Une avant-garde du mouvement ouvrier au sein de l’UPR
Nous avons choisi d'être des militants de l’UPR parce qu’il n’y a pas de solution à la crise actuelle sans le Frexit. Nous défendons son orientation et son leader qu’il nous est souvent reproché, bien à tort, de considérer comme un « gourou ». Il a eu l’immense mérite d’engager le combat en créant l’UPR. Il y met toute sa compétence, son intelligence et il est d’une intégrité sans faille. Cependant il est loin d’être à nos yeux un « gourou » car il n’a pas en toutes choses les mêmes idées que nous. Il ne cache pas son admiration pour le général De Gaulle et nous ne cachons pas que notre sympathie va davantage vers Léon Trotski. Car répétons-le encore une fois l’UPR regroupe des personnes d’horizons très variés et il nous plait de faire une similitude entre le CNR et l’UPR. Deux regroupements qui à deux époques différentes ont engagé le combat pour résister à un ennemi extérieur afin de regagner l’indépendance. L’ennemi n’est plus aujourd’hui le nazisme c’est l’UE, l’OTAN et la BCE. Les nouveaux « maquis de résistants » regroupent de nos jours comme ce fut le cas auparavant des gaullistes, des communistes, des trotskistes…
En publiant récemment sur AgoraVox notre texte « Pour un gouvernement des travailleurs » nous ne nous définissons plus seulement comme des militants de l’UPR mais nous donnons une indication sur la place que nous tenons à l’intérieur de l’UPR. Nous sommes attachés au mouvement ouvrier, à la lutte des classes, au combat séculaire pour le socialisme. Nous nous distinguons en cela des gaullistes. Nous ne demandons pas que notre texte exprime l’orientation politique de l’UPR. Nous demandons par contre qu’il soit reconnu comme compatible avec son orientation générale car nous respectons pleinement la charte de l’UPR. Notre intention est de susciter, d’encourager voire d’animer une avant-garde du mouvement ouvrier au sein de l’UPR.
Nous ne pensons pas que François Asselineau puisse être élu ni en 2022 ni en 2027 car les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. Il sera toujours blacklisté ou même calomnié par les grands médias qui sont tous au service des puissants. Dans ces conditions, il pourra doubler le nombre de voix, peut-être le multiplier par cinq voire même par dix mais il ne sera pas élu. Il ne faut cependant pas capituler sur cette question et il est certain que nous progressons. Nous marquerons assurément des points là où il y aura de la proportionnelle notamment lors des élections européennes ce qui devrait grandement arranger les finances de l’UPR. Il faut aussi continuer à être présents dans les mouvements sociaux et notamment dans les manifestations. Nous savons que cela aussi est un combat. Nous savons que beaucoup veulent nous l’interdire mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous avons d’ailleurs publié à ce sujet sur Facebook et AgoraVox un article intitulé « Une résurgence du fascisme rouge-brun ». Toutes ces actions contribueront à renforcer l’UPR et viennent s’ajouter au travail opiniâtre des militants notamment sur les réseaux sociaux.
Il n’est pas possible de prévoir comment se réalisera le Frexit et comment le pouvoir changera de main. Précisons ce que nous appelons « le pouvoir ». Le but pour nous c’est que « le peuple prenne le pouvoir » ou que « la démocratie soit rétablie » ou que « le peuple prenne son destin en main » en d’autres termes qu’un gouvernent des travailleurs soit mis en place. Précision utile car lorsque c’est Jean-Luc Mélenchon qui parle de « pouvoir » il ne s’agit pas du tout de la même chose. Pour lui, « prendre le pouvoir » c’est se faire élire à la tête du pays. Il faudrait préciser pour faire quoi et avec qui... Nous ne visons absolument pas les mêmes buts. Voici quelques formules qui lui sont familières et que nous avons relevées dans sa conférence sur le bilan des années Mitterrand :
- « Nous avons pris le pouvoir avec un programme qui datait des années 70 »
- « (Ils disent) Ça ne sert à rien de prendre le pouvoir »
- « Alors que nous arrivons au pouvoir en 1981… »
- « Il faut qu’il y ait un projet et un horizon politique de pouvoir, de conquête du pouvoir »
- « C’est en faisant un accord, un contrat de gouvernement, un accord à chaque fois ponctuellement voué au niveau de pouvoir que l’on vise - régionale, européenne, cantonale - que l’on avance concrètement. »
- « La révolution citoyenne qu’a représenté la conquête du pouvoir par la gauche en 1981, a été… »
- « Il aurait suffi en 1986 que (…) pour que nous ayons gardé le pouvoir
Nous n’avons rien vu comme changement fondamental dans ce que Jean-Luc Mélenchon considère comme une prise de pouvoir en 1981. Pour nous c’était toujours les capitalistes qui étaient au pouvoir. Si c’est cela qu’il appelle une « révolution citoyenne » alors nous nous en passons volontiers. Nous savons bien qu’il a l’ambition de se faire élire mais nous savons aussi que son but et à l’opposé du nôtre.
Comment donc les travailleurs peuvent-ils prendre le pouvoir ? Il n’est pas vrai qu’il n’y a que les élections et les coups d’état qui peuvent amener des changements. Sur ce point, François Asselineau se trompe. Il y a aussi les mille et une façon par lesquelles les révolutions éclatent. Regardez comment est tombée la dictature salazariste en 1974 ou Ceausescu en 1989 ainsi que Ben Ali et Moubarak en 2011. Les révolutions sont des actes de démocratie par lesquels un peuple renverse un pouvoir devenu minoritaire mais qui refuse de se démettre. Nous observons que le pouvoir de l’UE a déjà été sanctionné par des votes comme étant minoritaire dans plusieurs pays d’Europe dont la France. Qui peut dire ce qui adviendra demain ? Nous savons que c’est une idée communément admise que seules les élections présidentielles peuvent amener des changements mais nous savons à la fois pourquoi cette idée s’impose et pourquoi elle est fausse. Cette idée s’impose parce que cela fait 68 ans que la Ve république est stable et la tendance à penser qu’elle est immuable arrive tout naturellement. Il en était de même au XVIIIème siècle avec la monarchie. Même les philosophes des lumières avaient le plus grand mal à imaginer qu’il soit possible de ne plus avoir de roi. Montesquieu dans « le livre des lois », animé du désir d’imaginer une société bien meilleure, envisageait tout au plus une sorte de monarchie constitutionnelle. La pensée humaine contrainte dans un tel cadre ne pouvait guère produire mieux car Louis XIV et Louis XV avaient régné pendant plus de 140 ans à eux deux. Et pourtant la révolution de 1789 et 1793 a balayé la monarchie et la république a été inventée dans le feu de l’action.
Bien que cette idée soit communément admise, il est faux de penser que seule des élections peuvent apporter des changements. Nous invitons le lecteur à se déplacer dans le temps et dans l’espace et à observer les changements importants qui arrivent dans divers pays. Il y en a à foison. En voyez-vous beaucoup qui soient le résultat d’une élection ? Pratiquement jamais. Avec cependant, une petite nuance : il arrive qu’une élection ait un rôle déclencheur ou un rôle secondaire dans un changement important. Cependant, pour l’essentiel, ce ne sont pas des élections qui font évoluer les situations. Regardez si vous le voulez l’histoire de la France depuis la Libération. Qui y a-t-il eu comme changement important ? Un coup d’Etat en 1958 certes suivi d’élections mais c’est le coup d’Etat qui a provoqué le changement. Grève générale de mai 1968 : le pouvoir vacille mais finit par reprendre la main en laissant d’énormes avantages aux masses laborieuses. Ça c’était un vrai changement ! La présidentielle de 1981 - c’est une élection - suscite d’énormes espoirs mais ne change rien.
Quant aux coups d’état, ils ne sont pas souhaitables. Les coups d’état ne sont jamais le fait d’un mouvement populaire. Ce sont des actes anti-démocratiques. Ils aboutissent en général à une régression des libertés et de la démocratie. Nous n’avons jamais rien vu de bon advenir à la suite d’un coup d’état. Le coup d’état de 1958 a commencé par piétiner la constitution de la IVe république pour en faire un chiffon de papier. Il a abouti à mettre en place un régime bonapartiste qui marquait une régression du point de vue de la démocratie sans cependant être à proprement parler une dictature. Non seulement un coup d’état n’est pas souhaitable mais en plus il n’est possible que lorsque l’état se fractionne à sa tête et que c’est une nouvelle fraction qui s’impose. Cela est le fait de tout ou partie des forces armées (l’état c’est la force). Il est évident que ni François Asselineau ni Jean-Luc Mélenchon ni qui que ce soit d’autre ne peuvent fomenter un coup d’état puisqu’ils n’ont aucun point d’appui dans l’armée.
Alors qu’adviendra-t-il demain ? Quel sera le résultat des mouvements de protestation qui s’annoncent dans peu de temps ? Faudra-t-il attendre 2022 pour voir arriver un nouveau président ? Une crise financière va-t-elle balayer l’euro puis l’Union Européenne ? Quelle étincelle pourrait mettre le feu aux poudres ? Nous ne le savons pas. Ne vous fiez pas au calme apparent. L‘orage peut éclater. On entend déjà la colère qui gronde. Souvenez-vous que deux mois avant la grève générale de mai 1968 le journal le Monde qui titrait « Quand la France s’ennuie ».
Nous ne savons donc pas comment « un gouvernement des travailleurs » pourra arriver au pouvoir. Dans ce cas-là, nous parlons effectivement de « pouvoir » parce qu’un gouvernement des travailleurs ne peut être qu’un gouvernement en mesure de satisfaire les revendications des travailleurs. Il devra bien évidemment pour cela s’opposer aux nantis. Dans notre article « Qui dirige la France ? » consultable sur notre page Facebook, nous avons désigné les quelques dizaines de milliardaires qui détiennent notamment l’ensemble des médias et des instituts de sondage. Le gouvernement des travailleurs devra imposer son pouvoir à cette poignée de milliardaires. Ce sera là un réel changement de main du pouvoir. Ce sera en même temps la plus grande des démocraties car ce sera le pouvoir du peuple contre une poignée de tyrans qui, comme un seul homme, dictent leur loi à des larbins comme Emmanuel Macron.
Tout en nous prononçant « Pour un gouvernement des travailleurs » nous évoquons aussi la mise en place d’un gouvernement des organisations ouvrières c’est-à-dire, dans le contexte actuel un gouvernement des trois organisations PCF/PS/FI. Il ne faut pas confondre les deux formulations qui désignent deux choses très différentes. Un gouvernement des organisations ouvrières ne pourrait devenir un gouvernement des travailleurs que s’il s’engageait effectivement sur la voie de la satisfaction des revendications ce qui ne pourrait se faire que s’il exécutait le Frexit. Il est peu vraisemblable que les organisations issues du réformisme et du stalinisme s’engagent sur cette voie.
Il nous faut donc expliquer pourquoi, malgré cela, nous pourrions être amenés à demander que le PCF, le PS et la FI proposent un candidat unique et pourquoi nous pourrions être amenés à appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon alors que nous sommes pleinement conscients de ce qu’est sa politique et aussi sa personnalité. Nous l’avons assez montré dans les trois articles que nous lui avons consacrés ici-même. Les trois organisations PCF, PS et FI sont intrinsèquement liées au capitalisme. Elles ne peuvent être amenées à se porter à la tête du pays qu’en se liant avec des forces réactionnaires que ce soit les radicaux de gauche ou des républicains. Elles constitueront alors un gouvernement de Front Populaire qui servira de dernier rempart pour sauver le régime si celui-ci se trouve menacé par une mobilisation populaire. Elles ont besoin de ce lien organique avec la réaction c’est pourquoi notre rôle, avec cette revendication transitoire, est de les démasquer aux yeux des masses populaires. Nous dirons toujours, en adaptant nos mots d’ordre à la situation du moment : « Rompez avec les capitalistes ! Rompez avec les radicaux de gauche ! Rompez avec les républicains ! ». Cette stratégie a été élaborée de longue date par Lénine et Trotski. Elle est rappelée par Trotski dans le « Programme de transition » :
« De tous les partis et organisations qui s’appuient sur les ouvriers et les paysans et parlent en leur nom, nous exigeons qu’ils rompent politiquement avec la bourgeoisie et entrent dans la voie de la lutte pour le gouvernement ouvrier et paysan. Dans cette voie, nous leur promettons un soutien complet contre la réaction capitaliste. En même temps, nous déployons une agitation inlassable autour des revendications transitoires qui devraient, à notre avis, constituer le programme du "gouvernement ouvrier et paysan". »
Nous avons seulement changé l’expression « gouvernement ouvrier et paysan » par l’expression « gouvernement des travailleurs » car la paysannerie n’est plus ce qu’elle était dans la première moitié du XXème siècle. La question de l’unité entre les ouvriers et les paysans était alors de première importance. Elle est de moindre importance de nos jours et le terme « travailleurs » regroupe les ouvriers, les paysans, les employés, les cadres… Dans le même texte Trotski ajoute plus loin :
« L’agitation, sous le mot d’ordre du "gouvernement ouvrier et paysan", garde dans toutes les conditions une énorme valeur éducative. Et ce n’est pas par hasard : ce mot d’ordre généralisateur suit tout à fait la ligne du développement politique de notre époque (banqueroute et désagrégation des vieux partis bourgeois, faillite de la démocratie, montée du fascisme, aspiration croissante des travailleurs à une politique plus active et plus offensive). C’est pourquoi chacune de nos revendications transitoires doit conduire à une seule et même conclusion politique : les ouvriers doivent rompre avec tous les partis traditionnels de la bourgeoisie pour établir, en commun avec les paysans, leur propre pouvoir. »
Là encore ce texte devrait subir quelques modifications de détail mais il garde dans sa globalité toute sa valeur. Trotski rappelle aussi que cette stratégie est directement inspirée du bilan de la révolution russe :
« la revendication des bolcheviks, adressée aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires : "Rompez avec la bourgeoisie prenez dans vos mains le pouvoir !" avait pour les masses une énorme valeur éducative. Le refus obstiné des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires de prendre le pouvoir, qui apparut si tragiquement dans les journées de Juillet, les perdit définitivement dans l’esprit du peuple et prépara la victoire des bolcheviks. »
Nous proposons cette stratégie parce qu’il est impossible que l’UPR qui est actuellement engagée dans une voie essentiellement électoraliste gagne les élections à moyen terme comme nous l’avons déjà expliqué. De plus l’UPR n’est nullement ancrée par son histoire dans le mouvement ouvrier comme le sont les deux organisations traditionnelles PCF et PS mais aussi la FI qui est directement issue des deux autres. Elle est issue au départ du PS mais aussi par la suite d’une alliance avec le PCF. Or, les travailleurs pour se défendre se tournent toujours vers leurs organisations malgré le fait que les directions les trahissent. Il faut partir des conditions actuelles et de la conscience actuelle des travailleurs pour les amener à faire leur expérience de la trahison des organisations traditionnelles. Ce n’est qu’à partir de là qu’ils se tourneront vers ceux qui à chaque étape leur ont toujours dit la vérité et c’est ainsi qu’ils pourront trouver la voie pour prendre leur destin en main.
Nous nous attelons à la tâche d’impulser et d’animer dans l’UPR une avant-garde du mouvement ouvrier qui pourra conduire cette politique. Rejoignez-nous ! Adhérez à l’UPR.
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