• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Environnement > Les abeilles parisiennes n’ont pas le bourdon

Les abeilles parisiennes n’ont pas le bourdon

Contre toute attente, les abeilles - dont la disparition potentielle menace la biodiversité telle une épée de Damoclès - s’épanouissent mieux en ville qu’à la campagne. Paris produit plus d’une tonne de miel chaque année, et ses ruchers, perchés sur les toits de monuments culturels plus connus pour leurs collections d’art, tournent à plein régime. 

 Forte de ce constat, la région Ile-de-France, représentée par son président, Jean-Paul Huchon, a inauguré le 12 mai dernier un rucher sur la base de loisirs de St Quentin en Yvelines. Cette action renforce le partenariat signé entre la région et l’UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française) qui prévoit la prochaine mise en place de 36 ruches, réparties sur 6 bases de loisirs au total.

Avec une température moyenne annuelle de 13 degrés celsius et une diversité des plantations paradoxalement peu commune dans les zones rurales, Paris est devenue une situation témoin des besoins de l’espèce. Les abeilles semblent en effet moins sensibles à la pollution carbonique émanant des déjections des véhicules qu’aux traitements chimiques infligés aux plantes. Alors que le constat national est morose (en 10 ans, 15.000 apiculteurs ont cessé leur activité en France), les ruches urbaines prolifèrent, que ce soit dû à l’initiative de responsables politiques ou de particuliers. Début mai, le Grand Palais installait des ruches sur son toit, rejoignant ainsi la liste des grandes institutions culturelles parisiennes pratiquant l’apiculture. L’Opéra de Paris, lui, produit 450 kgs par an d’un miel qui n’a rien à envier à son cousin provençal (en vente à la boutique de l’Opéra et chez Fauchon). Des formations sont même proposées au rucher du Luxembourg par la Société Centrale d’Apiculture ; la récolte est en vente à l’automne à l’Orangerie.

Comment expliquer alors des disparitions de ruches pouvant aller jusqu’à 50% à la campagne contre 5% maximum à Paris ? Bien sûr, la biodiversité de la capitale est réelle, et les essaims peuvent butiner allègrement depuis les acacias des jardins de la Villette jusqu’aux tilleuls du bois de Boulogne. Mais la différence tient essentiellement à ce détail : dans les espaces verts urbains, il est interdit d’avoir recours aux produits phytosanitaires par mesure de santé publique vis-à-vis des promeneurs. A la campagne, en revanche, ce ne sont plus, bien souvent, des fermiers que l’on peut voir, mais de grands groupes agroalimentaires qui ont investi les exploitations. Inutile de dire que ceux-ci ne rechignent pas à l’emploi systématique de produits parfois controversés, et même interdits chez nos voisins européens.

C’est le cas du Cruiser, objet de la dernière polémique en date dans le monde de l’apiculture, dont la reconduite de l’utilisation en 2009 par le ministère de l’Agriculture a fait scandale. Ce pesticide a en effet été reconnu dangereux pour les insectes pollinisateurs. D’autant plus que Syngenta, la société qui en assure la production, encourage à l’utiliser « même en absence d’attaque visible de ravageurs », faisant basculer le Cruiser dans le rang des amendements anodins. Pour cette raison, il a été interdit en Italie et en Allemagne. L’UNAF a, fin avril, adressé une lettre ouverte à Michel Barnier, actuel ministre de l’Agriculture, dans le but de faire bouger le dossier Cruiser ; elle est pour l’instant restée lettre morte.

Drôle de pays que la France, qui pendant qu’elle débloque des fonds publics pour le soutien de la filière apicole, autorise un pesticide décimateur de ruches...et dont les abeilles préfèrent les opéras et les pelouses bien tondues des jardins publics à l’insécurité des champs.


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (5 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • stephanemot stephanemot 31 août 2009 10:05

    la diversite des essences d’arbres et des especes de fleurs explique la qualite du miel parisien, reconnue.

    le nombre de ruches se multiplie sur les toits, parfois dans le cadre d’operations tres mediatisees (ex Grand Palais)


    • cathy30 cathy30 31 août 2009 11:11

      Et elles adorent le cocacola. A la terrasse des cafés, quand elles sont plusieurs a venir siroter dans le verre, je leur laisse volontier. Ces petites chéries ont trouvé une parade à la gloutonnerie des hommes.


      • brieli67 31 août 2009 11:41

        réfléchissez donc un peu !
        L’abeille concentre tout ce qui ne la tue pas !

        Ce miel des toits de Paris est bourré de toxines et de métaux lourds.

        Savez vous que la plus grande production de miel du monde est inconsommable ? Les abeilles de la toundra butinent une erica/bruyère en fleurs toxique pour les mammifères.
        Tout miel n’est pas bon !

        Une idée géniale ! L’Etat indien depuis deux ans teste un programme de miel sans sucre : les abeilles butinent des champs de stévia.

        Le Miel obtenu est jusqu à 5oo fois plus sucré que le sucre de betterave. L’abeille remplace broyeurs centrifugeuses colonnes d’extraction....

        cette annéee 1oo ooo ruches et l année prochaine ?

        Sugar-free honey project

        In an effort to motivate beekeepers to produce sugar-free herbal honey, India has introduced a new ecofriendly beekeeping system in the state of Himachal Pradesh. The National Horticulture Board (NHB) has sent the state 5 000 beekeeping boxes together with the bees, to be distributed in ten of the 12 districts in 2007, an official said.

        These bees will be fed on stevia herbal plant leaves that are said to produce sugar-free honey. The plant is considered a natural sweetener and also attracts bees.

        These leaves will come in handy in the countryside during dry winters and the rainy season when the bees are unable to fly out in search of food. In the lean season, the hungry bees are normally fed sugar by beekeepers, resulting in the production of poor-quality honey. Stevia will change this practice.

        Sugar-free honey is much in demand by diabetics and those who do not wish to gain weight but at the same time want to enjoy the taste of honey. It is also said to reduce cravings for sugar and fat besides being helpful in controlling blood sugar and high blood pressure.

        An official said the project was sent to NHB by the Himachal Organic Association to popularize healthy sugar-free honey. Eventually the state government plans to procure some 100 000 beekeeping boxes to produce herbal honey. (Source : India eNews.com, 28 August 2006.)

        in http://www.fao.org/docrep/009/a0917e/A0917e03.htm


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 31 août 2009 12:13

          Peut-être, mais en ce moment c’est le peuple français qui a le bourdon à cause d’une « démocratie » infructueuse : Il faut travailler plus (et dur) pour nourrir son UMP...

          La Révolution étant à ce point fanée, on commence à regretter la disparition du Bourbonnais ce qui finira peut-être par réhabiliter le légitime Bourbon !

          Oui, norma que ça bourdonne...

          Mohammed.


          • djanel Le viking- djanel du viking-chaise 31 août 2009 15:09

            Y en a qui aiment les abeilles, tandis que d’autres ont le bourdon moi j’adore les frelons, surtout les géants.

            Jetez donc un coup d’œil sur cette symbiose entre un moine Zen, une orchidée et la reine des frelons bouffeuses d’abeilles… comme la nature est belle pour celui qui sait la contempler…. vidéo d’une heure mais quelle spectacle !!!

            Ha… ha…ha… qu’est ce que je me marre sur AVox…




            • rocla (haddock) rocla (haddock) 31 août 2009 15:17

              Je vends du miel à 1 franc le kg .

              Faut commander un an en avance , j’ ai qu’ une abeille .


              • tchoo 31 août 2009 19:49

                Tout le monde sait que la vie en ville est beaucoup plus saine qu’a la campagne où ces enfoirés d’agriculteur n’ont pour seul passe-temps que d’emplyoer des poisons à longueur de champs.

                Vive la ville,
                Viendez tous en ville

                On sera plus tranquille dans nos verdures pour faire nos petites affaires !


                • kitamissa kitamissa 1er septembre 2009 00:18

                  les braves abeilles ,elle viennent chercher de la flotte à la station Elephant ( là ou on astique sa bagnole à la pression ,elle viennent aux eaux d’écoulement ...)

                  ben ,j’sais pas ce qu’elles en font de cette flotte ,mais j’veux pas de ce miel ! na !


                  • Jacques Fabry Jacques Fabry 1er septembre 2009 06:35

                    Dans le dos de Borloo et en dépit des désirs de l’UNAF les abeilles meurent en ville.
                    http://www.eauseccours.com/article-33688680.html (avec phtos et vidéos)

                    A Paris comme dans d’autres villes, les abeilles peuvent mourir pour des idées
                    http://www.eauseccours.com/article-35235467.html
                     (avec photos et vidéos)


                    • Dzan 6 septembre 2009 11:27

                      Cette année, nous avons pu constater dans notre jardin et verger, une presque disparition d’abeilles et autres insectes butineurs.

                      Jamais dans la campagne autour, il n’y a eu autant d’hectares de maïs..

                      Relation de cause à effet ?


                      • Jacques Fabry Jacques Fabry 6 septembre 2009 20:49

                        Bonjour,
                        Difficile de répondre de loin à cette question. Pouvez-vous cependant me dire si vous avez pris le temps de regarder de près l’aspect des feuilles de ces maïs, si les arbres et les haies se portent bien chez vous et dans le voisinage. Les mouches ont-elles changé de comportement, sont-elle aussi nombreuses sur les crottes et les animaux ? Les criquets chantent-ils toujours de bon coeur ? Merci

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès