Un député LREM dénoncé à Tracfin
Mustapha Laabid, député LREM rennais est entendu par la police dans une affaire d'abus de confiance au détriment d'une association
Député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine qui s'était déjà fait remarquer pour avoir diffusé des tags insultants à l’égard de la police et de la mairie de Rennes sur son compte facebook, Mustapha Laabid (La République en Marche) est visé par une enquête pour abus de confiance.
Qui est Mustapha Laabid ?
Mustapha Laabid, bien que né à Rennes, se qualifie lui même de "franco-marocain". Il est d'ailleurs Président du groupe d'amitiés franco-marocaines de l'Assemblée Nationale. C'est à ce titre qu'il est allé au Maroc récemment rencontrer des députés marocains afin "d'évoquer les règles d'immigration" entre les deux pays et qu'il a organisé le soutien de la candidature marocaine à l'organisation de la coupe du monde 2026 de football.
Dénoncé à Tracfin par sa banque
Une enquête pour abus de confiance a été ouverte, en novembre dernier par le parquet de Rennes, à l'encontre de Mustapha Laabid. Ce dernier est député "République en Marche" de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine. Cette enquête judiciaire fait suite à un signalement transmis à Tracfin par l'organisme bancaire de l'association en octobre 2017.
A la suite de ce signalement (rappelons qu'il est une obligation aux organismes bancaires ainsi qu'à tout professionnel de signaler à Tracfin tout mouvement suspect de fonds) le service de renseignement, placé sous l’autorité du ministère des comptes publics, a relevé des mouvements financiers suspects, pour un montant total de 24 000 € sur plusieurs années, dans la gestion de l’association Intermed (une association du quartier du Blosne qui "lutte contre la discrimination" et aide les jeunes du quartier à trouver des stages ou des emplois) que dirigeait Mustapha Laabid de 2006 à 2017. Dans le cas d'une enquête positive, Tracfin transmet alors au parquet qui décide de la suite à donner.
Nicolas Jacquet, procureur de la République de Rennes, a bien confirmé que Tracfin a transmis le dossier et que donc des faits qui peuvent être supposés délictueux ont bien été relevés par l'organisme de surveillance.
Mustapha Laabid clame sa bonne foi
« Quand j’ai appris ce que l’on me reprochait, j’ai été abasourdi » a expliqué le député de Rennes. « Et encore plus étonné que ce soit par un signalement Tracfin. Intermed était une petite association qui touchait 20 000€ de subventions par an. Mon premier réflexe a été d’écrire au Procureur de la République pour être entendu car je n’ai rien à me reprocher. »
Une première fois en mars dernier et une seconde fois en mai, Mustapha Laabid a été entendu par les services de police judiciaire dans le cadre d'une commission rogatoire. « On m’a demandé de justifier des dépenses de transport, de nourriture, d’activités… C’est ce que j’ai fait. L’enquête se poursuit et je suis confiant. »
Comme le rappelle lui même l'élu, bien des rumeurs couraient déjà au moment de sa candidature. « A chaque fois je m’en suis expliqué et rien n’a été retenu contre moi. Mais je sais aussi que la rumeur est un poison lent qui tue » précise le député, semblant mettre sur le même plan des rumeurs comme en subissent nombre de candidats et un dossier transmis au parquet par Tracfin après enquête.
Quelles suites judiciaires à cette enquête ?
Le Procureur de Rennes, comme il se doit à ce niveau de la procédure, s’est refusé à tout commentaire. Dans la mesure où Mustapha Laabid a été entendu deux fois, cela laisse supposer qu'un complément d’information a été demandé et que donc les réponses apportées lors de la première audition n'ont pas permis au Procureur de déterminer s'il y avait lieu ou non de clore ou de poursuivre. Il devrait statuer prochainement. Souhaitons qu'il se détermine en fonction des faits et non de la personnalité et du tissu relationnel du suspect.
Qu'en pensent les soutiens politique de Mustapha Laabid ?
Du côté de La République en Marche, c'est le silence gêné mâtiné de malaise domine.
Richard Ferrand, président du groupe parlementaire, Carole Gandon, référente du mouvement en Ille-et-Vilaine, se refusent à tout commentaire pour le moment. Ils attendent les suites que le Procureur donnera à cette affaire.
Florian Bachelier, député d’Ille-et-Vilaine et premier questeur, estime quant à lui que « peu importe le lien d’amitié ou politique, la justice est quelque chose de trop essentielle, sensible et complexe pour la laisser à d’autres que ceux dont c’est la formation et la profession ». Autrement dit.... c'est "wait and see".
Cette info a été relevée sur Ouest France
Cet article est paru sur Tous-Pourris ?
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