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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > La révolution à venir : donner une adresse aux pauvres !

La révolution à venir : donner une adresse aux pauvres !

Les hommes sont d’insatiables créateurs, bidouilleurs en tous genres, seulement la plus grande majorité des terriens n’a pas d’adresse, et donc pas d’existence légale pour transmettre et développer son activité, d’où la nécessité de donner par la loi une telle adresse, c’est le rôle de la « nomographie », c’est-à-dire l’écriture de la loi.

4 des 6 milliards d’habitants sur la planète n’ont pas d’adresse ! C’est la majorité des gens du Tiers monde qui est dans l’incapacité d’envoyer ou de recevoir un message ! Cette impossibilité les prive de toute capacité de développement ! Alors qu’ils vivent pour la plupart du temps dans un système extra-légal : par leur travail, ils sont producteurs de richesses , mais celle-ci n’est pas reconnue, et ne peut pas être développée ! Faute d’être intégrés dans l’économie normalisée ou dans le système de propriété formelle, ils ne possèdent rien ! Ces biens extra-légaux représenteraient 8200 milliards d’actifs.

Une adresse permet de réaliser un nombre incalculable de choses

En Occident , une propriété est accompagnée d’une adresse qui permet un nombre incroyable de choses : prouver son identité, obtenir un crédit, des sources d’énergie ou de vie comme le branchement électrique ou le raccordement à l’eau : transmettre la vie, le patrimoine... Cette impossibilité d’agir au-delà de la microactivité pour la majorité des habitants de la planète est donc dû pour l’essentiel à une absence d’adresse . La révolution à venir portera sur le droit de propriété des pauvres ! Les altermondialistes, ou quelques intellectuels occidentaux ne raisonnent qu’en terme d’Homo economicus, alors qu’il faudrait raisonner en terme de "nomographie", ou pour le dire plus simplement, selon la justice sociale concernant les droits de propriété. Quant aux élites du Tiers monde, elles ont été formées en Occident, donc avec des conceptions qui les empêcheraient de percevoir les véritables problèmes de leur pays d’origine . Prenons l’exemple de la Chine, qui est aujourd’hui comme l’Europe à l’époque de la révolution industrielle : un capitalisme sans démocratie, sans État de Droit. Il existe un exode rural sans précédent : 400 millions d’habitants, 40 000 révoltes de paysans en 2004. Un système inégalitaire redoutable se met en place...

Passer d’un capital mort au capital vivant

Seule une volonté politique d’intégration de l’extra-légal dans le légal pourrait permettre aux pauvres de passer d’un capital mort à une richesse vivante. Le problème d’envergure repose sur le fait que les pauvres ont peut-être une richesse en actif supérieur aux investissements privés et labellisés ! Par exemple , aux Philippines, il faut 25 ans à temps complet pour légaliser une situation sur une terre, c’est donc impossible ! La politique a de l’avenir, si elle prend en compte à cor et à cri les vrais problèmes des individus, et non pas des chimères si chères à nos meilleures têtes pensantes !

(A lire : Le mystère du capital, Flammarion. Hernando de Soto + Interview au journal Libération. 19 août 2005).


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