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Accueil du site > Actualités > Economie > Et s’il n’en reste qu’un seul, ce sera le Canada (...)

Et s’il n’en reste qu’un seul, ce sera le Canada !

Le Canada a, de longues années durant, suscité la bienveillance - souvent goguenarde et parfois un peu méprisante - du grand et dominant voisin Américain. Néanmoins, ce très discret membre du G-7 est aujourd’hui régulièrement cité en exemple par les USA et devrait également inspirer une Union Européenne en mal de modèle équilibré... Car le Canada jouit actuellement d’une prospérité quasi inégalée parmi des nations développées qui luttent pour se faire une place dans un monde globalisé et dans un quotidien jalonné de déficits, de chômage et de problèmes liés à l’immigration.

La stratégie Canadienne vis-à-vis de l’immigration est, à cet égard, intéressante à étudier pour un monde Occidental dont les politiques migratoires entretiennent une confusion dommageable tout à la fois pour les immigrants que pour leurs propres citoyens. De fait, le Canada peut et doit être pris en exemple puisqu’il dispose d’un des taux d’immigration les plus élevés au monde, accueillant ainsi annuellement 250’000 résidents permanents dont seul le quart le sont au titre des regroupements familiaux. Ce chiffre est du reste significatif car, alors que plus de 60% des immigrants au Canada constituent une armée d’entrepreneurs ou de travailleurs qualifiés, c’est précisément l’inverse qui se produit aux Etats-Unis qui reçoivent annuellement plus d’un million de résidents permanents venus rejoindre leurs familles tandis que seuls approximativement 14% des nouveaux arrivants le sont à titre économique... La problématique de l’immigration illégale est certes nettement moins aigüe au Canada qu’aux Etats-Unis qui disposent en outre du taux de productivité du travail le plus important au monde. Pour autant, certaines des mesures liées à la politique vis-à-vis des travailleurs étrangers suscitant force débats idéologiques enflammés dans certains pays sont adoptées en toute simplicité - voire avec naturel - au Canada.

Cette préoccupation des autorités Canadiennes face à la contribution et au renforcement économiques (et sociaux) des nouveaux arrivants dans leur pays étant par ailleurs doublée d’une (in)tolérance aux déficits dont devraient sérieusement s’inspirer les Etats-Unis, le Japon et certains pays d’Europe... Ainsi, les statistiques de l’emploi au Canada ont-elles aujourd’hui retrouvé leur niveau préalable à la crise quand les USA devraient embaucher 8 millions d’individus si leur volonté était de renouer avec la prospérité d’avant l’été 2007 ! Il faut dire que, si la Maison Canada est aujourd’hui économiquement et financièrement irréprochable, c’est que ce pays avait abordé la crise financière en bon ordre de marche. Le pays souffrait en effet il y a une quinzaine d’années de dépenses Gouvernementales excessives et de déficits massifs ayant atteint 70% de l’ensemble de sa production annuelle. A l’instar de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne des temps modernes, la notation internationale du Canada avait ainsi été diminuée, contribuant notoirement à alourdir le coût du financement de sa dette tout en décourageant les investisseurs internationaux et en contribuant à accentuer son marasme économique.

Coupes drastiques des dépenses Etatiques (ayant forcément eu des impacts douloureux dans la population) furent donc mises en place qui contribuèrent néanmoins à procéder à une grande lessive financière et fiscale permettant au pays de réduire de moitié son endettement total qui fut ainsi ramené en 2008 à 20% du P.I.B. ! Etant parvenu à ce ratio qui est le plus bas parmi l’ensemble des nations aux économies dites "intégrées", c’est précisément ces efforts conséquents ayant précédé la crise qui ont autorisé le Canada - comme les USA et l’Europe - à stimuler la croissance par des injections de liquidités dès 2008 tout en maintenant aujourd’hui son déficit budgétaire en-dessous du palier "magique" de 3% de son P.I.B.... quand ce ratio approche dangereusement des 10% aux Etats-Unis !

Ayant donc appris à vivre, si ce n’est dans la rigueur, du moins relativement chichement depuis le milieu des années 1990, ce comportement s’est à l’évidence transmis au système bancaire Canadien qui, très conservateur, ne s’est que très peu penché sur le berceau (maudit) des subprimes ... contrairement aux Banques US qui en ont fait des orgies qu’elles ne parviennent toujours pas à digérer ! Bref, la réglementation bancaire et financière ayant en outre épargné au pays la crise du crédit qui a sévi parmi la quasi totalité des pays de ce monde autorisent ainsi aujourd’hui la Canada à afficher une insolente progression de 5% de son P.I.B. au premier trimestre 2010 ... quand les USA doivent apprendre à conjuguer le verbe "double-dip" et que l’Union Européenne est suspendue au verdict des agences de notation !


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9 réactions à cet article    


  • TELQUEL 17 juillet 2010 08:34

    Michel Santi , je pense que votre analyse de la situation Canadienne en la comparant a l’Europe ou au Usa est une erreur, car la demographie n’est pas du tout equivalente.L’Australie en est un bonne exemple ,celle ci ayant subie la crise a neanmoins une grande capacite de reaction ,la  politique migratoire est alors une source de developpement, personne ne peut le nier. Amicalement


    • le naif le naif 17 juillet 2010 08:56

      @ L’auteur

      Comparez ce qui est comparable

      Canada  : 3.3 habitants au Km2 population totale aux alentour de 32 000 000
      USA : 31 habitants au Km2 population totale aux alentour de 300 000 000
      France : 112 habitants au Km2 population totale aux alentour de 65 000 000
      Source

      De plus vu l’interdépendance des économies américaine et canadienne, que la première plonge et elle entrainera la seconde dans sa chute.
      Grosse ombre au tableau également, l’exploitation catastrophique sur le plan écologique des schistes bitumineux.....
      Bref le Canada a des atouts indéniables, mais ce n’est pas forcement l’exemple à suivre

      Slts


      • plancherDesVaches 17 juillet 2010 12:30

        Ils viennent tout de même de recommencer à exploiter les mines d’amiante.
        Ne soyons pas trop durs avec eux smiley


      • VivreDifferent VivreDifferent 17 juillet 2010 16:56

        L’analyse me semble incomplète si on ne précise pas que le Canada tire une partie importante de ses revenus, comparé aux autres pays occidentaux, des matières premières (pétrole et minières). L’Australie, qui est aussi dans ce cas, s’en sort bien également. Cela me semble une cause beaucoup plus convaincante pour expliquer le succès du Canada (le pétrole, les métaux et matières précieuses sont en général restés à des cours particulièrement hauts malgré la crise).

        Le problème en économie, c’est qu’il est facile de montrer des corrélations, mais beaucoup plus dur d’établir des liens de cause à effet.

        Penser que des coupes budgétaires puissent venir à bout de la Crise en Europe, ça me semble assez utopique. Voir contre-productif si on fait n’importe quoi (je suis plutôt inquiet par exemple de l’évolution des budgets consacrés à l’Education en France ; à moins de mettre en place une organisation vraiment plus efficace, qui justifie des budgets moindres, ces « économies » ne font rien d’autres que sacrifier l’avenir de notre pays)


        • fifilafiloche fifilafiloche 17 juillet 2010 18:10

          Australie, Canada, Norvège...


          Lorsque des pays aux ressources généreuses sont gérées avec rigueur et transparence, toute la population est bénéficiaire.

          Venezuela, Argentine, Bolivie...

          Lorsque des pays aux ressources généreuses sont gérés sur des principes idélogiques, la corruption maintien la population en état de dépendance alors que l’élite se constitue des rentes pérennes.

          On voit bien que le bien être d’un pays dépend moins de la richesse de son sol que de la qualité de ses institutions.

          • dom y loulou dom y loulou 17 juillet 2010 20:47

            édifiant marc gelone

            les médiocres ont cela en avantage qu’ils se mettent ensemble pour mettre dans l’ombre ceux qui essaient de ne pas l’être, mais les médiocres leur refusent tout poste d’influence, ainsi la médiocrité devient le parangon des valeurs du nombre, tandis que la qualité disparait sans même que les médiocres ne s’en apperçoivent.

            ensuite faut pas se plaindre du coup, on a la médiocrité qui ravage tout vers le bas et le bas ... n’a pas vraiment de fond vous savez.

            C’est ce que les anciens appelaient les abysses.


          • aklim 17 juillet 2010 20:26
            • BONSOIR.

              le Canada n’est pas à prendre pour l’exemple puisqu’il y’a plus de différences (démographie(peu d’habitants), mentalités(pas de crise sociale, ni un climat de haine),politique (pas d’idéologies et de confrontation ni de corruption),ressource(pétrole....) que de points communs.
              Pour l’Europe,je croix qu’il est effictivement nécissaire de réduire les dépense mais pas à tout prix (pas ceux des ministaires de l’économie et d’industrie ou des affaires étrangéres,en tout cas).

              En autre l’Europe,pour éviter son déclin,doit avoir une politique indépendante des Etats unis et concentrée uniquement sur ses intérêts comme le font les turques,les brésiliens,les chinois et les russes. Avoir des relations bonnes avec tout le monde pour donner des opportunités économique aux entreprises Européenes et du crédit à la diplomation de l’union,me semble quelque chose de lourd pour l’Europe. Ceci met les entreprises Européene a l’avant (total par exemple en Irak et en Iran)et préserve la francophonie face à l’anglais.

              Merci


               

            • asterix asterix 17 juillet 2010 21:05

              L’analyse n’est pas complète, etc etc...
              Moi je pensais que le thème était celui de l’immigration réussie.


              • paul 17 juillet 2010 21:19

                Comme c’est dit précédemment, rien de comparable avec l’Europe dans laquelle il y a d’ailleurs des situations très contrastées entre états .

                Mais l’auteur retient toujours les bonnes recette ultra libérales, et c’est sans doute à cette conclusion qu’il voulait en venir : « coupes drastiques des dépenses étatiques....qui contribuèrent procéder à une grande lessive financière et fiscale ».

                Voilà donc la solution si vous avez une hémorragie : qu’on vous fasse une saignée .

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