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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Elu, pour quoi faire

Elu, pour quoi faire

A la veille d’en élire près de 40 000 (36 000 maires et 2 000 conseillers généraux), et en parallèle avec le comportement de notre président de la République, il est utile de rappeler ce qu’est un homme politique.

Si ses buts secondaires sont de se faire élire et d’être populaire dans son entourage (dans le cas du président son entourage est hexagonal et +), son rôle essentiel est la recherche du bien général.

Bien sûr, le bien général n’existe pas puisqu’on ne peut pas faire plaisir à tout le monde, y compris au plus petit niveau, dans sa famille.

Alors bien général est-il synonyme de bien du plus grand nombre ?

Ou encore à la mode américaine, « ce qui est bon pour la General Motors est bon pour le pays tout entier » ?

S’il n’y a pas de véritable bien général, cela ne justifie pas de le remplacer par des intérêts, des biens trop particuliers.

Mais au-delà, comme dans notre famille, nous voyons également que le bien général d’une commune (vu par le maire) peut être très différent du bien général vu par le département, la région ou la nation.

Puisqu’il n’existe pas, on peut éventuellement compter sur la démocratie participative pour le révéler (davantage que sur le seul résultat électoral), certainement pas pour tendre à le construire.

Il revient donc aux élus, chacun à son niveau, de prendre des décisions conforme à « l’intérêt général » (nous sommes dans une démocratie représentative). C’est-à-dire de rechercher :
- à partir des demandes particulières, leur extension au plus grand nombre,
- à partir des demandes générales, leur application aux minorités.

Le principe étant que, dans les deux cas, il s’agit de trouver une solution à large spectre sous peine d’être coûteuse :
- le dédommagement, solution de facilité, présente l’inconvénient pour le destinataire de pouvoir être élaboré à la tête du client,
- la généralisation, totalitarisme à petite échelle, engendre un fort coût amont en méconnaissant celui de la pollution avale qu’elle risque de générer.

Prenons deux exemples de décisions prises dans l’intérêt général :
- locale, le cas des déviations : en favorisant la qualité de vie, elles nuisent à la découverte des centres-villes et aux petits commerces ;
- nationale, la peine de mort : elle s’inscrivait dans les lois antiques (talion), mais les proches des victimes souhaitent la rétablir quand ils ne trouvent pas la force de pardonner.

Dans ces deux cas en cinquante ans, nous sommes passés de 20 % d’avis favorables à 80 % ; dans ces deux cas, l’intérêt général ne mettra jamais tout le monde d’accord.

La responsabilité d’un homme politique, qu’il se présente à une élection dite nationale (députation ou présidence) ou encore qualifiée de secondaire malgré la décentralisation (maires et conseillers) est :
1) d’écouter et de regarder le quotidien, non pas d’écouter la presse ou de regarder les sondages (toutes informations digérées par un autre estomac que le leur) ;
2) d’agir à court terme pour solutionner les problèmes en veillant à ne pas en créer de nouveaux ; c’est tout l’enjeu de la décentralisation dans l’espace, mais aussi dans le temps ;
3) de planifier l’intérêt général ; si la planification parfaite n’existe pas plus que le bien général, elle demeure un outil indispensable de la décision et de l’action (demandez aux grands groupes).

Chacun de nous est capable de vérifier si les professions de foi des candidats, renferment ces trois impératifs : nous comprenons aussi pourquoi la démocratie au plus haut niveau de l’Etat est si lourde à porter aujourd’hui, quand ils ne les respectent pas et qu’ils croient faire « une nouvelle politique », basée principalement sur la quatrième fonction de l’homme politique, la communication.


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5 réactions à cet article    


  • Plus robert que Redford 11 mars 2008 10:38

    D’accord sur le fond, mais les exemples proposés sont mal choisis.

    La tâche d’un élu local (et j’en suis un tout petit) est d’abord, lorsqu’il arrive aux manettes, d’apprendre comment fonctionne le système, (au risque de grandes désillusions sur son caractère démocratique), pour pouvoir s’en servir, et éventuellement le modeler à son idée si toutefois sa capacité à déplacer les montagnes est restée intacte.

    Reconnaissons que, la plupart du temps, nous sommes contraints de simplement gérer le quotidien, au mieux de ce que nous pensons être "l’intérêt général", et que ce que "nous pensons" doit avoir été exprimé avant l’élection (profession de foi ou autres déclarations).

    En ce sens, il est attendu de l’élu un minimum de loyauté et de continuité entre ses "promesses" et leur application post-scrutin.

    Le fait que les traitres retourneurs de veste (Besson, Morin et autres serpillières) aient été réélus me stupéfie ! L’estime envers mes concitoyens s’en trouve grandement amoindrie, et je ne sais si dans ces conditions, je me représenterai à un nouveau mandat dans six ans...



      • tvargentine.com lerma 11 mars 2008 13:39

         un copié collé de la presse spécialisée

        "Après les élections locales de 2001, nombre de dirigeants territoriaux ont été amenés à exercer leurs fonctions dans une nouvelle collectivité. Une évolution souvent souhaitée qui s’est faite de manière naturelle. Mais lorsque les intéressés se sont vu retirer la confiance de l’exécutif et ont été déchargés de leurs fonctions, ils ont parfois eu du mal à "encaisser le choc". Dans l’année suivant les élections qui se déroulent actuellement, un certain nombre de directeurs généraux devraient encore se retrouver en difficulté. Ils seront donc probablement soulagés de pouvoir se confier à un psychologue. C’est justement ce que leur propose la mutuelle nationale territoriale (MNT) à travers un nouveau service qu’elle s’est engagée à mettre en oeuvre en signant en l’espace de quatre mois deux conventions triennales, l’une le 25 octobre avec le syndicat des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDG) et l’autre, le 14 février avec l’association des administrateurs territoriaux de France (AATF). Les agents membres de l’une ou de l’autre structure pourront bénéficier de trois séances d’accompagnement par un psychologue, même s’ils n’adhèrent pas personnellement à la MNT. Il faudra seulement que le SNDG ou l’AATF ait reconnu la réalité du besoin pour la personne qui en fera la demande. Pour les seuls adhérents au SNDG, ce sont, sur trois ans, pas moins de trois cents prises en charge qui pourront être assurées par la mutuelle.
        Ce n’est pas tout. La MNT offre à l’ensemble des adhérents des deux structures la possibilité de bénéficier d’une protection juridique pénale complète. Citant l’exemple d’un directeur des sports dont la responsabilité pénale serait mise en cause pour la chute d’un panneau de basket sur une personne, le vice-président délégué de la MNT, Patrick Dos, indique que si celui-ci est poursuivi, il bénéficiera d’une offre de "conseil juridique téléphonique" et de la "mise à disposition d’une défense incluant les frais d’avocat et de procédure". En plus d’une protection juridique pénale, les adhérents du SNDG - mais pas ceux de l’AATF - peuvent bénéficier d’une protection juridique pour des litiges survenant avec leur employeur. Ces litiges pourront être liés à une fin de détachement sur emploi fonctionnel à l’initiative de l’exécutif, mais pas forcément."

        Les pauvres,ils pourront même plus s’incrire au RMI

         

         


      • foufouille foufouille 11 mars 2008 14:09

        si vous etes un bon maire restez

        penser aux chomeurs qui galerent depuis plusieurs annees. si vous avez des problemes dite le. communiquez. reunissez vos citoyens a la mairie. moi , j’ai surtout vu des maires meprisant, inaccessible et triant les administres suivant leurs habits


        • freedom2000 freedom2000 15 avril 2008 11:52

          Alors que 90 ou 95% des êtres humains sur cette terre n’aspirent qu’à avoir un toit sur sa tête, une gentille femme et un travail qu’il puisse aimer pour pourvoir à ses besoins, il reste les 5 ou 10% d’individus qui ont un taux de chromosomes hyperdéveloppés qui en veulent toujours plus : hors -la-loi, chefs d’entreprises, chercheurs, politiciens et autres catégories qui vont façonner le monde à leur manière.

           

          Un politicien, c’est par définition un individu vaniteux (ou idéaliste ) qui se croit en mesure d’apporter quelque chose à la commmunauté par ses compétences et idées particulières. On peut exiger de lui d’être travailleur et compétent mais jamais d’être intègre ou sincère :

          dans ce métier, les agneaux ont vite fait d ’ être dévorés par les loups autour de lui. Si un politicien était au départ animé d’intentions honnêtes, une fois confronté à la réalité du terrain, il finira par louvoyer, mentir et s’abaisser à des compromissions .

          Dans un pays africain ou sud-américain, si un idéaliste parvient à arriver au pouvoir (! !!), c’est son entourage immédiat ( sa femme qui le harcelera quotidiennement " chéri, tes ministres se remplissent les poches et moi ta femme, je n’ai que des veilles robes à porter et qu’une vieille voiture pour me transporter") et la bourgeoisie locale qui l’empêchera de mener à bien ses reformes, les intérêts du peuple coincidant rarement avec les intérêts de l’aristocratie. 

          Notre politicien idéaliste finira donc toujours par succomber aux travers de ses prédécesseurs qu’il dénonçait et qui lui ont valu d’être élu ou par être écarté du pouvoir. (Les Barack Obama donc ne seront jamais que des beaux parleurs)

           

          Et les peuples ouest-européens, nord-américains et tous ceux qui ont la chance de vivre aujourd’hui dans une démocratie ignorent ou oublient que depuis que l’humanité existe, la classe dirigeante n’a jamais pensé d’abord qu’à elle même, le peuple servant surtout à exécuter son bon vouloir. L’objectif de tout politicien est le pouvoir.

          Ce sont les horreurs de la seconde guerre mondiale qui ont permis l’émergeance d’une génération (temporaire) de dirigeants intègres, encore écoeurés par les atroces souvenirs. Ces dirigeants d’après-guerre ont donné une impulsion à la construction du monde que nous vivons aujourd’hui et que nous considérons tous pour acquis.

          Hélàs, ces 60 ans d’existence confortable pour le peuple (occidental) ne sont en réalité qu’un... accident de parcours dans l’histoire de l’humanité.

          Ce qui a permis aux Etats-unis et à l’Europe une telle prospérité, c’est avant tout l’existence du tryptique pauvres-classe moyenne-riches :

          Les pauvres, il en faut hélas (et quand il y en a plus chez soi, on fait venir les immigrés) , ce sont eux qui font les boulots indésirables et mal payés.

          La classe moyenne, c’est son existence qui permet à une économie saine d’exister : par sa consommation, elle contribue à la production de masse qui tire les prix vers le bas.

          Les riches, peu nombreux, sont là pour investir leur capitaux excédentaires dans les créations d’entreprises permettant la création d’emplois... 

          Hélàs, ces derniers se disent aujourd’hui pourquoi prendre des risques à investir dans des outils de production quand il suffit de placer son argent dans l’immobilier pour doubler régulièrement son capital,contribuant à casser tout le mécanisme bien huilé.

          Et que le monde occidental en vienne aujourd’hui en même temps à élire des hommes comme Sarkozy, Poutine, Bush ou Obama témoigne d’un profond malaise.

           

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