Aider son prochain !
Cela fait plus d’un mois que le Liban et l’Israël se livrent à des pilonnages réguliers faisant des milliers de morts, dont la plupart des civils. Pour aider les habitants de ses deux pays ennemis, les œuvres humanitaires font appel à vos dons. Que serait devenu le droit des civils sans les philanthropes ?
En 5 000 ans, on compte 14 000 guerres qui auraient tué, à elle seule, plus de 5 milliards d’être humains. A chaque conflit, ce sont les civils qui sont les premières personnes à être touchés. Au fils des années, des œuvres gouvernementales ou associatives se sont créées pour aider les habitants des pays belligérants. L’humanitaire était née.
Les conflits datent des débuts de l’humanité. Au Moyen Age, dans monde où l’Eglise est présente, est instaurée la « trêve de Dieu » - période durant laquelle il était interdit de combattre certains jours liturgiques. Elle fut proposée par le pape Jean XV, dès 990. Puis, elle sera codifiée par les conciles - sorte de rassemblement d’évêques pour statuer sur des questions religieuses - de Nice (1041) et de Narbonne (1054). Avec cette trêve, les jours de batailles s’amenuisaient considérablement : il était formellement prohibé de se battre pendant l’Avent et le carême. Ajouté à cela, l’Eglise raccourcira le nombre de jours pour guerroyer : interdit du samedi au lundi inclus. Pour les personnes ne respectant pas cette paix hebdomadaire, elles se voyaient excommunier - les seigneurs perdaient leurs fiefs. De plus, la paix de Dieu proclame l’inviolabilité des églises, des monastères, des pauvres, des clercs, des marchands, des pèlerins, des agriculteurs et de leurs biens.
Le Moyen Age est une période durant laquelle les guerres étaient fréquentes. Qui dit guerre, dit aussi... mort ! Les premières personnes à pâtir de ces affrontements sont les soldats. Pour soulager leur mort, on introduisait entre le heaume - casque pointu couvrant la tête et le visage muni d’une ouverture pour voir - et l’armure du chevalier blessé, une dague de miséricorde, évitant à l’agonisant des heures de souffrance inutile. Des médecins viendront sur les champs de bataille pour essayer de soigner les souffrants et de le soulager. Ambroise Paré sera l’un des pionniers.
Les premiers accords concernant les blessés datent du XVIIIe siècle. En 1743, il s’agit du premier accord qui précédera celui passé durant la guerre de Sept ans (1759), opposant la France et l’Autriche à la Prusse. Cet accord permet aux blessés de chaque camp, après les batailles, d’être raccompagnés dans leurs lignes. Ce dernier accord évoluera au cours du règne de Napoléon III : il décide que « tous les prisonniers blessés seraient rendus à l’ennemi, sans échange, dès que leur état le permettrait ».
La révolution dans l’humanitaire date du 24 juin 1859. Tous les amoureux d’Histoire connaissent cette date ! Pour ceux qui ne la connaissent pas, voici votre piqûre de rappel ! Le 24eme jour du mois de juin marque la défaite des Autrichiens face aux troupes franco-piémontais de Napoléon III, à Solferino (bourg situé au Nord de la botte italienne). Cette bataille sera une vraie boucherie ! Au total, il y eut 400 000 morts (40 % mourront le jour même et le reste, soit 24 000 soldats, succomberont les jours suivants). Le personnel médical n’est pas considérable : il y a un médecin pour... 500 blessés ! Un visiteur suisse, venu rencontrer l’empereur pour lui parler d’agriculture, est horrifié : il s’agit du Suisse Henri Dunant. Cette bataille fera l’objet d’un livre écrit par Dunant, en 1862, Un souvenir de Solferino (tiré à 1 600 exemplaires à travers l’Europe).
A la suite de cette tuerie, une idée germe dans la tête du Suisse : il faut créer une organisation pour aider les blessés et les civils. Il s’agira de la Croix Rouge (née en 1863). Un des principes de base de cette organisation humanitaire c’est qu’une fois blessé, le soldat n’appartient plus à un camp ou à un autre, mais à l’humanité. Paradoxalement au succès de son organisation, Henri Dunant restera dans l’oubli étant donné qu’il est en faillite. Néanmoins, il recevra le prix Nobel de la paix, en 1901, tandis que la Croix-Rouge le recevra en 1917.
Les années passent, le monde voit rouge, mais plus pour longtemps. 1939 : la Seconde Guerre mondiale éclate. L’Allemagne nazie impose sa loi : elle refuse aux militaires polonais et aux résistants français le statut de prisonniers de guerre, entraînant la non-intervention des œuvres humanitaires. En revanche, les délégués de la Croix-Rouge visitent à plusieurs reprise les camps de concentration sans témoigner de l’existence du génocide. A l’issue de la libération des camps, en 1945, la Croix-Rouge est discréditée. C’est un autre organisme, né à la suite de la Seconde Guerre mondiale, qui prendra sa place : l’ONU (Organisation des Nations Unies).
A la suite de la conférence de San Francisco (avril-juin 1945), l’ONU voit le jour. Puis, cette organisation mondiale fera des petits au niveau humanitaire : le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) ; UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) ; OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ; PAM (Programme Alimentaire Mondial). Les années 1950 verront apparaître les ONG (Organisation Non Gouvernementale) : Fondation de France (1969), Médecins sans frontière ou MSF (1971), Médecins du monde (1980)...
Au cours des cinquante dernières années, il y a eu, dans le monde, 170 conflits tuant des milliers de personnes, dont 90 % des victimes sont des civils. Un chiffre qui laisse réfléchir !
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