L’effet de la matraque
Quelques vérités assénées.
Quel est le but recherché quand des hommes casqués, cachés derrière des masques et un bouclier, abusent de la matraque avec un acharnement qui m’a toujours laissé interrogatif ? Curieusement notre société est divisée en deux parties. Ceux qui se félicitent de voir les contestataires, les manifestants, les immigrants ou les étudiants se faire ainsi châtier par le bras séculier. Il y a les autres, ceux qui trouvent indigne que la seule réponse possible soit cette violence jubilatoire venant des forces de l’ordre.
L’ordre a-t-il besoin de donner des coups pour s’imposer à tous ? Il y a là une volonté d’affirmer la puissance du pouvoir, celle qui s’autorise toutes les dérives et les lâchetés. Car comment évoquer autrement le fait de couvrir de coups de matraques et de coups de pieds des gens à terre ? Que cela se fasse en mon nom me dégoûte de cette démocratie factice !
Bien sûr, il y a des provocations de l’autre côté, des gens qui ne sont là que pour se payer du flic. Il convient de les neutraliser, d’user de doigté pour les repérer et les isoler. Au lieu de quoi, la horde sauvage fonce dans le tas, frappe sans discernement, donnant alors à leurs actions les images odieuses de la guerre civile, le sentiment que la folie est dans les deux camps et parfois, dans un seul.
Ajoutez la tenue de ces soudards et vous aurez clairement l’objectif visé par leurs chefs. Il faut semer la terreur, imposer la force injuste de la loi sans discernement. Que deviennent ceux qui sont ainsi passés à tabac par ces furieux que des chefs ont mis en condition de haïr leurs ennemis du jour ? Le traumatisme n’est pas que crânien, l’image de la société en est durablement souillée surtout pour ces manifestants paisibles pris dans la tourmente délirante des hommes en noir.
Ce mouvement s’accompagne d’une révolution vestimentaire. Partout, les policiers, qu’ils soient municipaux ou nationaux sont grimés en militaires. Ils sont équipés pour mener bataille, pour inquiéter le citoyen qui est désormais potentiellement une menace pour la sécurité publique. En agissant ainsi, les élus donnent raison aux terroristes en prenant leurs pas. Terroriser le peuple est leur même volonté.
La terreur, la peur n’ont rien à voir avec le nécessaire respect qui devrait lier les français à toutes les force de la paix. Il ne faut pas perdre de vue ce vocable devenue obsolète dans l’esprit des belliqueux de tous poils qui exercent une responsabilité, les gardiens de la paix n’ont rien à voir avec les semeurs de peur et de haine.
Car au bout du compte, tous ces comportement ont pour seul effet d’établir un fossé entre les uns qui sont censés assurer notre sécurité, prévenir d’éventuels désordres, intervenir dans la nuance et la détermination pour calmer les esprits et tous les autres, ceux qui doivent subir en tremblant de peur. La matraque en main, il convient désormais d’assener un modèle de société qui se passe aisément de modération et de nuance pour effrayer sans modération.
Tout contribue à faire de la police un vecteur d’angoisse et de colère. La répression a totalement supplanté la prévention. Le citoyen est un délinquant qui s’ignore. Il convient de tout mettre en œuvre pour le prendre la main dans le sac, lui faire rendre gorge tout en puisant allégrement dans sa bourse. Les bandits de grand chemin ont des jumelles, les coupe-jarrets portent des Rangers, les lansquenets ont la matraque qui les démange.
Tout est à revoir dans ce pays qui file vraiment un mauvais coton. Il est vrai que les plaies pleuvent sur les mauvaises têtes et qu’il convient de mettre un peu de baume sur les meurtrissures provoquées par les compagnies si peu républicaines de l’insécurité organisée.
Contondantement leur.
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