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Accueil du site > Tribune Libre > Un Etat de droit est-il encore possible ?

Un Etat de droit est-il encore possible ?

C'est la question posée à un homme politique camerounais par un journaliste belge. La question se pose et s'impose au regard de l'actualité africaine dominée par le maintien au pouvoir de GBAGBO alors que celui-ci a perdu les élections présidentielles en Côte d'Ivoire. Mais dans ce continent, l'homme n'est pas seul. L'histoire de ces vingt dernières années nous fournit des tas d'exemples dans lesquels les dirigeants politiques ont bafouer la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Je ne vais pas rappeler le détournement des milliers de voix en faveur du Prince Mbongo. Il faut dire que les exemples s'enchaî'nent facilement et les noms pour les trouver viennent sans difficultés.

Que pouvait-il répondre ? Pouvait -il apporter une réponse qui satisfasse l'opinion si lui même est adepte de la tyrannie ?

Doit on rappeler qu'un état de droit est un pays dans lequel les droits humains sont sacrés au même titre que la vie. Parmi ces droits humains citons la liberté. D'après J.J. Rousseau, perdre sa liberté, c'est perdre sa qualité d'homme. Un état moderne considère de ce fait la liberté de ses citoyens comme un principe inaliénable. Dans ces conditions, la liberté est un droit pour tous les citoyens que l'état se donne le devoir de protéger et de défendre. la jouissance de la liberté est un présent du ciel qui ne devait pas dépendre de l'humeur du Prince.

La garantie des libertés et l'exercice de ces libertés doivent figurer dans la loi sacrée du pays, c'est-à-dire la constitution. La constitution doit affirmer de façon très claire que les hommes sont égaux, je ne parle pas de l'égalité de condition mais de l'égalité en droits. Il est indéniable qu'une fois la liberté garantie, qu'elle soit organisée pour éviter tout amalgame ; ceci pour quelle ne bascule pas, sous quelques prétexte, en liberticide. Cela implique que l'état soit fort et juste afin que les lois qu'il s'est donné soit visibles et respectées. Il faut encore que l'état et ceux qui le représentent soient respectables. Tous les citoyens doivent s' y retrouver et proclamer de ce fait même leur fierté d'être citoyens de cet état, qui défend leur liberté.

Défendre la liberté, c'est reconnaître qu'il y a des libertés collectives et des libertés individuelles notamment la liberté de circuler et la liberté d'expression qui sont tout aussi indispensables que le droit de faire grève.

L'exercice de ces libertés sont les signes visibles d'un régime démocratique. je veux dire que la démocratie est le seul système politique que notre monde a inventé qui permet aux hommes la pleine jouissance de leur liberté.

Dans une démocratie, les libertés et les droits fondamentaux ne sont pas des slogans. Je reconnais aussi que chez les Athéniens, fondateurs de notre démocratie, la liberté n'était pas un exercice populaire car certaines personnes en n'étaient privées.

Mais pour que les citoyens adhèrent à une telle société qui s'articule sur les mêmes droits et mêmes devoirs pour tous, il ne faut pas que le Prince soit au dessus des autres, les damnés de la terre.

Un état de droit est aussi, un état juste : la même justice pour tous les citoyens. Les juges, en faisant l'application juste des lois justes, entretiennent la sûreté parmi les hommes. Ils ne doivent pas vivre dans une sorte de subordination au Prince et aux siens. Le peuple ne doit pas être épuisé et réduit à dépendre entièrement des bienfaits du Prince pour subsister. Le peuple n'est pas dédié au service du Prince. Ce n'est nullement une disgrâce, Messieurs les Présidents.

Un pays de droits remet chaque homme dans tous les droits de la nature qui sont aujourd'hui dépouillés dans presque tous les pays. Ces droits sont : liberté entière de sa personne, de ses biens, de parler ou d'écrire ce que l'on pense sans être enlevé des bras de sa femme, de ses enfants au milieu de la nuit, pour être conduit au petit matin. C'est une très grande et très heureuse prérogative de pouvoir publier tout ce que l'on pense sans se faire voler sans ordinateur.

C'est jouir de sa pleine liberté que de publier les documents secrets comme l'a fait Julian Assanges sans que son blog Wikeleads soit ménacé. Doit-on tout publier . Oui, oui, oui.

C'est un droit des sujets de présenter des pétitions au Prince sans être poursuivi en raison de ces pétitions. De la même façon, la liberté des débats ne peut être entravée par le Prince et sa milice secrète.

Le Prince ne doit pas être un affreux despotisme même si son esprit est fasciné par Louis XIV. Il ne doit pas exercer tous les pouvoirs si non la cité est perdue dans ses usages ridicules et dans ses lois imparfaites et disproportionnées qui produisent la haine et les persécutions.

En Afrique, les Princes sont presque éternels, tout dépend de leur bon vouloir. C'est un pouvoir personnel, centralisé entre les mains du chef, de sa famille et des courtisans.

Depuis longtemps, on n'a plus parlé de l'état, on n'a parlé que des Princes. Ainsi, le clan des Présidents sont-ils omniprésents dans tous les postes stratégiques. Ces nouveaux Mobutu, Mbongo, Houphouet causent des maux très dommageables à l'Afrique. Ils sont à l'origine de la ruine la plus considérable des ressources africaines. Les peuples connaissent une vie de misère. Ils mènent une vie dures et précaire.

Au Congo-Brazzaville par exemple, la culture des terres est presque abandonnée. Des milliers des jeunes désertent le continent. Des restés, je ne saurait dire s'ils y sont par manque de stratégie de fuite ou par goût pour le continent. 

Les peuples mènent une vie de misère. Il connaît une vie dures et précaire.

Les Princes sont bien maîtres des vies et des biens de leurs sujets. Le Prince et les siens n'ont pas la même justice que le reste des hommes. Ils jouissent de tous les droits, tous les privilèges, toutes les prérogatives, de la préeminence, des franchises, de toutes les libertés, de toutes les exemptions et de toutes les immunités.

Les Puissants sont exemptés des devoirs, ils possèdent des privilèges liés à leur condition de naissance, ils jouissent de la présomption à vie, ils se donnent des airs de grandeurs, ils ont le coeur pour haïr et les mains pour égorger. Ils n'ont aucune pitié pour les maux des citoyens. Ils n'aiment que leur gloire. Leurs peuples qu'ils devraient aimer comme leurs enfants, meurent de faim. Une partie du peuple est réduite à la mendicité. Les autres sont fort malaisées et embarrassées de dettes. Les enfants de la rue cherchent de quoi soutenir leur vie languissante par les charités des bonnes gens.

Dans un état moderne, manger, se soigner, l'éducation ne sont pas un luxe.

Dans un état de droits un gouvernement se met au service du peuple, pour réaliser ses aspirations qui sont la liberté et la recherche du bonheur. Mais, quand le gouvernement se met à détruire ces aspirations, le peuple est dans son droit de lui imposer des modifications ou de l'abolir et instituer un nouveau gouvernement sur la base de ces nouveaux principes pour sa sécurité et son bonheur.

Pour toutes ces raisons, pouvons nous encore prétendre qu'il existe un seul état de droits dans le monde ? En Occident comme en Afrique le peuple a t-il (encore) réellement le pouvoir ? La démocratie est-elle encore le pouvoir du peuple ?

Dans beaucoup des cas le peuple est contraint à l'obéissance et au silence sous peine des galères, parfois / souvent on est las d'être au monde. C'est la fin de l'état de droits en Occident. C'est la désillusion pour des nombreux peuples africains. 


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2 réactions à cet article    


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 18 décembre 2010 15:14


    Que de confusions, que d’approximations... que de vieux concepts poussiéreux... tout ça pour en venir à quoi ? Quel est le propos ? Qu’est ce qui est proposé ?

    Bon, faisons simple. Le problème de l’Afrique, c’est la colonisation. C’est toujours d’actualité... Voilà un constat simple. Une véritable décolonisation, voilà le point de départ, l’essentiel... afin de définir des priorités, distinguer l’important de l’accessoire.

    Brice Matingout, la néocolonisation est une guerre imposée aux africains par les puissances colonisatrices. On ne gagne pas une guerre avec de bons sentiments.


    • dogon dogon 18 décembre 2010 19:09

      Comme par hasard et comme d’habitude, Alexis_Barecq reste sur sa vieille diatribe : Tous les malheurs viennent de la colonisation et tous les anciens pays colonisateurs sont les salauds de responsables. Et eux seuls !

      C’est d’un ridicule suranné.
      Pourquoi ne se pose-t’il pas la question de la corruption des élites ? Trop « bête » pour ça ?

      Bravo pour cet article qui remet en place les vrais choix pour l’avenir, en tirant les leçons du passé.
      L’Afrique est riche. Alors, pourquoi ses peuples sont si pauvres ?
      Peut-être à cause des « maudits français » qui en sont partis il y a 50 ans mais qui ont continué avec la Françafrique (France à fric), ou les chinois qui, aujourd’hui ont compris qu’il faut faire dans les pays « pauvres » comme ils font chez eux ? On construit des immeubles (investissements immobiliers) pour loger les futurs paquets d’esclaves qui vont produire pour la plus grande splendeur du PCC (futur Parti des Copropriétaires d’esclaves Congolais ? (ils savent que ça marche très bien, ils ont déjà fait depuis 60 ans le Parti des Copropriétaires d’esclaves Chinois).

      Svp, Alexis, évoluez un peu ! Ce n’est pas avec vos arguments actuels que vous pouvez participer à l’évolution de cette situation déplorable !



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Auteur de l'article

Brice


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