Un cheminot réplique sévèrement aux attaques de François de Closets contre le service public
Se sentant, une nouvelle fois, injustement mis en cause, Charles Nouailhetas, cheminot retraité, se dit insulté par les propos de François de Closets, chantre de l’ultra-libéralisme débridé sur tous les plateaux télé auxquels il participe. Usant d’un droit de réponse, il réplique sèchement à ce journaliste obsolète, qui se refait une santé médiatique sur le dos des services publics, qu’il n’a de cesse d’attaquer, et "l'assure de son plus profond mépris."
Charles Nouailhetas
à Monsieur François de Closets,
J'ai travaillé sur les locomotives à vapeur de fin 1957 à mars 1967 et occupé le grade de MECRU (mécanicien de route) au dépôt parisien des Batignolles (là où fut tourné ''La bête humaine'') de février 1962 à juin 1981. Voyez-vous, le privilégié que j'étais est resté 14 années supplémentaires à un grade lié à la traction vapeur qui n'existait plus avant d'être promu au grade de CRRUP (conducteur de route principal).
Durant les années passées sur les locomotives à vapeur, j'ai perçu la fameuse prime charbon qui correspondait mensuellement à environ 15 euros d'aujourd'hui. Ceux qui m'apprirent alors ce très dur métier la percevaient aussi. Nombre d'entre eux avaient combattu ''les armes à la main'' comme ils disaient, l'envahisseur nazi. Jojo Mahieux avait même été promu ''compagnon de la libération'' par De Gaulle. Mais pour ''toucher'' la prime charbon, il fallait effectivement ''brasser'' des tonnes de ce minerai, avaler sa poussière qui tourbillonnait en continu sous l'abri, avaler aussi les fibres de l'amiante qui entourait tous les tubes et constituait les torchons servant à manier le ringard. Et pour quelques malheureux francs de l'époque, la plupart de ces travailleurs admirables sont morts prématurément, rongés par le charbon et l'amiante !
Lorsque vous avez publié votre livre ''Toujours plus'' au début des années 80, j'avais été outré, comme tous les anciens de la vapeur, par votre façon indigne de présenter les quelques retraités survivants de ce travail qui percevaient alors une infime partie de cette prime charbon dans leur pension, comme étant des privilégiés accrochés à des avantages dont la cause avait disparue depuis 20 ans !
Un falsificateur grassement rémunéré pour participer à la démolition du service public
Aujourd'hui, vous remettez ça. Trop c'est trop. Le seul pour qui cette prime charbon a été un privilège c'est vous. Elle a dû vous rapporter des millions pendant que mes camarades de la vapeur mourraient les uns après les autres pour avoir été exposés au charbon et à l'amiante dont vos poumons n'ont sans doute jamais connu les ravages. Puisque vous êtes ce que l'on présente comme un journaliste très compétent, communiquez sur le montant de cette prime et sur l'espérance de vie de ceux qui l'ont perçue. Vos lecteurs et auditeurs découvriront alors une réalité à l'opposé de ce que vous cherchez à démontrer depuis tant d'années et qui vous rapporte tant d'argent.
Vous êtes un falsificateur, un manipulateur grassement rémunéré pour participer à la démolition d'un service public où la conscience professionnelle est infiniment plus développée que celle que vous démontrez dans votre domaine d'activité.
En écrivant ce billet, j'ai, encore une fois, une pensée émue pour mon camarade Gérard Couëdel, décédé il y a 2 ans, rongé par le charbon et l'amiante. Il était un des derniers à percevoir quelques centimes d'euros pour cette prime à travers sa retraite. Désormais, autour de moi, c'est quasiment le désert parmi les anciens vaporeux. C'est pourquoi, pour eux, que je m'insurge contre vous. Vous êtes l'être le plus abject qu'il m'ait été donné de rencontrer. Vous êtes un charognard.
Soyez assuré de mon plus profond mépris.
Charles Nouaihetas
Verdi
Samedi 17 mars 2018
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