"Idem : on
parlait du darwinisme, évitez de changer de sujet. D’autant plus
qu’il n’y a pas de « théorie actuelle » de l’évolution.
Il y a plusieurs courants, entre les darwiniens purs et durs, les
partisans de l’intelligent design, et les autres, qui pensent
qu’un structuralisme, dont on ignore encore les lois,
expliquerait mieux l’évolution que le fonctionalisme
darwinien."
Mouai. Dans ce cas qu’appelez vous Darwinisme ? Je
croyais que l’on parlait de la théorie de l’évolution.
Néo-darwinisme si vous préférez. Je vous parle de cette théorie
telle qu’elle est formulée aujourd’hui par les scientifiques. Cette
théorie ne se situe pas entre le « darwinisme pur et dur »
et l’« ID ». Il s’agit d’une théorie complexe qui ne se
résume pas à la sélection naturelle.
"On s’en fout,
ce ce qu’est le moteur de l’évolution pour vous. On parlait du
darwinisme. Le darwinisme dit que c’est la sélection naturelle.
Si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous n’êtes pas
darwinien, c’est tout."
Dans ce cas, aucun
biologiste actuel n’est darwinien. Darwin a posé les premières
bases de la théorie à l’époque. Mais cette théorie s’est affinée
depuis, de nouveaux éléments ont été ajoutés (tels que ceux que
je cite plus haut). La sélection naturelle est l’un des moteurs de
l’évolution, certainement pas le seul.
"Vous occultez le fait que l’un des principes fondamentaux du
darwinisme est que la sélection naturelle est le seul moteur de
l’évolution."
Absolument pas !
La dérive génétique est un élément ESSENTIEL de la théorie actuelle de l’évolution.
Dans une moindre mesure, on peut citer la séléction sexuelle, le transfert orizontal de gènes, les phénomènes de duplication,...
De nombreux mécanismes sont moteur d’évolution, et il est faux de
prétendre que les théories actuelles se résument à la séléction
naturelle.
Jean :"Si on va au fond des choses, on peut
expliquer que des pattes poussent parce que des animaux rampent sur
terre, sortant de l’ eau et que les pattes sont mieux adaptées
pour se déplacer.
Soit ! ça marche mais on sait pas comment...
Mais au fait pourquoi des animaux (les premiers)
« veulent »-ils sortir de l’ eau ? admettons qu’ il
y a de l’ herbe et que ces animaux -herbivores- y trouvent leur
compte, mais ils n’ y étaient peut-être pas obligés !"
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Il n’y a aucune volonté, l’évolution est une
phénomène sans but.
Pour reprendre votre exemple (fictif) : Vous avez
une population de poissons dont la forme des nageoires varie entre
les individus. Certaines nageoires ont des caractéristiques
particulières (rigidité, taille,...) qui permettent aux
poissons de se hisser hors de l’eau pour s’y nourrir. Comme il y a
très peu de concurrence sur ce terrain là, ils auront un accès
facile à la nourriture et vont donc proliférer.
Mais au sein même de cette population de
poissons, il y a des variations. Certains ont des nageoires plus ou
moins efficaces pour se hisser hors de l’eau, ils n’ont pas tous les
même capacités respiratoires,... et une sélection va donc
s’opérer sur ces caractères.
Ce phénomène est hors de contrôle de la volonté
des individus. Effectivement, ils ne sont pas forcés d’aller se
nourrir hors de l’eau. Mais ils en ont les capacités. Et comme les
ressources sont toujours limitées, il va bien se trouver quelques
individus pour tenter de se nourrir par n’importe quel moyen qu’ils
pourraient trouver.
La sélection naturelle ne peut s’opérer que sur
des caractères existants. Toutes les populations sont variables, et
c’est ces variations qui seront soumises à sélection. Plusieurs
mécanismes connus permettent de créer des variations au sein d’une
population.
Au final, voilà un
commentaire bien creux. Les darwinistes ont tord, mais leur erreur ne
nous est pas expliquée. Le darwinisme serait bancal, mais vous
n’expliquez pas pourquoi.
Ce livre serait une
critique de la vision adaptationniste de l’évolution. Très bien.
Mais il n’y a rien là de bien révolutionnaire puisque Gould et
d’autres critiquaient déjà cette vision...
Il faudrait un peu
étoffer la critique, nous expliquer en quoi la théorie de
l’évolution serait mise à mal par ce point bien précis. Car si il
n’est pas rare d’accorder une valeur adaptative à un caractère qui
n’en a pas, cela ne remets absolument pas en cause la théorie
actuelle de l’évolution, qui accorde une grande importance à des
phénomène tels que la dérive génétique.