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Accueil du site > Actualités > Economie > En situation de crise permanente

En situation de crise permanente

Consommer moins pour payer ses dettes ou pour augmenter son épargne est tout à fait louable mais il sera très difficile de demander à une population dont les générations actuelles ne connaissent même pas la signification du mot "austérité" - en l’occurrence les citoyens Américains - de faire des sacrifices. Pourtant, l’Union Européenne sera loin d’être la seule région à souffrir dans les années à venir d’une mixture-choc composée tout à la fois d’un chômage élevé et d’une réduction des revenus salariaux agrémentée d’une pincée d’augmentation d’impôts et de réduction des dépenses Gouvernementales avec, à la clé, force agitations politiques et sociales... A présent que les effets des stimuli mis en place à grands frais par nos Etats Occidentaux en 2008 et en 2009 s’étiolent face à une réalité un temps masquée où ces Gouvernements avaient tenté de dissimuler la crise bancaire derrière un rideau de fumée d’endettements supplémentaires aujourd’hui complètement dissipé, estimez-vous heureux - vous citoyens moyens des Etats-Unis ou de l’Europe - si cette méga gueule de bois initiée en 2000 avec l’implosion de la bulle des valeurs technologiques ne se solde qu’avec la rigueur comme seul prix à payer !

Car, des liquéfactions Argentine aux crises Asiatique et Japonaise en passant par les épisodes Autrichien ou Finlandais, les crises bancaires sont toujours suivies de secousses violentes générées par les dettes. Sauver l’économie en émettant encore plus de déficits : telle est pourtant la recette miracle allègrement adoptée par des nations comme les Etats-Unis - pays débiteur par excellence - et sur le point d’exploser tous les records d’endettements. Le monde - je veux dire : la Chine ! - se lassera-t-il un jour d’acheter continuellement les papiers valeurs de ces Etats-Unis dont la situation budgétaire était déjà catastrophique préalablement à la crise ? Pourquoi continuer en effet à soutenir un pays dont l’endettement national (c’est-à-dire le déficit de l’Etat Fédéral) et l’endettement international portant également l’appellation de déficit de la balance des paiements (mesurant, lui, les excès de consommation par rapport à la production) se trouvaient à un stade de gravité avancé et jugés insoutenables avant même l’épisode des subprimes de l’été 2007 ? En fait, les USA continueront encore et toujours à attirer le gros des flux financiers internationaux car, outre qu’ils bénéficient d’un système financier hyper compétitif (en dépit de la crise et nonobstant l’image peu reluisante de certaines de leurs institutions - dites avec moi : Goldman Sachs), leur billet vert semble ne devoir jamais cesser d’attirer les investisseurs du monde entier !

La capacité d’absorption de ce pays est en réalité telle que les investissements étrangers ne cesseront d’y affluer, y provoquant irrémédiablement des crises financières à répétition : Pourquoi le citoyen Américain se priverait-il effectivement de consommer et de s’endetter, pourquoi l’euphorie généralisée ayant prévalu ces quinze dernières années (et ponctuée des crises de l’internet en 2001-2001 et de l’immobilier dès 2007) s’estomperait-elle dès lors que les deniers étrangers sont toujours disposés à entretenir - voire à attiser - les déséquilibres de ce pays ? Et pour cause : la part des Etats-Unis dans le P.I.B. mondial n’est-elle pas de l’ordre de 25% et ce même aujourd’hui en dépit de la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil... ? Les USA ne se taillent-ils pas la part impériale en abritant au sein de leurs places boursières la moitié du négoce international en papiers valeurs et en actions ? Une puissance comme la Chine n’a-t-elle pas encore bien du retard à rattraper de ce point de vue crucial puisque, l’Etat y détenant quelque 70% des actions de ses entreprises nationales, seules 30% sont négociables en bourse ?

De fait, les Etats-Unis, qui n’attirent grosso modo « que » 12% des investissements globaux par rapport à leur quotité de 25% dans le P.I.B. mondial et de 50% dans les cotations boursières mondiales, devraient - et vont probablement - glaner dans les années à venir encore plus de capitaux. En d’autres termes, attendez-vous à un accroissement des déséquilibres globaux et, en conséquence, à d’autres crises financières !
 

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14 réactions à cet article    


  • Cug Cug 12 juillet 2010 10:44

     Pourquoi pas ... vu du côté de l’oligarchie financière, Wall Street imitant la City en dématérialisant l’économie réelle en finance ....

    Néanmoins si nous intégrons d’autres paramètres, le facteur humain par exemple, n’existe t’il pas un point de rupture pour ce système ?

     


    • Kalki Kalki 12 juillet 2010 13:08

      Un point de rupture, un point de changement, un point de renouvellement et des singularités, comme autant d’individus et de machines.

      Le pouvoir n’est plus la « politique » ( en tant que politique institutionnel , j’entend), ni économique

      le pouvoir reste la technique pour le reste de ce quart de siècle.

      Et j’en donne pas moins raison a pierre également. http://nouvellesociete.wordpress.com/2010/07/07/le-miracle-de-la-grande-muette/

      Celui qui par son mépris de toute raison continu dans un système qui a maintenu sa faillibilité, et ses propres aliennations : devrait consulter un psychiatres ou changer de dieu (politique ou économique).

      Le monde ne se fait plus par les hommes, et inversement, et inversement logique : l’histoire s’écrit toujours.


    • xbrossard 12 juillet 2010 10:53

      le facteur humain...combien de divisions ?


      tant que les états unis ne ressentiront pas une menace (physique cela s’entend) de la part de ces créanciers, ils continueront allègrement...

      d’où l’explication de l’augmentation des budgets militaires aussi bien en chine qu’au USA

      • Kalki Kalki 12 juillet 2010 13:42

        Ca ne se mange pas des chiffres, ca n’effrait pas des chiffres : un cerveau humain ne comprend pas, les chiffres et leurs dimensions gargantuesque

        et leur ridicules parfois


      • oj 12 juillet 2010 12:30

        avant que ne se declare cette crise, des sites comme europe 2020 decrivaient les mecaniques destructrices en cours.

        le resultat attendu étend là, les deviances financieres identifiées, la destruction des Nations en cours d’achèvement, je ne comprend toujours pas que personne ne bouge et que les seules réactions soient des analyses et points de vue envoyés sur les Blogs et forums.

        Car au bout du compte , les flux financiers ne sont qu’une forme de canalisation de la speculation sur le travail des centaines de millions d’humain qui travaillent chaque jour.

        Le vrai pouvoir se situe donc dans la realité quotidienne , le reste n’étend qu’une virtualisation technique que l’on peut arreter théoriquement du jour au lendemain.

        une ligne de credit de 60 milliards d’un fonds speculatif peut s’annuler en 1 seconde sans consequence reelle alors que la chaine de fabrication d’une baguette de pain qui va de l’agriculteur au boulanger ne peut s’arreter et est la seule réalité universelle ; or nous avons les terres, les agriculteurs, céréaliers et boulangers.

        Il devrait suffire d’une decision politique venant des citoyenspour reprendre tous nos biens c’est a dire nos terres, infrastructures, savoir-faire et travail quotidien.

        Non ?


        • xbrossard 12 juillet 2010 14:08

          @oj


          sauf qu’il y aura toujours un boulanger pour dire « je peux en profiter si je place mes économies en bourse... » sans vouloir voir qu’il fait ainsi la ruine des autres petits comme lui...

        • easy easy 12 juillet 2010 12:41

          Dans une situation dangereuse, surtout quand elle dure, il devient naturel, normal, de vivre dangereusement et même de trouver du plaisir à ce niveau élevé de dangerosité.
          Il y a donc de plus en plus de Madoff, à tous les niveaux et nous sommes tous des Madoff en herbe ou cherchons à l’être.

          Les crimes financiers sont de plus en plus fous au regard de ce qui se pratiquait autrefois mais pas au regard du contexte actuel où bricoler 5 milliards devient d’un banal !

          Même lorsqu’une solution de sagesse ou de prudence s’offre à nous, c’est souvent, très souvent, que nous préférons une solution plus risquée, plus fun, plus brûlante.

          Dans cette démarche psychologique, il y a un frein, c’est ce qu’en pensent nos proches.
          Autrefois, les proches étaient des paysans comme tout le monde et on ne pouvait alors pas opter pour une solution risquée (par exemple acheter un moulin avec une roue vanne au lieu d’une roue à aube) sans en référer à l’entourage qui censurait les audaces.

          De nos jours, beaucoup d’entre nous vivent seuls, sans avoir de comptes à rendre à quiconque. On a moins de freins sociaux et on risque davantage (ca vaut dans énormément de domaines, sport compris). Ca passe ou ça casse.


          • rastapopulo rastapopulo 12 juillet 2010 12:44

            moi, ce qui me sidère, c’est la manière dont sont encore traité, maintenant, les personnes qui en parlent depuis 15 ans (! !!) :

            http://www.dailymotion.com/video/x72xdl_krach-1995-2008-dire-la-verite-au-p_news


            • easy easy 12 juillet 2010 12:57

              Vous livrez, par cet exemple, la preuve que personne (ou quasiment personne) n’est intéressé par le bon ordre de marche à grande échelle. 
              Qu’au niveau du discours, il soit de bon ton et surtout confortable, d’en appeler à un nouvel ordre mondial plus juste, plus sain, etc. oui. 
              Pendant des millénaires encore, on va gauser sur les vilaines choses à réformer et les bonnes choses à promouvoir. 

              Mais en réalité on en a la preuve puisque ça perdure, sans jamais l’avouer et même en nous en défendant, nous préférons la jungle et nous débrouiller avec. 
              Pourquoi ne préférons-nous pas le paradis ? Parce qu’on n’a aucune chance de s’y distinguer. Nous préférons, nonobstant nos discours pontifiants et moralistes, une certaine dose de bazar.

               


            • rastapopulo rastapopulo 12 juillet 2010 13:36

              Vous n’avez donc rien compris aux lois de Roosevelt élu en 32 contre les intérêts financiers qui tenteront même un coup d’état avorté en 35 par Buttler (la mode est au financement des fascismes par les financiers anglosaxons Morgan et Warburg pour Mussolini et Hitler) :

              -Glass Steagall Act qui a tenu 60 ans aux USA (8 ans après leur abandon aux USA en 99 sous Clinton un crash sans précédent)

              -Faddie&Mac pour réechelloner les hypothèques et garder les maisons habitées

              -Comission Pecora pour juger Morgan en personne (! !!)

              ...ni aux lois du conseils de la résistance qui voulait aussi la scission des banques pour laisser couler celle d’investissement sans dommage et sauver celle de dépôt abrogé en 83 en France.

              Bref, vous ne connaissez pas l’histoire du combat contre la finance anglosaxonne et vous donnez des leçons de moral en culpabilisant les peuples pour des choix qui lui sont imposé par votre type de propagande.

              Réduire les humains a du bétails est une vielle pensé impérialisante. L’histoire est heureusement pleine de preuve de la tromperie.

              http://www.solidariteetprogres.org/article6814.html


            • easy easy 12 juillet 2010 14:22

              J’espère que vous vous comprenez, parce que moi, je capitule


            • easy easy 12 juillet 2010 14:23

              J’espère que vous vous comprenez, parce que moi, je capitule


            • rastapopulo rastapopulo 12 juillet 2010 18:31

              Au mieux je te classe dans la catégorie Jouyet adepte de Pébereau sur le plan de la non-économie. Honnête mais pas courageux.

              Incapable de revenir à une logique très ancienne de suprématie de la production sur les marchands (List) et de la puissance du crédit sans intérêts pour les nations (Hamilton).

               M. Jouyet sur le besoin du retour à la scission des banques qui ont préservé d’un crash l’économie pendant des dizaine d’années répondit clairement : « A peu près tout le monde est d’accord, sauf toutes les grandes banques françaises, qui ont bâti leur compétitivité internationale sur l’absence de cette distinction. (…) Mais moi, je ne veux pas être assassiné lundi matin ! »


            • rastapopulo rastapopulo 12 juillet 2010 18:13

              L’information circule-t-elle ?


              Mobilisons !

              Force est de constater que malgré l’ouverture sans précédent que nous rencontrons, il y a du chemin à faire pour ces économistes, qui n’assument pas leurs idées dans le débat officiel. Nous avons interpelé une trentaines d’orateurs, et le travail reste à faire en recontactant les plus intéressants. Sur le moment, les échanges prometteurs viennent plus souvent du public ou simplement des passants. Ainsi, un dirigeant de PME qui surgit dans une conférence après l’une de nos interventions pour exiger un vote des intervenants à la tribune sur la question du Glass-Steagall ; un professeur d’économie quittant les lieux, excédé de la petitesse des débats ; un journaliste anglais, avec qui l’on a discuté au cours du week-end, et qui demande au micro si nous ne sommes pas au « Cercle des économistes disparus », personne n’ayant vu venir la crise ; une personne, stupéfaite de nous voir là après nous avoir vus au forum Libération à Grenoble récemment ; et de nombreux passants, s’estimant dépassés par les questions économiques, mais voyant que notre approche tranche avec les tergiversations habituelles.

              Roosevelt disait, toujours dans le même discours : « Il devra y avoir un strict contrôle de toutes les activités bancaires, de crédits et d’investissements. » C’est bien par un nouveau Glass-Steagall que nous pourrons mettre en faillite organisée les spéculateurs, et il nous faut redoubler d’efforts pour réaliser cet impératif. Car sans dégager le terrain des effets toxiques, il ne peut y avoir de réelle reprise par le financement à long terme et faible taux d’intérêt de grands projets d’infrastructure : un véhicule dont le réservoir est criblé de trous ne peut parcourir de longues distances.

              http://www.solidariteetprogres.org/article6818.html

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