Sommes-nous à l’aube d’une guerre nucléaire ?
Dans un récent déferlement de langage enflammé, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie prévoit de stationner des armes nucléaires tactiques en Biélorussie - un précédent qui n’avait pas été établi depuis le milieu des années 1990.
Les médias officiels russes ont rapporté que le président Poutine affirmait que cette manoeuvre ne violait pas les accords limitant la prolifération des armes nucléaires et la comparait à la position des armes américaines en Europe.
Le président Poutine a également déclaré que Moscou conservera le contrôle sur ses armes et que seuls quelques systèmes de missiles Iskander, capables de lancer des armes nucléaires, ont déjà été envoyés en Biélorussie. Après que 18 pays ont accepté de fournir à l’Ukraine un minimum d’un million d’obus d’artillerie au cours de l’année à venir, le président Poutine a fait cette annonce.
De plus, les remarques de la vice-ministre britannique de la Défense, Annabel Goldie, concernant la fourniture de munitions à l’uranium appauvri à l’Ukraine ont provoqué une réaction du président Poutine, déclarant que la Russie devrait prendre des mesures si l’Occident commençait à utiliser des composants nucléaires en Ukraine.
Alors que ces mesures pourraient sembler intensifier les tensions existantes entre la Russie et l’Occident, ce sont les remarques faites par Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie et fervent partisan du Kremlin, qui ont perturbé les observateurs. Il a affirmé que l’aide occidentale à l’Ukraine augmente la probabilité d’un conflit nucléaire et qu’une guerre nucléaire imminente est à craindre.
Il a demandé une « trêve » et des discussions sans restrictions entre Moscou et Kiev. Il y a plusieurs signes indiquant que la fin de la guerre en Ukraine est peu probable. Cela implique une escalade accrue et un conflit nucléaire potentiel qui ne peut être évité en raison d’une mauvaise évaluation de la situation.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a tenu des propos laissant entendre que la confrontation entre la Russie et l’Occident est une guerre totale dans tous les sens du terme. Il a mis en garde contre une guerre prolongée, ce qui explique le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes en Biélorussie en prévision de tout développement futur du conflit.
Un rapport du ministère britannique de la Défense indique également que le président Vladimir Poutine prévoit de recruter 400 000 soldats supplémentaires pour la guerre en Ukraine. Les préparatifs visent à inciter les volontaires plutôt que de simplement compter sur la conscription pour compenser le déficit de soldats russes en Ukraine.
Les preuves indiquent que la Russie s’attend à ce que le conflit militaire en Ukraine dure pendant une période prolongée. Dmitry Polyanskiy, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a confirmé que le conflit en Ukraine n’est pas proche d’une résolution pacifique en raison du manque d’efforts diplomatiques de la part des pays occidentaux.
Le représentant russe a souligné que son pays était prêt à engager des discussions sérieuses sur la réalisation de ses objectifs militaires par d’autres moyens, mais que l’Occident ne manifestait aucun intérêt et que la Russie devait avancer sur le plan militaire. Cette déclaration implique que la Russie pourrait accepter de discuter de propositions telles que la neutralité de l’Ukraine lors des négociations, mais qu’elle ne voit pas d’autre option que de poursuivre la guerre.
Cela soulève des questions sur la capacité de la Russie à endurer économiquement la guerre et à résister aux tactiques d’attrition à long terme de l’Occident. La Russie peut-elle recourir à un plan d’escalade militaire soudaine, en utilisant des armes nucléaires tactiques ou autrement, pour faire pression sur l’Occident afin qu’il cesse de se battre ? La question en jeu est le traitement imprudent de l’idée de guerre nucléaire par tous les acteurs impliqués.
Les experts et les observateurs affirment que l’improbabilité d’une guerre nucléaire est due au fait que les parties impliquées sont conscientes de ses dangers et de ses conséquences destructrices. Ils comprennent que les armes nucléaires servent principalement de dissuasion et qu’il est difficile de les utiliser efficacement. Cependant, cette hypothèse s’effondre dans des situations exceptionnelles, telles que des malentendus mutuels.
Les signaux répétés de Poutine et de ses proches associés concernant les armes nucléaires reflètent la vérité selon laquelle le Kremlin a dû étudier les possibilités d’utilisation des armes nucléaires et identifier précisément les circonstances et les scénarios dans lesquels elles pourraient être utilisées. Les armées occidentales ont fait de même.
Ainsi, le scénario n’est pas totalement impossible, mais ce qui n’a pas été étudié, ce sont les cas où les choses dérapent, comme des erreurs de calcul qui pourraient dégénérer en guerre nucléaire. Ces situations surviennent de temps à autre et sont isolées des calculs habituels d’action et de réaction.
Bien que ces scénarios restent relativement éloignés dans les circonstances actuelles, ils ne peuvent être totalement exclus. Il s’agit d’un danger qui doit être pris en compte, car le monde pourrait se réveiller avec une catastrophe nucléaire pour laquelle tout le monde paiera inévitablement le prix, tant à l’Est qu’à l’Ouest.
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