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Accueil du site > Actualités > Economie > Pan sur le Bec pour la SNCF !

Pan sur le Bec pour la SNCF !

La SNCF n’a pas de chance. A trop en demander, on peut s’attirer finalement des réponses désagréables.

Ainsi en est-il des critiques émises maladroitement par les responsables de la SNCF sur le cout du passage sur le réseau ferré français et sur son augmentation au fil des ans. Comme si la SNCF à la mémoire courte avait oublié qu’elle avait été sauvée de la faillite par la décision de gouvernement de l’époque et des parlementaires de séparer la SNCF ancienne en deux entités, l’une héritant du réseau et des dettes (27milliards à ce jour) RFF et l’autre, la SNCF nouvelle,allégée de ses dettes et supposée pouvoir enfin rentabiliser l’exploitation, le tout au frais ....des contribuables.

Alors, considérer comme Monsieur Azema, Directeur Général en charge de la stratégie, que "C’est logique que l’Etat paye car celui qui a voulu le réseau actuel, c’est le Parlement", c’est oublier que les français,-car l’Etat ce sont les français-, payent déjà et depuis longtemps et surtout ne voient pas venir l’allègement de leur fardeau. Et qu’ils ne voient pas pourquoi ils devraient éternellement financer une société et son personnel qui, même débarrassée de ses dettes, n’est pas parvenue en plus de dix années à devenir largement bénéficiaire. Considérer comme le fait Monsieur Azema, que "c’est une vue de l’esprit de dire que le système ferroviaire peut s’autofinancer" est tout bonnement scandaleux.

Monsieur Bussereau, Secrétaire d’Etat en charge des transports, lui a répondu à l’occasion d’une audition par les Commissions des Finances et du Développement durable qu’il n’était pas question de remettre en cause la hausse des péages car elle est essentielle à l’effort de rénovation et régénération du réseau nécessaire pour diminuer les émissions de l’activité transport en France. Et que donc il appartenait à la SNCF de travailler sur l’augmentation des recettes par le développement commercial et une politique de prix adaptée et sur la productivité de son exploitation.Une suggestion qui rejoint celle que je faisais moi même dans un message du 22 octobre dans lequel je m’étonnais qu’aux tarifs pratiqués dans certain cas, la SNCF puisse ne pas vendre à perte.

Autre "Pan sur le bec comme on dit au Canard Enchainé", la critique par l’Autorité de la Concurrence de l’attitude de la SNCF pour freiner voire empêcher la concurrence en conservant la haute main sur l’exploitation des gares. Car dans le partage des actifs de la SNCF ancienne entre RFF et la nouvelle SNCF, celle ci avait conservé la propriété des gares. Or dans un système ferroviaire ouvert comme celui qui se met en place, conserver la maîtrise des gares permet, aidée par des syndicats viscéralement opposée à toute concurrence, de dresser toutes sortes de barrières à l’arrivée des nouvelles compagnies. Un peu comme si l’aérogare de Roissy était encore exploitée par Air France !

La dite autorité avait suggéré que la SNCF filialise la gestion des gares dans une société indépendante, ce qui outre la facilitation de l’accueil des passagers des nouveaux entrants, aurait permis également de les transformer en galeries commerciales attractives comme c’est le cas désormais dans beaucoup de gares dans le monde. Croyez vous que la SNCF entendit cette suggestion ? Que nenni ! Elle décida simplement que la gestion des gares deviendrait une entité séparée mais toujours au sein de la SNCF et reportant au directeur général. Une manière d’ignorer de manière sans doute trop démonstrative ces recommandations et de donner corps aux inquiétudes de la concurrence actuelle ou futures.

Autre plainte anti concurrentielle, celle de la Deutsche Bahn qui s’étonne que la SNCF puisse, comme elle vient de le faire, demander officiellement à bénéficier de "sillons" Outre Rhin pour opérer des liaisons de voyageurs inter-régionales à partir de fin 2011 alors qu’elle même ne pourrait bénéficier de la contrepartie. L’Allemagne en effet a décidé de libéraliser le transport inter-régional de voyageurs après l’avoir fait pour le transport régional, ce qui permet à Kéolis, filiale de la SNCF, d’avoir déjà une présence significative en Allemagne et de bientôt pouvoir l’augmenter dans le domaine inter-régional. En sens inverse, pas de libéralisation semblable en France et donc d’une possible réciprocité pour la Deutsche Bahn.

Dernière plainte,celle des Chemins de Fer italiens( Ferrovie dello Stato, FS) qui doivent ouvrir dès l’ouverture du marché français à la concurrence le 13 décembre une ligne Rome Milan Paris et qui s’étonnent, disent-ils, de la difficulté à obtenir toutes les autorisations. Peut-être s’agit-il d’intox de la part de FS mais comme dans la fable sur Pierre et le Loup, la crédibilité de la SNCF en terme de réceptivité à l’ouverture à la concurrence étant très limitée, il lui est difficile d’être cru quand elle objecte de limites techniques des matériels de Trenitalia.

A suivre sans aucun doute...   


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9 réactions à cet article    


  • zelectron zelectron 14 novembre 2009 12:53

    SNCF über alles !


    • Plum’ 14 novembre 2009 18:03

      Ce qui est « tout bonnement scandaleux », c’est qu’on continue à laisser faire le tout libéral qui donne la priorité au frêt routier sur le frêt ferroviaire, c’est qu’on n’ait aucune volonté écologique de changer les règles du jeux pour diminuer la pollution automobile, c’est qu’on se cache derrière la concurrence libre et non faussée (pour laquelle les Français ont voté Non) pour continuer à démolir le frêt ferroviaire (plus de mono-wagons etc).

      Derrière les harrangues d’un libéralisme effréné et toujours plus consuméristes, quand donc nos hommes politiques auront-ils la volonté de promouvoir franchement le rail ? En nous débarassant de tarifs rhébitditoirement compliqués et en obligeant à diminuer le frêt routier (prendre le rail pour aller d’Espagne en Belgique ; et pas besoin de ligne à Grande Vitesse, qu’on cesse d’attendre...).

      Croire que c’est la concurrence qui toute seule arrangera les choses est un leurre, le problème est bien plus grave. Le but n’est pas de donner à quelques sociétés privées le droit de faire un maximum de bénéfices, le but est de faire un service efficace.


      • jef88 jef88 15 novembre 2009 12:58

        La SNCF, c’est culturel, a toujours pris les usagerspour des cons !
        - Suppression de petites lignes : pas rentable !
        Y a t’il des gares à tous les arrêts de bus ? La rentabilité aurait été de faire des haltes avec vente de billets dans les trains,mais cela aurait cassé des priviléges...
        - Diminution du fret
         - Cela a commencé par une politique de délais aberrante : on savait quand on expédiait mais cela pouvait prender 15 jours pour traverser la France ! Le camion s’est donc naturellement imposé...
         - Les usines qui disposaient d’embranchements particulier ont été containtes, financiérement, de les fermer vu le cout annuel de l’embranchement lui même et celui du transport, le tout étant agravé par le problème des délais.

        Moralité : Quand on oublie le client il vous lache...


        • Plum’ 15 novembre 2009 14:41

          La SNCF est dirigée par l’Etat, donc par les politiques, ce sont eux les responsables de la « Suppression de petites lignes » et de la « Diminution du fret ». Si le camion s’est imposé, c’est parce que les politiques n’ont rien fait pour l’empêcher. Jamais il n’a été question d’un plan à long terme avec objectifs chiffrés de développement du frêt ferroviaire et de diminution du frêt routier. Les politiques ne se sont jamais engagés en ce sens, ils ont laissé faire, et ils veulent encore plus laisser faire en privatisant ! C’est continuer dans l’erreur en refusant de changer de direction, c’est la politique du pire.


        • jef88 jef88 15 novembre 2009 16:13

          Non ! Ce sont les X qui dirigent la SNCF.les politiques ont touours laissé fairer ces « esprits supérieurs »


        • Plum’ 15 novembre 2009 17:47

          Non, ce sont les politiques qui refusent d’avoir une politique volontariste et laissent faire... notamment parce qu’ils se sont soumis au dogme de la concurrence libre et non faussée qu’ils ont laissé s’installer en Europe... On voit où ça a abouti, et la dégringolade n’est pas finie puisqu’on continue dans le même sens...

          En restant en Europe, on peut comparer avec l’Autriche qui a eu une politique volontariste, notamment avec de forte redevances dissuasives pour l’utilisation du réseau routier par les poids lourds (la concurrence est donc faussée...) et un investissement important sur le frêt ferroviaire.

          Un plan d’envergure devrait mis en place pour, par exemple, rendre rédhibitoire la traversée routière de la France en poids lourds de l’Espagne à la Belgique. Mais il n’y a pas de véritable volonté politique d’aller en ce sens. Il en est question de temps en temps dans les discours, mais dans les faits rien n’est précisé, rien n’avance...


        • tylhdar tylhdar 15 novembre 2009 15:44

          Pourquoi vouloir privatiser la sncf ?
          contrairement aux avions, les voies ferré ne permettent de laisser passer qu’un nombre limiter de trains...


          • Christoff_M Christoff_M 24 novembre 2009 01:35

            que dire de nos canaux et nos rivières qui ont été laissés en friche depuis des décennies...

            parce que nos hommes politiques se font acheter par les lobbies de la route, des camions, des sociétés d’autoroute ou ils ont tous un ticket très rémunérateur, n’est ce pas monsieur Giscard ou Balladur....

            Meme Obama met plus d’argent sur la table que chez nous pour développer les réseaux ferrés et le fret ferroviaire... nous nous n’avons qu’un RER construit et prolongé depuis dix ans pas une nouvelle ligne, des voitures de banlieue vieillissantes et pas de volonté politique...

            Ou sont passés les milliards du trou de RFF passés comme beaucoup, le Crédit Lyonnais sur nos comptes publics après d’habiles manœuvres d’avocats véreux et mafieux.... au service du renflouement des trous créés par une gestion douteuse et fantaisiste...


            • Christoff_M Christoff_M 24 novembre 2009 01:44

              le prix du billet augmente toujours alors qu’il devrait baisser, comme le timbre, bonne habitude des grandes structures françaises de toujours pomper dans les comptes, toujours dépenser plus, s’endetter, sans jamais être foutus de gérer l’argent des français...

              Après on va dire que nos grandes écoles administratives forment des gestionnaires !! on se fout de la gueule du monde !! ces gens ne sont la que pour maintenir un système archaïque, dépensier, mais qui permet de maintenir une caste au pouvoir, sans aucune concurrence réelle, idem pour Orange, EDF, Air France et tant d’autres, des grandes structures créées pour absorber l’effectif de nos écoles si françaises, surtout les écoles d’administration type ENA...

              C’est avec ce genre d’écoles qu’ont aboutit au TGV, au Concorde, au Rafale, au Char Leclerc, à notre super porte avion.... à des gouffres à fric inadaptés, des structures énormes et couteuses et des secteurs qui vivent à coup de subventions d’un état qui s’obstine dans ses lubies couteuses et non rentables....

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