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Accueil du site > Actualités > Economie > Le summum de l’imposture

Le summum de l’imposture

Il est terrifiant de voir l’administration Bush et les membres du G 7 s’entêter à qualifier la crise actuelle de crise de liquidités alors que la liquidité n’est en rien à la source des tourmentes du système financier. Nos équipes gouvernementales se rendent-elles seulement compte des enjeux ? Elles semblent être dans une posture incompréhensible de déni, incapables d’appliquer les bons remèdes...En conséquence, elles agissent comme si plus de liquidités allait restaurer la confiance dans les marchés. Or, cette crise est une crise de solvabilité, non une crise de liquidités et c’est pourtant fort simple : les mauvaises pommes pourrissent toutes les autres pommes du panier !

Etre illiquide signifie avoir des actifs douteux. Or, les banques ne sont pas en mauvaise posture du fait de leurs avoirs toxiques, elles le sont car elles n’ont plus de capital...Si vous êtes propriétaire d’une maison estimée 1 million d’Euros et libre de toute créance, vous serez très embêté de recevoir une facture imprévue de 50’000 Euros mais ne serez pas insolvable pour autant. Effectivement, vous pourrez vendre votre maison, en acheter une autre moins chère et ainsi payer votre facture. Cependant, si vous disposez d’un crédit immobilier de 900’000 Euros et que le marché perd 20%, vous êtes de toute façon insolvable – même sans facture à payer – car vos dettes excèdent vos actifs. Quoiqu’il arrive, vous ne pourrez plus payer aucune facture.

Eu égard aux pertes phénoménales des banques, certaines d’entre elles ne sont plus solvables et, comme nul ne sait quelle banque pourra payer ses dettes et quelle autre en sera incapable, personne ne se risque plus à prêter de peur de ne pas être remboursé. Il convient donc d’injecter du capital dans toutes les banques : les établissements insolvables seront sauvés et les établissements solvables n’en seront que plus forts. La confiance sera ainsi rétablie car les banques ne se suspecteront plus l’une l’autre d’être insolvable et les opérations de prêts / emprunts entre banques reprendront...

Effectivement, la confiance est à la base du système et la crise actuelle est amplifiée par un manque total de confiance des Américains en l’administration Bush : l’indice Dow Jones perd 500 points dès que leur Président s’exprime ! De fait, Bush & Co. qui ont échoué misérablement sont sur le point de ruiner leur pays après une série de fiascos retentissants en politique étrangère. Le plan Paulson se révèle ainsi un échec total et, moins de dix jours après son adoption, le Dow Jones a perdu 2’400 points !

Halloween approche à grands pas et les masques qui nous feront le plus peur cette année seront ceux de Paulson et de Bernanke ! Le 20 Janvier 2009, date de l’investiture du nouveau Président des Etats-Unis, sera un jour providentiel...à moins que les compères Bush-Cheney n’aient la bonne idée de démissionner au soir du 5 Novembre ! Bush, Paulson, Bernanke, Wall Street ont plaidé à l’unisson pour la mise en place de ce plan car « quelque chose devait être fait », même si ce quelque chose ne réglait pas le problème à la racine...Pire encore : Ils savaient pertinemment que ce quelque chose ne fonctionnerait pas.

Un temps précieux a été perdu car l’horloge, elle, continue son tic-tac.


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21 réactions à cet article    


  • Cug Cug 11 octobre 2008 13:42

     Chut ... faut pas dire que la montagne de "fric" ne vaut que le prix du papier et pas les chiffres sur le papier.


    • wesson wesson 11 octobre 2008 13:51

      Bonjour l’auteur,
      l’explication des gesticulations de nos gouvernement est fort simple : le modèle néolibéral des marchés, leur modèle explose. Ces dirigeants ont promu ce système, l’ont soutenu autant que possible et sont prêt à le soutenir au delà du raisonnable tout simplement parce qu’ils y ont un intérêt objectif à le faire perpétrer.

      Parce que si toute cette belle machine s’arrête vraiment, quelques uns de ces dirigeants commencent déjà à avoir sérieusement la pétoche de voir leur tête littéralement se balader sur une pique ! Les pauvres ne bougeront pas trop, car ils y sont habitués, mais ceux qui ont cru devenir riche, ça va pas du tout leur faire plaisir de se retrouver sans rien.

      Dans ces conditions, tout est bon, même le mensonge jusqu’au déni de l’évidence !


      • Mr Mimose Mr Mimose 11 octobre 2008 13:54

        Personnellement je ne crains pas la crise, vu que je ne possède rien et que je n’ai aucun crédit ! Je suis plutot inquiet pour les gens de la classe moyenne et cadres sup, ils vont souffrir, quand ils vont voir toutes leurs économies fondre comme neige au soleil !
        exple ici :
        http://www.lepost.fr/article/2008/10/07/1282558_etats-unis-en-proie-a-des-difficultes-financieres-il-abat-toute-sa-famille-et-se-suicide.html


        • Forest Ent Forest Ent 11 octobre 2008 14:04

          Ce week-end, nous entrons dans la "crise du sac de noeuds" : comment valoriser des dérivés qui l’étaient hier à 500 T$ et dont plus personne ne veut ? Les "subprimes", c’était l’apéritif.


          • Tzecoatl Tzecoatl 11 octobre 2008 22:15

            Généralement, quand personne ne veut d’un produit, c’est qu’il n’a aucune valeur (valeur marginale vs valeur travail), donc, celui qui s’est échigné à les fabriquer a bossé en pure perte.

            Maintenant, j’ai du mal à croire que les banques se soient risquées à jouer sur ce type de produits puants qu’elles émettaient.


          • Forest Ent Forest Ent 11 octobre 2008 23:55

            Selon ce lien :

            http://www.clusterstock.com/2008/10/lehman-cds-wipeout

            les CDS de Lehman se seraient vendus à 8,6% de leur valeur d’émission. Sachant qu’il y a 56 T$ de CDS en circulation, la dépréciation potentielle est de 51 T$.


          • Tzecoatl Tzecoatl 12 octobre 2008 04:41

            Oui, mais les CDS ne mobilisent pas 56 T$, ils sont estimés à cette valeur.

            Si dépréciation il y a, cela ne sonne pas le retour de 51T$ de masse monétaire dans l’économie réelle, entrainant une énorme inflation. Ces 56T$ sont déjà en grosse majorité dans l’économie réelle. Je me trompe ?


          • Forest Ent Forest Ent 12 octobre 2008 13:54

            Cela signifierait un effacement dans les comptes d’actifs pour un total pouvant aller au pire jusqu’à 51 T$. Cette destruction serait une destruction de monnaie, comme lorsqu’on rembourse un crédit ou surtout qu’on le constate insolvable.

            C’est en fait très surestimé. Mais supposons qu’il n’y en ait que 10% : ça fait quand même une destruction de 5 000 milliards $ en une seule échéance ... Amha, ça serait de la vraie déflation.


          • Daniel Roux Daniel R 11 octobre 2008 19:37

            Les huit années de Bush à la Maison Blanche sont huit années d’imposture. Il restera dans l’histoire comme le pire des Présidents, celui qui faisait passé ses affaires avant tout autre considérations.

            Son élection en 2000 ne s’est faite que grace à l’illusion démocratique qui règne là-bas comme ici. La fraude est avérée et même le rôle du parti "Démocrate" n’a pas été clair.

            Le doute subsiste sur les attentats de septembre 2001 compte tenu des conséquences catastrophiques qui semblent avoir été préparées de longue date. Trop de mensonges ignobles balancés à la face du monde et trop de hauts responsables aux créneaux, Bush, Chesney, Blair, Asnar, Berlusconi, pour qu’il n’y ait pas anguilles sous roche.

            La réélection de la peur en 2004 par un peuple en pleine hystérie nationaliste est la conséquence de l’angoisse permanente que l’on maintient dans cette société communautariste. Les médias aux ordres ressassaient et relayaient inlassablement le même message : Les musulmans sont tous des terroristes qui ne rêvent que d’égorger vos enfants et vos femmes.

            La grande dépression qui commence n’est que l’aboutissement d’un long processus de déréglementation commencé sous Reagan et amplifié par l’entière liberté laissée aux Marchés financiers et autres. Quelqu’un devra payé et ce ne sera pas les responsables.

            L’imposture continuera quoiqu’il en coûte. Elle sera soutenue par les mêmes qui ont protégé les secrets de la banque Clearstream à l’époque du scandale financier, ceux qui protègent et profitent des paradis fiscaux, ceux qui ne font de la politique que pour faire des affaires et s’enrichir, ceux qui tiennent les Partis politiques et désignent les élus à leurs bottes. Ce sont ces gens là qui nous gouvernent.



            • millesime 11 octobre 2008 20:37

              la crise des "subprime" c’est 1 000 milliards de $, celle des C.D.S c’est...le plat de résistance soit.. 
              2 000 milliards de $....et toutes les banques sont concernées....à suivre comme le lait sur le feu....
              on va savoir assez vite... !


              • karlus 11 octobre 2008 22:07

                Le G7 a convenu aujourd’hui des 5 engagements suivants :

                1 - prendre des mesures décisives et utiliser tout l’argent et toutes les économies du contribuable à notre disposition pour soutenir les institutions financières d’importance systémique et empêcher qu’elles fassent faillite.

                 2 - prendre toutes les mesures nécessaires pour débloquer le crédit et les marchés monétaires et pour assurer que les banques et les institutions financières aient un accès large aux liquidités et capitaux fournis par le contribuable.

                 3 - faire en sorte que nos banques et nos autres intermédiaires financiers majeurs puissent, quand c’est nécessaire, lever des capitaux de sources publiques (toujours le contribuable) comme privées(plombés), en des montants suffisants pour restaurer la confiance et leur permettre de continuer à prêter aux ménages et aux entreprises.(on mélange le tout).

                 4 - faire en sorte que nos programmes nationaux respectifs de garantie des dépôts bancairessoient robustes et cohérents, de manière à ce que nos petits déposants puissent continuer à avoir confiance dans la sécurité de leurs dépôts.(on efface tout et on recommence avec les mêmes ).

                 5 - prendre des décisions, lorsque c’est approprié, pour relancer le marché secondaire de la dette hypothécaire et d’autres actifs titrisés(plombés). Des évaluations précises,(sur des actifs plombés) une information transparente (pour qui ?)sur ces actifs et la mise en oeuvre cohérente de normes comptables de haute qualité(on vivait sur de la basse qualité) sont nécessaires.

                Ces actions doivent être prises de manière à protéger le contribuable et à empêcher des effets potentiellement dommageables sur d’autres pays(déja plumé par l’engagement N°1). Nous allons utiliser les outils de politique macroéconomique quand cela est nécessaire et adéquat. Nous soutenons fortement le rôle déterminant joué par le FMI pour aider les pays affectés par ces turbulences. Nous allons accélérer la mise en oeuvre complète des recommandations du Forum de stabilité financière et nous avons pleinement conscience du besoin pressant d’une réforme du système financier(réforme du système aurait du être l’engagement N°1). Nous allons continuer à renforcer notre coopération et travailler avec d’autres pour accomplir ce plan".


                Voila ce que j’ai compris sur la réunion du G7 du 10 octobre 2008.


                Voir le document original sur le site du nouvel observateur.

                http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/economie/la_crise_financiere/20081 011.OBS5315/le_plan_daction_en_cinq_points_du_g7.html.


                • Forest Ent Forest Ent 11 octobre 2008 22:21

                  Ca m’a l’air bien résumé. smiley

                  Bien sûr, il y a le non-dit :


                  - nous allons inonder le marché de liquidités sans faire tourner la planche à billets (sauf la mienne)

                  - nous allons résoudre le problème des dérivés (en les refilant aux autres)

                  - nous nous engageons à maintenir l’ordre si la plèbe est mécontente

                  - nous ne toucherons pas aux paradis fiscaux (dont nous aurons individuellement besoin),

                  - les absents à cette réunion sont prévenus qu’ils vont douiller.


                • verbre verbre 11 octobre 2008 23:47

                  Sortez vos économies et achetez des fusils quoi...
                  Quand vous voulez on la fait cette révolution mondiale !


                  • sormaster sormaster 12 octobre 2008 02:55

                     A LA BASTILLE.
                    les Banksters à la lanterne
                    ça ira, ça ira
                    les Voleurs de foule on les pendra


                    • Echo Echo 12 octobre 2008 03:28

                      Il est exact que cette crise financiere repose sur le seul probleme de l’insolvabilite du systeme. Or, je suis convaincu que cette insolvabilite a ete organisee depuis la fin de l’annee 2004, des la reelection de Bush.

                      Je redoute que rien de ce qui arrive ne soit accidentel. Tout semble avoir ete planifie et les nombreux avertissements ont ete ignores.

                      On va dans le mur et a plein gaz, car une bande de gangsters en a decide ainsi.

                      Les dispositions du Patriot Act vont plaquer le couvercle sur la marmitte US et peut-etre meme que W. Bush va s’asseoir dessus.

                      Meme les conspirationnistes sont trop timides. Il faut toujours imaginer le pire, mais il faut le faire AVANT.


                      • JONAS JONAS 12 octobre 2008 21:34

                        @ L’Auteur,

                        Je pense qu’il n’y a aucune imposture sur la réalité d’une crise de liquidité.

                        Vous négligez une des données fondamentales, la croissance démographique.

                        L’Occident fait un humanisme qui est au-dessus de ses moyens

                        En 20 ans environ, la population mondiale a augmenté d’environ un milliard de nouveaux venus. Si vous leur donnez un dollar par jour, ce qui est dérisoire, ça fait 365 dollars par an, soit : 365 milliards, en 10 ans : 3 650 milliards de dollars… !

                        Ce qui semble de la petite monnaie, représente en fait des sommes colossales !

                        L’humanisme a un prix, aujourd’hui c’est l’addition.

                        Il n’est plus possible en occident pour un homme politique, de dire on abandonne les pauvres à leur sort, sans perdre les élections.

                        Comme les places sont chères et bonnes, ils distribuent votre argent de différentes manières, assistances en tous genres, FMI, etc.

                        Ils n’augmentent pas les impôts, sinon, ils perdraient le bénéfice de cette générosité illimité, ils vous donnent satisfaction à crédit ! ! !

                        Cet argent ne revient pas en Occident, il circule dans ces pays pour la vie courante, contrairement aux autres échanges, énergies, matières premières, qui nous reviennent par l’achat de produit de haute technologie, aéronautique, électronucléaire, armement, etc.

                        L’imposture, c’est de raconter des histoires,

                        qui déresponsabilisent les citoyens qui continueront à penser que la charité est gratuite… !

                        L’assistanat, qu’il soit interne ou externe à un prix ! La plupart des humanistes y sont favorables en paroles et si c’est " les riches " qui paient !

                        Malheureusement, les sommes sont tellement astronomiques, que chacun devra en payer sa part et ce sont les moins argentés d’entre nous, les classes moyennes, qui vont payer la part la plus importante de l’addition.

                        Bonne soirée.

                         

                        , c’est la volonté des citoyens. De puis des années, les politiques pour ne pas augmenter les impôts, ce qui est impopulaire, le font à crédit en nous endettant de manière démesurée.


                        • JONAS JONAS 12 octobre 2008 21:46

                          Je commence à me demander si ce n’est pas du sabotage ? Dans certains de mes commentaires, des phrases font l’école buissonnière…,

                          @ L’Auteur,

                          JE PENSE QU’IL N’Y A AUCUNE IMPOSTURE

                          SUR LA RÉALITÉ D’UNE CRISE DE LIQUIDITÉ !

                          Vous négligez une des données fondamentales, la croissance démographique.

                          L’Occident fait un humanisme qui est au-dessus de ses moyens

                          En 20 ans environ, la population mondiale a augmenté d’environ un milliard de nouveaux venus. Si vous leur donnez un dollar par jour, ce qui est dérisoire, ça fait 365 dollars par an, soit : 365 milliards, en 10 ans : 3 650 milliards de dollars… !

                          Ce qui semble de la petite monnaie, représente en fait des sommes colossales !

                          L’humanisme a un prix, aujourd’hui c’est l’addition !

                          Il n’est plus possible en occident pour un homme politique, de dire on abandonne les pauvres à leur sort, sans perdre les élections.

                          Comme les places sont chères et bonnes, ils distribuent votre argent de différentes manières, assistances en tous genres, FMI, etc. Ils n’augmentent pas les impôts, sinon, ils perdraient le bénéfice de cette générosité illimité, ils vous donnent satisfaction à crédit ! ! !

                          Cet argent ne revient pas en Occident, il circule dans ces pays pour la vie courante, contrairement aux autres échanges, énergies, matières premières, qui nous reviennent par l’achat de produit de haute technologie, aéronautique, électronucléaire, armement, etc.

                          L’imposture, c’est de raconter des histoires,

                          qui déresponsabilisent les citoyens qui continueront à penser que la charité est gratuite… !

                          L’assistanat, qu’il soit interne ou externe à un prix ! La plupart des humanistes y sont favorables en paroles et si c’est " les riches " qui paient !

                          Malheureusement, les sommes sont tellement astronomiques, que chacun devra en payer sa part et ce sont les moins argentés d’entre nous, les classes moyennes, qui vont payer la part la plus importante de l’addition.

                          Bonne soirée.

                           


                        • judel.66 12 octobre 2008 21:50



                           helas helas helas les usa s’en sortiront les premiers ils tiennent le monde entier .....leur marché intérieur est essentiel pour la chine et le japon leurs plus importants créanciers et ceux ci ne veulent pas voir se dévaluer leurs bons du trésor us .... donc ils soutiendront l’economie us.. !!!!!...nous  ?????....nous souffrirons.....nous discuterons a 27  !!!!!


                          • JONAS JONAS 13 octobre 2008 10:05

                            @ L’Auteur

                            Je ne pense pas que les populations du quart-monde produisent assez de biens pour simplement se nourrir et vivre dignement. C’est par millions de dollars que nous les assistons régulièrement.

                            Je ne trouve pas que cette attitude soit anormale, mais elle a un prix que de nombreux humanistes ne veulent pas payer.

                            D’un autre côté, les délocalisations viennent aggraver cette fuite des capitaux, les entreprises qui s’installent à l’étranger contribuent au développement de ces pays, mais là encore, si elles permettent l’élévation du niveau de vie de ces populations, il n’est pas encore assez important pour qu’elles deviennent nos clientes pour des produits de luxes ou de hautes technologies.

                            Le paradoxal, c’est que même s’i elles en fabriquent certains, ils n’ont pas les moyens de les acheter.

                            Dans ces conditions, l’Occident participe à la croissance chinoise, Indienne, etc. Mais selon le principe des vases communicants, si leurs niveaux de vie s’élèvent, le nôtre décroît.

                            Rien d’étonnant dans ces conditions, que nous manquions de liquidités !!!

                            Bonne journée.

                             

                            .


                            • easy easy 13 octobre 2008 14:39

                               A L’auteur,

                              Tu écris que le problème des banques (US au départ) n’est pas dû au fait qu’elles ont des avoirs toxiques mais au fait qu’elles manquent de liquidités.

                              Je pense que tu n’as pas saisi que c’est le couple emprunteur + banque qui crée de l’argent, et cela ab nihilo.
                              Contrairement à la légende ce n’est pas l’argent économisé par Fourmi que la banque prête à Cigale (ce principe pourtant logique et sain, ne vaut plus que pour une très faible part lorsque le système financier s’emballe, ce qui est le cas depuis très longtemps)
                              Certes, il est possible de dire que depuis quelques mois, les banques manquent d’argent de Fourmi. Mais le système audacieux fonctionnait très bien sans argent épargné et ce qui l’a mis en berne c’est que le couple emprunteur + banquier est apparu soudain beaucoup moins crédible. Soudain des tas de crédits s’avèrent pourris, jamais leurs emprunteurs ne pourront payer leur dette (surtout quand, par effet papillon, l’immobilier gagé s’effondre et que l’économie réelle s’écroule)

                              Au fond, il faudrait ajouter un troisième larron au couple emprunteur + banquier ; il faudrait ajouter le personnage "perspectives écologiques" ou "durabilité" Ce troisième personnage martelant qu’il est sans avenir, il n’aide pas les deux autres sbires à croire en leur futur.



                              Il aurait suffit que les emprunteurs US aient été (ou soient restés) solvables sur la durée et/ou que leurs maisons hypothéquées aient conservé leur valeur pour que l’accident actuel n’ait pas eu lieu et on n’aurait jamais parlé de crise des liquidités. 
                              Hélas par l’effet conjugué du grand nombre de ces naïfs emprunteurs et du manque de perspective de redressement de tous ces cas, le déversement en masse de leurs maisons sur le marché en a fait écrouler le prix.

                              Les banques qui leur avaient accordé un prêt se sont retrouvées d’abord avec des emprunteurs incapable d’assumer leurs obligations puis avec des maisons récupérées ne valant plus rien. Alors certes, maintenant que l’illusion de ces obligations pourries a cessé, chacun court à l’argent réel, à l’argent économisé, à l’argent de la Fourmi. Certes maintenant on hurle partout au manque de liquidités.
                              Mais ce n’est pas la cause. Ce n’est pas parce que dans un an on hurlera au manque de riz que ce manque aura été à l’origine de la crise.

                              Notre système, notre croissance folle n’a été possible que par notre audace folle.
                              Déjà depuis l’Antiquité, on s’est mis à spéculer sur des gains futurs, sur la confiance en autrui de produire des richesses dans le futur.
                              Mais si autrefois on prêtait de l’argent vrai (car il n’y avait pas de banques et encore moins de système bancaire) à un aventurier c’était sur une durée de un an et avec un taux de 100%
                              Aujourd’hui, il y a un système banquier (dont les dirigeants sont convaincus qu’il leur revient le destin de gouverner le monde sur ses profondeurs) A partir su moment où un réseau banquier couvre le monde, il n’a plus vraiment besoin de valeurs réelles pour fonctionner. Il peut créer des valeurs virtuelles établies d’abord sur des documents engageant quelqu’un à livrer de vraies richesses dans le futur, et aussi sur la confiance entre elles. Ce qu’une banque crée comme argent virtuel, les autres banques sont tenues d’y croire.


                              Lorsqu’une banque considère qu’un emprunteur peut payer pendant 30 ans les remboursements d’une sommme empruntées, elle crée cette somme. La banque crée une ligne de crédit à partir de l’obligation de l’emprunteur de la rembourser. A l’instant où quelqu’un s’oblige en signant un papier, ce papier a une valeur et il est généralement échangeable, tant qu’à faire.
                              C’est exactement au moment où je signe mon obligation à fournir plus tard des richesses, que je crée un document valeur. Et le banquier accepte en contrepartie de mon obligation transférable, à m’ouvrir une ligne de crédit en "espèces"

                              Les banques fabriquent de l’argent et bien davantage que les imprimeries de billets. Mais elles en fabriquent en se fondant sur la solvabilité des emprunteurs. C’est lorsque la solvabilité des emprunteurs chute que les banques ne peuvent plus créer de l’argent virtuel et que l’argent réel redevient soudain capital, dans tous les sens du mot.

                              Le volume de l’argent papier (pourtant déjà très important ./. à une contrevaleur plus concrète) est très insuffisant pour faire tourner l’économie mondiale actuelle. Ce qui la fait tourner c’est l’argent virtuel créé par anticipation sur des produtions de valeurs futures

                              Ce système de création d’argent sur la foi des possibilités futures d’un emprunteur tient bon tant que toutes les banques pensent qu’elles ont toutes le courage de refuser de se faire plus de fric en osant dire NON aux emprunteurs sans perspective.
                              Mais sont arrivées des "banques" opportunistes, créées sans le moindre dépôt, avec pour unique vocation de dire OUI aux emprunteurs habituellement refoulés. Ces "banques" qui jouent sous la ceinture ont ramassé à la pelle des obligations de gens à l’avenir particulièrement incertain, elles les ont piégés avec des formules séduisantes puis elles ont cédé ces obligations à d’autres banques et au bout de quelques rotations tout le monde a perdu de vue qu’elles détenaient des obligations pourries, en très grand nombre.

                              En acceptant le principe de la création d’argent instantané fondé sur la production de biens à venir, on a finalement permis aux plus opportunistes d’aller encore plus loin en créant de l’argent sur des richesses futures hautement improbables

                              N’avons-nous pas été nombreux à avoir été surpris de nous voir accorder un crédit alors que nous ne nous le serions pas accordés ?

                              "Comment se fait-il que mon banquier soit à ce point sûr que je pourrais lui verser 1000 € tous les mois pendant 20 ans, alors que moi j’en doute ?" Question que nous nous posons certes mais que nous ne creusons pas, surtout pas avec notre banquier. C’est tellement agréable d’avoir la preuve tangible que quelqu’un croit en votre avenir radieux !
                              Le ver est quelque part là.

                              Si les banquiers A, B, C, D, E, ont refusé mes obligations à les rembourser et si le "banquier" V comme véreux accepte mes obligations de clodo, pourquoi les banquiers A, B, C, D, E devraient-ils reconnaître mes chèques émis sur V ?

                              Pourquoi une banque dont les clients seraient tous des Rothschild ou des Rockfeller devrait-elle accepter les chèques d’une banque de véreux ?
                              Elle tue pas mal les pauvres que nous sommes cette question, n’est-ce pas ?
                              Désagréable, on ne se la pose pas et pourtant, elle est à la base de tout le système économique et financier





                              Imaginons qu’il n’y ait désormais qu’une seule banque créatrice d ’argent virtuel, toujours fondé sur des remboursements futurs des emprunteurs (donc sur le risque). Imaginons que tous ses agents appliquent à la lettre les consignes pour un certain niveau de sélection des emprunteurs. Et bien cette banque unique reconnaîtrait toujours les chèques en circulation et il n’y aurait pas de déconvenue à grande échelle.

                              Même si on créait une telle banque unique aujourd’hui, il resterait tout de même à résoudre le problème de la grande disparité des critères de sélection des emprunteurs ayant actuellement des crédits en cours, et pour 30 ans encore.

                              Fondamentalement et tant qu’on trouve jouable de créer de l’argent sur les possibilités de création de richesses futures d’un individu, il faudrait aujourd’hui examiner tous les crédits en cours et les renoter selon une grille standardisée en laquelle tous les banquiers auront confiance. Il y aura certes pas mal de mauvaise surprises mais ensuite, on pourra repartir sur des bases claires.

                              Et cela en ne perdant pas de vue que dès les premiers coincements de la machine, les emprunteurs les plus sûrs le deviennent moins. Toutes les notations des obligations (privées ou d’Etat) sont suceptibles de glissement, vers le bas comme vers le haut, en fonction du niveau de confiance général.

                              Dans le contexte actuel, il est certain que toutes les décisions qui vont dans le sens de la centralisation du système financier sont bonnes. Certes les Etats n’ont pas le droit de saisir toutes les banques et les fondre en une seule mais ils peuvent déjà en nationaliser un certain nombre et ils peuvent surtout leur imposer les mêmes critères d’évaluation de la solvabilté des emprunteurs. Harmonisation idéaliste qui irait à l’encontre des principes naturels de la concurrence et de la course au toujours plus risqué pour essayer de gagner plus, autant le souligner.



                              De la mésaventure actuelle pourrait émerger (ou mieux se caractériser) un système financier à plusieurs vitesses, cloisonné (ou mieux cloisonné).
                              Trois catégories de banques : Des banques pour très riches, des banques pour riches et des banques pour fauchés. Les chèques des banques de niveau inférieur n’étant jamais acceptés par les banques de niveau supérieur. 

                              Il y aura des cartes de crédit valables uniquement chez Tati et Lidl, d’autres valables partout.
                              Seul l’argent papier restera sans odeur.
                              L’argent virtuel en aura.




                              • FYI FYI 13 octobre 2008 16:26
                                				 				Pour les banques d’affaires… le krach est une bonne affaire ! 				 				
                                En vendant à prix fort du conseil en « sauvetage de banque » aux Etats menacés par l’effondrement du système bancaire, certaines banques d’affaires font d’excellentes affaires…

                                « La récente tempête a démontré simultanément la vulnérabilité des banques d’investissement et, en même temps, le rôle crucial qu’elles jouent pour aider les pouvoirs publics à sortir les établissements de crédit de l’ornière » écrit l’hebdomadaire anglais Financial News, qui dresse une liste d’exemples, en particulier celui qu’offrent les trois derniers géants des banques d’affaires (investment banks) de Wall Street : Goldman Sachs, Morgan Stanley et Merrill Lynch.

                                D’abord, le Trésor britannique fait appel aux services de Goldman pour la nationalisation de Northern Rock et la maison new-yorkaise est conseillère dans la prise de participation de Kuweit Investment Authority dans Merrill Lynch. Ensuite, l’ex-PDG de Goldman Sachs, Henry Paulson, n’hésite pas à embaucher son plus proche collaborateur, Neel Kashkari, pour gérer la mise en œuvre du plan de sauvetage le plus important de l’histoire des Etats-Unis.

                                Morgan Stanley, pour sa part, joue également un rôle clé dans la nationalisation de la banque britannique Bradford Bingley et de la Glitner Bank en Islande, tout en secourant le premier assureur de la planète AIG, redevable de quelques 20 milliards de dollars à Goldman Sachs.

                                Morgan Stanley pilote par ailleurs le renflouement des géants du crédit hypothécaire, Freddie Mac et Fannie Mae, et vient de boucler la fusion HBOS-Lloyds.

                                De son côté, agissant aux côtés de BNP Paribas, Merrill Lynch est conseiller du gouvernement français dans le dossier Dexia pendant qu’UBS achemine l’aide d’Etat pour secourir le trio Barclays-Lloyds-Royal Bank of Scotland.

                                Les raisons d’une telle symbiose entre le monde des spéculateurs financiers et la puissance publique ?

                                Pour Peter Hahn, professeur à la Cass Business School, cité par Le Monde, « le principe de base est que l’administration ne dispose pas du savoir-faire nécessaire pour jouer cette partie de Monopoly de la finance. Aussi, dans l’urgence, les hauts fonctionnaires préfèrent-ils céder des affaires explosives à ces artistes de la créativité débridée en se bornant à fixer un cadre politique et des fourchettes de risques ».

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