Je ne veux pas travailler...
A une époque où le travail se dématérialise, peut-on compter son temps de travail ?
Les sujets de la "croissance", du "temps de travail" et de "l’éducation" font rage en pleine campagne.
Les heures supplémentaires semblent pour la droite être une solution forte pour obtenir un retour à la croissance. Dans le même temps, à une époque où la richesse provient de l’innovation et des créations sur des bases immatérielles (délocalisation des autres activités oblige), peux-t-on compter le temps de la même manière ?
L’innovation est le résultat d’une alchimie complexe. Les processus de création sont le fait de rencontres et d’échanges fructueux dans des moments où les différents interlocuteurs sont suffisamment souples pour s’ouvrir à la nouveauté, à la souplesse, à la remise en cause. Le bien-être et la détente sont de ce fait des clés de succès !
Je travaille avec des Chinois. Ceux qui sont dans mon cas en ont déjà vu dormir sur leur bureau. Ceci leur permet d’être bien plus efficaces dans les moments où ils travaillent.
Avez-vous regardé le reportage "Doit-on avoir peur de Google ?" Le centre de développement de Google est quasiment un parc de loisirs ! Tout y est prévu pour que les salariés soient 100% productifs, au meilleur de leur potentiel. De plus, les salariés doivent 20% de leur temps de travail à la réalisation d’un projet personnel !
Ce qui fait que les salariés français comptent leurs heures parfois, c’est que leurs patrons n’ont parfois pas de considération à leur égard et qu’il ne sont pas assez pris en compte dans les décisions stratégiques. Les responsables des entreprises ont encore trop souvent en France du dédain pour ceux qui sont en dessous d’eux. Il y a un travail de fond à mener sur le terrain de la confiance entre salariés et patrons... peut-être en aidant plus les salariés à devenir eux-mêmes responsables en étant leurs propres patrons !
On le dit peu, parce que les entreprises en profitent par ailleurs, mais le middle management français (probablement le plus épais au monde, vu le nombre de strates !) ne doit son maintien qu’à son inefficacité à valoriser les potentiels. Chacun protège sa place, son petit pouvoir, et l’ensemble du système a du mal à avancer et à évoluer.
Quand on se retrouve sous un patron incompétent, on en vient à regretter le CDI. On aimerait aller révéler son potentiel ailleurs ! Mais, avec le système du CDI, quitter une société pour un concurrent est un très gros risque. Il faut patienter trois mois, et au bout si cela ne fonctionne pas, on se retrouve sans Assedic ! Le risque est très grand pour le salarié s’il a des resposabilités familiales.
Peut-on, dans ce contexte, résumer la croissance à un problème de plus ou moins d’heures de travail ? L’autoritarisme sera-t-il une solution pour avoir plus de croissance et créer de la confiance ?
Je regrette que les candidats de droite comme de gauche nous parlent d’avenir en regardant dans le rétroviseur qu’est la rigidité de l’autoritarisme. Je regrette aussi qu’aucun candidat ne parle encore de valoriser le potentiel créatif des jeunes. Chacun de nous sait l’innocence des enfants. Les solutions les plus créatives viendront sans aucun doute de leur capacité à nous émerveiller, à nous questionner sur nous-mêmes et sur le monde...
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