choc qui résume toute cette campagne "morale" de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, on peut l’enrichir un peu, comme cela été fait sur Radio-Notre-Dame le 26 avril 2007 : "La polygamie, c’est pas en France, l’excision, c’est pas en France, le voile obligatoire, c’est pas en France, la loi des grands frères qui choisissent les relations de leurs soeurs, c’est pas en France, le père qui oblige la fille à se marier avec quelqu’un, c’est pas en France... Je leur dis tranquillement et simplement, que nul ne doit être condamné à vivre dans un pays qu’il n’aime pas." Si l’on met de côté le ton un brin méprisant utilisé par l’ancien candidat de l’UMP, on peut et on doit même être d’accord sur le fond. Le problème est ailleurs.

D’abord, en prétendant parler d’identité nationale, Sarkozy (incorrigible) montre encore du doigt un bouc émissaire : cette fois, c’est le musulman. Selon le sociologue Emmanuel Todd, cette stratégie classique consistant à désigner des boucs émissaires permet à des responsables politiques incapables de régler les problèmes économiques fondamentaux qui se posent au pays de faire diversion. C’est un aveu (à peine déguisé) d’impuissance. Ensuite, et c’est là que se situe peut-être la plus grosse imposture, Nicolas Sarkozy nous indique, par l’idée même de son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qu’il résume la question de l’identité française à celle de l’assimilation des immigrés ; il réduit cette question, au fond, à l’égalité hommes-femmes et au rejet de certaines coutumes venues d’ailleurs. Emmanuel Todd pointe cette imposture : car la France, c’est aussi "le pays de l’égalité", "du respect de la population", "attaché à des valeurs universalistes", alors que Sarkozy "ne croit pas en l’égalité", "promet d’être dur aux faibles". C’est encore lui "qui est allé faire des génuflexions devant Bush", "qui a trahi la tradition gaulliste". En conséquence de quoi Todd prétend que Sarkozy est "en réel conflit avec l’identité nationale", "ne sait pas ce qu’est la France", et finalement "ne considère pas que Sarkozy aime la France".

On pourrait encore ajouter que la France est un pays profondément attaché à sa laïcité, et que le nouveau président de la République n’a pas montré de très sérieux gages en cette matière cruciale. En témoignent les inquiétudes exprimée par le philosophe Henri Pena-Ruiz, dans une tribune du 15 février 2007 adressée à celui qui était encore ministre de l’Intérieur. Et puis, pour ceux qui auraient déjà oublié les convictions de leur nouveau président en matière religieuse, rafraîchissons-leur la mémoire, avec ces quelques réflexions tirées du livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, paru en 2004 : "Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. [...] On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines. [...] La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain." Dit autrement : iI est impossible d’éduquer un enfant de façon purement laïque, sans l’assistance nécessaire de la religion. Une vie athée est impensable. On comprend mieux les frictions qui animèrent son entretien avec l’athéiste Michel Onfray...

Puisqu’il faut croire...

Tenant d’une politique économique que d’aucuns qualifient d’ultra-libérale, et qui devrait précariser les moins nantis - si l’on en croit l’analyse du collectif de militants et de chercheurs "L’Autre campagne" et son film Réfutations -, Nicolas Sarkozy a pourtant réussi le tour de force de les ramener à lui, "tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre", et ce par l’adoption d’une posture autoritaire, de chef, contempteur de la décadence intellectuelle et morale, annonçant la liquidation et la mort de la pensée 68, et le retour aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles et religieuses (on se demande, au passage, qui peut bien être ce "on" dans la bouche de Sarko... c’est quand même un homme qui a été ministre de l’Intérieur depuis 2002 et qui était ministre du Budget dès 1993 qui parle... et qui nous avoue donc que, jusqu’ici, il n’a pas fait attention aux gens ordinaires... c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Tour de passe-passe coutumier de toutes les droites dures, et des néoconservateurs américains en particulier. Libéralisme dur dans une main, valeurs morales réactionnaires et autoritarisme liberticide dans l’autre ; la deuxième main vient remédier - très superficiellement - aux maux infligés par la première : d’un côté, on mine la cohésion sociale, on crée du malaise et du désordre, de l’autre, on vient apaiser les âmes désespérées et on mate les perdants - potentiellement réfractaires - du système. Un cocktail classique qui a fait ses preuves, qui endort le pauvre terrorisé et stimule le riche jamais rassasié.

Le climat anxiogène installé par Sarkozy durant sa longue campagne (démarrée il y a cinq ans déjà) perdure dans ces premiers jours de son "ère". La gauche et Libération nous promettent de la casse, des "fractures" ; le Front national, via Alain Soral, nous assure, de son côté, que le programme du nouveau président reprend à 90 % le sien propre (dans son pan "économico-social"). Soral, qui n’imagine pas une seconde que Sarkozy le mettra réellement en oeuvre, promet néanmoins, au cas improbable où il le ferait, d’aller "lui baiser les pieds". Fractures promises, convergences "extrémistes"... Pas de quoi rassurer tout le monde. La balle est maintenant dans le camp de Nicolas Sarkozy : saura-t-il devenir le président de tous les Français ? saura-t-il sortir de l’image caricaturale qui lui colle à la peau ? et apaiser l’incroyable défiance d’un nombre considérable de Français, dont rend compte un clip circulant sur Dailymotion, déjà vu plus de deux millions de fois, et redoutablement flippant : Le vrai Sarkozy ? Puisque Nicolas se veut l’apôtre de l’espérance, nous le suivrons sur ce point : nous espérerons en lui, à défaut de croire.


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431 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 11 mai 2007 12:13

    Franchement vous devriez avoir honte d’écrire vote refus d’un vote citoyen et républicain et un vote de masse comme jamais en France.

    Vous écrivez « Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être Français. »

    Je suis français et comme une grosse majorité de français nous sommes heureux et fière d’être français comme tous les français dans ce pays.

    Si vous n’etes pas français,libre à vous de rentrez dans votre pays ou d’aller dans un autre pays car votre article est haineux et raciste avec des connotations anti-français.

    Généralement ce type d’argumentation « nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être Français. » vient de personnes qui ne se sont jamais intégré à la société française et refuse la laicité française et ont des idées obscurantismes sur les femmes.

    Oui,la France était heureuse d’un changement de société et elle à fait la fête le jour de la victoire d’un homme qui avait un projet de société.

    La France respire,elle est belle et l’avenir est magnifique.

    Votre refus de la démocratie démontre bien le danger qu’il y a dans ce pays des extrèmistes d’un nouveau fascismes rampants prêt à tout pour déstabiliser la république et détruire la démocratie.

    Si vous le pouviez,vous assasineriez notre président élu démocratiquement.


    • Gazi BORAT 11 mai 2007 12:55

      @ lerma

      « refus de démocratie »

      Pourquoi systématiquement la moindre critique de votre idole est-elle perçue par vous comme un refus de démocratie ?

      Nicolas Sarkozy a été choisi par une majorité de votants dans une proportion qui ne dépasse que de très peu les 50 %

      Ce qui en fait le président de la moitié des Français et place donc ses partisans dans une catégorie que l’on appelle traditionnellement la majorité et ses opposants dans une autre catégorie que l’on appelle tout aussi traditionnellement l’opposition.

      Notre système restant à ce jour une démocratie, il est donc permis à la catégorie dite « opposition » d’exprimer ses critiques..

      Aurais-je tort ? Après tout, aujourd’hui, tout devient peut-être possible..

      gAZi bORAt


    • Simon 11 mai 2007 13:08

      Toujours les mêmes messages ... http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie

      Nous ne sommes pas dans une démocratie de sondages, la majorité ne suffit pas. Elle ne suffira jamais à faire oublier que la démocratie, c’est le pluralisme des idées et la liberté de les affirmer. Nicolas Sarkozy est le président de la République. D’accord, mais en aucun cas un président dirige seul. L’inversion des calendriers électoraux permet les pleins pouvoirs à un seul régime, baillonant gravement tout autre mouvement de parole. Cela n’est pas normal. Comment faire croire que le citoyen est représenté, quand la politique est unidirectionnelle ?


    • Ac- 11 mai 2007 14:31

      Sarkosy a eu 53 % des voix, il n’est pas le président de 53 % des français, mais de tous les français, puisque, comme vous vous plaisez à le répéter, « nous sommes en démocratie »

      Et si vous n’êtes pas contents c’est pareil. La prochaine fois réflechissez plus avant de soutenir Royal, et demandez vous pourquoi tout le monde dans l’entourage de Sarkosy craignait d’être opposés à DSK.


    • poonk poonk 11 mai 2007 15:10

      Cher adorateur borné de la pensée sarkoziste, permettez-moi de vous dire que vous confondez visiblement deux notions : celle de démocratie, qui consiste à élire un pouvoir à la majorité, et à en contester les abus par la liberté d’expression et la libre information ; et celle du totalitarisme, qui n’accepte pas la critique, la réprime par la violence (verbale ou physique), les menaces, et un vide argumentaire d’une amplitude sidérale. Le lavage de cerveau a très bien fonctionné. L’anti-France, c’est comme ça que la tyrannie (pourtant dénoncée dans La Marseillaise) balance dans le même panier d’injure toute pensée contraire à la sienne. Finalement vous ne faites ici qu’une chose : prouver l’effroyable efficacité du lavage de cerveau généralisé.

      À l’auteur : excellent article qui donne un éclairage philosophique sur la situation telle qu’elle est vraiment.


    • Len 11 mai 2007 15:35

      Merci pour cet très bon article.

      Mais au-delà de cet article, c’est la réaction des pro-Sarko qui est totalement sidérante, et qui m’attriste pour l’avenir smiley

      Messieurs les pro-Sarkozyste, la Démocratie ne se limite pas à mettre un bulletin dans l’urne, comme l’a fait remarqué l’auteur. C’est aussi tout un ensemble d’autres principes, dont la liberté de parole et d’opinion. Ainsi nous refuser le droit de discuter, analyser critiquer cette élection est un acte anti-démocratique.


    • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 15:38

      nous sommes rentré de plein pied dans la dictature médiatique,celle de la manipulation et de la désinformation,François Bayrou a dénoncé cet état de fait,seul internet fera barrage à cet ignominie comme la radio dans les années noires de la 2 éme guerre mondiale....et puis la génération vieillissante qui porte la droite au pouvoir depuis 50 ans ne sera plus là dans 5/10ans,la génération 68 va prendre la place !!! à moins que Sarkoléon les liquident .... smiley


    • Ac- 11 mai 2007 17:03

      Tout à fait, vous avez raison. la démocratie, c’est le respect de l’opinion adverse ; la liberté d’expression. Et donc, bloquer une université avant même l’investiture, c’est bien entendu une marque de démocratie.

      Pour votre info, je ne suis pas pro-sarko, mais pro-dsk. Mais, en anticipant sur vos propos, DSK doit sans doute être à vos yeux un traitre qui ne cherche que le pouvoir. A ceux là, je ne dirai qu’une seule chose. Le soir de la défaite (oui oui, la défaite, je vous jure), Royal sourait, chantait. On s’est dit super, elle garde la tête haute c’est une battante. DSK, exactement en même temps, avait mauvaise mine, l’air sévère. On s’est dit quel salaud, il est pas content, il veut enfoncer Royal. Et pendant ce temps, dans les quartiers pauvres, les banlieues, les gens ont deserté les lieux de rassemblement, certains ont pleuré. Tous ceux là savaient ce que voulait dire la défaite. Je vois venir vos réactions d’ici peu, vous allez me faire de longues plaidoieries sur Royal, elle a fait bouger les lignes, etc... non. Elle a perdu.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 11 mai 2007 17:08

      A Lerma. Personne ne devrait penser que la France a été violée ; elle a été séduite. Elle est majeure et c’est son droit. Cela dit, je pense qu’il faut voir les choix pour demain, lesquels semblent être une convergence démocratique vers le Centre ou une politique volontariste. Sarkozy a le profil d’un homme fort.

      Au lieu de se voiler la face et de se gargariser de mots d’une autre époque, il faudrait simplement, lucidement, choisir laquelle des alternatives répond le mieux à la situation.

      La situation, c’est celle d’un pays moderne si complexe et où l’interdépendance entre les acteurs est si cruciale, qu’il n’y a finalement qu’UNE politique a suivre, imposée par la réalité. Cette politique doit faire raisonnablement consensus.

      L’hypothèse démocratique est que la Gauche comme la Droite évoluent vers le Centre, où se forment deux partis, devenus l’un comme l’autre plus centriste. Ces partis tendent indéfiniment vers le Centre jusqu’à devenir interchangeables, les divergences étant mineures et largement cosmétiques. C’est la situation qui prévaut aux USA depuis longtemps et, depuis peu, au U.K. également.

      C’est ce désir d’un consensus au Centre qui a créé Bayrou durant la campagne, mais il faut se souvenir que tout choix est essentiellement binaire 0/1. Ce choix n’apparaît parfois plus subtil, que parce qu’on combine inconsciemment plusieurs décisions sequentielles. L’émergence d’un Centre Bayrou/MD ne se soldera donc pas par un systeme tripartie permanent, seulement par un correctif, pour qu’au mouvement vers le centre de la Gauche corresponde aussi un déplacement vers le centre de la Droite

      Quand on parle d’un MD remplaçant le PS face à l’UMP,on ne change pas cette structure bipolaire essentielle ; on parle d’une « droitisation » cyclique de l’électorat en bloc, mais Quand l’équilibre se rétablira, on aura encore deux partis. Que ce soit Bayrou ou un autre qui occupe l’un des pôles est donc relativement anodin.

      C’est cette hypothèse démocratique d’un consensus au Centre qui se réalise, si le peuple décide de créer en juin un pouvoir législatif qui fera pendant à celui du Président. Cette évolution, toutefois n’est pas la seule possible. Si la France veut des résultats plus qu’elle ne veut des principes, sa droitisation actuelle peut lui faire accepter un consensus qui ne soit pas au centre et elle peut choisir une alternative « moins démocratique ». Ce ne serait pas la première fois qu’elle prendrai congé des valeurs républicaines.

      Si la France ne veut pas un équilibre un peu, mais beaucoup plus a droite et fait consensus pour une politique volontariste, elle donnera une majorité absolue à l’UMP et les choses peuvent vraiment changer. Pour le meilleur ou pour le pire, car PERSONNE ne sait ce que Sarkozy fera, sauf qu’il fera ce excatement qu’il veut faire. J’ai déjà parlé d’un « Président-prince », dans la tradition du Prince-président. La France y va tout droit.

      C’est à la France de choisir, et tant que ce choix reste libre, il n’y a pas à le contester. Si on veut que la démocratie ait aussi une chance de séduire, toutefois, il faudrait penser à la vêtir de neuf, ar celle que nous avons est bien poussiéreuse. http://www.nouvellesociete.org/6.html

      Pierre JC Allard


    • Ptit Dino Ptit Dino 11 mai 2007 17:09

      Bonjour,

      @Simon il me semble que l’inversion du calendrier était une idée de Jospin afin de « garantir » une victoire du parti socialiste aux législatives en 2002. Je pense que depuis, le PS s’en mord les doigts.

      @lerma Je suis désolé d’être du même bord que vous, car l’utilisation de fasciste comme une insulte montre que l’on ne sait pas ce qu’était le fascisme. smiley


    • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 17:17

      ce type est autant méprisant que méprisable,il a fracturé la république et celle-ci va continuer à se fracturer encore plus jusqu’à la rupture totale,que de regrets de la part de ce qui l’on porté au pouvoir,ils morfleront comme les autres....


    • citoyen citoyen 12 mai 2007 09:35

      Je trouve l’article de l’auteur tout à fait pertinent, bien construit et sans excès et surtout renvoyant systématiquement sur d’autres liens permettant de construire son opinion, aussi le qualifier de « fasciste » démontre bien votre tendance à l’a priori, aux préjugés S’il faut craindre un nouveau fascisme, c’est celui de la République sondagière (voir mon article à ce sujet sur mon blog ou à paraître ici même) telle qu’elle apparaît au grand jour ce matin même smiley


    • IP115 12 mai 2007 11:07

      @Lerma, Actias, Ac- et tous ceux qui sont « cachés » par ces grands démocrates censureurs de cette gôche française que nous envie toute la planète !

      Non seulement, la petite bande de gauchos anti-sarkoziste refusent d’accepter leur débâcle électorale, mais ils viennent maintenant nous expliquer qu’il faudrait changer les institutions sous prétexte qu’elles ne leur sont pas favorables. Je crains qu’après 2002 et 2007, ils n’aient toujours pas compris que ce sont de leurs idéologies obsolètes dont l’immense majorité ne veux plus, ce que même les plus lucides d’entre eux reconnaissent et ce que les législatives vont confirmer (avez vous remarqué qu’ils ne se battent pas vraiment à la tête du PS pour conduire ces législatives 2007 ? Royal annonce même qu’elle ne se présentera pas à la députation).

      Alors ils en sont réduit à conduire des combats d’arrière garde : les politiciens de droite (attention ne pas confondre avec ceux de gauche) sont tous des pourris, les électeurs de droites sont des idiots (ben forcément puisqu’ils ne votent pas à gauche), et vous pouvez les croire car ce sont des gens au dessus de tout ça et ils font partie de l’élite, celle qui pense et qui sait, pas celles qui vote bêtement ... Et c’est pour éviter que des gens de gauche (vous savez ces électeurs fins, instruits et sensibles) ne puissent être heurtés par des propos de pro-Sarkozy qu’ils les censurent.

      Aussi, et pour que vous aider à « dialoguer » avec des « intellectuels de gôche » sans risque d’être censuré, je vais vous montrer le post type de l’intellectuel de gauche (sans oublier leurs amis d’extrême gauche) :

      " > Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes
      - par didu (IP:xxx.x6.147.127) le 11 mai 2007 à 13H02

      Excellent article.

      Réagir à l’article | Réagir au commentaire | SIGNALER UN ABUS commentaire constructif ? 15 "

      Vous voyez, impeccable et sans bavure, ça vaut largement son +15 (et si vous rajoutés que Sarko c’est un fachos, ça monte à +30, simple, non ? Rien à voir avec ceux de lerma (-53), Actias (-26), AC- (-19) que je vais m’empresser de dé-censurer (Et j’encourage tous ceux qui sont censurés à en faire autant) !

      Allez maintenant que vous avez compris, bon « débat » ... smiley


    • IP115 12 mai 2007 11:10

      Qui a dit déjà : "je n’aime pas ce que vous dites mais ... ?

      " par lerma (IP:xxx.x1.72.24) le 11 mai 2007 à 12H13

      [Cacher le texte] Franchement vous devriez avoir honte d’écrire vote refus d’un vote citoyen et républicain et un vote de masse comme jamais en France. Vous écrivez « Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être Français. »

      Je suis français et comme une grosse majorité de français nous sommes heureux et fière d’être français comme tous les français dans ce pays.

      Si vous n’etes pas français,libre à vous de rentrez dans votre pays ou d’aller dans un autre pays car votre article est haineux et raciste avec des connotations anti-français.

      Généralement ce type d’argumentation « nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être Français. » vient de personnes qui ne se sont jamais intégré à la société française et refuse la laicité française et ont des idées obscurantismes sur les femmes.

      Oui,la France était heureuse d’un changement de société et elle à fait la fête le jour de la victoire d’un homme qui avait un projet de société.

      La France respire,elle est belle et l’avenir est magnifique.

      Votre refus de la démocratie démontre bien le danger qu’il y a dans ce pays des extrèmistes d’un nouveau fascismes rampants prêt à tout pour déstabiliser la république et détruire la démocratie.

      Si vous le pouviez,vous assasineriez notre président élu démocratiquement.

      http://www.tvargentine.com "


    • IP115 12 mai 2007 11:11

      "par Actias (IP:xxx.x8.117.34) le 11 mai 2007 à 14H09

      [Cacher le texte]

      « La France respire,elle est belle et l’avenir est magnifique. »

      Wo ... d’accord on a froler une catastrophe socialiste mais attendons les actes ... vu la minorité agissante contre lui, Sarkiki baissera probablement son froc devant les « manif » et autres actions antidemocratiques pour que rien ne change.

      Attendons voir. "


    • IP115 12 mai 2007 11:12

      "par Ac- (IP:xxx.x8.35.194) le 11 mai 2007 à 14H31

      [Cacher le texte]

      Sarkosy a eu 53 % des voix, il n’est pas le président de 53 % des français, mais de tous les français, puisque, comme vous vous plaisez à le répéter, « nous sommes en démocratie » Et si vous n’êtes pas contents c’est pareil. La prochaine fois réflechissez plus avant de soutenir Royal, et demandez vous pourquoi tout le monde dans l’entourage de Sarkosy craignait d’être opposés à DSK. "


    • PRN 12 mai 2007 13:29

      « nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français » C’est vous qui devriez avoir honte ! Les français n’ont pas honte sauf ceux qui à cause d’un manque de proposition, d’un manque de réalisme ont échoué encore et encore. La seule tactique de la gauche a été de diaboliser Sarkozy en oubliant de faire des propositions construites et de fixer une ligne claire à leur programme. Oui vous devriez avoir honte, mais pas honte d’être français, honte d’avoir échoué aussi lamentablement, honte de s’être abaissés à la calomnie comme seul stratégie pour la victoire. Mais je vois que vous n’avez toujours pas compris ! Vous continuez dans vos erreurs, mais c’est bien ! Comme ça on est pas prêt de revoir la gauche au pouvoir.

      Et c’est pas la peine de nous insulter de « Cher adorateur borné de la pensée sarkoziste » ou à nous faire des leçons de démocratie alors que certains d’entre-vous manifeste dans la rue contre son élection. Nous ne sommes pas des adorateurs ! Seulement lorsque l’on nous dit que certains français ont honte d’être ce qu’ils sont, à cause de l’élection de Sarkozy ou lorsque l’on insulte N. Sarkozy et indirectement ceux qui ont voté pour lui (car voter c’est adhérer aux idées) de nazi ou homme d’extrême droite, c’est normal que l’on se mette à fustiger ses détracteurs.

      (je vois que malheureusement les votes des commentaires montrent bien qui sont majoritaires sur ce forum, je ne doute donc pas que la censure sera aussi la règle pour mon commentaire)


    • PRN 12 mai 2007 13:39

      « lerma, t’en a pas marre de te boucher les yeux et les oreilles ? taike eilee, l’auteur de l’article, ne raconte que des conneries ? t’es pas capable de réfléchir ? même un peu ? tous les 47 % qui ont vôté contre sarko sont donc des imbéciles ? des salauds de gauchistes ? »

      Ah c’est pitoyable ! Bien sur que non nous ne lavons pas dit, mais pour d’après parkway nous le pensons. C’est bien courant qu’à gauche on aime bien insulter l’adversaire sur des propos qui sont sous-entendus mais toujours diffamant. Pas la peine de nous dire se que l’on devrait penser pour abreuver votre idéologie ! Vous devez être triste maintenant que le FN est bientôt mort. Vous ne pourrez plus dire que nous chassons sur les terres d’extrême droite vues qu’elles n’existeront plus. C’est bien ce que je disais plus haut, la gauche n’est pas prêt de revenir au pouvoir.

      « dites 18 983 408 de la population votante qui a voté sarkozy (dans la totalité des 44 472 363 inscrits). C’est plus exact et c’est loin des 53%. Donc, Sarkozy a eu 42,7% des voix des inscrits, et c’est bien loin de la majorité absolue en réalité. »

      Bravo, et après on nous reproche de vous soupçonner d’anti-démocrate ?


    • PRN 12 mai 2007 13:48

      « nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français » C’est vous qui devriez avoir honte ! Les français n’ont pas honte sauf ceux qui à cause d’un manque de proposition, d’un manque de réalisme ont échoué encore et encore. La seule tactique de la gauche a été de diaboliser Sarkozy en oubliant de faire des propositions construites et de fixer une ligne claire à leur programme. Oui vous devriez avoir honte, mais pas honte d’être français, honte d’avoir échoué aussi lamentablement, honte de s’être abaissés à la calomnie comme seul stratégie pour la victoire. Mais je vois que vous n’avez toujours pas compris ! Vous continuez dans vos erreurs, mais c’est bien ! Comme ça on est pas prêt de revoir la gauche au pouvoir.

      Et c’est pas la peine de nous insulter de « Cher adorateur borné de la pensée sarkoziste » ou à nous faire des leçons de démocratie alors que certains d’entre-vous manifeste dans la rue contre son élection. Nous ne sommes pas des adorateurs ! Seulement lorsque l’on nous dit que certains français ont honte d’être ce qu’ils sont, à cause de l’élection de Sarkozy ou lorsque l’on insulte N. Sarkozy et indirectement ceux qui ont voté pour lui (car voter c’est adhérer aux idées) de nazi ou homme d’extrême droite, c’est normal que l’on se mette à fustiger ses détracteurs.

      (je vois que malheureusement les votes des commentaires montrent bien qui sont majoritaires sur ce forum, je ne doute donc pas que la censure sera aussi la règle pour mon commentaire)

      (sarko fachos : ça c’est pour ne pas être censuré (merci du conseil IP 115 smiley))


    • Mango Mango 12 mai 2007 15:11

      NS n’est pas le président de 53% des français, ni de TOUS les français : il est Président de la République Française.

      C’est le peuple qui est souverain, pas son représentant, et on ne pourra jamais contraindre un citoyen à se reconnaître dans un représentant qu’il n’a pas choisi.

      C’est même tout l’intérêt de la démocratie, le « moins pire des systèmes », et de notre République : être au pouvoir ne signifie pas museler toutes les voix des opposants, être opposé ne signifie pas courber l’échine et se taire toute honte bue. Honte de quoi ? De ne pas avoir « gagné » ? Comme les enfants qui changent leur ralliement à telle ou telle équipe de foot en fonction du déroulement du jeu ? « Ce n’est pas parce qu’on est les plus nombreux à se tromper qu’on a raison ».

      Donner des leçons de démocratie en copiant-collant des commentaires qui ont été démocratiquement notés : bel exemple !

      Si les réactions des visiteurs de ce site ne vous agréent point, agissez !

      Mais autrement que par des insultes, des injures et des réactions affectives épidermiques.

      Militez pour l’équipement informatique des maisons de retraite et des formations adaptées des pensionnaires, battez-vous pour l’accès illimité à internet dans nos campagne (mais attention, ils finiront par voir autre chose que TF1 et ça risque de se retourner contre vous), créez un media citoyen alternatif qui respectera parfaitement les quotas en fonction des résultats aux présidentielles (NS, SR, blancs et nuls, abstentions), ou mieux, en fonction des pourcentages du premier tour pour être tout à fait représentatifs !

      J’en parle d’autant plus à l’aise que je ne suis pas plus tendre avec ceux de ma propre sensibilité qui se contentent de faire des constats, certes accablants, des analyses, certes brillantes (j’ai trouvé cet article excellent, et je l’ai dit plus bas), mais laissent l’action, ou devrais-je dire « les gesticulations » à l’autre camp, laissent passer des énormités : la Loi, l’Ordre, la Morale, l’ Autorité, le Travail et le Patriotisme seraient des valeurs de droite !!!

      La Loi s’oppose à l’ordre naturel des choses, elle protège le faible contre le fort : « Les faibles ont des droits et les forts des devoirs ». Et d’un.

      L’Ordre ne peut s’imposer sans répression s’il n’y a pas adhésion de ceux qui s’estiment floués : « il n’y a pas d’ordre sans justice ». Albert Camus. Et de deux.

      La Morale (laïque), c’est de la cohérence entre ses paroles et ses actes, c’est se regarder dans le miroir en étant fier de soi pour autre chose que de « les avoir tous baisé ». Et de trois.

      L’Autorité, comme l’Ordre, ne se décrète pas. L’ Autorité suppose le respect de valeurs autres que la puissance économique et financière qui ne suscitent qu’envie, jalousie et amertume. L’autorité se gagne par l’exemplarité, la reconnaissance d’une compétence supérieure, et surtout par la capacité à en accepter la contestation et la remise en cause. La « démocratie participative », ça ne vous dit rien ? Et de quatre.

      Le Travail, morceau de choix ! Quel amalgame pouvons nous faire entre un PDG en repas d’affaire au Fouquet’s (osons) avec ses représentants provinciaux et une caissière ? Comment pouvons nous comparer un employé à 3500 € nets qui surfe sur le net à 10h40 un jour de semaine (non férié) et se déclare prêt à faire « plus pour gagner plus » et une femme de ménage (pardon, un agent d’entretien) qui a vu son horaire passer de 39 à 35 heures pour la même charge de travail, et elle a intérêt à y arriver, sinon on la vire « y’ en a plein qu’attendent que ça », d’autant que tout le monde se plaint de son « inefficacité », (ben c’est sûr ! Même un ergothérapeute aura du mal à vous faire caser 39 heures dans 35 !). Du coup, elle vote Sarko pour les heures sup’, mais pas de bol : y’a pas le budget quand-même, et dans le social, c’est pas demain que ça va s’arranger. Il n’aura pas fallu longtemps pour faire des déçus ! Quel rapport entre celui qui peut se permettre de perdre un peu d’argent et celui étranglé par les charges ? Quel raccourci pouvons nous prendre entre un médecin, un avocat, un enseignant, un VRP, un ingénieur, un artisan, un commerçant, un CRS, un employé chez Mc Do ? Et pourtant, tous TRAVAILLENT ! Il n’y a pas de « travail ». C’est un terme générique pour des emplois, des fonctions, des représentations, des rôles, des responsabilités, des activités, des engagements, des labeurs... La seule chose que l’on puisse opposer au travail, ce n’est pas l’oisiveté, c’est le profit. Il ne peut y avoir opposition qu’entre le travailleur et le profiteur, entre l’actif et le rentier. Tout le reste n’est que bavassage et manipulation pour monter les citoyens les uns contre les autres en insinuant que l’ « autre » profite plus. Et de cinq.

      Enfin, pour ce qui est du Patriotisme ou de l’Identité Nationale (et de l’immigration -comme certains ont cru bon d’associer), la gauche n’a de leçons à recevoir de personne, l’histoire l’a prouvé, et surtout pas de ceux qui vont « génuflexer » devant Bush ou reprennent à leur compte un « Travail - Famille- Patrie » qui « siphonne » l’extrême droite, non pas en la convainquant, mais en lui disant ce qu’elle veut entendre. La France est comme ça : c’est une république qui veille à ce que tous les pouvoirs ne soient pas entre les mains d’un seul homme- ou d’une seule femme !-, qui permet aux minorités de s’exprimer, qui accueille en son sein des populations exsangues, réprimées, humiliées, qui en font sa diversité, son dynamisme et sa richesse. C’est une France que j’aime et dont je n’ai pas à avoir honte. « La France , tu l’aimes ou tu la quittes »... J’invite ceux qui veulent la changer au point qu’elle ne se reconnaisse plus à suivre ce sage conseil !

      Welcome in the « U.S.A » where you’ll finally get what you deserve, and ONLY what you deserve !

      Comment ? Vous ne parlez pas la langue ? Moins bien que Pipol 1er ?! Ca existe !!!?

      Et de six...


    • Nemo 12 mai 2007 17:36

      >"Si vous n’etes pas français,libre à vous de rentrez dans votre pays ou d’aller dans un autre pays car votre article est haineux et raciste avec des connotations anti-français.

      Généralement ce type d’argumentation « nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être Français. » vient de personnes qui ne se sont jamais intégré à la société française et refuse la laicité française et ont des idées obscurantismes sur les femmes."<

      C’est impresionant comme le fait de na pas voter Sarko implique pour vous le fait de ne pas être Français et donc forcémment musulman et donc forcémment intégriste !

      Petit raisonnement étriqué s’il en est. Eh bien mois je suis Français depuis quelques génrations au moins et je n’en tire aucune gloire, il faut bien naitre quelque part. Par contre je suis citoyen du monde, et le Monde que j’aime est de tolérance, de solidarité et de liberté. Nous sommes prés de mla moitié des Français à ne pas être d’accord avec le monde vu par Sarkoléon fait d’égoïsme et d’argent. Votre ’démocratie’ nous empêche t’elle de le dire ? Dommage ! Celà ne vous surprend il pas de constater cette opposition farouche à ce despote en puissance ? Cela ne vous interpelle t’il pas que certains entre en ’Résistance’ ? Non, le résultat de cette élection n’est pas semblable aux autres, ce n’est un camp qui a perdu, c’est la France.

      Vos propos à la limite de la xénophobie le démontre et demain je crains que tous ceux qu’il n’aurait pas fait bon de rencontrer aux alentours des années 40-45 se révèle peu à peu.

      Alors, oui peut être nous quitterons la France que nous aimions mais pour mieux combattre ceux qui tenterait de la défigurer pour en faire un territoire ou l’eugénisme et le fric régneraient en maitre !


    • Ronny Ronny 11 mai 2007 12:52

      @ auteur

      Excellent décryptage du système Sarkozy. Comment l’homme et le système semblent fonctionner, comment sa vision dichotomique des choses (les mauvais chomeurs versus les bons travaileurs, les valeureux de Neuilly vs. les racailles des banlieues, les entrepreneurs vs. la fonction publique, les « tenants de l’ordre » vs. les 68ards - faut vraiment que la droite dure n’ait pas digéré cet évènement pour nous le resservir 40 ans plus tard !, etc.) va nous entraîner à moyen terme droit dans le mur des émeutes sociales.

      Au niveau international, ce sera probablement pire. Avec Sarkozy président, je crains que la France ne se soit retrouvée en Irak. Nicolas est un tel fan de W. et tellement proaméricain... Quant au moyen orient, nous sommes sur une poudrière et l’alignement pro israélien de NS est connu. Il cite d’ailleurs ses origines, juives d’europe centrale en partie (pas de mal à cela, pas d’antisémitisme là-dedans). Les journaux israéliens ont pour beaucoup encensé sa victoire. Mais la situation est d’une telle complexité là bas qu’elle ne peut s’accomoder d’une vision « les bons d’un côté, les mauvais de l’autre ».

      Dernier point, tellement il y aurait à dire. Vous ne contestez pas le vôte. NS a été élu et le peuple a parlé. Mais son arrivée au pouvoir est elle démocratique ? Oui, si l’on considére que la démocratie se résume au vôte populaire. Non si l’on regarde les faveurs dont il a bénéficié auprès de la presse - et dont il continue à bénéficier et certains des moyens mis en oeuvre. Dix couvertures dans paris match, contre 3 à Royal, un traitement de faveur par la presse régionale, portée à ne pas permettre le débat bayrou Royal, des copains influants, vous l’avez dit et c’est de notoriété publique, tels Bouygues, Lagardère, etc. Des pressions sur les journalistes, monnaie commune. Bref, largement de quoi influlencer le bon peuple.

      Quant aux valeurs de la campagne de NS, elles ont la couleur des espèces sonantes et trébuchantes qui vont dorénavant servir de seul instrument de mesure permettant d’évaluer votre intérêt social. Un sociologue parlait de dictature « verte » (référence au dollar), je crains que nous y soyons !


      • didu didu 11 mai 2007 13:02

        Excellent article.


        • PRN 12 mai 2007 13:50

          En effet quel commentaire constructif !!


        • Stéfan Stéfan 11 mai 2007 13:11

          Un excellent article, réfléchi, bien construit, bien documenté. Félicitations à l’auteur. smiley


          • ZEN zen 11 mai 2007 13:24

            Excellent article, trés dense, à lire et à relire, avec les nombreux liens.

            Spinoza a bien sa place ici. On pourrait aussi évoquer Nietzsche et sa critique du ressentiment comme moteur de l’aveuglement intellectuelet du besoin d’ordre moral.

            « Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand »désenvoûtement« mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date »maléfique« de Mai 68... »

            Excellent passage. Il y aurait beaucoup à écrire sur cette fétichisation-diabolisation...


            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 12 mai 2007 13:11

              « On pourrait aussi évoquer Nietzsche et sa critique du ressentiment »

              On peut surtout évoquer la critique du socialisme et des socialistes par Frédéric Nietzsche !

              Voir l’entrée « socialistes » dans l’index donné en lien.


            • floruf floruf 11 mai 2007 13:35

              Excellent Article ! Vous signez içi l’ultime pamphlet sur Sarko ! Tout les griefs que l’on peut lui adresser sont içi finement énnoncés, détaillés et analysés ! Préparez vous à une levée de bouclier hors norme de ses partisants ! Joli travail !


              • Christophe Christophe 11 mai 2007 14:07

                @L’auteur,

                Félicitations pour votre article certes dense mais très précis et documenté.

                Comme dit plus haut, vous allez subir, à n’en pas douter une volée de bois vert de ses groupies ; Lerma ayant ouvert le bal avec une finesse toute sarkosienne ! smiley

                Les fractures engendrées par l’opposition incessante de citoyens d’une même génération ne semblent pas encore prêtes à se refermer ... mais est-ce bien ce qui est souhaité ? Il est si facile d’exprimer en trente seconde une volonté de rassemblement après avoir soutenu par des actes, des discours, pendant des années, de multiples scissions aux coeur même des diverses générations.

                J’ai bien peur que son aveuglement ne lui ait pas permis de maîtriser sa tendance à l’opposition et qu’il lui sera très difficile de véritablement rassembler l’ensemble de la nation ; en espérant qu’il en ait la volonté et que le point de non retour n’ait pas été atteint !


                • Chichile Chichile 11 mai 2007 14:39

                  Ce soir, sur TF1, 20h50, qui veut gagner des Millions.

                  Ou Thalassa.

                  Chais pas trop...

                  Z’en pensez quoi ?


                  • O.Z.Acosta 11 mai 2007 14:44

                    eteins ta télé et lit un livre ou sort voir un concert il y en a plein de gratuit ( pour l’instant ) mais ne restez plus devant votre TV.

                    Z


                    • Céline Ertalif Céline Ertalif 12 mai 2007 00:29

                      Bien que DW irrite beaucoup de monde, de temps en temps il nous gratifie de commentaires qui valent le détour. En l’occurrence, je suis partiellement d’accord avec celui-ci, mais la perception d’un enjeu est toujours première par rapport au choix des options.

                      Avant tout, je trouve cet article excellent pour la matière utile au décryptage qu’il apporte. Ce n’est pas l’article d’un tacticien, le parti pris est voyant et manque parfois de mesure, à mon avis - que personne n’est obligé de partager.

                      Je dirais volontiers que Sarkosy est un professionnel de la démagogie et que le meilleur élève de Berlusconi en est exécrable. Pour autant, tant qu’il est professionnel il garde de la distance entre sa pratique politique et son propre discours politique. Il y a toujours un risque qu’un homme finisse par croire à ce qu’il profère et soit contaminé lui-même par sa force de conviction, mais on en est pas là - et sur ce point l’article de Taiké donne trop de flanc.

                      La France existe tant que les français y croient et c’est vraiment un problème. Objectivement, c’est de moins en moins une réalité. A cause des intérêts capitalistes « surnationaux » comme dit DW. A cause aussi de communautés humaines qui se délocalisent. Nous sommes dans une société où les communautés sont de moins en moins contraintes par la proximité dans l’espace mais de plus en plus gouvernées par les affinités électives. A commencer par la langue bien entendu.

                      Le temps où la politique nationale pouvait se présenter comme la politique tout court, tellement l’horizon était conditionné par le fait national, est révolu. Mais il faudra sans doute longtemps pour que nos concitoyens en prennent la mesure et retrouvent de nouveaux repères. La notion de « passion triste » est vraiment une bonne idée dans cet article. La force de Sarkosy est de se servir du credo national pour profiter d’une inquiétude sourde sur l’affaissement de la réalité nationale. La France est une passion triste, au sens précis de Deleuze rappelé par Taiké Eilé : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir. On ne saurait mieux dire.


                    • aurelien 12 mai 2007 11:43

                      @ Demian

                      Les barrières linguistiques sont aussi très minces et étanches...


                    • Dégueuloir Dégueuloir 14 mai 2007 00:05

                       smiley  smiley  smiley


                    • ifelhim 11 mai 2007 14:51

                      Je comprends que l’on n’aime pas Sarkozy, mais...

                      Quelques propos m’amènent à m’inscrire en faux sur un tel article : 53% des votants ont choisi Sarkozy au second tour alors s’il y a sans doute eu des français qui ont eu honte d’être français, ce ne sont probablement pas ces 53%. Mais le problème n’est pas là.

                      Aurais-je pu être fier que Royal soit élue ? Oui, dans le mesure ou cela signerait la défaite du machisme et de la misogynie. Non, si je me fie au comportement de la gauche qui m’a révolté très souvent de par ses contradictions et ses hypocrisies.

                      Mitterrand, en dehors de son talent, était-il respectable avec les écoutes illégales, les complicités au financement occulte des partis, les mensonges et dissimulations aux français sur, par exemple, sa maladie, ses amitiés parfois douteuses ?

                      Sarkozy lui a au moins le mérite de ne pas cacher ses amitiés avec des magnats de la finance ou de l’industrie. Pour le show-biz, don’t act, la gauche c’est pareil (c’était même érigé en système sous Mitterrand).

                      Est-ce acceptable le peu de vague que les propos de Lepen à l’encontre de Sarkozy ont fait à gauche, chez ceux-là même qui seraient montés au créneau comme un seul homme pour dénoncer des propos inacceptables si de tels propos avaient visé Royal ou une personne de son équipe ?

                      Trouvez-vous normal que la gauche ait cautionné, par son silence, les dégradations de manifestants, dégradations qui touchent aussi les biens publics, que la gauche toutes tendances devrait défendre au nom de ses idées et de ses valeurs ?

                      La gauche a été victime d’elle-même, de ses incohérences, de ses atermoiements, de ses petites mesquineries internes qui ont faussé son discours.

                      Sarkozy a été cohérent, c’est peut-être cela qu’il l’a le plus servi.


                      • poonk poonk 11 mai 2007 15:14

                        Tient, une tentative d’argumentaire de la pensée sarkozienne face à l’évidente et crue vérité. Sauf que votre argumentaire cher ami, se borne à dire : « oui mais la gauche, ils ont fait pire ». Bravo !


                      • Christophe Christophe 11 mai 2007 15:25

                        @ifelhim,

                        Donc vous n’avez pas voté pour Sarkosy mais contre la gauche, c’est bien cela ?


                      • ifelhim 11 mai 2007 15:55

                        C’est justement là l’erreur de la gauche et des anti-sarkozy en général : mettre les gens dans des petites cases bien délimitées et leur préter des pensées, des intentions ; ce qui m’a fait m’abstenir dans les deux tours, n’étant d’accord, ni avec certaines attitudes et idées revendiquées par Sarkozy, ni avec les carictures, le procès en sorcellerie intenté contre Sarkozy présenté comme... l’inquisiteur en chef. Je trouve que ça ne manque pas de sel, surtout après l’abstention d’une bonne partie des responsables de gauche à critiquer les propos intolérables de Lepen sur l’origine de Sarkozy (etranger, juif de surcroît). Que de papier aurait été noircit si ça avait été à l’encontre d’une personnalité de gauche... Cette hypocrisie m’est apparue inexcusable,impardonnable.

                        J’oserai même ajouter que si les argumentaires de droite et de gauche n’avaient pas été aussi lamentables, j’aurais opté pour Sarkozy, qui a au moins le mérite de la cohérence et de ne pas se cacher. L’un et l’autre bord m’ont dégoûté de la politique ; et le silence de la gauche dans les 48 heures qui ont suivit le résultat, avec les manifestations et dégradation m’ont confirmé l’inconséquence de la gauche (et le « voyage » de Sarkozy, son manque de... tact, on en voudrait à moins...).


                      • Christophe Christophe 11 mai 2007 16:22

                        @ifelhim,

                        Avez-vous vu le point d’interrogation à la fin de la phrase ? Excusez-moi d’en mettre un autre, mais cela est une syntaxe que j’utilise fréquemment lorsque je pose une question.

                        Donc votre propos, au regard de l’article documenté, repose uniquement sur une critique de la gauche et un positionnement fort flatteur pour le candidat de droite. Ma question me semblait légitime, même si le doute subsistait.

                        Par contre, c’est donc vous, qui à cette question répondez par une catégorisation de celui qui s’interroge ; en transformant une forme interrogative et forme impérative.

                        Votre propos est si peu cohérent qu’il en est difficile à suivre.

                        Mis à part vos quelques contradictions, quelles sont vos remarques argumentées sur l’article de notre auteur ? (Attention, il y a encore un point d’interrogation). smiley


                      • Taïké Eilée Taïké Eilée 11 mai 2007 16:44

                        Pour ma part, mes critiques sur Sarkozy ne signifient pas que je blanchis la gauche ou tout autre bord politique. J’ai critiqué Sarko, car c’est celui qui a gagné, c’est le plus puissant, et, avant l’élection, il était déjà l’homme fort de la scène politique française. Et puis, concédez que pas mal de ses agissements sont « limite », pour ne pas dire plus. Mais il faudrait critiquer tout le monde, c’est vrai, n’épargner personne, car personne n’est bon absolument, et irréprochable. Je ne parle pas forcément d’une critique déstructrice et méchante... la critique peut se faire sans animosité, participer à une démarche constructive. Et la normalité serait pour moi que chacun reçoive les critiques qui lui sont adressées, je n’irais pas jusqu’à dire avec gratitude, mais presque, dans la mesure où ces critiques sont honnêtes (ou croient l’être). Mais sans doute cette ouverture n’est-elle pas pensable pour des militants et des gens directement engagés dans la bagarre politique. Il faut critiquer le pouvoir, quel qu’il soit, car sans contre-poids, le pouvoir ne se modère pas lui-même, il n’est pas sage. Les démocrates devraient donc se réjouir de cette critique et y participer, même si c’est leur champion qui occupe la place du « chef ». Que mon article soit, dans une certaine mesure, pamphlétaire, soit. Que tout le monde n’ait pas assez de distance pour ne pas en être irrité, soit. L’important, ensuite, est de savoir si son fond est plutôt juste ou injuste. Est-ce que les « sarkozystes » sont mécontents par principe parce qu’on écorche un peu l’image de leur leader, même si ce qu’on en dit est juste ? Ou sont-ils mécontents car on dit des choses injustes sur ce leader ? Nient-ils le malaise qu’il a créé chez nombre de Français, certes minoritaires ? Ne sont-ils pas en mesure de comprendre ce malaise, même s’il ne le partage pas eux-mêmes ? Prétendent-ils injurier tous ceux qui ne vénèrent pas le même « dieu » qu’eux, ou qui n’en ont aucun ? ou imaginent-ils possible d’échanger pacifiquement avec eux ? Comme je l’écrivais, la balle est maintenant dans le camp de Sarkozy. Rien ne m’incite à croire aujourd’hui en sa capacité de rassemblement de tous les Français, mais je l’espère quand même - irrationnellement...


                      • ifelhim 11 mai 2007 17:04

                        @ Christohpe

                        Non je n’ai pas voté contre Royal, je ne suis pas allé voter du tout.(Puisque vous voulez une réponse précise)

                        De plus je ne répondais pas qu’à vous mais aussi au commentaire qui précèdait le votre et qui denotait une catégorisation « a priori » et une lecture en diagonale de mon post. On m’attribue une pensée sarkozienne alors que j’essyais d’exprimer ce qui, à gauche a pu entraîner cette défaite : à savoir cette manie de certains de catégoriser « a priori », comme l’extrème gauche le fait si souvent en assimilant « entrepreneur » à « esclavagiste » (par exemple, ce qui me choque à l’égard de tous les indépendants et "patrons de TPE) et a pu, sous d’autre aspect empecher l’adhésion (grand écart entre Besancenot et Bayrou, ainsi que la dichotomie entre les idées revendiquées et le comportement réel. Je précise, que l’on critique Sarkozy alors que l’on se comporte comme Mitterrand _ qui est loin d’être un modèle_ en son temps, je trouve cela totalement hypocrite _ et cynique à l’égard des electeurs).

                        Pour en revenir à l’article : je trouve malsain la manière dont les choses sont présentées. C’est rempli de sous-entendus, de non dits, en quelque sorte comme si 53% des votants étaient des personnes infréquentables, inconscientes, incapables de réflechir, il s’y trouve comme un vague parfum de « il aurait été préférable de voter Royal ». Ainsi, tant de personnes qui ont opté pour Sarkozy se seraient trompées ? Comme si Sarkozy était à lui tout seul responsable du climat d’insécurité (troublant, c’était le thème de 2002...) et des maux de la France. Comme si le fait d’avoir choisi Royal aurait ouvert une voie (royal) vers une nouvelle, grande et belle France...

                        En oubliant complètement que le PS n’a pas fait sa clarification idéologique, hésitant entre le courant Baryou, DSK et celui de Fabius, Besancenot, ;en oubliant qu’à aucun moment les impressions des français vis à vis de certains services publiques, qui semblent parfois plus appartenir à ceux qui y travaillent qu’à ceux qui en sont clients (et financeurs), en oubliant que cette "repentance à quelque chose d’indécent, lorsque tous les jours des gens sont confrontés à des problèmes du réel et du présent, niveau où le PS n’a eu de cesse d’être absent (les débats participatifs c’est bien gentil, mais à un moment, il faut une ligne directrice claire).

                        Permettez que je pose à mon tour une ou deux questions ? Alors cette honte, est-ce celle de voir Sarkozy au pouvoir, ou celle d’avoir vu échouer lamentablement le PS alors que les présidentielles n’avaient pas vu un tel engouement depuis longtemps ? Tout mon problème face à l’article est celui-ci : Y-a-t’il un seul responsable, un coupable et une victime, en quelque sorte, ou une responsabilité partagée, à des niveaux multiples, depuis des années, quelque soit le parti, depuis les présidents successifs jusqu’au citoyen lambda ?


                      • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 17:28

                        jamais je me reconnaitrais dans ce personnage relevant plus d’un profil psychologique et mâlin,et 47% des autres votants ne le feront certainement pas,au fil des mois ce 47% grandira et l’on découvrira la vraie nature de ce personnage tourmenté .....wait and see !!!


                      • Christophe Christophe 11 mai 2007 17:51

                        @ifelhim,

                        Je vous dois d’abord des excuses pour mon propos qui, dans le contexte que vous exposez, a dû vous paraître déplacé.

                        Pour ma part, puisque vous posez une question précise, je vais tenter de vous répondre le plus clairement possible.

                        Tout d’abord, je n’ai jamais abondé dans le sens du TSS lancé dès le début de la campagne. J’admets que j’avais certaines réticences vis-à-vis de Sarkosy, non pas pour ses idées politiques, mais la façon qu’il a eu, pendant plusieurs années passées au ministère de l’intérieur, de systématiquement opposer les différentes catégories de citoyens ; Ayant été confronté moi-même à certaines problématiques dans des cités de Toulouse dont la source des problèmes a plus souvent été à l’initiative des forces de l’ordre à la périphérie de la cité (tutoiement, insultes, suspicion, ... malgré mes 40 ans passés et ma chevelure blonde) que des soit disantes hordes multiples de délinquants. Je ne nie pas pour autant qu’il existe des groupes de délinquants dans les cités, mais en les fréquentant fréquemment, ils sont loin d’être aussi nombreux que les médias nous le laisse entendre. Attention, ayant aussi des relations avec des membres des forces de l’ordre, cela ne signifie pas qu’ils sont tous ainsi, mais les quelques écarts que vous subissez vous marquent ; pour un adolescent, cela doit sans doute être pire puisqu’ils ont horreur de l’injustice. Pour résumer, qu’ils interviennent contre les délinquants, aucun problème ; que certains, par des comportements irrespectueux voir provocateurs, influencent favorablement le ressentiment des jeunes me gène.

                        Cela étant dit, au début de la campagne, il me semblait que l’intérêt devait tourner autour des propositions faites dans le programme de chacun.

                        Cependant, en suivant la campagne électorale, le ressenti que j’avais au préalable et que je voulais mettre en arrière plan pour ne juger que les programmes s’est imposé petit à petit par les discours de Sarkosy ; sa technique d’opposition systématique des groupes sociologiques entre eux perturbait quelque peu mon objectivité programmatique. Mes réticences croissantes à son égard se sont trouvées renforcées sur ses propos concernant le déterminisme (je l’ai par contre défendu contre l’attaque sur l’eugénisme pensant qu’il ne souhaitez pas raviver ce type de débat). Cependant, étant moi-même de formation multiple, dont certaines sciences humaines comme la philosophie et l’anthropologie, son propos a fini par me convaincre qu’un tel président était dans l’incapacité de rassembler sur de telles bases.

                        Je n’ai pas pour autant étalé ma propre perception des propos de celui qui est maintenant notre futur président ; comme je n’ai pas défendu le programme socialiste qui, à mon sens, et comme vous le dites était incohérent, peu crédible. Je me suis décidé à voter Bayrou pour une voie alternative et, au second tour, j’ai voté contre Sarkosy plus que pour Royal (pas trop le choix).

                        Nous sommes donc confrontés à notre propre perception des choses qui nous entourent. Aujourd’hui, comme je l’ai exprimé plus haut, je ne pense pas que les distorsions instillée par Sarkosy dans le corps social soit sur le chemin de la réduction. Je ne me permettrais pas de juger la perception des autres, particulièrement de ceux qui ont voté pour notre Président, mais il est toujours intéressant de dialoguer sur nos divergences de perception.

                        Pour ce qui concerne les violences post-électorales, il me semble que beaucoup de contestataires ce sont sentis agressés comme je l’ai été par les discours de notre Président durant sa campagne. Mais ces agressions n’étaient pas de petites insultes, elles touchaient les valeurs que nous avons de plus chères et qui unissent le corp social ; c’était un discours des français contre les français !

                        Ce n’est qu’une perception. Je ne me sens pas d’un quelconque bord politique, et si j’admets, comme vous le dites, que Sarkosy avait un programme politique plus cohérent que son adversaire, il n’en reste pas moins que je suis contre une société qui se construit sur la haine d’autrui !


                      • Rosanera 11 mai 2007 18:44

                        Tu veux dire 37 % des bulletins exprimés !?!


                      • ifelhim 11 mai 2007 19:01

                        @ Christophe

                        Je comprend bien. Ceci étant, j’ai tendance a penser que Sarkozy a adopte une posture « tranchante », qui rompt avec les non dits de Mitterrand ou Chirac mais qu’il sera plus nuancé dans les faits.

                        Sarkozy a fait ce que la gauche se refuse à faire (ce qui d’ailleur en passant a dû leur couter les élections, en admettant un peu tard certaines erreurs ou maladresses), dire tout haut certaines choses qui, non nuancées par de mutliples précisions, peuvent amener à penser qu’il flirte avec le FN ou est un fasciste potentiel.

                        La gauche en voulant être humaniste et tolérante a oublié aussi ce travers, mais dans le sens opposé. Comme Chirac n’a pas rétabli l’équilibre, Sarkozy s’y est collé, quitte a heurter.

                        La critique de Mai68 en est une illustration, il s’agit de rappeler qu’aucune société ne fonctionne sans une minimum d’ordre, de discipline. Vous dites que la proximité de cité ne pose pas de problème, mais j’ai l’illustration inverse près de chez moi avec des jeunes qui viennent boire leur bière dans des espaces publiques et au lieu de jeter les bouteilles dans le contener prévu cet effet (qui est à moins de trente mètres) s’amusent à les briser. D’autres plus âgés viennent faire leur barbecue et laissent toutes leurs ordures (et ne vous avisez pas de les dévisager, même si vous êtes une gamine de 14 ans qui ne connaît pas les « codes »). Et certains de ceux-là mêmes disent ensuite : les policiers ne nous respectent pas. Mais eux-mêmes font-ils des efforts de respect d’autrui, du bien publique ? Les parents n’ont-ils pas été laxistes (voir de mauvais exemples) ?. Ces mêmes parents ne sont-ils pas, comme par hasard, pour une bonne partie, de la génération mai 68 (d’où le risque d’amalgame) ?

                        J’ai donc la faiblesse de croire que Sarkozy rétabli l’équilibre en exprimant l’excès inverse. Mai 68 n’est pas réellement allé jusqu’au bout des slogans, je pense que Sarkozy, c’est pareil.

                        Juste un illustration : n’est on pas allé trop loin en mai 68 avec « tout est permi » (ou presque) comme slogan lorsque l’on voit depuis quelques années, les psy qui viennent dire : si on aime ses enfants, il faut savoir dire non et s’y tenir ? Mai 68 a apporté de bonnes idées mais ça n’est pas pour autant que tout est bon a garder.

                        Ce « mais » manque cruellement car depuis trop longtemps. L’élection de Sarkozy, c’est l’expression de tous ces « mais » qui manquent depuis 25 à 40 ans.


                      • Christophe Christophe 12 mai 2007 01:37

                        Ceci étant, j’ai tendance a penser que Sarkozy a adopte une posture « tranchante », qui rompt avec les non dits de Mitterrand ou Chirac mais qu’il sera plus nuancé dans les faits.

                        Il n’adopte pas qu’une posture. L’expérience au ministère de l’intérieur nous démontre le contraire.

                        Sarkozy a fait ce que la gauche se refuse à faire (ce qui d’ailleur en passant a dû leur couter les élections, en admettant un peu tard certaines erreurs ou maladresses), dire tout haut certaines choses qui, non nuancées par de mutliples précisions, peuvent amener à penser qu’il flirte avec le FN ou est un fasciste potentiel.

                        Que la gauche ait fait des erreurs, nous sommes d’accord ! Parler de déterminisme comme il l’a fait ce n’est plus une question de nuance, surtout en prenant comme référence lui-même. Je ne dirais pas qu’il est à l’extrême droite, juste qu’il est à la droite extrême ; la frontière devient ténue !

                        Par contre, les oppositions autres : Travailleurs et chômeurs, ceux qui vivent de leur travail et les RMistes, ... sont des oppositions sur lesquelles il est très dangereux de jouer. A lui maintenant d’en assumer les conséquences ; ce sont ses propos, pas les miens et je ne les partage pas.

                        La critique de Mai68 en est une illustration, il s’agit de rappeler qu’aucune société ne fonctionne sans une minimum d’ordre, de discipline.

                        La critique de mai 68 est soit de la démagogie, soit une marque d’une inculture crasse ; il devrait lire quelques philosophes modernes comme Sfez, Habermas, Oto-Apel, ...

                        Vous dites que la proximité de cité ne pose pas de problème, mais j’ai l’illustration inverse près de chez moi avec des jeunes qui viennent boire leur bière dans des espaces publiques et au lieu de jeter les bouteilles dans le contener prévu cet effet (qui est à moins de trente mètres) s’amusent à les briser. D’autres plus âgés viennent faire leur barbecue et laissent toutes leurs ordures (et ne vous avisez pas de les dévisager, même si vous êtes une gamine de 14 ans qui ne connaît pas les « codes »). Et certains de ceux-là mêmes disent ensuite : les policiers ne nous respectent pas. Mais eux-mêmes font-ils des efforts de respect d’autrui, du bien publique ? Les parents n’ont-ils pas été laxistes (voir de mauvais exemples) ?. Ces mêmes parents ne sont-ils pas, comme par hasard, pour une bonne partie, de la génération mai 68 (d’où le risque d’amalgame) ?

                        Mais déjà votre propos est, à mon sens, un amalgamme. Les incivilités que vous exposez sont condamnables, mais il en existent beaucoup d’autres qui prennent d’autres formes et qui n’ont pas pour origine les habitants des cités. L’incivilité est une valeur smiley très répandue en France.

                        J’ai donc la faiblesse de croire que Sarkozy rétabli l’équilibre en exprimant l’excès inverse. Mai 68 n’est pas réellement allé jusqu’au bout des slogans, je pense que Sarkozy, c’est pareil.

                        Et nous obtenons des divergences d’opinion. Sarkosy n’a pas rétabli quoi que ce soit, il a encore plus divisé. Et il faut arrêter les images d’Epinal ; mai 68 a apporté son lot de bonnes évolutions et son lot de mauvaises évolutions, cela peut être admissible. Mais il faut bien identifier ce qui doit évoluer pour le mieux plutôt que de faire un bon de 40 ans en arrière pour le pire !

                        Juste un illustration : n’est on pas allé trop loin en mai 68 avec « tout est permi » (ou presque) comme slogan lorsque l’on voit depuis quelques années, les psy qui viennent dire : si on aime ses enfants, il faut savoir dire non et s’y tenir ? Mai 68 a apporté de bonnes idées mais ça n’est pas pour autant que tout est bon a garder.

                        Tout n’est pas parfait dans une évolution, au moins sur ce point, nous sommes d’accord. Par contre, mettre sur le dos de mai 68 la déresponsabilisation est assez cocasse. Encore une fois, il faut s’informer sur des évolutions plus récentes qui n’ont pas eu besoin d’une révolte pour s’insérer dans le flux de l’expérience des français. Lire les philosophes politiques qui tentent d’expliquer le monde (éviter ceux qui tentent d’expliquer la philosophie)

                        Ce « mais » manque cruellement car depuis trop longtemps. L’élection de Sarkozy, c’est l’expression de tous ces « mais » qui manquent depuis 25 à 40 ans.

                        Il ne faut pas se faire d’illusion ! Il y a eu des erreurs commises dans notre histoire récente, comme Sarkosy a fait des erreurs dans ses années de ministre de l’intérieur. Vous savez, si les problèmes pouvaient être résolus avec des solutions simples, comme le suggère Sarkosy grâce à une vision simpliste des problèmes, croyez-vous que les autres, ses prédécesseurs, tout bord confondu, serait des imbéciles sans cervelle. Vous croyez réellement qu’il fera ce qu’il n’a pas pu appliquer durant les cinq dernières années de gouvernance. Et ce n’est pas avec une vision manichéenne que nous pouvons percevoir les subtilités des problématiques.


                      • ifelhim 12 mai 2007 10:30

                        @Christophe

                        Revenons au RMI. Le problème c’est que la gauche ces dernières années a toujours fait dans le « les RMI sont de pauvres malheureux victiment des vilains patrons » alors si vous regardez bien, vous voyez certains qui se vantent d’être au RMI, de dealer ou au minimum de bosser au noir et finalement de se faire l’équivalent de deux SMIC ou plus, nets de charges ! En bref, ils bénéficient du système sans jamais payer leur part.

                        Vous êtes au courant de cet homme qui a fait de la chasse aux allocation un travail qui lui évite d’avoir un véritable emploi et s’en vante ou point d’écrire un livre où il explique comment faire ? Sur le plan moral (au minimum), il mériterait d’être poursuivit en justice. La gauche est-elle montée au créneau pour le dire et dénoncer ce type d’abus, plus courants qu’on ne le croit ? Non, JAMAIS.

                        Et c’est bien là le problème de la gauche, elle n’a jamais rappelé que la solidarité doit être au bénéfice de tout le monde et non au bénéfice des uns et détriment des autres. N’avez vous jamais été confronté a ces étudiants bénéficiant d’une bourse avec laquelle ils se payent voiture,ou playstation (plutôt que les bouquins nécessaires à leurs études) et viennent reprocher a des jeunes issus de classes moyennes leur soi-disant confort de vie alors que ceux-ci sont obligés de travailler en marge de leur études, parce que les parents n’ont pas les moyens de payer une chambre d’étudiant, parents qui gagnent trop pour que leurs enfants bénéficient de la moindre allocation et pas assez pour pouvoir s’en passer (par exemple pour payer la chambre d’étudiant) ?

                        Alors je ne vais pas reprocher à Sarkozy d’avoir dépassé des bornes que la gauche dépasse dans l’autre sens et fait même pire, lorsqu’elle est extrème, en assimilant « entrepreneur » a « esclavagiste » et « fille/fils de patron » à « gosse de riche, né avec une cuillère en argent dans la bouche », ce qui est d’une mauvaise fois écoeurante d’arbitraire et d’aveuglement (combien d’indépendants et de patrons de TPE gagnent tout juste un peu plus du SMIC mais ne se plaignent pas par ce qu’au moins « ils se sentent libres », patrons qui ne bénéficieront pas des ASSEDICS s’ils sont gérants et font faillite).

                        Vous voyez, je ne peux pas reprocher à Sarkozy une outrance que d’autres entretiennent dans l’autre sens depuis plsuieurs décennies ; forcement, ces mensonges finissent par sembler tellement véridiques que le retour au réel fait mal...

                        Enfin bref, chacun voit midi a se porte je suppose ; mais ne comptez pas sur moi pour reprocher à l’un ses outrances lorsque ses opposants ont fait pareil avec une mauvaise foi, une hypocrisie etune mesquinerie au moins égale (je dirais supérieure car Sarkozy se prétend proche du peuple, sans chacher ses amitiées chez les « riches », la gauche avait elle aussi ses amitiées, mais le cachait).

                        Pour finir, ne comptez donc pas sur moi pour critiquer Sarkozy tant que la gauche n’aura fait, ni sa clarification idéologique, ni admis ses erreurs les plus inadmissibles, ne serait-ce que simplement en disant : nous nous sommes trompés/ nous avons fait des erreurs.


                      • aurelien 12 mai 2007 11:49

                        @Taïké « Rien ne m’incite à croire aujourd’hui en sa capacité de rassemblement de tous les Français, mais je l’espère quand même - irrationnellement... »

                        Effectivement, c’est une position plutôt irrationnelle... un pari philosophique ou une attachement aux institutions ?


                      • Christophe Christophe 12 mai 2007 12:13

                        Jamais la solidarité n’a eu pour fondement de se faire au bénéfice des uns et au détriment des autres. Le principe de la solidarité consiste uniquement à réduire les inégalités pour permettre aux plus faibles de pouvoir au mieux vivre, au pire survivre. Quant au raisonnement basé sur la citation d’un exemple pour en faire une règle générale, entendue ou sous-entendue, prenez garde de ne pas arriver à la conclusion du tous pourris !

                        Ce qui me chagrine dans votre raisonnement est de laisser faire croire, comme l’a fait justement Sarkosy, que la solidarité est une opposition d’intérêts entre les possédants et les non possédants ; c’est dans votre propos qu’il y une opposition, pas dans celui du PS. Saviez-vous que cette réduction des inégalités est l’un des points traité dans les théories économiques ? Peut-être est-il nécessaire de revoir certains processus en France entre l’acquisition des recettes et la redistribution, cela, oui est un sujet que nous pouvons aborder ; mais dire qu’il y a opposition consiste à rejeter le fait même de vivre en société ; dans une société nous avons aussi des devoirs envers les autres !

                        Quand vous dites que le PS n’a pas condamné des excès, mais est-ce son rôle ? Il existe des règles qui, si elles sont contournées, doivent être punies mais pour cela il y a des tribunaux en charge de faire appliquer les lois.

                        Je trouve votre discours très dangereux. Jamais je ne stigmatiserai une catégorie de nos concitoyens, même si il existe des chômeurs, RMistes, entrepeneurs, dirigeants d’entreprises, salariés, ... qui profitent du système, je n’en ferais pas une généralité. Il y a des excès, la justice doit s’en charger ; ce n’est pas aux politiques, ni aux citoyens de faire appliquer la loi. Notre seul rôle consiste à modifier les termes de la loi a priori, pas de juger ceux à qui elle s’applique a posteriori ; pour cela, il existe une justice.

                        Vous avez, à mon sens, comme Sarkosy, une vision manichéenne du monde. La solidarité, je ne la juge pas comme vous le faites, ni un bien, ni un mal, juste une nécessité pour entretenir une cohésion sociale au risque de voir la société se déliter ... impliquant de fait une impossibilité d’appliquer la moindre règle sociologique.

                        Même les économistes admettent cette approche ; pour qu’une société soit productive, il vaut mieux éviter le chaos, la productivité ne peut s’évaluer que dans une société structurée.


                      • Taïké Eilée Taïké Eilée 12 mai 2007 18:06

                        @ Aurélien : J’ai terminé, en effet, l’article ainsi : « nous espérerons en lui, à défaut de croire. » C’est une référence implicite aux vertus théologales : foi, espérance, charité. Je n’ai pas « foi » en Sarkozy, je ne « crois » pas franchement en lui. Mais, au moins dans ces premiers temps de son mandat, je vais « espérer ». Un pari ? Pas vraiment. C’est plus léger que cela encore. C’est une douce insouciance passagère, histoire de ne pas sombrer dans le pessimisme trop vite. Espérer sans croire : c’est presque rien, c’est un simple répit de mon esprit critique, si l’on peut dire, un moment de douceur que rien peut-être ne justifie...


                      • DeminuL deminul 26 mai 2007 13:34

                        je vote « oui » car je trouve « constructive » la critique du PS par Hifelhim. Par contre, je ne vois pas ce qui lui permet de conclure à « une cohérence de Sarkozy » smiley


                      • DeminuL deminul 26 mai 2007 14:32

                        j’ai encore voté « oui » aux commentaires d’Hifelhim qui adoptent une posture non-passionnée, ouverte au débat. Je m’accorde sur « la responsabilité partagée » mais je me permet de réctifier :

                        << ...catégoriser « a priori », comme l’extrème gauche le fait si souvent en assimilant « entrepreneur » à « esclavagiste »>>
                        - Non, Besancenot ne fait pas l’amalgame entre les grandes puissances du CAC 40 et l’ensemble des entrepreneurs, des professions libérales et des artisans pour qui il exprime sa considération.

                        << Vous êtes au courant de cet homme qui a fait de la chasse aux allocation un travail qui lui évite d’avoir un véritable emploi (...) La gauche est-elle montée au créneau pour le dire et dénoncer ce type d’abus, plus courants qu’on ne le croit ? Non, JAMAIS. >>
                        - Comment ne pas être au courant de ce cas, à ma connaissance ultra-marginal, qui permet pourtant à TF1, F3, Le Point... de le brandir comme un exemple à portée générale !
                        - Royal répond « Donnant-donnant ».


                      • Lalabel 11 mai 2007 14:53

                        @Gazi BORAT

                        « Pourquoi systématiquement la moindre critique de votre idole est-elle perçue par vous comme un refus de démocratie ? »

                        Personnellement, j’ai voté BAYROU au premier tour et Blanc au second. Je ne me considère donc pas comme une prosarko. Ce que je remarque tout de même c’est le nombre de voitures brûlées par les proségo. Alors je ne sais pas qui est à même de parler de manque d’ouverture à la Démocratie. Après j’ai peut être mal compris ses actes.


                        • ju ju 11 mai 2007 15:23

                          « Ce que je remarque tout de même c’est le nombre de voitures brûlées par les proségo. »

                          Votre intervention illustre parfaitement l’article.

                          Arrêtez la caricature grossière et l’amalgame. Ceux qui brulent les voitures c’est la minorité de casseurs que l’on retrouve malheureusement dans toute les manifs, et c’est cette minotité qui « pourri » l’image de la majorité qui manifeste sans rien casser.

                          C’est par le même mécanisme que les chômeurs deviennent tous des fainéants, que les habitants des banlieues sont tous des racailles etc .....


                        • Mjolnir Mjolnir 11 mai 2007 16:21

                          bonjour la désinformation.

                          La plupart des casseurs sont des anarchistes qui ont voté blanc ou qui n’ont pas voté, ils rejettent autant la droite que la gauche.


                        • mick legrand 11 mai 2007 17:16

                          « C’est par le même mécanisme que les chômeurs deviennent tous des fainéants, que les habitants des banlieues sont tous des racailles etc ..... »

                          Ce mécanisme s’appelle tout simplement l’amalgame, ce qui consiste à rendre quelqu’un responsable des agissements d’une autre personne.

                          Un amalgame, cela évite aux gens simples de se poser les vraies questions.


                        • Jojo2 11 mai 2007 14:54

                          Le « mérite » de Sarko c’est d’éviter aux gens de réfléchir en simplifiant tout à l’extrème. Excellent article.


                          • Gerald 11 mai 2007 15:11

                            Article nul. Pourquoi perdre autant de temps à dénigrer le suffrage universel ?


                            • poonk poonk 11 mai 2007 15:15

                              Encore un très bon argumentaire : la majorité a toujours raison. C’est également ce qu’on disait en Allemagne en 1933.


                            • Scrutinizer 11 mai 2007 15:11

                              Souhaitons plutôt donc que les passions s’apaisent , où justement , reprenant le titre de cet article, qu’elles s’attristent. Nicolas Sarkozy n’est pas plus extrêmiste en réalité que le « facho-Chirac » agité des années 80’, tout cela est évidemment excessif. Je n’ai pas voté pour lui ,ni d’ailleurs pour sa concurrente malheureuse, mais je lui souhaite plutôt de réussir ou en tout cas d’échouer le moins possible au décours des 1825 jours exactement à compter de sa prise de fonction du 16 mai. La sanction sera terrible s’il échoue , il endossera alors la responsabilité, non seulement de son mandat mais encore celle des deux mandats précédents, et il ne restera alors plus beaucoup de choix : après avoir tâté du rose et du bleu sur un cycle de quarante ans de mitterrando-chiraco-sarkozysme il ne restera plus grand chose ormis le MoDem de François Bayrou , la LCR du petit facteur d’Olivier Besancenot et le FN reformaté par Marine Le Pen (qui ne s’y est pas trompée dans ses récentes interventions dans les média).

                              Qu’il passe ou non ses vacances à bord d’un yacht , dans une abbaye bénédictine ou au Royal Majestic importe en réalité si peu, il plutôt raison d’assumer franchement ces préférences (avouez que s’il les avait passées dans un Campéole à Biscarosse on aurait crié à la démagogie). Ce qui compte ce sont les orientations déterminantes pour la France que donneront les 15 membres de l’exécutif qu’il aura mis en place avec son Premier Ministre.

                              Nous en prenons pour 1825 jours , pour le meilleur (et il doublera son mandat) , le pire (et le FN sera à l’embuscade) ou le médiocre (et un Bayrou pourra éventuellement se poser en chef de l’alternance) c’est au choix.


                              • CAMBRONNE CAMBRONNE 11 mai 2007 15:42

                                SALUT CALMOS

                                Je suis très inquiet (sans rire ) de ce qui se passe sur ce site .

                                Connais tu un forum sympa où la bave ne coule pas à flots . As tu fait le point de tout ce qui se balance sur Sarko . Cela ne mérite même pas la discussion .

                                Une fois de plus la gôche qui perd se désespère de l’aspect lamentable de la plêbe . Lundi nous étions des vieux cons maintenant nous sommes des idiots trompés et honteux .

                                A l’Auteur ; Il y avait longtemps que je n’avais plus ressenti la fierté d’être français .Merci Sarko .

                                Salut et fraternité


                              • Jojo2 11 mai 2007 16:11

                                Vaudrait mieux démonter (si possible) cet article bien documenté que sonner la retraite, vieille tradition de l’armée Française...


                              • floruf floruf 11 mai 2007 16:27

                                @Calmos et Cambronne ! Salut les filles ! Alors ça avance la création de votre fan-club sarkosyste ! Car a n’en pas douter vous ferez de magnifiques Sarkosettes qui ne tarisseront pas d’éloges ( en toute partialité ,cela va sans dire !) sur leur idole !! Tenez nous au courant quand même !! Kiss Kiss !! smiley


                              • ExSam 11 mai 2007 16:31

                                Floruf

                                LOL

                                 smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley


                              • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 17:47

                                mais je crois que ; « qui séme le vent récolte la tempête ! » si autant de déferlement anti-Sarko ,c’est que lui-même en proférant autant de haine ,de violence,de mépris,et de certitudes dans ses discours a engagé une machine infernale et dangereuse,qui va le suivre jusqu’à la fin de ses jours,on ne peut pas avoir un tel langage à ce niveau de responsabilité sans être comparé aux plus ignobles dictateurs qui eux employaient ce vocabulaire,le populisme a presque toujours débouché sur le néant et les certitudes sur des échecs cuisant,j’ai peur que sa politique débouche sur une faillite bien plus pire que le socialisme,10 ans de Tatcherisme ont mis l’Angleterre à la limite du tiers-mondisme,regardez la vraie réalité des chiffres au R.U ,mais les anglos-saxons sont bien plus dociles que les Latins,beaucoup de « bordel » à venir avec des formes de luttes inattendues et originales,il faudra être imaginatif !!! smiley


                              • LE CHAT LE CHAT 11 mai 2007 15:28

                                félicitation pour cet excellent article bien documenté sur l’ascension de pipole 1er . J’espère qu’il va pas dérembourser le lexomil smiley , on en aura besoin


                                • ExSam 11 mai 2007 16:33

                                  Le Chat

                                  Pour les animaux c’est le Lexomiaou.

                                  Bon, chui un peu fatigué, moi, l’heure de mon gouter...

                                   smiley


                                • Dragoncat Dragoncat 11 mai 2007 15:30

                                  @ l’auteur

                                  Comme le dit l’un de vos admirateurs, vous avez écrit ici un pamphlet. C’est votre droit le plus strict.

                                  Une remarque cependant : c’est avec cet argumentaire que le PS a été dans le mur et a fait élire son concurrent. La leçon n’a visiblement pas porté.

                                  En politique, on ne gagne pas une élection en noircissant son adversaire mais en démontrant par l’exemple que son programme est moins bon que celui que l’on propose.

                                  Continuez comme cela et vous pourrez nous ressortir votre article après une défaite de plus aux législatives.


                                  • Taïké Eilée Taïké Eilée 11 mai 2007 15:51

                                    J’approuverais parfaitement votre remarque si j’étais un militant de l’autre bord : on ne peut prétendre diriger un pays en dépensant l’essentiel de son énergie à critiquer son adversaire ; il faut avoir un vrai projet bien pensé et y croire vraiment. Etre affirmatif et non réactif (plus du côté des « passions joyeuses » que des « passions tristes »). Les socialistes et les bayrouistes et les autres ont donc sacrément intérêt à se creuser la tête pour élaborer un projet alternatif sérieux à celui de l’UMP. Moi, je ne suis pas militant. Je dis un sentiment (de honte parfois, de grand malaise) que j’ai perçu après l’élection de Nicolas Sarkozy, et je critique, avec un peu d’ironie, ce puissant personnage, qui ne devrait pas en souffrir, pas plus que ses sympathisants. A ces derniers, je demanderais simplement de critiquer mes propres critiques, les faits que j’avance, les opinions que j’émets. Mais s’exciter ne sert à rien, et ne cesse de confirmer cette désagréable impression d’une agressivité assez facile chez nombre de « sarkozystes décomplexés ». Moi, j’accepte d’être critiqué. smiley


                                  • Vierasouto Vierasouto 11 mai 2007 15:34

                                    Très bel article courageux qui fait la synthèse de l’anesthésique puissant qui a été injecté au français depuis quelques mois. La méthode stigmatisation et boucs émissaires, apologie de la « norme », est la plus vile mais elle a toujours fonctionné. Dans la forme, le plus pervers, c’est cette fausse authenticité surjouée mais pour m’intéresser au cinéma, quand on voit les films qui ont du succès en France... Enfin, je vous suis totalement pour cette remarque sur la France de TF1 et d’Endemol, on ne peut pas reprocher aux français d’être victimes du conditionnement médiatique, nous le sommes tous, mais avec ce qui nous reste de temps de cerveau disponible, à notre modeste niveau de consommateur, il faudrait zapper TF1/LCI/Endemol, et tous les autres. Pour ma part, la Sarkomonarchie me fera faire des économies car j’ai cessé d’acheter la presse sauf Marianne. J’espère vous lire à nouveau.


                                    • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 15:46

                                      le Canard enchainé et Marianne va faire des tirages historiques,la machine de guerre anti-Sarko est lancée et plus rien ne l’arrêtera......ami Sarko tiens toi à carreau ,sinon le peuple aura ta peau !....lol.... smiley


                                    • Annie 11 mai 2007 15:39

                                      Toujours d’Angleterre, cet article est excellent. Pour répondre à certains des commentaires sur la démocratie, je dirai qu’il n’y a aucun référendum organisé sur la peine de mort parce que le résultat ne fait aucun doute, mais la peine de mort n’étant pas considérée comme une réponse civilisée à un problème social, la démocratie dans ce cas ne joue pas. C’est un peu le problème que j’ai avec ns, il a beau avoir été élu avec la majorité des voix, je ne considère pas que son discours et son programme soient démocratiques ou aillent dans le sens de la démocratie et des valeurs qui jusqu’à présent ont été celles de la France (avec ses hauts et ses bas). Je n’appelle pas à la rébellion, ou à la désobéissance civile, mais je suis en train de m’évertuer à résoudre la quadrature du cercle.


                                      • SbII 11 mai 2007 15:42

                                        Excellent article, notamment pour sa richesse d’argumentation et d’illustration, n’en deplaise aux idolatres. Ces derniers ont un peu tendance a s’imaginer que « la minorite, on s’assoit dessus »...c’est du bonaparte tout crache...coincidence ?


                                        • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 17:52

                                          et toi t’es nul..... smiley


                                        • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 22:06

                                          t’as sûrement raison « tout le monde il est beau,tout le monde il est gentil »...... smiley


                                        • Christophe Christophe 12 mai 2007 01:59

                                          @Arthur,

                                          Pour ma part, je n’interprète pas le propos comme vous le faites.

                                          Entre dire que Sarko et Le Pen ne font qu’un, et dire que Sarko a pris pour modèle Le Pen pour présenter certains points, il me semble qu’il y a une différence.

                                          Si vous préférez, et je pense que c’est le propos de notre auteur que je partage d’ailleurs, Sarko n’a pas les idées de Le Pen, mais il a défendu ses idées sur une stratégie similaire à celle de Le Pen.


                                        • Alienor Alienor 11 mai 2007 15:49

                                          J’applaudis des deux mains ce superbe article, bien construit, bien argumenté, exemples, références et citations à l’appui. M.Taïké Eilée, vous explicitez, sans violence, de la façon la plus rationelle possible, ce qu’il y a de malsain dans les discours de ce personnage.

                                          A propos du sujet religion/athéisme, j’aimerais cependant ajouté un petit commentaire à propos de sa position ambigüe face à la scientologie. Rappelons sa rencontre avec l’acteur Tom Cruise, représentant officiel de la secte, le limogeage par le ministère de l’intérieur d’un lieutenant un peu trop efficace ayant réalisé sa thèse sur la scientologie (suite à un courier envoyé par celle-ci), et les propos extrèmements évasifs et très génés de notre nouveau président sur la question, qui « n’arrive pas à se faire une idée très précise » (sur le fait de libéraliser le statut de la scientologie). Voir à ce sujet le « 90 minute » diffusé sur canal+ le 31 mai 2005 : http://www.dailymotion.com/video/x1oo1r_sarkozy-jouetil-avec-le-feu


                                          • JBL 11 mai 2007 15:55

                                            Un long blabla inutile sinon pour attiser la haine. Une haine transpirant, suintant, coulant pernicieusement au fil de l’article.

                                            Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de haine envers la France toute entière et plus précisément les 18.983.138 électrices et électrices qui ont élu Nicolas SARKOSY président de la République ?

                                            Vous écrivez vouloir suivre SARKOSY sur le chemin de l’espérance. Allons donc, même serait-il capable du meilleur, votre sens critique est probablement tellement borné que vous ne sauriez pas le reconnaître. Cette conclusion n’a sans doute comme but que mieux « l’assassiner » demain.

                                            Nous connaissons vos discours. En d’autres temps, des extrémistes vous ressemblant ont jeté l’anathème sur des hommes tels que De Gaulle, Frederik De KLERK et Menahem BEGIN qui subirent les mêmes sarcasmes et les même cris d’épouvante au fil des défilés sur le thème « le fascisme ne passera pas ».

                                            De toute façon cela ne changera pas grand chose : les chiens aboient, la caravane passe... Pauvre France !


                                            • poonk poonk 11 mai 2007 16:05

                                              Amusante référence à De Gaulle de la part d’un sarkoziste convaincu. Dois-je vous rappeller qu’il veut en finir avec la Vè république pour instaurer une république à l’Américaine, chose que De Gaulle détestait par dessus tout ? Autre fait : De Gaulle ne méprisait aucun adversaire politique, il avait même des communistes dans son gouvernement. Il défendait aussi les intérêts des Palestiniens face à la main-mise d’Israël, contrairement à Sarkozy qui veut s’aligner en la matière sur la politique américaine. Et le communautarisme ? Autre pensée réfutée par De Gaulle dans ses grandes largeurs. Par ailleurs, sa volonté de faire passer, par voie parlementaire, le traité constitutionnel européen par morceaux une fois installé à l’Élysée, est un « pied de nez » à la pensée gaulliste.Retournez s’il vous plait en cours d’histoire avant de nous polluer avec vos poncifs de comptoir.


                                            • JBL 11 mai 2007 16:50

                                              Et çà continue ... Procès d’intention à longueur de pages... accusations sans preuve... Avec de tels arguments outranciers et un tel aveuglement on ne va pas tarder à rebâtir le « mur ».

                                              Ici, au fil des lignes, on construit le mur de la haine et de l’intolérance en le fondant sur la diabolisation et le mensonge.

                                              C’est écoeurant.


                                            • mick legrand 11 mai 2007 17:23

                                              JBL,

                                              Ce n’est pas Nicolas SARKOSY qui a été élu président.

                                              C’est Nicolas SARKOZY.

                                              Avec un Z comme dans Zorro.

                                              Sinon, vous repassez quand vous voulez...


                                            • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 22:10

                                              et de Pétain,et de Laval et de Papon et de Touvier.......


                                            • JBL 12 mai 2007 11:08

                                              ... et de Staline (le petit père des peuples), de Pol Pot, de Kim Jong-il, Pinochet, etc. qui en leur temps prônèrent la fraternité des peuples et un avenir radieux pour l’humanité. Souvenez-vous en !


                                            • poonk poonk 11 mai 2007 15:57

                                              Annie ce que vous dites est très juste. En outre, ce qui est vraiment amusant, c’est de voir comment ceux qui se réclament de la droite gaulliste et républicaine ont fait allégeance sans aucune résistance à celui qui n’a pas hésité à dézinguer tout le monde dans son propre parti : de son arrivée à la mairie de Neuilly (à la faveur de l’hospitalisation de son ami Pasqua), en passant par sa prise de pouvoir à l’UMP (à la suite de la démission de Séguin). Tout est démocratique là-dedans si vous voulez, mais alors quelles méthodes ! Il a même réussi à faire croire qu’il serait le candidat du changement (alors qu’il était au gouvernement depuis le début du second mandat de Chriac) en crachant sur le bilan de son aîné. En psychanalyse, on appelle ça « tuer le père ».


                                              • Benlachips 11 mai 2007 15:58

                                                Bonjour à tous,

                                                Etant de droite, on devinera facilement que ce « pamplhlet » n’est pas vraiment à mon goût mais je pense que chaqun a le droit d’exprimer sa pensée, après tout j’ai moi-même l’un de mes meilleurs amis qui est communiste !

                                                Je ne comprends pas bien que les français aient « honte » de leur nationalité au soir du second tour, je pensais pourtant que c’était déjà la cas au soir du premier tour en 2002 ! Serait-ce donc la seconde fois !?!

                                                Nicolas Sarkozy a été élu à 53% ce qui pour moi est plutôt significatif. C’est le choix des français puisque la majorité l’emporte...J’attends donc que ce choix soit respecté.

                                                Dès lors, je trouve absolument honteux que des personnes (en espèrant qu’elles sont allé voter) brûlent voitures et poubelles, brisent des vitrines, et « arrosent » les forces de l’ordre à coups de pierres et projectils en tout genre, simplement parce que la voix du plus grand nombre ne les satisfait pas...Qu’elles ne soient pas d’accord est une chose que je comprends mais qu’elles ne respecte pas ce choix et qu’elles cèdent à la violence en est une autre.

                                                Le droit de vote est à mon sens la seule bribe de démocratie qu’il reste à la France, le peuple français n’étant jamais consulté (peine de mort, droit à l’avortement...), en ce sens droite et gauche sont aussi coupable l’une que l’autre. Alors quand je vois ces réactions de colère je ne peux être qu’outré...

                                                Il ne me serait jamais venu à l’esprit de sortir dans la rue et de commettre de tels actes si un candidat autre que « le mien » avait été élu...C’est à mon sens un dénis total de la démocratie. Tout comme en 2002, lors de manifestations contre l’extrême droite. Je ne suis pas militant le peniste mais j’estime qu’il est anti-démocratique d’interdire un parti ou de vouloir le museler. Protéger la démocratie c’est aussi tolérer les extrêmes tant ils ont droit à la parole...

                                                Alors voter Sarkozy était-il le bon choix ? l’avenir nous le dira mais en ce qui me concerne, je reste persuadé que ce n’est pas la gauche qui sortira la France du « trou »...ce n’est là que mon avis et j’attends qu’il sois respecté tout comme je respecte celui des autres et celui de l’auteur.

                                                Enfin, n’oublions pas que, comme vu en philosophie, la politique et le pouvoir sont corrupteurs et quand on sait comment marche le système humain (enveloppes, caisses noires, avantages en nature...) il est difficile de croire qu’un homme politique ait le coeur pur ou même l’âme honnête...tout bonnement impossible !

                                                Bien cordialement. Benoît.


                                                • mika222 11 mai 2007 15:58

                                                  Bonjour,

                                                  Très bon article factuel. Pour ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un article visant une fois de plus à salir M. Nicolas Sarkozy, détrompez-vous. Pour cela il n’a pas besoin de ses opposants, ses amis sont ses meilleurs ennemis.

                                                  Gérard Longuet, beau-frère de Bolloré, membre co-fondateur d’ Occident avec Alain Madelin, puis après sa dissolution par décret, du GUD.

                                                  http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Longuet

                                                  Lien wikipedia avec la liste des membres d’Occident : http://fr.wikipedia.org/wiki/Occident_%28mouvement_politique%29

                                                  Son ami d’enfance Patrick Balkany condamné en mai 1996 pour abus de biens sociaux.

                                                  Espérons que l’adage « dis-moi qui tu fréquente, je te dirais qui tu es ? » ne se vérifiera pas.


                                                  • Vilain petit canard Vilain petit canard 11 mai 2007 16:05

                                                    Bravo pour cette plongée en profondeur hautement pertinente dans un véritable « phénomène de société », comme on dit à TF1.

                                                    Une remarque supplémentaire (et plus psychologique) en passant : quand vous pointez « son rejet de la repentance [...]qu’il identifie à une détestation », je vous rejoins tout à fait. Et je me dis... quand le petit Nicolas regarde son propre passé, qu’y trouve-t-il de si détestable ? De quoi ne veut-il surtout pas se repentir ? Car, en fait, de quelque sujet qu’il parle, il ne parle jamais et toujours que de lui-même...


                                                    • Lalabel 11 mai 2007 16:07

                                                      @ Ju

                                                      Je vous rassure, je me rend bien compte que les caméras se tournent plus facilement vers les quelques casseurs que vers les milliers de contestataires pacifistes. Je me suis mal exprimée en fait, pour moi être en démocratie, c’est accepter que le choix de la majorité des votants s’est arrêté sur Sarko même si personnellement j’aurais préféré voir Bayrou à la tête du gouvernement smiley Maintenant, j’attend que cet homme politique fasse ses preuves. Par contre s’il échoue, je serais la première à descendre dans la rue pour manifester mon mécontentement. Mais pour le moment, je respecte mes concitoyens qui ont cru en lui. Je ne me permet pas de les juger en les taxantt d’être raciste ou beauf ... En bref, je n’insulte pas sans savoir les raisons personelles de chacun. Parce que là encore, je constate que c’est ce qui a été fait, tout les prosarko sont selon certains agoravoxiens et autre populations obligatoirement des facho. Si çà ce n’est pas faire une caricature grossière et une généralité !! smiley


                                                      • machinchose machinchose 11 mai 2007 16:23

                                                        excellent article, merci.


                                                        • Krokodilo Krokodilo 11 mai 2007 16:36

                                                          En intro, vous écrivez « La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République »

                                                          C’est oublier la violence des réactions lorsque Mitterand a été élu en 81 après quelques décennies de gouvernement de droite, les joies et les pleurs tout aussi marqués qu’aujourd’hui, la même passion et le même clivage. Pour les uns, toute la France dynamique et riche allait se barrer, je me rappelle qu’on annonçait quasiment la fin du monde, pour les autres, les lendemains qui chantent, tout allait être plus juste, sans magouilles. Eh bien, tout le monde s’est trompé !

                                                          Très bon article, mais il faut relativiser tout ça : certes, TF1, paris match et d’autres l’ont favorisé, mais Le Nouvel Obs non, Le monde non plus, Marianne l’a démoli grave... et le Canard fidèle à sa tradition a cherché la vérité dans de vraies infos. Les guignols de l’infos étaient caustiques eux aussi, et rappelons que dans le passé, leur incessant rappel des casseroles judiciaires de Chirac « supermenteur » n’avait pas vraiment eu d’influence sur les électeurs. Le coup de mai 68, c’est gros, mais c’est de la stratégie, au premier tour il a ratissé sur les terres du front national, au deuxième, il l’a joué centriste tout en tapant sur mai 68. Les vacances offertes par un pote industriel milliardaire, l’argent décomplexé, pourquoi pas, si vraiment le groupe Bolloré n’a pas de contrats avec l’état, sinon ce serait inquiétant. Plus grave me paraît l’histoire de l’appartement du groupe immobilier avec lequel sa mairie était en affaire : d’abord c’est illégal (et il n’a pas porté plainte contre le Canard), ensuite c’est de la gestion clanique, vieille comme le monde, du renvoi d’ascenseur, je te fais une faveur, tu me fais un cadeau.

                                                          Allez, après cet article démoralisant, une touche d’optimisme : espérons que la fonction présidentielle et le fait d’avoir réussi à satisfaire son ambition vont le grandir du point de vue moral.


                                                          • mick legrand 11 mai 2007 17:47

                                                            « Les vacances offertes par un pote industriel milliardaire, l’argent décomplexé, pourquoi pas, si vraiment le groupe Bolloré n’a pas de contrats avec l’état, sinon ce serait inquiétant. »

                                                            Vous êtes un grand naïf.

                                                            Le groupe Bolloré détient actuellement 41 % d’Euromedia Télévision, qui possède elle-même 100% de la SFP. L’influence de Bolloré dans les médias, c’est par exemple les studios de la SFP, où s’est déroulé le débat Royal-Sarkozy. Pas mal, non ?

                                                            Bolloré est aussi est actionnaire indirect de la société de sondages CSA, la télé Direct8, etc... Rappelez-vous de l’objectivité des sondages durant la campagne présidentielle. Comment les sondages ont tapé sur Royal, Bayrou... sur tout le monde sauf sur Sarkozy, bien sûr.

                                                            Le groupe Bolloré est aussi et surtout un des principaux acteurs économique français en Afrique. Là, il ne s’agit pas à proprement parler de contrats avec l’état, mais de l’influence" de la France sur la politique intérieure de certains pays amis de la France.

                                                            Nicoles Sarkozy ne fera pas pire que ses prédecesseurs, mais certainement pas mieux, vu comment il débute. Alors, qu’on cesse un peu de nous le vendre comme le Chevalier Blanc.


                                                          • Krokodilo Krokodilo 11 mai 2007 18:11

                                                            « Vous êtes un grand naïf. »

                                                            Je me force ! en lisant régulièrement le Canard enchaîné, il est difficile de rester naïf...

                                                            Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté, a dit un sage.

                                                            Un pays n’est pas seulement un homme, il y a des contre-pouvoirs. Notons aussi que parfois des mesures supposées « de droite » sont passées par un gouvernement de gauche (la désindexation des salaires et des prix) et réciproquement.


                                                          • Thomas Roussot Thomas Roussot 11 mai 2007 16:46

                                                            Les passions tristes sont aussi largement gagnantes à gauche. Royal a utlisé le viol des femmes policiers, la souffrance des handicapés en permanence et de manière tout aussi cynique. Quant à la haine et la peur, la gauche a su les utliser régulièrement, faute de ligne cohérente (on ne peut vouloir flirter dans un même élan avec la lcr et le centre droit sans perdre son intégrité).

                                                            Voici un petit entretien donné par Finkielkraut qui le dissèque bien.

                                                            "Quelle est votre analyse après le résultat de l’élection présidentielle française ?

                                                            La gauche, dans cette élection, a connu une véritable débâcle. Elle réunit, proportionnellement, moins de voix que Lionel Jospin en 1995. Or, celui-ci se présentait après 14 ans de mitterrandisme et face à une France avide de changement. Aujourd’hui, deux mandats de Jacques Chirac marqués par l’immobilisme et les promesses non tenues n’ont pas permis à la gauche d’accéder au pouvoir. Elle n’a même pas été capable d’incarner l’alternance. Pourquoi ? Parce qu’elle n’avait pas de projet ; elle l’avait remplacé par « l’ennemi ».

                                                            J’ai entendu une jeune fille en larmes à la radio, qui disait qu’elle vivait un cauchemar et que Sarkozy allait être un président liberticide et raciste... Ce discours est atterrant mais il révèle la persistance, en France, du robespierrisme. Qu’est-ce que le robespierrisme ? C’est la politique non pas comme amour du monde mais comme amour de la haine. Il ne s’agit pas, dans cette perspective, de faire du monde un séjour humain, il s’agit d’éradiquer le mal en démasquant les méchants. Fort heureusement, l’amour de la haine a perdu, mais fort tristement, il a quand même réuni 46 % des voix.

                                                            Voulez-vous dire que la campagne de Ségolène Royal fut « robespierriste » ?

                                                            Oui, bien sûr. À la fin, faisant flèche de tout bois, elle a dit que Nicolas Sarkozy constituait un danger pour la France et que, voter pour lui, c’était prendre le risque de voir des émeutes éclater un peu partout. Mais elle n’a pas été la seule. Michel Rocard lui-même, le raisonnable, le modéré, le partisan d’une modernisation de la gauche, a écrit : « Si Nicolas Sarkozy l’emporte, le président George Bush se réjouira de compter un allié de plus en Europe et la banlieue attendra la prochaine frappe disproportionnée. » L’extrême droite a contesté à Sarkozy le droit de se présenter, faute d’un nombre suffisant de grands-parents français ; le Parti socialiste l’a défini, au début de la campagne, comme « un néo-conservateur américain à passeport français » ; Azouz Begag, l’ancien ministre de l’Égalité des chances, rallié à François Bayrou, a déclaré : « Quand je cherche dans les archives militaires françaises, je trouve des milliers de noms arabes, y compris beaucoup de ceux de ma famille. Quand je cherche les noms de Sarkozy, il n’y a rien. » Sarko-l’Américain était aussi Sarko-l’Israélien ; Sarko-le-facho était aussi Sarko-l’étranger : un Hitler au nez crochu, en somme. Quelles que soient les réserves que m’inspire le nouveau président de la République, je suis soulagé que cette haine effrayante ait été vaincue. Soulagé et en même temps inquiet, car l’amour de la haine ne se laissera pas démonter, et nombre de gens - des jeunes notamment - sont prêts à continuer à se faire peur et à se mobiliser contre celui qu’ils ont érigé sans vergogne en monstre grimaçant."

                                                            Ce qui ne change guère (depuis l’époque de Sartre et Aron), c’est la virulence des polémiques ?

                                                            Depuis quelques années, en France, la vie intellectuelle est en effet redevenue très dure. Il suffit de lire, sur le site du Nouvel Observateur, les blogs d’imprécations et d’injures de Michel Onfray... L’heure n’est plus au dialogue mais à la suspicion et même à l’épuration : on dresse des listes de réactionnaires, c’est-à-dire de penseurs infréquentables. Ce maccarthysme de gauche a largement contribué à la stérilisation du Parti socialiste car les nouveaux épurateurs n’ont rien eu d’autre à lui proposer, en guise de réforme, que des procédures telles que les jurys citoyens ou les débats participatifs. Là où la décision aurait dû prévaloir, c’est la discussion qu’on a mise en avant. Pire encore : la gauche a voulu aller plus loin dans la réforme désastreuse de l’école. Pendant la campagne, Le Nouvel Observateur a publié un dossier ahurissant intitulé : « Qu’est-ce qu’un bon prof ? » C’est-à-dire qu’au moment même où Nicolas Sarkozy invoquait une lettre de Jules Ferry adressée à « Monsieur l’instituteur », en disant : « Cette formule, c’est la civilisation même », la gauche parlait, elle, de « profs » et affirmait que si les choses n’allaient pas très bien, c’est parce qu’il n’y avait pas assez de pédagogie et qu’il fallait renforcer l’enseignement de cette non-matière dans les instituts universitaires de formation des maîtres, qui sont des lieux - tout le monde devrait le reconnaître - d’abêtissement général et de désintellectualisation du métier d’enseignant. Voilà où en est la gauche... Et c’est un constat que je fais avec une très grande tristesse !"


                                                            • Bulgroz 11 mai 2007 18:20

                                                              Effectivement, très bien cette analyse de Finkielkraut.

                                                              Merci


                                                            • fouadraiden fouadraiden 11 mai 2007 18:20

                                                              j’ai lu les memes conneries de notre idéologue Fink ,dans un journal belge ,le Soir.toi aussi ?


                                                            • Jojo2 12 mai 2007 09:34

                                                              « Finkielkraut regarde beaucoup la télé. Le Fouquet’s, l’interview de Johnny Hallyday, le Falcon, le yacht clinquant : la liquidation de 68 tourne à l’étalage de richesses. Vendredi, l’essayiste a écrit dans le Monde que « pendant trois jours, [le nouveau président] nous a fait honte » »


                                                            • Reinette Reinette 11 mai 2007 16:50

                                                              AVENIR RADIEUX !

                                                              (Le 12 janvier 1967, une petite équipe d’Occident attaqua les comités Viêt Nam sur le campus de l’université de Rouen, la « rixe » politique entraîna l’interpellation rapide d’une vingtaine de membres du groupuscule, dont Gérard LONGUET, Alain MADELIN et Patrick DEVEDJIAN).

                                                              Mets ton casque !


                                                              • Reinette Reinette 11 mai 2007 17:14

                                                                (A TOUS, pour vous détendre, petite histoire d’Outre-m)

                                                                LA BOULE DE CRISTAL DE MISSIÉ LE MINISTRE

                                                                Lors des élections régionales de 2004, Léon Bertrand*, déjà député-maire UMP de Saint-Laurent du Maroni et ministre du Tourisme, briguait la présidence de la région, histoire de parfaire son palmarès et ses portefeuilles.

                                                                Dans une bande dessinée pleine de truculence, ses partisans incitaient alors les électeurs indécis à consulter une voyante. La boule de cristal faisait miroiter de belles écoles françaises alors que 35 % des enfants guyanais ne sont toujours pas scolarisés. De même, le collège provisoire de Saint-Laurent, constitué de baraquements en plein cagnard sur un ancien terrain d’aviation désaffecté, reste désespérément provisoire...

                                                                En revanche, des dizaines de milliers d’euros ont été débloqués pour la construction d’une nouvelle église à Saint-Laurent [1]. On nous promet également le meilleur accueil pour les touristes ricains, les technocrates du Mercosur et les investisseurs européens au détriment du clandestin (brésilien a priori, donc pauvre). Quitte à expurger la Guyane de l’essentiel de ses bâtisseurs...

                                                                Aujourd’hui,un clando serré au boulot est expulsé tandis que son employeur s’acquitte d’une amende équivalente au prix du billet d’avion ! Si, pour finir, l’électrice sceptique s’interroge sur ce qui fera tenir parole à Léon Bertrand, nul besoin de pentacle ! Juste un peu de bon sens : étant déjà ministre, il aura directement accès au budget de l’État ! À la décharge de Léon, qui n’a pas gagné la région [2], si ces promesses restent vaines, c’est sûrement la faute aux astres.

                                                                * Il est élu maire de Saint-Laurent en 1983 et conserve son mandat depuis cette date, malgré sa nomination au gouvernement et la règle de non-cumul édictée par Jacques Chirac.

                                                                [1] En Guyane comme en Alsace, point de séparation entre l’Église et l’État. Les évêques sont fonctionnaires.

                                                                [2] L’actuelle présidence de région est entre les mains d’Antoine Karam du PSG (parti socialiste guyanais).


                                                              • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 16:51

                                                                @ Auteur,

                                                                Ne soyez pas si triste : Nicolas SARKOZY ne sera Président que pendant 10 ans.

                                                                Vous qui aimez nous rappeler ce qui est BON et MAL, finalement vous êtes sur la même longueur d’onde que votre ami BUSH et son « axe du mal » !

                                                                Vivement le vrai changement !


                                                                • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 18:12

                                                                  lol.....point n’est sûr de finir son quinquennat en bonne forme ....


                                                                • kall kall 11 mai 2007 16:53

                                                                  A l’auteur, Bravo !

                                                                  Un des articles les plus fouillé et les mieux structuré que j’ai pu lire.


                                                                  • fouadraiden fouadraiden 11 mai 2007 16:53

                                                                    pourquoi la gauche n’a -t-elle pas usé des memes procédés pour exercer sur notre puissance son pouvoir ?

                                                                    exploiter nos passions tristes comme le lui a pourtant enseigner Dz ?

                                                                    auraut-elle des scrupules à le faire ?

                                                                    les pretres fondent leur pouvoir sur une autorité déjà constituée.

                                                                    Sarko s’est fondé sur quelle autorité ?

                                                                    à qui la faute ?


                                                                    • Reinette Reinette 11 mai 2007 17:17

                                                                      fouadraiden, Tu veux parler de la Drauche ?


                                                                    • Ptit Dino Ptit Dino 11 mai 2007 17:26

                                                                      Bonjour,

                                                                      Article fort interessant, même si je ne suis pas clairement d’accord sur tout.

                                                                      Une question que je me pose est le comportement que les gens attendent d’un leader de droite face à Le Pen. Quand il est ignoré, on lit que la droite laisse le champ libre au FN, quand il est attaqué sur son terrain, on parle de compromission. Cette question est sincère, car le « coup » de l’identité nationale et de l’immigration m’a géné, même si le résultat semble favorable pour le moment (le FN en baisse et mon camp vainqueur).

                                                                      Voili voilou, je dois avouer que quand je lis ce genre d’article je suis plutôt admiratif sur le boulot que cela demanden, chapeau bas.

                                                                      Ptit Dino


                                                                      • Taïké Eilée Taïké Eilée 11 mai 2007 18:12

                                                                        Bonjour,

                                                                        Ce qu’on peut attendre d’un leader de droite, comme d’un autre, c’est qu’il exprime clairement sa vision des choses et la défende loyalement. S’il est d’accord avec les vues de Le Pen, qu’il se les approprie sans complexe ! Les idées n’appartiennent à personne. L’idéal serait de ne pas se positionner en fonction d’un tel ou d’un tel, mais en fonction de soi. Dire son projet, honnêtement, sans se soucier de savoir s’il recoupera ou non celui de Le Pen. Ce qui est gênant, c’est le fait de « courir » derrière un candidat dont on ne partage pas les options, simplement pour récolter ses voix - ce qui consiste à duper ses électeurs. « Occuper le terrain » de Le Pen (ou d’un autre) simplement parce qu’on sent que c’est là que se situe la dynamique du moment, c’est désolant, mais c’est cela aussi la politique bien sûr...

                                                                        Dans le cas de Sarkozy, ce qui est gênant, c’est qu’il a calqué une bonne partie de sa stratégie de campagne sur celle de Le Pen : faire peur, désigner des boucs émissaires, utiliser à son compte des faits divers terribles, jouer sur l’émotion à outrance, jouer les durs, faire croire qu’il est le seul à être capable de sortir de la « pensée unique », et ce en commettant des dérapages qui attisent les tensions (ce qu’il sait très bien... l’effet est calculé), en disant les choses « franchement », c’est-à-dire de manière « populiste » au mauvais sens du terme, et puis lancer des pseudo débats scientifiques douteux, diaboliser Mai 68 comme Le Pen lui-même ne l’avait sans doute jamais fait à ce point, etc.

                                                                        Bref, si le but de la droite c’est de combattre le FN, elle a deux options : soit le contredire, soit l’approuver ; ramener les électeurs FN vers elle en leur montrant que le FN a tort, ou en leur montrant qu’il a raison. Si Le Pen a été « décapité » lors de ces élections, ses idées, ou plutôt sa mentalité, n’a, je pense, jamais été aussi triomphante. Sarkozy n’a pas tué la mentalité du FN, il l’a en partie incorporée. La droite dure (voire extrême) sort incontestablement renforcée de ces élections, malgré les apparences.


                                                                      • vachefolle vachefolle 11 mai 2007 17:28

                                                                        Tiens le 2587445609875609230498572039 article anti-Sarko sur Agoravox. La prochaine fois faites le plus court, cest trop long a lire. Allez a l’essentiel : « Sarko Facho ».

                                                                        Voila, mettez ca en titre.


                                                                        • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2007 21:29

                                                                          J’adooore les commentaires de Vachefolle smiley


                                                                        • La mouche du coche La mouche du coche 11 mai 2007 21:32

                                                                          L’auteur ne se rend pas compte que c’est son article qui est triste, donc lui-même. smiley


                                                                        • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 18:21

                                                                          @ D.W (Dynamic Worker)

                                                                          On peut effectivement compter sur vous pour brasser de l’air.


                                                                        • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 18:24

                                                                          et DW pour la polluer ..... smiley ....


                                                                        • Annie 11 mai 2007 17:53

                                                                          Ce que je trouve étrange n’habitant plus en France, est de voir que le clivage droite/gauche y est encore tellement marqué. Les deux programmes politiques n’étaient pas tellements différents en somme, tous deux en faveur d’une certaine modernisation de la France (lire libéralisation). Le degré est important, mais aussi la manière.Sans vouloir dévaluer les votes pour ns, il aurait fallu accorder une plus grande attention au programme politique de ns, en particulier économique, et les implications qu’il allait avoir pour tous, en particulier les plus dévorisés et vulnérables. Je ne peux m’empêcher de me demander comment il va faire avaler la pilule de la privatisation des universités, ou du secteur ou de certains secteurs de la santé, là où l’opposition est la plus susceptible de se manifester.


                                                                          • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 18:14

                                                                            @ Annie,

                                                                            L’ouverture des universités sera effectivement son Mur de Berlin.

                                                                            Mais comme lui, avec le large soutien des Français, ce bastion de la gauche finira par tomber.


                                                                          • Annie 11 mai 2007 18:27

                                                                            Je me permets de vous contester le choix du mot ouverture. Je ne sais pas dans quelle mesure ns suivra l’exemple de la GB blairiste, mais la privatisation des universités ne constitue pas une ouverture. Le plafond des cours est actuellement fixé à 30.000 francs pour l’année (désolée, j’ai encore des problèmes avec l’euro), jusqu’en 2010 où il passera paraît-il à 100.000 francs. Ce qui veut dire qu’un jeune qui finira, disons 3 années d’études en 2013 se retrouvera avec 300.000 francs de dettes pour commencer sa vie active. Je parle du prix forfaitaire des cours à l’année, pas du logement, et autres dépenses.


                                                                          • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 18:49

                                                                            Quand je parle d’ouverture, je parle de partenariat avec les entreprises (vous savez les vilains riches).


                                                                          • Annie 11 mai 2007 20:04

                                                                            Je ne veux pas rentrer dans une polémique avec vous, d’ailleurs je vais aller faire le repas (19H en GB), mais vous me prêtez des intentions que je n’ai pas et surtout vous faîtes un amalgame où je ne me reconnais pas. La défense des plus vulnérables n’est pas l’apanage des défavorisés ou des amers. Le principe de solidarité est totalement basé sur un gommage des divergences, financières, politiques et morales. Et c’est en fait un message optimiste. Et cela je le revendique. Bonne soirée à tout le monde


                                                                          • Bulgroz 11 mai 2007 18:05

                                                                            temps de lecture : 00.00.30 secondes

                                                                            Sarkozy propose d’augmenter la taille du gâteau, alors que Royal proposait d’augmenter le nombre de parts dans un même gâteau (donner plus à ceux qui ont moins, donner moins à ceux qui ont plus).

                                                                            L’article de Taïké Eilée est un ramassis de procès d’intention tout à fait malhonnête pour la seule et bonne raison que le nouveau président choisi par une majorité de Français n’a pas encore porté les habits de président, ne serait ce qu’un seul jour.

                                                                            Monsieur Eilée, vous prenez les électeurs Français pour des cons. Tout ce que vous dites est sur la place publique depuis bien longtemps, Sarkozy a été élu sur la base d’un programme clair et sans détours. Les Français ont largement eu l’occasion de se faire une opinion sur sa personne. Les risques ont été mesurés et la Démocratie a tranché.

                                                                            Je gage que le temps que Taïké Eilée a investi dans l’élaboration de son long et pesant article n’a pas fait augmenter la part du gâteau. Valeur ajoutée zéro, intérêt zéro, esprit de construction zéro.

                                                                            Je vous suggère de mettre vos talents au service d’une plus noble et lucrative cause pour la Société.

                                                                            Résumé : NS vous emmerde autant qu’il vous fait chier. et cela risque de durer au moins 10 ans. Il va falloir composer.


                                                                            • Jojo2 11 mai 2007 18:08

                                                                              Un avatar de Sarko, on reconnait tout de suite : un avis sur tout sans avoir rien lu...

                                                                              Ca va les gènes ?


                                                                            • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 18:17

                                                                              peut-être même à vie.......


                                                                            • cara 11 mai 2007 18:33

                                                                              « ... long et pesant article », dites-vous, « valeur ajoutée zéro, intérêt zéro... ».

                                                                              Permettez-moi de ne pas être d’accord : cet article, remarquablement étayé, est l’un des plus brillants et des plus pertinents que j’aie pu lire sur le sujet, et je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que je n’adhère pas totalement aux thèses énoncées.

                                                                              Quelle différence avec certaines critiques stériles !

                                                                              Allez, faites un effort, réfléchir n’a jamais tué personne !


                                                                            • olivierh3 11 mai 2007 18:14

                                                                              Cet article : une diatribe cathartique pour vous tous qui, aprés une semaine , n’ont toujours pas compris pourquoi 53% veulent quelque chose different que la politique de gauche des 25 dernières années. Assumez l’échec de vos idées et tachez de reconstruire quelque chose de nouveau et revenez dans cinq ans et on en redebattrera.


                                                                              • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 18:19

                                                                                certainement avant 5 ans...lol


                                                                              • arturh 11 mai 2007 18:38

                                                                                5 ans, impossible, 10 ans, à la rigueur...


                                                                              • masuyer masuyer 11 mai 2007 21:25

                                                                                J’aime beaucoup la phrase :« la politique de gauche des 25 dernières années ». Je suppose que ça remonte à 1981. Donc entre le 10 mai 1981 et le 6 mai 2007 nous avons été gouvernés par la gauche. Ce qui fait que Nicolas Sarkozy a été membre d’un gouvernement de gauche. Heureusement qu’il nous a dit qu’il avait changé, sinon imaginez la déception de 53% des électeurs.


                                                                              • Adama Adama 11 mai 2007 18:18

                                                                                C’est un article sérieux ? Qui se veut objectif ? mais comme toujours avec sieur Taikée on touche toujours le cul-de-basse-fosse !

                                                                                A jeter dans la fosse cet article haineux avec le reste !


                                                                                • Dégueuloir Dégueuloir 11 mai 2007 18:21

                                                                                  vas te raser,t’es moche !!!!et en plus c’est un nid à Acariens !!....lol..... smiley smiley smiley


                                                                                • Dégueuloir Dégueuloir 12 mai 2007 15:36

                                                                                  qui séme la haine récolte la colère......


                                                                                • moebius 11 mai 2007 18:22

                                                                                  Mais qui est cet inquiétant Sardroutsky ? Non Sazruskry ! Non ça n’est pas ça, Sazdroski peut etre ?


                                                                                  • moebius 11 mai 2007 18:24

                                                                                    Un président je crois mais de quoi ? c’est plutot Serforsky, non ?


                                                                                  • moebius 11 mai 2007 18:27

                                                                                    Scarnowxki ?


                                                                                  • ERIC ERIC 11 mai 2007 18:28

                                                                                    Bonsoir,

                                                                                    Bravo à l’auteur de cet article, même si je me permets de soulever une critique, qui je l espère sera constructive. Ayant pour la première fois voté blanc à ce second tour, je ne partage pas la vision des réalités économiques et sociales de notre nouveau président. Par contre, les fauteurs de troubles (et notamment ceux qui brulent les voitures) ne doibvent pas être considérés comme un mouvement de protestation contre cette élection...ou alors contre quoi ou contre qui s’insurgent-ils lorsque 1000 véhicules partent en fumée à la Saint Sylvestre. Je ne partage pas les convictions de Mr SARKOZY, mais c’est le président des Français, et donc le mien. Je me moque, que Mr SARKOZY passe ses vacances sur un yachtr, par contre lorsque il y a un an, j ai découvert ma voiture sur cale, la oui ça me parle. Non seulement cela m a couté très cher, mais j ai du me payer le taxi pour aller travailler. Laissons Mr SARKOZY passer les vanaces, qu il souhaite, et ne lui reprochons pas de ne pas gagner le SMIC, ou alors soyons logique, et arrétons d’adorer Zinedine ZIDANE, qui peut se payer 2 ou 3 semaines par mois sur un tel yacht.... Personalité préférée des Français, Zinedine Zidane jpoue bien au football (jouait pardon)...Personalité haie des Français, Mr BOLLORE et d’autres oeuvrent, chaque jour, pour faire tourner des empires commerciaux....L’un mérite-t-il plus que l’autre ? Je ne porte aucun jugement, mais bon.....

                                                                                    Bravo encore à l’auteur de cet article mais soyons plus mesuré envers notre président. Cordialement


                                                                                    • DeminuL deminul 26 mai 2007 16:37

                                                                                      Ce qui est choquant n’est pas simplement le luxe de ses vacances mais la contradiction avec son discours : « (...)besoin d’une retraite ascétique » (...) « pour »habiter la fonction présidentielle". Et je suis surtout stupéfait par l’absence d’indignation qu’aurait dû provoquer ce flagrant CONFLIT D’INTERÊT.


                                                                                    • Passant Passant 11 mai 2007 18:29

                                                                                      « La France a plus besoin d’un Voltaire que d’un Say, d’un Rousseau que d’un walras. »

                                                                                      J’entame par cette conviction personnelle pour dire que le problème de la France d’aujourd’hui n’est pas technique mais bel et bien mental. Par égocentrisme ou par un sentiment d’infaillibilité qu’ont les peuples qui surestiment leurs capacités ou qu’ils chantent sur les ruines, on essaie d’inculquer la faute aux autres. En France, on a cherché à trouver un bouc-émissaire pour justifier nos échecs. Parce que ça ne vient pas à une tête française que les Français peuvent être peccables.

                                                                                      De la faute des Juifs à la faute des noirs et des beurs

                                                                                      « Diagnostiquer juste est à moitié guérir. » La France d’aujourd’hui se cherche et ne se retrouve pas, au lieu de chercher plus profondément les vrais raisons qui pourraient s’avérer complexes et compromettantes, on a préféré la facilité : c’est la faute à l’autre. Et l’autre c’est tout ce qui ne nous ressemble pas, tous ces gens qui ne sont pas de notre race, de notre couleur, de notre religion, qui n’habitent pas nos quartiers, qui s’habillent différemment, tous ces gens qu’on ne connaît pas, point. Les Juifs ? On sera taxé d’antisémite ou qu’on en a dans nos ancêtres. Les Tatares ? Personne ne les connaît et ils vivent trop loin de nous. Les beurs ? Oui. Les noirs ? aussi. Les Asiatiques ? Sans aucun doute.

                                                                                      Et si je vous disais qu’on pourrait trouver la cause de l’échec de la France dans le débat présidentiel du deuxième tour ? Il faut lire entre les lignes que disent les politiques. J’ai essayé de suivre leur conseil et j’ai lu sur les faces cachés du débat. J’ai été surpris de voir que les deux candidats n’ont cité les autres pays européens que pour s’en inspirer ! Pourtant il y avait un temps où la France était l’inspiratrice de l’Europe, toute l’Europe avait les yeux rivés vers la France parce que ce pays était l’amont des idées nouvelles, et dans tous les domaines. La France d’aujourd’hui est une France vieillissante qui ne peut suivre le peloton de tête. La France est usée, pas dans ses jambes, loin de là, mais dans sa tête. La France a perdu son génie ! Non messieurs vous ne rêvez pas, la France a perdu son génie ! Et les immigrés dans tout cela ? Le bouc-émissaire désigné parce que frêle.

                                                                                      De la faute des cités à notre faute à tous

                                                                                      Il faut dire la vérité aux Français, il faut leur dire que le 28 janvier 2006, Mittal l’indien a lancé une OPA hostile sur le groupe Arcelor l’européen. Il faut dire que la France n’est plus ce qu’elle était et qu’il faudrait changer cela. Il faut que les Français prennent conscience de leur vrai envergure dans le monde d’aujourd’hui. Et pas qu’on vienne nous casser les oreilles avec des discours triomphaliste du genre : Dieu parle français, la France est le plus beau pays du monde, ce n’est là qu’un légère crise qui passera dans quelque temps, le problème est purement technique, etc. ça sonne comme une chanson douce que nous chantons en dormant. Non et mille fois non, le problème n’est pas technique. La solution est erronée parce que l’analyse l’est aussi.

                                                                                      « Je ne peux qu’être jaloux des équipements que peuvent se payer mes collègues japonais pour financer sans tarder un axe de recherche émergent » Le physicien Albert Fert.

                                                                                      La France investit aujourd’hui 2,14 % de son PIB dans la R & D publique et privée et se trouve donc en retard par rapport à l’objectif de Lisbonne de 3 %. Mais ce retard résulte de la faiblesse de la R & D privée, qui représente aujourd’hui 1,11 % du PIB (alors que l’objectif de Lisbonne pour la R & D privée est de 2 %).

                                                                                      Et on s’étonne aujourd’hui que Renault coule, que Thomson n’est plus compététive, que et que. Il faut se rendre à l’évidence, ce sont les idées qui ont crée la France et c’est aux idées de la faire renaître.

                                                                                      Le pays des contradictions

                                                                                      Voltaire le disait déjà... et rien n’a changé depuis :

                                                                                      « Il n’y a, je crois, nul pays au monde où l’on trouve tant de contradictions qu’en France. »

                                                                                      Les contradictions ont fait la richesse culturelle, le génie et la singularité de ce pays, n’en déplaise à ceux qui veulent embrigader le peuple français et faire de lui une armée disciplinée et sans pitié. Le peuple français n’a pas besoin d’un général de corps d’armée autant qu’il a besoin d’un guide intelligent et compréhensif. Ce semblant d’anarchie dans les Français, ceux qui ne savent pas le prennent pour une imperfection, ceux qui se sont abreuvés de la fontaine France savent que ce n’est là que l’art de vivre à la française. Alors, c’est à ceux qui gouvernent d’accepter cette vérité sur la France et pas à tout un peuple de se modeler selon les caprices d’un homme.

                                                                                      Ceci est un article que j’ai écrit, et ici la raison du refus : Nous vous remercions d’avoir soumis votre article (Crise à la française - 24002) sur AgoraVox. Toutefois, le comité de rédaction n’a pas validé sa publication. Nous considérons en effet que l’article en raison de très nombreuses soumissions, ne peut pas être publié. Les informations que vous abordez dans votre article ne sont plus aujourd’hui d’actualité. Veuillez nous excuser pour le retard : des articles proposés en très grand nombre ne nous ont pas permis de tous les traiter à temps et de les passer en ligne. Une question : Combien d’articles soumis à Agoravox traitent de la même question ? Ou l’aborde de ce angle-là ? Ou est-ce vraiment la vraie raison ?


                                                                                      • Jojo2 11 mai 2007 18:30

                                                                                        On va en rajouter une petite couche. Il a déclaré 2 millions de patrimoine. Avec ça, il n’a pas payé l’ISF en 2005 (bon, il est contre...) Soit c’est un fraudeur, soit il ne sait pas compter. Pour un président ça la fout mal...On va avoir l’air de quoi ?


                                                                                        • arturh 11 mai 2007 18:36

                                                                                          Article qui est entièrement écrit sur l’émotion du moment et qui exprime bien un espèce de catalogue quasi exhaustif des peurs et rancunes que provoque la promesse d’un changement de politique radical.

                                                                                          Il n’a d’équivalent, dans mon souvenir, que dans le véritable climat de panique qui a saisi la France après le 10 Mai 81.


                                                                                          • lyago2003 lyago2003 11 mai 2007 18:50

                                                                                            Ce que vous décrivez dans votre bel article c’est en fait le sentiment de cocufiage que ressentent la majorité des personnes les pour et les contres.

                                                                                            Maintenant nous sommes en démocratie et la majorité à voté pour Sarko il faut donc l’accepter cocus ou non !


                                                                                            • arturh 11 mai 2007 20:59

                                                                                              Le sentiment de cocufiage, c’est l’histoire qui vient de sortir sur Royal Hollande qui vous fait dire ça ?


                                                                                            • Michael Texier 11 mai 2007 18:57

                                                                                              Très bel article en apparence. Néanmoins, j’aimerais contester à l’auteur certains de ses arguments :

                                                                                              - Premier paragraphe : Une partie de l’argumentation justifiant une supposée légitime honte associée à l’élection de Mr Sarkozy repose sur le fait qu’un certain nombre de soutiens « discutables » se soient manifestés en faveur de Mr Sarkozy. L’auteur semble suggérer implicitement que cela induise une sorte de réciprocité qui impliquerait un soutien en retour de Mr Sarkozy à l’égard de Mr Heider par exemple. A ce propos, il convient de rappeler qu’un électorat est varié et complexe, et de même les soutiens déclarés au cours d’une campagne électorale peuvent provenir de personnalités très diverses, parfois même en complète opposition. Pour être tout à fait honnête, je m’étonne que l’auteur ait omis de mentionner les soutiens de Mme Veil, de Mr Glucksmann, et de bien d’autres dont on aura quelques difficultés à faire le lien avec Mme Rice pour ne citer qu’elle... En outre, je ne saisis pas bien le but du passage concernant les vacances de Mr Sarkozy, invité sur le bateau de Mr Bolloré. Je n’ai pas pour habitude d’indiquer le prix sur la bouteille de vin lorsque j’invite un ami pour un repas et donc je devine que l’auteur ne précise le coût d’une semaine de croisière que pour justifier le fait que les vacances d’un président ne sont pas celles de Mr « tout le monde ». Ce n’est pas un scoop, me semble-t-il. Il suffit de se référer à celles de ses prédécesseurs ou de la candidate à l’élection présidentielle. J’entends d’ici les critiques de ceux qui considèrent qu’on ne peut pas décemment parler aux ouvriers en ayant la vie (durant 48 heures) d’un milliardaire, mais dans ce cas, il faudrait donc adopter le mode de vie de Diogène pour prétendre résoudre les difficultés des plus démunis ? Drôle de conception...
                                                                                              - Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy : Ici l’auteur argue sans vergogne que la campagne de Mr Sarkozy aurait reposée sur l’exploitation des « passions tristes » du peuple, terme désignant ainsi les aigreurs suscitées par les injustices et les maux réels ou supposés de notre société. Ce thème aurait pu être exploité avantageusement en disséquant par exemple l’origine des ces « passions tristes », en identifiant les populations sujettes à ces égarements (puisque l’auteur semble considérer que rien ne les justifie). Au lieu de cela, ce paragraphe se résume à une liste de clichés, de bribes de discours, de raccourcis mis entre guillemets, qui hors de leur contexte n’expriment rien de plus qu’une ébauche de caricature. Une étrange similarité de ton avec les slogans lus dans les tracts d’extrême-gauche trahissent ici une volonté de réduire le discours de Mr Sarkozy à quelques mots « choc ». Dommage, le titre du paragraphe laisser augurer une meilleure approche...
                                                                                              - Le dégout des autres : Ici le sujet est la haine. La haine que Mr Sarkozy exploite voire entretien selon l’auteur. La haine est ici parfaitement illustrée par les formules employées (« stigmatisation », « dénonciation », « exaltation presque délirante »...etc) par l’auteur qui ne cache pas sa propre haine de la haine qu’il entend dénoncer (ou de Mr Sarkozy peut-être...). Ce paragraphe ne laisse pas la place à la demi-mesure : la critique de la repentance est tout simplement traduite en négation des erreurs passées. Je crains que l’auteur n’ait pas complètement compris le discours de Mr Sarkozy. Ce qu’évoque Mr Sarkozy dans plusieurs de ses discours, c’est précisément ce à quoi conclue ce paragraphe : « entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge ».
                                                                                              - Singer le grand loup blanc : Là, le masque tombe. Après le discours partisan camouflé sous l’analyse aux accents philosophiques, l’auteur choisit de poursuivre le discours sous la forme de la caricature. Mr Sarkozy aurait pris modèle sur Mr Le Pen... Le fameux slogan (la similarité avec les affiches des groupes d’extrême gauche devient de plus en plus évidente). J’aimerais beaucoup que l’on m’explique sur ce point les justifications de cette affirmation extraordinairement lourde de conséquences. Est-ce parce que Mr Sarkozy ose enfin se réapproprier les thèmes abandonnés au FN depuis 25 ans ? Thèmes par ailleurs pour certains également repris par Mme royal ou Mr Bayrou durant la campagne ? Certains sujets devraient-ils être abandonnés dès lors que d’autres se les sont appropriés et déversent depuis des années leurs solutions haineuses ? Quels sujets sont devenus imprononçables ? Alors jetons nous à l’eau, au risque de froisser les âmes bien pensantes... L’immigration ? L’immigration n’est pas un sujet tabou car l’immigration n’est pas un problème. L’immigration est une chance lorsqu’elle est synonyme d’intégration. Elle ne devient un problème que lorsqu’elle produit de l’exclusion. C’est l’idée défendue par Mr Sarkozy. Ce n’est pas celle défendue par Mr Le Pen. L’identité nationale ? Est-ce le terme identité ou le terme national qui pose problème ? Qui peut nier qu’un pays comme le notre a acquis au fil des siècles une identité, une vision commune, héritée des combats pour les libertés, pour le respect des autres à travers le principe de laïcité par exemple, ou nourrie des errements de notre pays à ses heures sombres ? Tout cela est une richesse. Le souligner, c’est justement ne pas oublier notre histoire sous ses bons et moins bons aspects. C’est aussi préparer notre avenir en instruisant les générations futures par l’expérience du passé. C’est tout simplement l’inverse de la négation, l’inverse de la repentance... Le travail ? Encore un terme qu’on a abandonné par peur sans doute qu’il ne soit associé à « Famille » et « Patrie » et aux souvenirs douloureux que cela évoque. L’erreur est justement de taire ces mots-là qui ne sont pas des insultes, mais des valeurs que l’on doit se réapproprier. C’est en évoquant ces sujets que l’on combat Le Pen. Mr Sarkozy ne copie pas Mr Le Pen, il le démasque et il est le seul pendant que les autres se contentent de le condamner (sans effet depuis 25 ans...)
                                                                                              - Moi je dis les choses comme je pense : Pour se prémunir contre l’accusation, mieux vaut la dénoncer soi-même. L’auteur cite donc Mr Sarkozy pour se défendre contre l’accusation de pensée unique, de la censure. En somme, il réfute l’argument que j’évoquais précédemment concernant les sujets tabous. De cette façon, l’auteur se dispense de justifier son affirmation selon laquelle Mr Sarkozy « singerait » Mr Le Pen. On tourne en rond. L’auteur en profite pour dénoncer le « parler vrai ». Ainsi, Mr Sarkozy aurait rompu avec l’habitude tellement appréciée des français de l’usage de la langue de ministre, parfois désignée par langue de bois. Cette tendance prononcée pour l’utilisation du langage « des gens » est dénoncée notamment parce qu’elle serait feinte, calculée et méprisante. En dehors du procès d’intention non-dissimulé que révèlent ces propos, il est curieux de constater que l’auteur suggère que l’usage de la langue « des gens » soit méprisante... Serait-il honteux de parler le langage du peuple ? Chacun en conclura ce qu’il voudra... La polémique autour de la part de l’inné et de l’acquis trouve naturellement sa place dans ce paragraphe articulé autour du procès d’intentions non déclarées, mais que l’auteur par son immense sens critique a su mettre à jour. Alors naturellement, l’auteur critique la légitimité des opinions de Mr Sarkozy sur de tels sujets. Il oublie cependant de s’interroger sur la réponse qu’il aurait lui-même donné si on lui avait présenté, à travers une question, la pédophilie comme « une orientation sexuelle au même titre que l’hétérosexualité ou l’homosexualité ». Pour ma part, je m’étonne que l’indignation de certains concerne d’avantage la réponse que la question...
                                                                                              - N’ayez pas peur, j’arrive : belle démonstration de ce que l’auteur désigne par le fait de « dresser les français contre d’autres français ». En effet, après avoir exprimé sa révolte inspirée par le fait que Mr Sarkozy ait évoqué son émotion face à certaines situations dramatiques, l’auteur déclare « Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. » Certains seraient donc manipulés, ou tout simplement abrutis, tandis que d’autres seraient moins manipulables (et probablement plus humains ?). Quelle estime de l’auteur pour les 53% qui ne partagent pas son opinion...
                                                                                              - Pour une contre-révolution morale : Cette fois-ci, l’auteur appelle en renfort l’article d’un historien (publié dans Libération) pour démonter l’argument selon lequel mai 68 aurait structuré certains des repères de notre société. Nul doute que le plaidoyer opposé à celui cité pourrait être trouvé dans une revue orientée dans une autre direction politique. Sur ce sujet comme sur d’autres les historiens ne sont pas unanimes. Néanmoins, qui pourrait nier honnêtement que la révolte de 68 n’a pas changé notre vision de l’éducation par exemple, et de la place de l’élève dans le système éducatif ? Qui peut être convaincu que ces bouleversements sont toujours été sources de progrès ? C’est cela que Mr Sarkozy condamne. Il faut savoir faire la critique de ce que l’on pensait parfois à tort être une évolution et qui parfois a été source d’échec. Il faut tirer les leçons des 40 ans qui se sont écoulées depuis. Faute de temps, je ne peux poursuivre ma critique jusqu’au bout. Je renouvelle mes réserves sur la justesse des critiques formulées dans cet article. Néanmoins, comme il certains l’ont déjà mentionné, la démocratie se nourrit de l’échange et du débat. Et pour cela au moins, je salue l’auteur de cet article.


                                                                                              • ZEN zen 11 mai 2007 20:02

                                                                                                @Michael Texier, bonsoir

                                                                                                Votre commentaire a attiré mon attention par son courage, sa mesure, sa civilité. Je ne suis pas d’accord avec tous les points de votre réponse. Malheureusement , je n’ai pas le temps maintenant de développer chacun. Sur l’école par exemple, vous escamotez le fait que certaines dérives ,auxquelles vous faites allusion, semblent plus le fait d’un système socio-économique et de son idéologie diffuse (incitations publicitaires à la permissivité, culte du jeunisme,etc..) que d’un contexte politique précis. Bon, c’est un problème complexe qu’on ne va pas éclairer en trois paragraphes..Pour l’essentiel, je suis plutôt en phase avec l’auteur.

                                                                                                j’aimerais que l’auteur vous réponde avec le même souci que vous d’analyse serrée et la même courtoisie.La vôtre , dans un contexte polémique normal et sain,est trop rare pour ne pas être soulignée.


                                                                                              • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 21:01

                                                                                                @Michael Texier,

                                                                                                Si vous n’avez jamais écrit d’article pour ce forum, n"hésitez pas. C’est un régal de vous lire.


                                                                                              • masuyer masuyer 11 mai 2007 21:35

                                                                                                A Michel Texier,

                                                                                                bien que je ne partage pas du tout (mais pas du tout vos oipinions), j’apprécie énormément de pouvoir lire un commentaire contradictoire argumenté. Ca nous change des habituelles groupies qu’il n’est même pas la peine de nommer.

                                                                                                Bravo à l’auteur pour cet intéressant décryptage.


                                                                                              • floruf floruf 11 mai 2007 23:23

                                                                                                @DWest ! Cesses de toujours vouloir tout ramener à une comparaison stylistique et linguistique de tout les textes affichés sur ce forum nous éloignant du fond pour en privilégier la forme.

                                                                                                Même si je ne souscris pas franchement à ses propos, au moins Michael T. nous a délivré une contre-argumentation étayée et constructive qui permettra de faire avancer le débat contrairement à tes interventions « emfumatoires » et clinquantes.

                                                                                                En ce qui me concerne , je suis donc ravi d’avoir trouvé sur ce fil un opposant de qualité qui ne dénigre ni ne conspue tous les intervenants situés plus à sa gauche. Merçi donc à Michael T. !


                                                                                              • Taïké Eilée Taïké Eilée 11 mai 2007 23:29

                                                                                                Voici quelques réactions à vos remarques :

                                                                                                Premier paragraphe : Les trois « soutiens » que je cite disent certaines affinités - que d’aucuns qualifient de gênantes - de Nicolas Sarkozy : patronat, droite extrême (rappelons sa grande proximité avec Fini en Italie, préfacier de son livre « Témoignage »), néoconservateurs américains. Je ne connais pas l’opinion de Sarkozy sur Heider, mais Heider, lui, se reconnaît en Sarkozy. Ça interpelle (comme on dit...).

                                                                                                Au sujet de la croisère, même si l’on se doute qu’un président de la République ne va pas au camping, il y a tout de même un étalage de luxe (Falcon, yacht, tous deux possessions d’un milliardaire ami) qui choque, certes pas tout le monde... mais c’est quand même très tape-à-l’oeil. C’est aussi un geste politique : il met en pratique un rapport absolument décomplexé à l’argent. Le message est clair : je suis riche et j’en suis fier et je veux que ça se sache ! Finie la discrétion, la pudeur, face aux pauvres qui devront travailler plus pour partir au camping... Sarkozy veut changer la mentalité des Français vis-à-vis des riches, qui ne doivent plus se sentir « coupables » de leur richesse. J’ai tendance à voir dans cette « désinhibition » des plus riches une certaine perte d’humanité. On perd le léger sentiment coupable qui devrait nous tenir face à d’autres hommes beaucoup moins riches que soi, car il n’est pas tout à fait « normal » (pour une conscience de gauche ?) que certains vivent dans l’opulence la plus « décomplexée », tandis que d’autres n’ont rien.

                                                                                                Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy : « l’origine de ces « passions tristes » [...] que rien ne justifie [selon moi, dites-vous]. » Je ne pense pas que rien ne les justifie ! Si elles existent, elles ont immanquablement leurs raisons. Je ne critique pas les gens (nous tous) qui ont ces passions ; je critique leur exploitation par un politique en quête de pouvoir, ce jeu un peu malsain qui les exacerbe encore plus.

                                                                                                Le dégout des autres : « l’auteur qui ne cache pas sa propre haine de la haine » : ce n’est pas trop compromettant à montrer, la haine de la haine... J’assume. Et d’ailleurs, je n’ai aucune haine envers Sarkozy ; je le trouve seulement parfois irresponsable : quand on a le pouvoir qu’il a, on le manie avec une grande précaution, on sait que ses mots et ses actes peuvent avoir des répercussions considérables.

                                                                                                « la critique de la repentance est tout simplement traduite en négation des erreurs passées. Je crains que l’auteur n’ait pas complètement compris le discours de Mr Sarkozy. Ce qu’évoque Mr Sarkozy dans plusieurs de ses discours, c’est précisément ce à quoi conclue ce paragraphe : « entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge ». » Dans ce cas, tout va bien. Mais je n’ai pas eu cette impression. Dire que la France n’a jamais commis de crime contre l’humanité est étonnant ; comment qualifie-t-il, par exemple, la traite négrière codifiée dans le Code noir ? Faire un discours aussi offensif, et offensant pour les Allemands (quel intérêt de les ramener au nazisme ? de les montrer du doigt ?), ne me paraît pas très adroit (à moins qu’il n’y ait un effet recherché... lequel ?).

                                                                                                Singer le grand loup blanc : « Mr Sarkozy aurait pris modèle sur Mr Le Pen... Est-ce parce que Mr Sarkozy ose enfin se réapproprier les thèmes abandonnés au FN depuis 25 ans ? » Tous les thèmes politiques appartiennent à tout le monde. Il est évidemment fautif d’abandonner certains thèmes (à ses adversaires), dès lors qu’on les juge dignes d’intérêt. L’extrême gauche actuelle, par exemple, n’a pas l’air de considérer l’immigration comme un problème, dans quelque cas que ce soit : c’est sa conception ; elle a une autre hiérarchie des problèmes, et juge ceux liés à l’immigration secondaires, et réglables en jouant sur d’autres leviers (économiques). Si l’on n’a pas ce genre d’approche un brin utopique, il faut évidemment traiter le problème. Si les politiques ont accepté que ce sujet soit tabou, c’est leur problème. Un sujet n’est tabou que si on a accepté qu’il le soit. Ce n’est pas le FN qui leur a arraché de force ce « thème ».

                                                                                                « L’identité nationale ? une vision commune, héritée des combats pour les libertés, pour le respect des autres à travers le principe de laïcité par exemple... » Au sujet de la laïcité, Sarkozy n’est précisément pas très rassurant ; ou, plus précisément, disons qu’il semble avoir une vision de la laïcité très « ouverte ».

                                                                                                « C’est aussi préparer notre avenir en instruisant les générations futures par l’expérience du passé. » Cela se fait à l’école... que faut-il faire de plus ?

                                                                                                Moi je dis les choses comme je pense : « l’auteur se dispense de justifier son affirmation selon laquelle Mr Sarkozy « singerait » Mr Le Pen. » Je vais me répéter : Sarkozy distingue perpétuellement deux catégories de gens, les bons et les mauvais, ces derniers apparaissant comme des boucs émissaires, et il joue sur l’animosité des premiers sur les seconds. Il se présente comme un briseur de tabous, comme pourfendeur de la pensée unique, reprend l’idée de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas, utilisent des mots qui choquent ou blessent, il justifie ses opinions biologiques sur l’évidence de son expérience, il joue sur les pires faits divers pour justifier sa politique... Cela ressemble à du Le Pen.

                                                                                                Entre la langue de bois et le soi-disant parler vrai, il y a de la marge. Il est parfaitement possible de n’avoir aucun tabou, de n’user d’aucune langue de bois, et de conserver tout de même une langue correcte, digne d’un responsable politique. Je n’attends pas d’un homme d’Etat qu’il parle en verlan, ou de manière trop vulgaire ; je crois qu’il y a une dignité de la fonction qui l’interdit. Et qui ne voit que ce genre de parler vrai est complètement fabriqué, précisément pour séduire un électorat qui en a marre de la langue de bois, et qui en a marre, plus globalement, des hommes politiques ? On peut parler clair, parler ferme, mais en restant à la hauteur de sa fonction. L’homme privé peut parler comme il veut ; l’homme public joue un rôle de représentation, qui le tient, et qui devrait l’élever - selon moi.

                                                                                                « il est curieux de constater que l’auteur suggère que l’usage de la langue « des gens » soit méprisante... Serait-il honteux de parler le langage du peuple ? » Lorsque l’on est du « peuple », il est normal de parler la « langue du peuple ». Mais la plupart de nos politiques sont-ils du « peuple » ? Non. Ils font donc un numéro, et ce numéro est méprisant et méprisable. J’aurais pu dire la même chose de Fabius lors de son passage, il y a quelques années, chez Fogiel, où il nous racontait qu’il mangeait des carottes râpées, faisait de la moto, et regardait la Star Ac. La familiarité étudiée avec laquelle Sarkozy s’adresse aux ouvriers, ou à certains intervenants du public dans les émissions politiques à la télé, me choque ; je me souviens d’un homme qu’il applelait « Paulo » (pas « Monsieur », non, « Paulo »), d’un ton... mélange de paternalisme et de fausse camaraderie... pas correct du tout, et pas respectueux.

                                                                                                N’ayez pas peur, j’arrive : « Certains seraient donc manipulés, ou tout simplement abrutis, tandis que d’autres seraient moins manipulables (et probablement plus humains ?). Quelle estime de l’auteur pour les 53% qui ne partagent pas son opinion... » Non, pas forcément manipulés. Vous pouvez apprécier ce genre d’utilisation du malheur des gens dans un meeting géant devant près de 20 000 personnes, ça dépend de sa sensibilité. Moi, je ne pourrais pas, sans honte, rappeler ces histoires atroces (de gens massacrés, ou brûlés vifs) dans un meeting politique, dont le but est de galvaniser ses troupes. Face à l’horreur, moi, j’ai tendance à me taire, ou à parler avec une infinie précaution... pas sur une estrade, avec un micro, face à une foule en délire.

                                                                                                Pour une contre-révolution morale : « l’auteur appelle en renfort l’article d’un historien (publié dans Libération) pour démonter l’argument selon lequel mai 68 aurait structuré certains des repères de notre société. [...] Qui pourrait nier honnêtement que la révolte de 68 n’a pas changé notre vision de l’éducation par exemple... ? » L’historien en question dit ceci : « Faire de 68 la cause UNIQUE de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité. » Personne n’a nié l’influence de mai 68. Mais Sarkozy rend ce moment seul responsable des maux d’aujourd’hui. C’est cette simplification, suivie d’une diabolisation, qui est critiquée. Le monde actuel n’a pas subi la seule influence de mai 68. D’ailleurs, on notera que Sarkozy oublie tout un pan de mai 68, qui a été la grève la plus importante de l’histoire du mouvement ouvrier français et l’unique insurrection générale qu’aient connue les pays occidentaux depuis la Seconde Guerre mondiale.

                                                                                                « Il faut savoir faire la critique de ce que l’on pensait parfois à tort être une évolution et qui parfois a été source d’échec. Il faut tirer les leçons des 40 ans qui se sont écoulées depuis. » Vous proposez de faire oeuvre de repentance ? smiley Sarkozy ne tient pas à ce qu’on s’attarde trop sur les pages les plus noires de France, histoire de garder intacte la fierté nationale, mais s’acharne sur Mai 68 qu’il veut « liquider ». Sarkozy ne demande pas un regard critique sur l’héritage de Mai 68, il veut sa « mort ».

                                                                                                Merci pour vos réflexions.


                                                                                              • IP115 12 mai 2007 01:50

                                                                                                « Au sujet de la croisère, même si l’on se doute qu’un président de la République ne va pas au camping, il y a tout de même un étalage de luxe (Falcon, yacht, tous deux possessions d’un milliardaire ami) qui choque, certes pas tout le monde... mais c’est quand même très tape-à-l’oeil.  »

                                                                                                pourtant : « D’après une enquête CSA-Cisco pour i-Télé, 65 % des Français se disent »pas choqués« par le fait que Nicolas Sarkozy et sa famille ont passé la nuit de dimanche à lundi au Fouquet’s, puis ont utilisé le jet privé de l’homme d’affaires Vincent Bolloré pour séjourner sur le yacht de ce dernier.  »

                                                                                                « En revanche, 67 % des personnes ayant voté pour Ségolène Royal se disent choquées, ainsi que 76 % des électeurs de la gauche non socialiste. »

                                                                                                Comment expliquer ce nouveau déphasage complet entre les français et la gauche française (qui s’accentue d’autant que l’on va vers l’extrème gauche) ? Ne serait-on pas dans la continuité de la campagne présidentielle : attaquer systématiquement l’adversaire plutout que défendre son projet ? La gauche n’a pas encore compris que tout cela est contre productif ?


                                                                                              • frédéric lyon 11 mai 2007 19:01

                                                                                                Article ridicule, qui permet une fois de plus de prendre la mesure de la faillite intellectuelle et morale de la gauche française aujourd’hui.

                                                                                                Quand on ne peut même plus comprendre les raisons de sa défaite (une véritable déroute, au demeurant) afin de tenter de les corriger, peut-on s’attendre à des lendemains qui chantent ?


                                                                                                • grangeoisi grangeoisi 11 mai 2007 19:06

                                                                                                  La première des choses est de respecter le choix des électeurs : on appelle cela la démocratie.

                                                                                                  Certes, et je ne m’en suis pas caché, j’ai dit que Sarkosy sentait le soufre mais à partir de mercredi il sera le président de la république, il sera mon président, car je suis tout simplement républicain.

                                                                                                  En ce qui concerne son programme, lequel n’est pas ma tasse de thé, je demande à voir les bienfaits éventuels pour le pays, tout le monde peut se tromper, mais comme je suis un républicain « malin » ( sourire) je voterai pour l’opposition au tout pouvoir, qu’afin, si nous sommes un bon nombre d’électeurs à suivre cette voie, il existe au parlement un réel contre-pouvoir, que les lois soient pleinement discutées avant le vote et retaillées si nécessaires : voilà pour ma démarche démocratique et seul un gouvernement liberticide me verrait agir autrement.


                                                                                                  • minijack minijack 11 mai 2007 19:17

                                                                                                    @ auteur

                                                                                                    Magnifique synthèse de tout ce que je pense du bonhomme ! BRAVO !

                                                                                                    Et comme vous dites en conclusions.. Espérons... qu’il a vraiment changé !


                                                                                                    • Foudebassan Foudebassan 11 mai 2007 21:13

                                                                                                      Tiens tiens ! Mais c’est notre PetitJack.

                                                                                                      Alors ça y est, vous avez trouvé votre petit camarade !


                                                                                                    • minijack minijack 12 mai 2007 18:57

                                                                                                      @ foudebassan

                                                                                                      Je suis effectivement très heureux d’en trouver un ici. C’est clair que je préfèrerais prendre un verre avec l’auteur qu’avec vous. Au moins lui développe des arguments à l’appui de sa thèse. J’attends encore les vôtres...

                                                                                                      Vous ne savez pas même manier l’ironie, on se croirait dans la cour de récré.


                                                                                                    • Tao David Tao David 11 mai 2007 19:20

                                                                                                      Bravo pour cet article pertinent et très documenté. Ceux qui réagissent mal parce qu’adorateurs de Sarkozy font preuve, tristement, de leur incapacité de réfléchir objectivement. Ils ont les yeux et l’esprit obstrués par une idéologie néfaste pour eux-mêmes et pour la France.

                                                                                                      Encore bravo et merci d’élever ainsi le débat sur Agoravox.

                                                                                                      Tao


                                                                                                      • marcel graminier 11 mai 2007 19:43

                                                                                                        bien ecrit, amer, sterile, habile, amalgameur, nostalgique d’une campagne ratee et perdue,... trop tard !

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Taïké Eilée

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