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Accueil du site > Tribune Libre > Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à (...)

Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à Dieu (II)

Nous sommes en 1947, et le fringuant et ténébreux Howard Hughes ne l'est déjà plus. Physiquement, ses trois crash aériens successifs (le H-1, le Sikorsky S-43, le XF-11) l'ont sévèrement abimé. Il est la proie de douleurs incessantes, et son état mental empire de jour en jour. Il n'empêche, il continue à diriger ce qu'il est train de mettre en place. Un empire industriel, qui ne cesse de se diversifier. Le cinéma, tout d'abord, l'aviation ensuite, l'homme n'a de cesse de faire fructifier son argent, en s'offrant entre deux projets de quoi satisfaire son goût pour le secret : une île paradisiaque, qu'il n'a pas choisi uniquement comme lieu de villégiature. Anticommuniste de la veine d'un McCarthy, Hughes va fomenter des complots à répétition, dans son île, qui est toute proche de celle de Cuba, et qui visaient donc son charismatique leader. Hughes va devenir le bras armé d'une politique d'élimination physique des opposants au système américain, procédé qui laissera pendant des années des traces, au point de le retrouver aujourd'hui au bout d'un missile visant des talibans. Des missiles qu'Howard Hughes construira aussi, mais cela nous le verrons un peu plus tard. Revenons tout d'abord sur ces liens avec les anticastristes, et ces rapports avec la gent féminine. 

 

A peine l'immense l'avion définitivement remisé, l'échec étant patent (l'avion est sous-motorisé malgré ses 8 moteurs Wasp Major et les ballons gonflés à l'intérieurqui n'avaient servi en rien ; ils étaient seulement destinés à améliorer sa flottabilité en cas de crash !) un procès l'attend : on l'accuse d'avoir profité de la guerre en se faisant accorder des projets mirobolants jamais terminés (ce qui est indiscutable). "En 1945, le journaliste Westbrook affirme qu'il avait vu des dossiers du FBI qui disaient que Hughes avait utilisé sa fortune pour obtenir par corruption des contrats gouvernementaux. L'année suivante, Owen Brewster, président du comité d'enquête sur la guerre du Sénat, avait annoncé qu'il était très préoccupé par l'octroi à Hughes par le gouvernement de 40 millions de dollars pour le développement et la production de deux avions qui n'avaient jamais été livrés. Brewster avait également souligné que le président Franklin D. Roosevelt n'avait pas suivi ses experts militaires lors de la distribution des contrats à Hughes pour le F-11 et HK-1 (aussi connu comme le Spruce Goose). Brewster a également souligné que Hughes avait utilisé comme méthode celle "d'adoucir les angles" envers les responsables gouvernementaux. Howard, selon lui, avait payé 200 dollars des starlettes du cinéma pour assister à des "parties". Leur tâche consistant à nager nues dans la piscine de Hughes. Julius Krug, le chef de la War Production Board, était celui qui, avait souvent assisté à ces parties. Un membre du Congrès qui était aussi un invité fréquent chez Hughes a affirmé : « Si ces filles ont été payés deux cents dollars, elles ont été grandement sous-payées". Sous-entendu, pour les prestations supplémentaires qu'elles ont pu donner...

A ces graves accusations, dans lesquelles des soupçons de proxénétisme apparaissent, Hughes viendra répondre en personne au tribunal, accusant son concurrent PanAm, autre grande compagnie aérienne rivale directe de TWA d'être derrière ces accusations : convaincant, il gagnera son procès, en déployant une énergie folle (plutôt bien traitée dans Aviator, comme scène, pour une fois !) mais plutôt traumatisé par l'exercice, il ne se montrera plus jamais en public. Il n'avait pas gagné par son seul talent d'orateur (il n'était pas spécialement bon dans l'exercice !) ou son seul charme. Pour convaincre les juges, il avait en fait recruté deux journalistes, Drew Pearson et Jack Anderson uniquement chargés de pilonner son accusateur principal, Owen Brewster. Pas si fou que ça, le Hughes, dès qu'il s'agissait de défendre son empire ! Dès 1956, il s'est en effet adjoint les services de Robert Maheu, un ancien agent du FBI et un vétéran de la CIA dont il fera son âme damnée, chargée d'espionner tout le monde.  Au prix fort : Maheu était payé 10 000 dollars par semaine, l'équivalent de 50 000 aujourd'hui environ (33 000 euros !). Il travaillera 17 ans à son service, la fortune étant au bout du compte. Il est mort le 6 décembre 2008, après avoir beaucoup œuvré pour Hughes. Personne de haut placé dans le pays n'échappera en effet à son fichage effréné, aidé par de gros moyens techniques (des écoutes téléphoniques, notamment). Une homme qui connait la pègre de Miami et de Las Vegas, la CIA travaillant depuis toujours avec les deux. Un homme "providentiel" pour beaucoup de monde : quand en 1960 les deux rois des coups tordus de la CIA Richard Bissell et Allen W. Dulles décident de s'attaquer à Fidel Castro en tentant de l'assassiner et en utlisant pour cela des gens se la Mafia, c'est Maheu qu'ils contactent : Howard Hughes est obligatoirement au courant de toutes les tentatives d'attentat qui seront faites sur le leader cubain. C'est cela aussi, Howard Hughes : imbriqué dans les pires affaires d'Etat par deux fêlés notoires, il se croyait devenu... président par intérim des USA ! Certains ont entretenu sa folie ; et parmi eux le retors Dulles, pire individu du siècle, très certainement. A se demander lequel était le plus fou des deux.

Hughes, anticommuniste avéré et reconnu, va les aider en leur proposant sa propre logistique : il possède en effet une île dont ils vont faire la plaque tournante de leurs projets d'assassinat. Un endroit articulièrement bien situé : il est à l'extrémité sud-est des Turks and Caicos, au nord d'Haïti et de St-Domingue. "Le 25 Septembre 1960, Robert Maheu a arrangé une rencontre entre deux agents de la CIA et Johnny Roselli et Sam Giancana, à l'Hôtel Fontainebleau de Miami Beach. Maheu dira plus tard que la CIA était disposée à payer Roselli et Giancana 150 000 dollars pour qu'ils tuent Castro. Selon Bernard Barker, Hughes a travaillé avec E. Howard Hunt dans la guerre secrète de la CIA contre Fidel Castro. Cela comprenait l'Opération Moongoose (Mangouste) et l'Opération Pluton. Cette mise à disposition incluait l'usage de l'île que possédait Hughes, celle de Sal Cay, une île des Bahamas." Pluton est davantage connu sous le nom de Baie des Cochons, autorisée par Eisenhower et montée en épingle adroitement par Kennedy lors de sa campagne électorale. Un Kennedy qui prendra la décision de débarquer contre l'avis de ses militaires, qui craignaient le fiasco qui se produira...

"Pressé par Allen Dulles, qui annonce d'importantes livraisons d'armement soviétique à Cuba, et malgré les réserves de plusieurs de ses conseillers, du Pentagone et du Département d'Etat, Kennedy donne le feu vert en avril. Les exilés de la Brigade 2506 sont transférés à Puerto Cabezas, sur la côte orientale du Nicaragua, d'où ils s'embarquent le 14 avril à bord de six navires à destination des côtes cubaines. Le lendemain à l'aube, six B-26 appartenant à la CIA et repeints aux couleurs cubaines décollent du Nicaragua avec pour mission d'anéantir l'aviation cubaine. Averti de l'imminence d'une tentative d'invasion, Fidel Castro a donné l'ordre de disperser la dizaine d'appareils de combat hérités de Batista et de stationner des avions hors d'usage sur les pistes des trois aéroports militaires. Grâce à ce stratagème, l'aviation révolutionnaire ne perd que deux appareils lors de l'attaque surprise lancée le 15 avril à l'aube contre les bases aériennes de La Havane, de Santiago et de San Antonio de los Banos. Face aux accusations du ministre cubain des affaires étrangères Raul Roa, dénonçant aux Nations Unies le début de l'agression américaine, l'ambassadeur américain Adlai Stevenson reprend ingénument la version imaginée par la CIA pour camoufler l'opération : les bombardements sont le fait de pilotes déserteurs de l'aviation castriste.  Mais ce mensonge est démasqué au bout de quelques heures par des journalistes américains, au grand dam de Stevenson, après qu'un des B-26, en difficulté, se fut posé sur un aéroport de Floride". L'historien Theodore Draper a dit de cette opération qu'elle était " un échec parfait", rappelle Le Monde le 15 avril 2001 : pour récupérer ses anticastristes, Kennedy devra verser 53 millions de dollars à Castro sous la forme d'aliments et de médicaments. Hughes, lui, ce jour-là, commencera à se défier de plus en plus la presse, qui avait éventé le projet. Et souhaitera pour sûr se venger de l'affront subi.

L'affaire de la Baie des Cochons, qui s'est terminée en fiasco complet, est plus que révélatrice. Il y a dedans les prémices de tout un sytème qui perdurera longtemps. La force aérienne hétéroclite amassée par les anticastristes, largement payée par Hughes sera composée de 16 bombardiers B-26, de 6 C-46, et de 8 C-54 de transport, et de deux hydravions Catalina avec à bors des canons de 76 mm. La CIA les avait achetés par l'intermédiaire de l'entreprise Intermountain Aviation. A Marana, Intermountain, en plein désert, en possédait 4, de Catalinas (des hydravions en plein désert ?), et on pouvait y voir également des B-26 et des C-46 voire des Convair 880 (peints ainsi à partir de 1966). Une société installée dans un encroit dont j'ai évoqué ici le rôle trouble, et dont le "catalogue" d'avions était assez sidérant (ils sont visibles ici !). L'entraînement des pilotes de B-26 ayant lieu à Opa-Locka, près de Miami, celui des C-46 à Retalhuleu, au Guatemala. D'autres entreprises participèrent à l'Opération Zapata, nom de code de l'Opération contre Cuba, telle la Civil Air Transport (CAT), une compagnie fondée au départ par Claire Chennault (l'homme des tigres volants, précurseurs des mercenaires actuels) vice général depuis 1946, et renommée alors Holding Corporation, qui comprenait de nouvelles compagnies comme Southern Air Transport (SAT), et deux plus petites telles qu'Air America et Air Asia, toutes deux installées aussi... à Marana. Toutes créées par George Doole. C'est à Marana que sera essayé le 2 mars 1962 le procédé de récupération d'agents infiltrés via une "pince" montée sur le nez d'un B-17, via un cable soutenu par un ballon, plus connu sous le nom de procédé Fulton : on raconte que Hughes fut très impressionné par le procédé. A Marana, on verra aussi arriver des appareils plus gros : "Parmi les premiers avions à arriver pour le stockage, une douzaine de Convair 880 des avions de ligne, achetés par le milliardaire Howard Hughes, qui les avaient retenus pour la compagnie aérienne Northeast Airlines, de Miami." Howard Hughes était bien en cheville avec George Doole ! Ses Convairs 880 étaient enregistrés début 1990 sous le nom de Torco Oil Compagny, de Chicago. Il y en avait 9 et non 12 : les 805TW, 806TW, 814TW, 815TW, 818TW, 825TW, 828TW et 830TW. "Ici, l'ancien Convair 880 de Northeast Airlines, N8494H, au stockage à Marana, Arizona, le 11 février 1972. Il portait le numéro de cellule Convair 22-00-34. Il a été livré à la compagnie Hughes Tool en mai 1962. Il a été loué à Northeast Airlines le 25 octobre 1962. Il était retourné ensuite à la Société Hughes Tool le 24 février 1968. Hughes l'avait stationné à Marana. American Industries Jet l'a acheté en Juillet 1974. Il a été converti avec une large porte cargo, avant qu'il ne soit retiré de Mojave, en 1978. Charlotte Aerospace l'a acheté en Juin1985 et l'a revendu à la compagnie pétrolière Torco en Décembre 1993. Il a été abandonné au Mojave, en Décembre 1999" note le Goleta Museum.

Vérifiez bien, vous avez-là tout ce qu'on va retrouver au Viet-Nam, mêlé plus ou moins au trafic de drogue qui alimentait les caisses de la CIA, trop surveillée par le Congrès et le Sénat US (d'aucuns disent que ça n'a pas beaucoup changé depuis, notamment en Afghanistan ou le pavot s'est davantage étendu durant la présence US, et où d'étranges ballets d'armes ont été décelés notamment avec les avions de Viktor Bout, qui se trompait parfois de destinataire...). Le fournisseur des armes légères étant une société appelée Carribic, plus connue comme étant Interarms Company, celle du marchand d'armes Sam Cummings, ayant alors pignon sur rue aux USA.' 'Le commerce des armes,''at-il déclaré à un journaliste en 1989,''est basé sur la folie humaine, et la folie n'a pas encore été mesurée, ni ses dettes soldées.'' Les américains, sur ce coup-là, inaugureront la technique du déni plausible : leur ambassadeur à l'ONU, Adlai Stevenson, à qui on montrera une photo de B-26 abattu affirmant que ces appareils étaient ceux de Fidel Castro en personne ! Or, Barry Seal était déjà allé à Cuba, en 1957 révèlent les documents des "joyaux" de la CIA dévoilés en 2008. A bord d'avions cargo ; via Haîti : c'était pour aller livrer des armes à Castro, pour renverser Batista. Le Hufftington Post le révélera tardivement :"en 1957, Samuel Cummings et sa société américaine Interarms , dans une transaction approuvée par la CIA, a fourni des armes aux f orces de Fidel Castro à Cuba. Le retour de manche : on a cru qu'avec la fourniture d'armes à Castro, les Etats-Unis pouvaient être capable de mettre de leur côté le barbu révolutionnaire. Le contraire s'est produit. Les armes ont aidé Castro à renverser le dictateur Batista, soutenu par les Etats-Unis, et cela n'a eu aucune incidence sur son antipathie envers l'Amérique. Et le reste - La Baie des Cochons, la crise des missiles cubains et les tensions en cours entre les pays - est, comme on dit, de l'histoire". Des documents attestent de ces livraisons clandestines. En même temps, on évoquait des avions détenus par des exilés et localisés à Haîti. La découverte des documents révèle un double jeu parfait : "l'ancien ambassadeur américain à Cuba, Earl T. Smith, lors de son témoignage au Congrès en 1960, a déclaré catégoriquement : « Nous avons mis Castro au pouvoir." Il s'est référé au Département d'Etat américain et au rôle de la CIA dans l'assistance, à la fois moralement et matériellement, aux rebelles de Castro, à tirer le tapis sous les pieds de Batista avec un embargo sur les armes, et enfin à l'ordre donné par les américains que Batista quitte Cuba. L'ambassadeur Smith savait quelque chose sur ces événements, car il a personnellement livré des messages à Batista, qui avait alors refusé l'exil aux Etats-Unis. "Mon personnel et moi étaient tous des Fidelistas », s'est vanté Robert Reynolds,« du bureau des Caraïbes lors de la révolution cubaine » de la CIA, de 1957 à 1960. « Tout le monde à la CIA et tout le monde en haut de l'Etat était pro-Castro, sauf l'ambassadeur Earl Smith." Cette déclaration est celle de l'agent de la CIA à Santiago de Cuba l'ancien, Robert Weicha. Les Etats-Unis ont donné au régime de Castro leur bénédiction officielle plus rapidement qu'ils n'avaient reconnus Batista en 1952, et lui avaient prodigué 200 millions de dollars en subventions". Hughes, l'anticommuniste, avait-il pu participer à ces opérations en 1957 ? Non, sans doute, mais on comprend mieux pourquoi il désirait tant quelques années plus tard supprimer Castro : pour lui, il les avait trahis ! Pour Cuba, Hughes se voyait investi de soigner un terrible affront.

Autre mauvaise nouvelle pour Howard Hughes : lors de l'opération ratée, des B-26 Invaders extraits des surplus militaires avaient été utilisés : Hughes en avait choisi quelques uns, car l'avion avait fait ses preuves, et il le savait très bien. L'un d'entre eux, en effet, devenu civil, le NX67834 avait été acheté dans le seul but de battre le record du tour du monde établi par Hughes en 1938 dans son Lockheed Model 14 Super Electra. Le 12 avril 1947, Bill Odom, un ancien pilote de l'armée et son copilte Tex Salee, et leur passager Milton Reynolds, le sponsor du vol (l'avion a été baptisé Reynolds Bombshell) , décolle de La Guardia Airport et y revient déjà le 16 avril, après de 78 heures, 55 minutes 56 secondes et être passé par le KJapon, où le milliardaire Milton Reynolds, cet autre capitaliste-type, celui des stylos à bille du même nom (les "Ball Point" , surnommé aux USA "the rocket", empruntés au procédé des deux frères hongrois Biro, réfugiés en Argentine pendant la guerre : Reynolds ne paiera jamais la licence aux deux frangins, alors qu'en France, Marcel Bich le fera !) posera en compagnie de geishas pendant le remplissage des réservoirs : le record de Hughes est tombé. Battu par un autre milliardaire vendeur de stylos !  Quatre mois plus tard, Odom remet ça avec plus d'essence encore à bord. Parti de Chicago et passant par Paris, le Caire, Karachi, Calcutta, Tokyo, Anchorage, Fargo, avec retour à Chicago, il bat à nouveau le record en 73 heures, 5 minutes et 11 secondes. Odom se tuera en 1949 à bord d'un P-51 modifié de course, le Beguine en plein show aérien du Cleveland National Air Races, (le show sera annulé pendant 15 ans). Hughes volait aussi dans un plus rare B-23 appelé "Dragon", un avion construit à 38 exemplaires seulement, dans lequel il pouvait allonger au moins les jambes (il était grand et faisait 1,93 m) ! Il sera mis en vente en 2004 à 245 000 dolllars.

Dans son île paradisiaque, Hughes organise la lutte anticastriste, donc. Le Miami Herald a rapporté le 25 août 1963 que "Sal Cay a servi un double objectif, comme lieu de rendez-vous et comme entrepôt d'armes pour les raiders en exil, et, pour les réfugiés anti-castristes, le premier arrêt de la liberté, une passerelle similaire au mur de Berlin pour les Allemands de l'Est anti-communistes. "Un entrefilet dans la presse (le Miami Herald) du 11 septembre 1957 révélera l'investissement fort particulier de Hughes. On le voit, le "fou" Howard Hughes avait de très bonnes relations avec la CIA, qu'il ne rencontrait pourtant jamais que par courrier interposé, qu'on lui apportait en bas de son immeuble, dont les portes ne s'ouvraient jamais : un employé attrapait les lettres avec une canne à pêche, au travers d'une fenêtre. Givré, je vous ai dit. Howard Hughes, déjà fou, était à la tête de la chasse au Fidel Castro ! A croire que le leader avait ensorcelé le pouvoir US ! Giancana, et sa dégaine de mafieux typique, définira le vice en affirmant que c'était ce qui augmentait la pression artérielle : un bloggeur nous le rappelera en disant que ça pouvait s'appliquer parfaitement au fonctionnement de la publicité, souvent remplie de filles dénudées pour rien : l'autre pilier du capitalisme !

L'île était en prime le lieu d'un intense trafic de cocaïne vers Miami, et sans nul doute en l'achetant, Hughes faisait d'une pierre deux coups : il héritait d'un lieu de villégiature, et s'y fournissait en drogue. Ces îles des Bahamas voyaient en effet passer tous les jours d'étranges DC-3 ou des C-46 sans immatriculation visibles, dont certains ont terminé leur carrière en pleine mer... au paradis de la drogue, un homme possédait son île également : Carlos Lehder, trafiquant de coke et fan d'Hitler... qui lui avait choisi Norman's Cay. Il achetait sa coke 2 000 dollars le kilo et la revendait 55 000 à Hughes : en voilà un pour qui le capitalisme n'avait plus de secrets ! Hughes partageait beaucoup de choses avec Lehder : dans son bureau du 7000 Romaine Ville sur Hollywood Boulevard, des cambrioleurs trouveront au milieu de centaines d'appareils acoustiques (Hughes, devenu sourd, en changeait tous les jours !) une paire de jumelles de SS dans leur étui de cuir noir et un pistolet chromé portant l'inscription "pris à Herman Goering".... le genre d'objet qui fascine même les gendarmes, semble-t-il... Goering ayant indiqué quand il s'en servait, rappelons-le ("Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver !"). La partie sombre du personnage, plutôt laissée sur le côté dans le film Aviator. Il n'y avait pas que le champ de betteraves comme mauvais souvenir chez lui.

Pour un autre non plus plus pas de secrets : en 1964, Howard Hughes a engagé un pilote chez TWA du nom de Barry Seal. Ce dernier, avant de se retrouver à la Mena, dans ce que l'on sait, travaillera sous les ordres de Ted Shackley à la CIA et James Boy, dont il pilotera le DC-4, qu'on retrouver au Honduras avec Oliver North. Seal avait déjà pourtant un sacré pédigrée : "de la base de la National Guard de Montgomery, Barry Seal avait participé à des opérations dans les Caraïbes et l'Amérique centrale, dont une qui incluait l'assassinat, le 30 mai 1961 du dictateur Raphaël Trujillo en République dominicaine. Sa limousine avait été pris en embuscade alors qu'il revenait d'un rendez-vous avec sa maîtresse. Seal travaillait pour le général Reid Doster, qui a réuni une armée de l'air parallèle de la CIA qui, finalement, comptait jusqu' à 80 aviateurs. Seal sera recruté par Doster au Guatemala, logeant au Mayas Excelsior Hotel, deux mois avant l'invasion de Playa Girón" (la Baie des Cochons). Il n'en a pas pour autant terminé avec les opérations douteuses. Le 1er juillet 1972, scandale : le fameux DC-4 est saisi à l'aéroport de Shreveport régional, chargé de près de sept tonnes de plastique explosif C-4, 2 km de cordite (?) et de 2 600 détonateurs électriques destinés aux cubains anti-castristes installés au Mexique. A la Nouvelle-Orleans, on arrête le pilote prévu pour le vol : c'est (encore !) Barry Seal. En juin 1974, un juge clos l'affaire et libère Seal. Le 10 décembre 1979, Seal récidive (décidément !) : il est arrêté au Honduras, en provenance de l'Equateur avec 40 kilos of cocaine à bord de son avion. Il passe 9 mois en prison avant d'être libéré à nouveau...la TWA mène à tout, semble-t-il : Seal aura la carrière qu'on lui connaît ensuite à la Mena, devenant le passeur de cocaïne en provenance du Nicaragua, dans la guerre des "contras"... il sera tué à Bâton Rouge en Louisiane, le 19 février 1986, de plusieurs coups de feu : du travail de pro.

Cet homme (ici photographié en train de charger son avion avec à ses côtés Pablo Escobar) avait traversé plusieurs pouvoirs successifs quil 'avaient à chaque fois sorti de l'ornière : pourquoi donc ? "Le plus étonnant, c'est qu'il avait rencontré aussi le 16 juillet 1955 Lee Harvey Oswald, et qu'on l'avait vu en compagnie de Frank Sturgis, Felix Rodriguez et William Seymour, tous cités lors de la mort de Kenney, et tous membres du club fermé des assassins recruté par la CIA's lors de l'Operation 40". Un témoignage fort troublant sera oublié lors de la commission Warren : "Louis Gaudin, un contrôleur du trafic aérien à l'aéroport de Redbird, situé au sud de Dallas, a dit au FBI qu'il a rappelé l'observation de trois hommes en  costumes d'affaires à bord d'un avions de type Comanche après l'assassinat. Seal possédait un tel avion, et beaucoup pensent qu'il pilotait justement celui qui avait vu les assassins présumés s'enfuir au Canada". Quant on met le pied dans la foumilière de la CIA, on est certain de voir apparaître de drôles d'individus. Le cub fermé de "L'Operation 40" avait comme second président... Richard Nixon. Sturgis sera un des plombiers du Watergate, Rodriguez mouillé dans l'assassinat de Che Guevara, et le groupe comportait aussi Luis Posada Carriles (*). Celui qui a tout traversé au point de s'en sortir encore le 8 avril 2011 ! Une célèbre photo en montre plusieurs membres, tous impliqués dans de sombres histoires, dont celle de l'explosion du Coubre à Cuba, ou comme faisant partie du groupe de la "Brigade 2506", à savoir ceux qui débarquèrent dans la baie des cochons. Hughes, en 1960, baignait au milieu d'un beau paquet de crabes ! .

En 1970, déjà, Maheu a déjà été congédié par Hughes : une des coteries l'entourant n'a eu de cesse de le harceler, et Hughes en novembre s'est envolé sans lui dire vers son île de Sal Cay, qui constituait aussi chez lui un refuge : il lui reproche d'avoir participé à un livre de mémoire révélant ses habitudes tortueuses.  Maheu s'en défendant en parlant d'avoir été "volé" par l'auteur lors de conversations téléphoniques informelles sur l'autobiographie, signé Clifford Irving, et suggérée par Richard “Dick” Suskind. Or celle-ci estentièrement fausse ! Le 16 juin 1972, les auteurs du faux sont condamnés à 2 ans 1/2 de prison, Suskind à 6 mois sa femme à deux mois. La femme d'Irving avait fait encaissé en Suisse trois chèques de 250 000 dollars fournis par l'éditeur berné par la fausse biographie, qui avait vraiment crû que Hughes l'avait autorisée. Howard ne supportait pas qu'on parle de lui en mal.

 

Revenons plutôt en 1947 : écœuré par l'échec du Spruce Goose (qui avait pourtant permis des progrès fantastiques sur les colles à bois et les résines, comme l'avaient fait les anglais pour le Mosquito !), il enferme son appareil dans un hangar climatisé (jusqu'à sa mort en 1976) et reporte son dévolu et ses obsessions de perfection.... sur les starlettes et actrices de cinéma, en en "consommant" un nombre effarant. Un magazine citant quelques unes de ces relations titrera le "Loup Public N°1". Aucune ne reste longtemps avec lui : difficile de supporter ses lubies et ses manies. En fait, on le supposait déjà avoir contracté la syphilis (on n'a jamais su s'il en avait été atteint véritablement, beaucoup de rumeurs ont été véhiculées, dont certaines reprise par Wikipedia, hélas). Sur chacune de ses relations, il fit fabriquer des fiches sur leurs différentes habitudes, alimentaires comme sociales : l'homme qui commençait à vendre des matériels de surveillance pour l'armée s'était trouvé un champ d'essais fort proche de lui. Chez lui, la peur de la maladie le fit devenir maniaque de la prophylaxie, refusant désormais de serrer des mains ou d'empoigner les portes autrement qu'en intercédant un Kleenex... "mental disorder", disait-on déjà, maladie avancée maintenant, alors qu'il n'avait beaucoup dépassé 50 ans. Cette phobie des microbes lui avait été manifestement inculquée par sa mère, qui avait craint de le perdre à la naissance, et ses accidents avaient ravivé leur évocation. Lui, pendant cette période, collectionne les pin-ups, comme celles plutôt dénudées que peignaient les soldats sur le fuselage de leurs chasseurs ou de leurs bombardiers : des "choo-choo babys"...   un style qui sera remis au goût du jour dans les années 60 par Alberto Vargas, grand admirateur des années 30, qui avait tant impressionné Frazetta. Dans les années 40 en pleine guerre, les pin-ups souvent en dessous légers ou même en bikini (il faut attendre 1949 et une explosion nucléaire pour que le nom devienne connu !) étaient à la une d'un tas de magazines. L'usine à fantasmes pour soldats marchait à plein. Parmi les fantasmes des pliotes d'avions, peintes sur les fuselages, Cyd Charisse, Joan Crawford, Bette Davis, Billie Doves, Olivia de Havilland, Joan Fontaine, Ava Gardner, Jean Harlow, Rita Hayworth, Katharine Hepburn, Janet Leigh, Terry Moore, Jean Peters, Jane Russell, Elizabeth Taylor, Faith Domergue, Gene Tierney et Lana Turner, toute des conquêtes d'Howard Hughes. Les deux plus "utilisées" étant pourtant Rita Hayworth et Betty Grable... ou Marguerite Chapman, de la Republic Pictures, société concurrente de la RKO de Hughes, dirigée par Herbert J. Yates, le roi de la série B avec sa société Monogram Pictures Chapman, reine de la publicité : c'était elle qui posait pour Elizabeth Arden et Chesterfield (on lui fit vendre aussi du rouge à lèvres) ! Une vraie provocation pour Hughes : elle était originaire de Chatham et a été enterée à Culver City ! Il la recruta quand même, elle aussi, lui faisant signer un contrat d'intention alors qu'elle a à peine 21 ans. Elle joua avec Jane Russell dans "le banni". Il finira par la trouver trop sérieuse, et brisera lui-même le contrat, la rendant à la Century Fox.  Comm efigurante de navet, on la retrouvera dans "Flight to Mars" (de 1953 ; qui situe l'action du film en ... 2001 !)), film d'Heroic Fantasy où elle se promène fort court vêtue, la poitrine pointue bien en avant : le syndrome Hughes. Elle joue le rôle... d'une martienne qui tombe amoureuse d'un terrien ! Le "trailer" nous monte ici l'étendue des dégâts cinématographiques ici.

Le FBI, déjà a l'époque, rédigera un rapport comme quoi il est devenu complètement paranoïaque, et même "capable de tuer". Déjà abandonné des starlettes, mais ayant réussi à épouser en 1957 une actrice, Jan Peters, à la carrière assez honorable, ma foi. Leur lien : ils partageaient la même agoraphobie, et l'actrice à la carrière déjà vacillante ne supportait pas le harcèlement des journalistes ou la vie hollywoodienne. Ils s'étaient rencontrés en 1946 et elle avait fait partie du lot de starlettes qu'il cherchait à recruter : c'est même lui qui l'avait convaincue de faire du cinéma. Leur mariage sera express, dans le Nevada, entre un aller-retour en Constellation, tous deux déguisés en bûcherons en chemises à carreaux pour passer inaperçus. Elle passera sa vie ainsi, constamment déguisée, jusque 1971, date de son divorce avec un Hughes devenu de plus en plus fou, mais elle refusera toujours de dévoiler les détails de sa vie commune avec lui. Sa fortune avait du bon, et elle-même héritera d'une rente annuelle de 70 000 dollars. Car l'homme vivait désormais de plus en plus reclus, dans des conditions qui se dégradèrent au point de devenir inimaginables : il ne se rasait ni ne se coiffait pendant des jours, parfois des mois, vivait la plupart du temps nu, à regarder des films d'hollywood que des assistants lui projetaient à sa simple demande, 24h sur 24, tout en téléphonant des centaines de fois par jour ou faisant passer des notes arrachées du même carnet jaune, pour diriger ses entreprises ou secouer un député ou un sénateur qu'il a pris en grippe, quand ce n'était pas un Président des Etats-Unis. Parmi ses directives, données de son bunker de Beverly Hills, des dizaines sur la façon de lui préparer ses repas, pour "éviter les contaminations". Des recommandations loufoques : son menu préféré, rédigé par ses soins, comportait par exemple des tranches de tomates de 4 mm d'épaisseur (pas plus, pas moins), et des petits pois, 18 exactement, qui devaient tous être calibrés à la même taille ! Pour mieux les compter, il se fera fabriquer une fourchette spéciale, dont l'écartement des dents permettait deonnaître leur dimension. Autour de lui des infirmiers, mais un peu spéciaux : ils étaient tous mormons.

Des starlettes, Hughes en recruta des centaines, dit-on, avant de vivre en ermite. Où les trouvait-il donc, toutes ses greluches ? Simple : il faisait confiance à un fournisseur attitré, à un rabatteur, comme de nos jours en italie avec Berlusconi. Dans le capitalisme, rien de bien neuf en effet : "Un autre joyau effrayant c'est cette mention du studio de Hesse dans la biographie de Howard Hughes signée Richard Hack. Le passage se plonge dans le sujet des starlettes que Hughes faisait défiler tour au long des contrats pendant les années 1950 : [Noé] Dietrich a comparé la collection d'espoirs féminins de Hughes à une collection de bonsaïs. « elles étaient tous magnifiques à regarder, et avaient été formées et manipulées pour répondre à la version d'Howard de la perfection", disait-il. "Howard aimait à regarder et à apprécier leur beauté. Dans un sens, il a été le collecteur ultime. Là où les autres avaient des timbres, Howard avait des filles." a vrai dire, Hesse, photographe des stars extrémement réputé au point de de faire la couverture de Times en 1934, jouait en fait aussi au voyeur avec Howard Hughes !   La "collection" de Hughes, était organisée par.. un collecteur, ou un ramasseur de starlettes aux méthodes plutôt particulières : "sa principale source de femmes dans le milieu des années cinquante était l'agent de talents Walter Kane, qui à un moment donné a travaillé exclusivement pour les Productions Hugues pour trouver de belles adolescentes, toutes avec de gros seins et des cheveux bruns. Kane a vécu dans un appartement au 8484 Sunset Boulevard à West Hollywood, au-dessus du studio de photo de Paul A. Hesse, un des pionniers de Hollywood dans la photographie du portrait couleur. Grâce à un miroir sans tain, Hughes venait souvent regarder silencieusement comme Hesse ou ses assistants, les diffférents espoirs qui se faisaient photographier les espoirs, toujours dans des chandails serrés, afin d'accentuer le profi de leurs seins, dont quelques privilégiés introduits plus tard par Hughes dans l'appartement de Kane, ou était le dîner par le chef Robert Poussin."  Walter Kane était aussi le directeur d'un des Casinos de Las Vegas les plus courrus, le Silver Sleeper (**), dans lequel Hughes avait aussi investi : il y recyclait aussi ses starlettes ratées. Chosies parfois fort jeunes : quand il rencontre Faith Domergue, qui sera sa compagne quelques années, elle a déjà signé un contrat ailleurs mais elle encore... écolière. Quand il rencontre Jane Peters, qu'il finira par épouser, elle n'a que 19 ans. A Las Vegas, à cette époque des Sinatra, des Dean Martin des Sammy Davis ou des Peter Lawford gagnaient 40 000 à 50 000 dollars par mois. On les payait grassement car ils drainaient un public immense : encore une fois, ce que venait de toucher Hughes s'était transformé en or. Pour se rendre de New-York à ces casinos, ou aller faire un tour dans son île, Hughes ne mobilisait pas toujours son Constellation, préférant piloter son B-25 personnel (ici sans ses ailes). Pour le cas où il prenait une voiture, et que celle-ci emportait une de ses protégées, il avait rédigé un surprenant mémo pour son chauffeur : "Afin de ne pas endommager la poitrine de mes stars, la vitesse de la voiture ne doit pas dépasser 40 km/heure, et uniquement sur des routes en bon état..." 

Car il était devenu obsédé, à croire que les poitrines des starlettes avaient pris la place dans sa tête des cônes d'hélices de son prototype raté. On parle parfois de seins en obus (les pin-ups de l'époque arborant des dessous de la sorte, sans compter les accessoires possibles) :visiblement, l'esprit déjà embrumé d'Howard Hughes jonglait déjà sur les tables à dessin entre ses prototypes militaires et le développement mammaire de ses (jeunes) protégées. Ceci pour la partie connue de l'iceberg Hollywoodien  Jane Russell, qui ne se relévera jamais de la façon dont Hughes l'avait fait filmer (elle n'était plus qu'une poitrine dans "Outlaw") raconta bien plus tard l'autre côté d'Hollywood, que le grand public a ignoré pendant des années. Un côté sordide : "mais les plus belles forteresses hollywoodiennes ont des oubliettes. Toujours élégante et discrète dans sa vie privée, loin du personnage de femme cynique et boudeuse dans lequel elle sera confinée, Jane connaîtra quelques drames sans jamais en faire part, sinon en 1985/88 dans son autobiographie. La chanteuse et actrice se fera avorter à dix-huit ans : Seule solution que j'avais en ce temps là, c'était de trouver un charlatan. J'ai eu un avortement clandestin terrifiant. Peu après, mon propre docteur m'a dit : Quel boucher t'a fait ça ? J'ai dû être emmenée d'urgence à l'hôpital. J'étais tant déteriorée que j'en suis presque morte. Je n'ai jamais connu la douleur d'un accouchement. Elle adoptera, quelques années plus tard, deux enfants. Non sans avoir sombré, après son avortement, dans l'alcoolisme. Puis elle trouvera un peu de répis dans la religion et un engagement politique aux côtés des Republicains ; elle participa activement à la compagne et à l'élection d'Eisenhower." 

Au temps d'Howard Hughes, les avions s'écrasaient parfois, mais les starlettes bousillaient leur vie, beaucoup plus souvent.

 

(*) ce que j'en ai dit :
"Luis Posada Cariles est l'un des pires exécutants qu'a pu utiliser la CIA en toute connaissance de cause : c'est elle qui l'a formé à Fort Branning. A l'école du meurtre, il semble avoir été fort assidu." C'est l'année de la disparition de Hughes que Cariles fera sauter un DC-8 en 1976 du vol 455 des Cubana Airlines, causant la mort de 76 personnes.
 
documents :
 
sur Carlos Lehder :
 
(**) très particulier, l'achat de ce casino : il était surmonté d'une énorme chaussure à talon aiguille, qui tournait de façon assez bizarre sur son axe de rotation. Arrivé dans l'Hôtel Desert Inn qui lui faisait carrèment face et dirigeait ses projecteurs vers lui ; Hughes s'était mis en tête qu'on le surveillait via une caméra installée dans la chaussure, qu'il fit démonter, la fit remplir de béton et démantibula l'appareil rotatif sur le toit. On ne sait si l'opération coûteuse (le casino lui avait couté 5,4 milions de dollars de l'époque, lui fit retrouver le sommeil...
 
-sur Jean Peters : un excellent article ici :
 
-l'interview de Jane Russell de 1985 : son contrat avec Hughes était de 30 ans !
hélas, la deuxième partie n'est plus disponible :
il reste celle-ci :
et ce jeu télévisé, où ; femme de caractère, elle présente beaucoup d'humour.
en 2004, elle en montrait tout autant à 83 ans
elle avait en effet un beau filet de voix :
en 1980, elle se retrouvait dans une pub pour Playtex :
Elle est décédée le 28 février 2011.
 

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10 réactions à cet article    


  • velosolex velosolex 5 janvier 2012 09:12

    Époque arrogante de pare chocs étincelants,
    et de poitrines en obus qui faisaient rêver les adolescents
    A moins les seins étaient vrais
    Avec le dollar c’était la seule vérité
    Le silicone s’est infiltré partout
    Bientôt il envahira même les cerveaux


    • morice morice 5 janvier 2012 11:08

      « A moins les seins étaient vrais »


      ben non. Ils étaient faux avec leurs « wonder bras » pointus . Comme quoi vous vous trompez ! 

      mauvais exemple là !!! 

      Le silicone s’est infiltré partout 
      Bientôt il envahira même les cerveaux


      il est déjà dans le vôtre, là....


    • velosolex velosolex 5 janvier 2012 16:43

      « A moins les seins étaient vrais »

       

      ben non. Ils étaient faux avec leurs « wonder bras » pointus . Comme quoi vous vous trompez ! 

       

      Dites vous

       

      Morice

      Vous confondez le contenant et le contenu ; et c’est fâcheux
      Mais c’est vrai que vous vous appelez pas Robert

      Comme eux, question d’équilibre, vous devriez être deux

      Au moins vous seriez plus malin

      « Car avoir un bon copain

      C’est bien mieux qu’une blonde siliconée ! »


    • morice morice 5 janvier 2012 17:08

      Vous confondez le contenant et le contenu ; et c’est fâcheux
      Mais c’est vrai que vous vous appelez pas Robert


      là, exact et rien à dire en effet. Je voulais dire qu’extérieurement, sous le pull, on était aussi trompé par un artifice dont vous ignorez encore quelques petites choses, je pense... les pulls serrés de l’époque trompaient autant que les blocs de silicone insérés façon PIP !

      exemples frappants :

      ça frise l’autosustentation, à ce stade.... voire l’apesanteur !

      Au fait, vous avez joué dans un des films de Hughes ?



    • morice morice 5 janvier 2012 11:04

      Je pense que vous mélangez plusieurs choses qui pour vous forme un système homogène mais qui dans les faits sont assez indépendantes mais peuvent se conjuguer.

      peut être bien, mais moi je me régale à le faire.

       J’ai l’impression que vous faites l’impasse sur son vécu pour mieux utiliser ses réalisations dans ce que vous voulez démontrer.

      et oh, ce n’est pas fini là...

      Déjà, son profil psychologique en fait un individu assurément victime d’abus dans l’enfance ce que confirme son rapport aux femmes. 

      psychologie de comptoir. Il n’a pas été abusé. Un père hyper autoritaire et une mère qui avait failli le perdre à la naissance et qui est devenue bien trop enveloppante, et c’est tout : et ça suffit, car vous oubliez ces 14 fractures de la face ayant touché le cerveau. Ce que votre psycho à deux balles prétend expliquer, la médecine l’explique véritablement. C’est son FRONT qui avait morflé à chaque crash, et il y en a eu trois !

      Le lobe frontal est situé dans la partie antérieure (avant) des hémisphères cérébraux, c’est-à-dire juste derrière le front. 
      Il est responsable de la coordination motrice volontaire. 
      Il contient les centres chargés du contrôle musculaire, mais aussi des mouvements rythmiques coordonnés de la tête et de la gorge, comme ceux consistant à mâcher, lécher ou avaler.
      Le lobe frontal contient également les centres de la pensée, de la mémoire, du raisonnement et des associations. Selon certains chercheurs, il serait également le siège de la personnalité. 
      D’ailleurs, les patients ayant, entre autre, une atteinte du lobe frontal ont, ce qu’on appelle l’ataxie, ou l’incapacité de bien coordonner les mouvements, des troubles du langage, flux de la voix ralenti, mais surtout, en ce qui concerne le lobe frontal, un trouble du comportement avec souvent une desinhibition du patient ( il va etre grossier, « pervers », sans limite ...)
      Sources :
      Etant kinésithérapeute de profession, et travaillant avec des patients ayant le système nerveux central atteint, je me dois de connaitre ce genre de chose.

      et 

      Le lobe frontal joue un rôle important dans la capacité d’éloigner les activités parasites pour mener à bien une action. Le déficit de l’attention, plus souvent noté dans les lésions frontales internes (cingulaires) pourrait perturber l’enregistrement des souvenirs.


      D’une certaine manière, vous pouvez écrire des choses similaires sur Léonard de Vinci esprit génial, inventeur et précuseur anonyme de beaucoup de chose (il faut Fritjof Capra à se sujet) parce qu’il dessiné des engins de combat.

      Léonard de Vinci passait ses journées à ranger ses Kleenex et à ranger 18 petits pois ? NON ? J’apprends des trucs, dites-moi !

      Les meilleurs capos du capitalisme sont des gens lambda, de tout les jours ou les petits et petites chefallons, chefallonnes.

      je ne parle pas des contremaîtres, là, mais du PATRON capitaliste. Qui se repose sur ses larves, je vous le concède.

      • morice morice 5 janvier 2012 11:06

        Olivier Dyens : essai sur l’effroi technologique


        excellente référence en effet !
        «  C’est bel et bien par les technologies, au premier rang desquelles le langage, que l’homme est pleinement homme : la réalitétechnologique, loin de nous faire découvrir un univers insensé, nous propose de lui réinventer un sens qui dépasse la perception biologique que nous en avons. La condition inhumaine nous oblige ainsi à repenser la condition humaine. »

        • Pyrathome Pyrathome 5 janvier 2012 15:09
          Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à Dieu

          Ça tombe juste à propos, votre histoire de mamelles....
          Que pensez-vous de ça, finira dans le placard ou devant une haute cour de justice pour témoigner ?

          http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/l-ex-agent-de-la-cia-susan-33192

          Évidemment, son histoire est une « tzar bomba ».... , mais sa « désinvolture apparente » me trouble....( je mettrais ça sur le compte d’une certaine nervosité.. ? )
          Qu’en pensez-vous ?



          • morice morice 5 janvier 2012 17:01

            pas le temps de voir là, je regarderai ce week-end... désolé !


            • morice morice 5 janvier 2012 22:46

              Dites moi chez Morice, nous sommes quelques uns qui seraient méga-alléché à l’idée que vous livriez vos talents d’investigateur pour un acte de salubrité publique.


              une chose à la fois, voulez-vous : on va d’abord se passer de Sarkozy, car là aussi il y a une belle enquête qui s’annonce (fournie !).... non non, pas de « Heine ».... à son égard. Mais je le préférerais de loin DEHORS.

              • Georges Yang 6 janvier 2012 00:44

                Article Nutella , pâte à tartiner

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