François Bayrou vient de publier "Abus de pouvoir". Dans cet ouvrage, le président du MoDem se livre à un réquisitoire sans concession contre la gouvernance du Président Nicolas Sarkozy.
Mais s’il n’a pas son pareil quand il s’agit de pourfendre et pointer les défauts d’un autre, François Bayrou est-il qualifié pour donner des leçons orbi alors qu’urbi, au sein du MoDem, tout serait loin d’être parfait.
Ne conviendrait-il pas de remettre en lumière certains évènements, qui indubitablement, contredisent le discours du chevalier Béarnais qui voudrait endosser l’armure immaculée de héraut des valeurs humanistes ?
La brève histoire du MoDem qui n’a que deux ans se lit comme un roman…
Certaines pages ont été réécrites afin d’éviter qu’une réalité trop crue ne vienne entacher l’image d’un parti qui se présente comme la seule force politique au fonctionnement exemplaire.
Il convient ainsi de revenir sur des évènements qui ont eu pour cadre la Fédération des Bouches-du-Rhône à l’automne 2008.
De l’histoire ancienne tout ça ?
Beaucoup pourraient se demander pourquoi évoquer aujourd’hui ce qui s’est passé en septembre dernier.
Il se trouve qu’à l’époque, deux adhérents ont été violemment pris à parti par un cadre du MoDem.
Et alors penserez-vous, l’affaire aura été réglée promptement en interne surtout quant il s’agit d’un parti aux valeurs humanistes si clairement revendiquées. Et bien non, que nenni !
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé depuis des mois d’attirer l’attention des instances nationales du MoDem, François Bayrou le premier. Toutes les tentatives des adhérents visant à demander le règlement de cette affaire en interne sont restées lettre morte.
François Donval, une des deux victimes, est désormais bien seul. Lâché par les adhérents, oublié du leader du parti ; il reste pourtant présent dans la mémoire des militants du Modem des Bouches-du-Rhône. On l’évite, on l’accuserait même ! On voudrait qu’il se taise, on voudrait tant arracher cette page qui écorne la lisse et parfaite histoire du MoDem.
Les instances dirigeantes du Mouvement Démocrate font comme si cet adhérent de base n’existait plus, elles ne daignent pas répondre à ses courriers.
Ce retraité, victime d’injures et de coups de la part d’un élu local, n’a essuyé en retour de ses multiples appels qu’un silence aussi méprisant qu’assourdissant de la part du Béarnais. F. Bayrou n’aura jamais adressé un simple message fût-il de sympathie à ce petit militant de base.
N’est-ce pas ce même Bayrou qui a prôné : "Les adhérents sont notre force." ?
Le 7 juin prochain, les citoyens vont choisir celles et ceux qui auront pour mission de défendre le modèle social auquel ils aspirent.
François Donval avait justement adhéré au Modem pour travailler à réduire les inégalités. Il avait pour exigence cette démocratie.
Aussi, à ses yeux d’adhérent de base, le MoDem se devait de montrer l’exemple en illustrant ce modèle humaniste dans son fonctionnement interne avant de le promouvoir en externe.
Il ignorait encore que, pour ce parti, la seule chose qui comptait finalement, était que François Bayrou se place dans les starting-blocks de la présidentielle de 2012. Si l’on prend en compte cette considération, alors oui, on pourrait accepter l’idée qu’après tout, s’il y a des adhérents qui se font injurier et frapper par les élus, ce n’est pas grave pourvu que le parti s’impose comme la force de frappe au service de l’ambition de son leader.
Tout a commencé le 26 septembre 2008. En fait non, c’est ce qu’on a cru jusqu’ici mais… Pour se faire une idée plus juste de l’affaire, il serait intéressant de se reporter à une période plus ancienne. Disons novembre 2007…
A cette époque, au prétexte de l’échéance des élections municipales à venir, François Xavier De Peretti (FXDP), le cadre local dont nous avons fait mention, menait une opposition musclée contre le système Joissains à Aix-en-Provence car le pouvoir s’y exerce en famille. Ainsi, « le minot du Modem » s’insurgea avec force contre ces magouilles aixoises.
« On retrouve le même scénario qu’à Vitrolles du temps des Mégret, assène François-Xavier De Peretti. Un ancien maire qui ne peut pas se représenter, fait monter sa femme en devenant son directeur de cabinet. Je viens de Corse : là bas, on appelle cela un clan. » (sic)
Aussi, lorsque quelques mois plus tard, pendant la campagne des élections fédérales du Modem, François, notre adhérent de base, mène une opposition virulente contre les stratégies utilisées par les têtes de listes dont celle de François-Xavier, le cadre du parti. Ce dernier, fort de son expérience et de son soutien des instances nationales du MoDem, ne s’en inquiète pas. Il continue de pratiquer la politique comme il sait la pratiquer.
Seulement, là où le bât blesse, c’est que François Donval est un homme pour qui la transparence et la régularité sont importantes. De plus, il a le souci du détail au point que rien ne lui échappe.
Il remarque quelques vices de forme dans la constitution de la liste élaborée par François Xavier De Peretti et les dévoile publiquement en toute bonne foi.
Du coup, FXDP est obligé de remanier sa liste en catastrophe et comme il a pour principe de ne prendre sur ses listes que les personnes qui sont « de son camp, » il ne trouve personne de plus fiable que… sa propre mère, hors délais. Et notre retraité croit l’histoire terminée puisque le problème est réglé.
Seulement, c’était sans compter sur la fragilité émotionnelle de celui qui se présentait à la présidence de la fédération du Modem des Bouches-du-Rhône..
Et c’est au soir du 26 septembre, alors qu’un débat entre les deux listes qui s’affrontaient avait lieu que "l’Affaire Marseillaise " éclate
Arrivé en retard, FXDP repère François Donval parmi près de 50 participants, se plante devant lui et lui lance :
« Toi, je vais m’occuper de toi »
« Tu vas me montrer si tu es un homme »
« Tu as mis ma mère sur Internet » …
Et tout au long du débat, il ressort ses menaces en direction de François Donval.. Il rajoute même à un moment :
« Je vais te couper les oreilles ».
« Le minot du Modem » ne s’en est pas tenu aux paroles. Il était bien remonté !
Le débat clos, François D range soigneusement ses affaires dans son cartable et se dirige vers la porte..
Pan ! Pan !
Notre homme n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Enlacé par surprise par FXDP, candidat à la présidence de la fédération Modem 13, devant 40 personnes formant un cercle pour mieux admirer, il ne peut que crier :
« Ne me touchez pas ! » à plusieurs reprises…
Ah mais non hein, le petit baronnet local est furieux ! Il a mis sa mère sur sa liste publiée sur internet et… Et c’est la faute à François ! Il doit payer pour ça ! Et les coups pleuvent.
L’agresseur perd l’équilibre puis revient à la charge.
Pan ! Pan ! Pan ! François D n’a pas la possibilité de s’enfuir tant le cercle d’adhérents au projet humaniste de la nouvelle ère politique se resserre. Il devra finalement son salut à une femme qui prend le bras de l’homme en furie et lui dit :
« Arrêtez ! C’est fini ! »
A la Maison de quartier des Lices, les témoins et acteurs de l’agression, s’entendent pour la taire. « Surtout ne pas faire de vagues » (sic)
Pensez-vous vraiment que cette affaire en serait restée là ? Peut-être, si de nouveaux évènements n’étaient pas intervenus pour en accentuer la gravité.
Le lendemain, au numéro 88 de la rue Curiol, siège du Modem 13, le minot du MoDem aurait passé à tabac un autre adhérent dans des circonstances encore plus scandaleuses.
Nous n’en développerons pas ici les détails que vous retrouverez
ici qui relata l’affaire dans un article du 10 novembre 2008.
Voici 7 mois que François Bayrou a adopté la politique de l’autruche face aux nombreuses demandes de traitement, ne serait-ce qu’humain, de cette affaire en interne. Alors même qu’il était parfaitement informé de ces faits graves, le président du Modem n’a pas trouvé mieux que de reconduire FXDP au Comité de Conciliation et de Contrôle qui est l’instance disciplinaire de ce mouvement. Encore mieux, le Béarnais a dû estimer que FXDP n’a tellement pas démérité dans ses fonctions qu’il lui a confié l’honneur en février dernier d’assumer la responsabilité de la présidence du CCC.
Etonnant non ?