Un conseil d’état plus inclusif

Le sieur Jean-Michel Blanquer, ci-devant ministre de l’Éducation nationale, avait commis en septembre 2021 une circulaire1 pour favoriser l’inclusivité de l’éducation pour les élèves transgenres. Il y préconisait par exemple d’obliger les enseignants à user dans la vie scolaire courante d’un prénom différent de celui inscrit à l’état-civil, ou de laisser libre cours aux fantaisies vestimentaires qui seraient plus conformes au sexe opposé à celui déterminé par la naissance, ou encore de favoriser l’accès à des lieux d’intimité ad’ hoc. La réprobation de ce délire m’avait même conduit à écrire jadis un petit article2.
La juridiction administrative a été saisie d’une demande d’annulation de cette circulaire pour excès de pouvoir. L’argumentation juridique invoque la loi du 6 fructidor an II3, jamais abrogée, qui stipule dans son article premier que « Aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance [...]. » et dans son article 4° : « Il est expressément défendu à tous fonctionnaires publics de désigner les citoyens dans les actes autrement que par le nom de famille, les prénoms portés en l’acte de naissance, [...] ni d’en exprimer d’autres dans les expéditions et extraits qu’ils délivreront à l’avenir. » Notons en outre que le fonctionnaire contrevenant s’exposerait à la destitution. Bref, la loi impose d’user de l’état-civil, point final.
Le diable se niche dans les détails. La circulaire, attaquée sans doute par un partisan d’un hétéro-patriarcat obsolète, stipule que pour les épreuves concourant à l’obtention d’un diplôme national, seul les prénoms inscrits à l’état-civil doivent être utilisé. Hop ! Le Conseil d’état s’engouffre dans la brèche4 : parce que cette exception existe dans la circulaire, la loi du 6 fructidor an II serait réputée respectée. Une loi qui institue l’immutabilité absolue et permanente des noms et prénoms peut-être sauvagement violée la plupart du temps, si lors de certaines occurrences, elle est appliquée avec toute la révérence qui lui est due, alors tout va bien. En plus, comme elle favorise une école d’une inclusivité galopante, c’est merveilleux ! Le suppôt de la réaction qui a osé ester est débouté.
Quelques réflexions d’un atrabilaire rétrograde.
Ce n’est bien sûr qu’une opinion, mais la dysphorie de genre est une pathologie psychique nonobstant ce qu’en pensent l’OMS et tous les sérails progressistes et corrompus5. Dès lors, ne pas traiter par la psychologie un trouble de genre chez un jeune, refuser de questionner son discours pour abonder sans le moindre recul à ses moindres humeurs, ça ressemble surtout à une maltraitance.
Sans prétendre avoir ouï des voix, bouter hors de la souveraineté de France (ou du trop peu qui subsiste) les donneurs d’ordres exotiques dont les noms sont évoqués çà et là dans des décisions qui concernent les français (comme ici l’OMS et la CEDH, mais il y en a d’autres) pourrait relever du salut public. Ou du bien commun.
Une école qui apprend sans idéologie à lire, à écrire, à compter, puis la littérature, l’histoire et la géographie, les mathématiques et les sciences, les langues étrangères, les arts et le sport, etc., cela devrait être la principale préoccupation des enseignants et de la Straß de cette noble maison. Et comme pour l’instant, elle est extrêmement critiquable sur ces aspects essentiels, il conviendrait qu’elle concentre ses efforts exclusivement sur la transmission des savoirs sans se chercher de nouveaux moulins à vent comme l’inclusivité. Au moins tant qu’elle n’aura pas mis bon ordre dans sa cour de roy Petault.
A force de se prendre pour des législateurs ou de rendre des services aux copains et aux coquins en politique, des juges pourraient faire perdre le peu de respect, de confiance et d’autorité qui demeure en la justice.
Je radote : faire tout pour que les élèves n’apprennent pas in fine à penser, n’est-ce pas le meilleur moyen de s’assurer de la sujétion de futurs adultes ?
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