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Ces partisans de l’ouverture fermés et totalitaires

Il y a un peu plus d’un an, après la déconvenue du Brexit, The Economist faisait un dossier positionnant le débat public comme un choix entre les « ouverts  » et les « fermés  ». Si, aux Etats-Unis, c’est le second camp qui a plutôt prévalu (encore qu’avec Trump, tout est relatif et superficiel), ce qui frappe depuis, c’est à quel point les dits partisans de l’ouverture sont fermés.

 

Des ayatollahs intolérants, méprisants, et antidémocratiques
 
Le monde politique dessiné par The Economist a la complexité d’une bluette de Disney. D’un côté, il y aurait les gentils, ouverts aux échanges (économiques et culturelles) et aux migrants, respectueux de toutes les pratiques. De l’autre, il y aurait les méchants fermés, protectionnistes, qui veulent contrôler l’immigration, qui ne prennent pas tout changement pour un bienfait et qui défendent leur mode de vie et leurs traditions. Si ce discours a été mis en échec aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en revanche, c’est celui qui l’a emporté en France, avec Macron, qui vante ce changement permanent imposé par des marchés fous, sans même se rendre compte de l’indécence de ses propos.
 
Mais ce qui est frappant quand on prend un peu de recul, c’est le caractère profondément fermé de ces dits partisans de l’ouverture. N’y-a-t-il pas finalement plus fermé que Libération ou Le Monde sur bien des sujets, qui traitent tous les opposants à leurs idées comme des imbéciles, quand ils n’y voient pas des nazillons en herbe ? Cela rappelle le débat sur Maastricht, où Le Monde ne faisait pas dans la nuance dans le traitement du débat politique, avec un parti-pris digne des médias de régimes autocratiques, quand le Figaro avait une approche finalement beaucoup plus ouverte, ouvrant ses pages aux partisans comme aux opposants. Au final, Marine Le Pen n’est-elle pas plus ouverte d’esprit qu’eux ?
 
The Economist en est un exemple assez effrayant. Les vrais progressistes, Bernie Sanders outre-Atlantique, et Jérémy Corbyn outre-Manche, sont caricaturés de manière totalement outrancière. Culotté pour un journal qui se veut ouvert, il a récemment publié un papier affirmant que « la volonté populaire doit être filtré par les institutions qui maitrisent les émotions brutes et contiennent les intérêts particuliers bestiaux » et « qu’il est peut-être trop tard pour remettre le démon populiste, libéré par le référendum, dans la bouteille constitutionnelle. Les partisans fous du Brexit continuent à mener le débat (…) Ceux qui ont mené le pays dans cette impasse sont des imposteurs dont le bluff sera révélé ».
 
Ce papier a au moins le mérite de révéler le fond de la pensée d’une certaine élite, méprisante à l’égard de ce peuple qu’elle juge stupide, avec un mépris proche d’une forme de racisme de classe, et profondément fermé à l’opinion d’autrui. Ces gens-là sont-ils simplement démocratiques, eux qui remettent en cause les votes qui ne vont pas dans leur sens et sont si intolérants à une opinion différente de la leur  ? La démocratie, c’est accepter le jugement des urnes, même quand il va dans un sens inverse du sien, et plus encore, le respecter. Ici, The Economist révèle une intolérance d’autant plus inquiétante que le journal a plusieurs fois vanté l’exemple de la dictature qu’est Singapour.
 

 

Les pseudos ouverts ne sont pas ouverts. En réalité, ils veulent imposer une ouverture sur laquelle on ne pourrait pas revenir, d’une manière profondément antidémocratique. Et ils refusent tout débat en qualifiant leurs opposants de fermés pour réduire le débat à une alternative entre bien et mal ou entre modernes et passéistes. Ils ne sont que les ayatollahs d’une idéologie de classe.

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5 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 16 décembre 2017 09:29

    Ce qu’on appelle communément « économie » a plus à voir avec la littérature qu’avec la science.


    La plupart des journalistes économiques sont des idéologues professionnels payés par le parrains des plus puissantes mafias du globe pour redorer le blason d’opérations de racket, de blanchiment, de contrats occultes, de territoires de gangs, de trafics et de règlements de comptes.

    Leur seul talent est de trouver les mots ou les métaphores pour transformer les citrouilles en carosses et les escrocs en seigneurs ! 

    • Fergus Fergus 16 décembre 2017 13:09

      Bonjour, diogène

      « La plupart des journalistes économiques sont des idéologues professionnels »

      Vous avez raison. Il suffit pour s’en convaincre de les observer lorsque survient une crise ou un évènement qui contrarie leurs discours si bien huilé : après avoir fait le gros dos en abordant des questions mineures ou en traitant des thèmes hors-sujet pour ne pas être confrontés à la réalité du moment, ils reviennent rapidement marteler les déclinaisons de leur immuable doxa que rien n’a ébranlé entretemps.


    • BA 16 décembre 2017 10:39

      Cinq ministres sont millionnaires : Muriel Pénicaud, Nicolas Hulot, Françoise Nyssen, Edouard Philippe, Bruno Le Maire.


      C’est la nouvelle aristocratie.


      Depuis mai 1974, la nouvelle aristocratie dirige la France.


      La nouvelle aristocratie a vocation à subir le sort de l’ancienne aristocratie.


      Samedi 16 décembre 2017 :


      La Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui a publié vendredi les déclarations de patrimoine des membres du gouvernement, a révélé que plusieurs ministres étaient millionnaires, parmi lesquels Muriel Pénicaud, Nicolas Hulot et Françoise Nyssen.


      https://www.romandie.com/news/Quelques-ministres-millionnaires-au-gouvernement_RP/873370.rom


      Augustin de Romanet de Beaune a été nommé président du conseil d’administration du domaine de Chambord.


      Emmanuel Macron fête ses 40 ans au château de Chambord.


      Emmanuel Macron a choisi de fêter ses 40 ans quelques jours avant l’heure (il est né un 21 décembre) dans le château de François Ier, à Chambord (Loir-et-Cher), selon une information de La Nouvelle République, confirmée au Monde par des proches du président.


      Ces festivités présidentielles interviennent alors qu’un nouveau président du conseil d’administration du domaine de Chambord a été nommé, mercredi 13 décembre, au conseil des ministres. A 56 ans, le président des Aéroports de Paris, Augustin de Romanet de Beaune, ex-patron de la Caisse des dépôts, succède ainsi au député de la Mayenne (Nouvelle Gauche) Guillaume Garot.


      http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/12/15/emmanuel-macron-fete-ses-40-ans-au-chateau-de-chambord_5230587_823448.html



      • Tom France Tom France 16 décembre 2017 14:27

        Les puissances d’argent contrôlent toute cette médiacratie ! Je rappel que seul le grand capital est apatride, les peuples en général quand ils ne sont pas en phase de dégénérescence avancés, sont plutôt attachés à la Nation et aux Traditions.


        • Drugar Drugar 18 décembre 2017 11:19

          Tout à fait d’accord avec l’auteur sur ce sujet.

          Beaucoup de nos « élites » se prétendent ouverts alors qu’ils sont fermés et veulent juste imposer leurs vues. Dans cet ordre d’idée, on peut se rappeler de l’interview que Ségolène Royale avait donnée à la BBC, suite au vote du BREXIT, en se prétendant démocrate (elle et nos dirigeants, puisqu’elle emploie le terme de « nous ») en réfutant le référendum comme expression de la démocratie et en en parlant comme d’une erreur !

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