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Vote électronique à Québec : que cache le président des élections ?

Longue conversation téléphonique avec un candidat défait aux élections municipales de la Ville de Québec : il m’a raconté son aventure rocambolesque dans les méandres de la compilation des électeurs lors du vote électronique raté du 6 novembre 2005.

Les chiffres du nombre d’électeurs ayant voté, que lui a communiqués le président des élections de la Ville de Québec, ont changé quatre fois en l’espace de cinq jours. Curieusement, on a retrouvé 784 votes après qu’un média de la région eut révélé qu’il en manquait... 784.

Attendez, ce n’est pas fini. Dans son reportage, le journaliste s’était trompé. Gilles Plante, le candidat en question, lui avait plutôt dit qu’il en manquait 735. Étonnant, vous ne trouvez pas, que l’on ait retrouvé un nombre d’électeurs manquants correspondant à une information erronée !

Le président des élections de la Ville de Québec va-t-il vraiment pouvoir s’en tirer à bon compte dans cette saga ? Il va bien falloir qu’il finisse par nous expliquer qui a fait preuve d’incompétence dans toute cette histoire.

Dans l’ensemble des districts électoraux, un nombre plus élevé que la normale de votes a été rejeté (7,14% alors que la normale est de 2%). Dans certains districts, plus de 20% des bulletins ont été rejetés. Il ne faisait pas beau du tout le jour du vote. Tous ces électeurs se seraient vraiment déplacés pour aller annuler leur vote ? On nous prend pour des valises.

Pas moyen pour les candidats d’avoir les listes électorales rayées à la main, comme c’est la coutume, pour vérifier si le nombre d’électeurs « rayés électroniquement » correspond au nombre de ceux rayés manuellement. Le décret autorisant la Ville à tenir des élections avec un système de vote électronique n’oblige pas le président des élections à les fournir. S’ils les veulent, les candidats qui soupçonnent des erreurs vont devoir passer par la Cour, à leurs frais, pour vérifier s’il y a eu ou non des erreurs.

D’ailleurs, en passant, le candidat Plante s’est fait dire par le bureau du directeur général des élections du Québec que le décret de la Ville de Québec autorisant le vote électronique ne serait pas conforme à la Loi électorale. Le Directeur général des élections va-t-il intervenir ?

Que cache donc le président des élections ? Regrette-t-il d’avoir choisi PG Élections ? Le beau contrat de plus de 1,2 millions de dollars va-t-il devoir être payé rubis sur ongle, parce que la Ville de Québec n’a pas de recours contre le fournisseur ?

Les candidats défaits hésitent à demander de nouvelles élections devant la Cour. Ce n’est pas qu’ils n’ont pas accumulé assez de témoignages pour justifier leur démarche judiciaire. Les coûts engendrés par la contestation pourraient s’élever à 70 000$ dans chaque cas (cela pourrait aller jusqu’à la Cour suprême).

Cerise sur le gâteau : les scrutateurs n’ont eu qu’une heure de formation.


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