Zones de non Traitement, est-ce le réel sujet ?
Zones de non Traitement, est-ce le réel sujet ?
Ce sera donc la troisième fois que je me positionne à ce sujet, et je vais être clair pour tous.
Reprenons d’abord les faits.
Le 20 décembre 2019, dans un communiqué du Ministère de l’Agriculture, les distances minimales pour les zones de non traitement (ZNT) ont été annoncées :
- cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales,
- dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes,
- vingt mètres pour les produits « les plus dangereux ».
Ces annonces font suite au projet de loi, du mois de juillet dernier, portant sur des zones non traitées de 5 à 10 mètres sur des parcelles de terre juxtaposés aux habitations.
Mais pourquoi ces ZNT ? Pour asservir les désirs des écologistes en carton qui veulent prétendre défendre l’environnement...mais que font-ils des pesticides contenus dans les produits ménagers ?
Cette mesure intervient aussi quelques mois avant les élections municipales. c’est donc une occasion pour certains maires de caresser leur électorat...et pourquoi pas l’élargir en pointant du doigt les Agriculteurs ?
Avant de crier au loup, je ne suis pas un défenseur des pesticides (je le précise car cela m’a été reproché).
Mais, Tous devrait savoir que les pesticides sont des moyens de compresser les coûts de productions pour nos Agriculteurs, que leurs conditions de formations et d’utilisation ont été renforcées.
Que sont les produits phytosanitaires ? Des médicaments de culture qui sont utilisés uniquement en cas de besoin...ce qui est loin d’être le cas notamment en Espagne et outre-Atlantique où les productions sont littéralement pulvérisées et où ceux qui utilisent ces produits sont habillés en « cosmonaute ».
Même dans l’Agriculture biologique, il y a des produits phytosanitaires comme le cuivre (qui pose problème en matière de toxicité).
Je suis favorable à la suppression des pesticides, mais à condition qu’ils soient remplacés.
Mais pourquoi veut-il qu’il soit remplacé ?
Lorsque nous sommes gravement malades, il faut qu’on se soigne ? Nous prenons donc des médicaments si cela est nécessaire ? Eh bien pour la plantation, c’est la même chose.
Et aussi je l’ai déjà dit plus haut, les produits phytosanitaires sont un moyen de compresser les coûts de production car utilisés en prévention sur les cultures et donc de baisser les charges.
S’attaquer aux phytosanitaires revient à attaquer le portefeuille des Agriculteurs qui n’est déjà pas bien garni.
Il serait préférable de remplacer ces pesticides par des produits naturels qui ont le même effet, je pense notamment à l’Osmobio. Mais il ne faut pas que ces produits coûtent plus cher aux Agriculteurs.
La logique en France, c’est interdire mais ne rien remplacer… une aubaine pour le monde agricole qui est à la fois déconsidéré et sous-rémunéré et à qui on ajoute des taxes et des charges.
Rappelons quand-même, si cela échappe à certains, qu’il ne suffit pas de planter une graine dans le sol pour qu’elle pousse. Le climat, le sol et les ravageurs sont des facteurs importants. Un coup de main est parfois le bienvenu, comme nous lorsque nous sommes malades.
Malade...cette société l’est peut-être. Je me permets de préciser que l’épandage par avion est tout bonnement interdit en France. Qu’on arrête avec ces clichés !
De plus, il y a des lois qui fixent les seuils à ne pas dépasser, les vendeurs de produits phytosanitaires et les Agriculteurs sont conscients de la demande sociétale puisqu’ils en utilisent le moins possible avec des doses réduites.
Car, comme dit plus haut, ce n’est pas le cas des importations, dont nous sommes censées être protégées, grâce à l’article 44 de loi Egalim (loi en trompe-couillon) :
« Article L236-1 A – LOI n°2018-938 du 30 octobre 2018 – Il est interdit de proposer à la vente ou de distribuer à titre gratuit en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par cette même réglementation. L’autorité administrative prend toutes mesures de nature à faire respecter l’interdiction prévue au premier alinéa. »
Qu’on arrête de considérer nos Agriculteurs comme de vulgaires assassins ! Ils savent ce qu’ils font, ce ne sont pas des inconscients. Les pouvoirs publics nous appellent à consommer local, encouragent nos Agriculteurs à monter en gamme...mais réduisent la surface agricole française, importe toujours davantage. Certains sont donc ravis de faire tourner la machine infernale qui consiste à mettre à mort notre Agriculture en important des produits alimentaires de médiocre qualité, en ne rémunérant pas nos Agriculteurs, en ne protégeant pas nos productions...
Gardons aussi en tête que la production agricole française répond à des normes rigoureuses qui sont les plus strictes au monde et qui répond donc à la demande sociétale.
Au lieu d'attaquer les Agriculteurs, attaquons les causes du problème, c'est-à-dire le système agro-productiviste industriel mondialisé dans lequel ils sont menottés.
Quand est-ce que les élites politiques et la société vont cesser de pousser au suicide nos Agriculteurs et achever notre Agriculture ?
Il faut changer urgemment de concepts politiques, économiques et sociaux.
Valentin Lagorio, secrétaire-général-adjoint à l'Union du Peuple Français.
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