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Joesoef Isak, l’homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle

Joesoef Isak ou Yusuf Isak : son nom sonne comme la conjonction de deux personnages bibliques.
En 2008 cet homme a enfin vu à son 80ème anniversaire ses compatriotes lui rendre un tardif mais vibrant hommage. Son histoire résume celle tourmentée d’une jeune nation cherchant à s’émanciper : l’Indonésie, littéralement l’Inde des îles, l’insolite Insulinde. C’est aussi l’histoire d’un journaliste engagé, précurseur d’AgoraVox.

Nous entendons rarement parler de l’Indonésie sauf pour des tremblements de terre, des tsunamis, des naufrages de ferry et autres catastrophes d’origines autant “naturelles” que politiques. Trou noir des mémoires et des représentations pour nous autres européens, l’Indonésie recèle pourtant une richesse, une beauté et une diversité extraordinaires, une histoire pleine d’espoirs et de déceptions, un ensemble de cultures intriquées les unes aux autres.

Du colonialisme à l’émancipation politique

Vue d’Indonésie, une étape décisive de la mondialisation est franchie avec les incursions, les colonisations et les immigrations européennes.

Dès le 14ème siècle, les îles sont en double enjeu : stratégique pour le contrôle des routes de l’Asie et économique pour l’exploitation de la main d’œuvre rurale produisant en particulier le clou de girofle - qui vaut au 16ème siècle plus que son poids en or-, la cannelle, la noix de muscade et le poivre.

Les portugais sont les premiers européens sur place (mondialisation ibérique) maîtrisant les rythmes des vents et les cartes dont ils interdisent la publication. Mais les corsaires puis les forces navales venues de Hollande finissent par les évincer au début du 17ème siècle. Ils jouent durablement sur les divisions entre sultanats. Ils installent non seulement des comptoirs commerciaux mais petit à petit une véritable administration coloniale.

Un certain Eduard Douwes Dekker fonctionnaire colonial témoigne en 1860 dans le roman “Max Havelaar” des abus de cette domination qui aboutit à détourner les paysans de leurs cultures vivrières pour les enrôler de force dans la production de café, de thé ou des diverses cultures d’épices si prisés en Europe. Cette révolte – déjà des émeutes de la faim- contribuera bien plus tard au combat pour le “commerce équitable” et fournira une icône utile.

Au 20ème siècle, alors qu’ils avaient refusé longtemps aux autochtones l’accès à l’éducation, les hollandais finissent par ouvrir leur système de formation aux meilleurs sujets des classes les plus aisées. C’est ainsi qu’arrivent en Hollande dans les années 20, des étudiants de Java, Bornéo ou Sumatra qui fournissent vite aux mouvements sociaux grondant dans l’archipel l’appui théorique des concepts démocratiques.

Mais comment unifier l’archipel des “Indes néerlandaises”, ses 17.000 îles, sa population parlant 500 langues ou dialectes différents et pratiquant au moins cinq grandes religions ?

La langue … pour unifier l’archipel

Les nationalistes - principalement javanais, qui luttaient pour l’indépendance contre les hollandais - avaient fait au cours de leur lutte un choix stratégique audacieux.

Pour mieux entraîner cette grande diversité humaine, pour couper court aux manœuvres de division du colonisateur hollandais et du britannique bien installé en Malaisie, les nationalistes avaient choisi une “lingua franca” utilisée dans le nord de Sumatra et portée par des commerçants de comptoir en comptoir. Très minoritaire à l’époque, cette langue qu’ils allaient écrire en caractères latins (et non plus arabes) serait le ciment de la nation à naître.

Aujourd’hui encore la langue “Bahasa Indonesia” coexiste au sein des familles avec le javanais et le soudanais à Java, le balinais à Bali et de multiples autres langues ou dialectes. C’est la langue “nationale”, celle de l’administration, de l’école et … des médias.

Cette langue élargit d’année en année son assise comme langue parlée de tous et surtout comme langue maternelle de ce pays à population jeune encore en pleine transition démographique.

Comme le remarque le linguiste Claude Hagège, la langue est à la racine du projet politique indonésien, comme le français l’est dans la capacité de survie du Québec. Que serait devenu le Québec si René Lesvéque n’avait pas imposé par la loi 101 le français québécois comme langue officielle du Québec en 1975 ? Un 51ème état états-unien, une Nouvelle Orléans du Nord, pittoresque, marginalisée puis abandonnée ?

En 1928, des associations d’étudiants et de jeunes des Indes néerlandaises se réunissent en congrès et prononcent le « Serment de la jeunesse » (Sumpah Pemuda) par lequel ils déclarent adopter trois idéaux : une nation, la nation indonésienne ; une langue, l’indonésien (Bahasa Indonesia) ; une patrie.

La seconde guerre du 20ème siècle - mondiale mais d’abord inter-européenne - accélère le mouvement. Les japonais envahissent les Indes néerlandaises, interdisent l’usage du néerlandais, terrassent les hollandais dont l’emprise sur l’Indonésie s’effondre, l’espoir de l’indépendance approche.

L’indépendance

Le 17 août 1945, Soekarno au milieu d’un enthousiasme populaire délirant proclame l’Indépendance dans cette langue Indonésienne que le javanais Joesoef Isak (17 ans) ne parle pas encore.

L’espérance est immense mais ce n’est qu’après 4 ans de guerre inutile que les hollandais finissent par admettre la souveraineté du nouvel état, les Etats-Unis favorisent d’ailleurs cette indépendance.

Soekarno, président en est l’incarnation pendant vingt ans. Il accueille en 1955 la conférence des non-alignés à Bandung, confluence du “tiers-état” planétaire des anciens peuples colonisés d’Afrique et d’Asie : vingt-neuf pays africains et asiatiques –Japon compris- représentés entre autres par Nehru (Inde), Gamal Abdel Nasser (Égypte), Zhou Enlai (Chine).

Joesoef Isak, travaille comme journaliste du quotidien Merdeka (“lndépendance”), participe à ce mouvement. En 1959 il est élu président de l’association des journalistes indonésiens de Jakarta. En 1964 il devient le secrétaire général de l’association des journalistes d’Afrique-Asie.

Dans la jeune démocratie naissante, l’information est un enjeu crucial. S’ils ont acquis l’indépendance politique, les indonésiens découvrent vite qu’ils n’ont pas l’indépendance économique. Les conflits politiques et économiques avec la puissance occidentale montante, les Etats-Unis, se multiplient. Soekarno refuse de se plier aux ordres de la banque mondiale. Il est mis en difficulté. Les divisions augmentent, le désordre se développe et l’armée est agitée de courants rivaux.

L’armée états-unienne joue un rôle tuteur auprès des armées du Sud-Est asiatique. C’est la période de montée en (im)-puissance de la machine de guerre US au Vietnam. La théorie des dominos du Pentagone amène les Etats-Unis à soutenir les ennemis de la démocratie en Asie et en Amérique du Sud du moment qu’ils rentrent dans le rang.

Franco et Pinochet réunis

En septembre 1965, l’armée intervient après avoir dénoncé un complot communiste des plus obscurs.

“L’ordre nouveau” du général Suharto sera sanglant et impitoyable. Cette combinaison de Franco et Pinochet fera encore plus de morts que ces deux là réunis.

Momifiant Soekarno de son vivant, par respect contraint du père d’une indépendance qui a donné leur dignité à tous les indonésiens, Suharto décime nationalistes, communistes, chinois, petits paysans bénéficiaires de la réforme agraire, intellectuels, femmes engagées et syndicalistes. C’est une éradication méthodique appuyée sur des milices “para-militaires”, des propriétaires revanchards, et un appareil militaro-policier épuré et soutenu par les Etats-Unis.

Des dizaines de milliers sont emprisonnés sans jugement, d’autres laissés sans vie. 500 000 morts est le chiffre le plus communément avancé, sans doute sous-estimé. Le double est avancé également. Suharto, sa famille, son armée et ses alliés mettent le pays en coupe réglée, construisent des fortunes colossales de 1965 à 1998.

Au plan économique, l’Indonésie fut un des premiers champs d’application des théories ultra-libérales de Milton Friedman et ses Chicago Boys. La dictature pro-occidentale instaure un libéralisme sans entrave. Dérégulation, ouverture incontrôlée aux investissements étrangers, limitation des infrastructures d’état. L’Amérique latine suivra vite avant que Reagan et Thatcher n’habillent les mêmes théories économiques de manières moins policières pour les “vendre” aux électeurs états-uniens et britanniques.

Une génération sacrifiée

Joesoef Isak connaît la prison Salemba à Jakarta pour un premier séjour de 10 années sans jugement. D’autres sont déportés dans l’ile de Buru sans nul autre procès.

Le destin de Joesoef Isak est celui d’une génération d’intellectuels. Son ami Pramoedya Ananta Toer, le grand écrivain indonésien du 20ème siècle, voit lors des événements de 1965 les soldats et la foule envahir sa maison, jeter les livres de ses bibliothèques et y mettre le feu. C’est ainsi qu’à Buru, dans l’interdiction de disposer de papier et de temps, Pramoedya élabore un grand récit fondateur de l’Indonésie, le quartet de Buru sa “Légende des siècles” testée et murmurée aux autres prisonniers d’abord comme un grand récit oral.

Quelques-uns parviennent à s’exiler, tel Umar Said ancien journaliste réfugié en Chine puis à Paris. C’est autour de lui qu’une poignée de réfugiés politiques indonésiens a ouvert en 1982 -sans aucun moyen mais avec un courage sans égal- la scop fraternité, le restaurant coopérative Indonesia, qui est situé au quartier latin à Paris. C’est Umar Saîd qui a également développé une action avec le Comité des Prisonniers Politiques (Tapol) et des actions d’information sur Timor Est.

Les séparations de leurs familles, l’impossibilité de retourner au pays, les difficultés économiques, les menaces de l’ambassade à Paris et parfois la condescendance des français ne leurs enlèvent ni le sourire, ni la dignité alors que tant d’amertume pourrait se justifier.

Le destin de Joesoef Isak a été de passer de l’espoir de l’indépendance au cauchemar du règne sans fin de Suharto. S’il a été libéré de prison en 1979 c’est à Jimmy Carter qu’il le doit, alors président des Etats-Unis. Celui-ci, moins sourd aux droits de l’homme que beaucoup de ses prédécesseurs réclame un jugement et un traitement moins arbitraires pour les nombreux prisonniers politiques. Carter accepte de livrer des avions mais exige que son émissaire rencontre Joesoef Isak et finisse par obtenir sa libération et celle de 12 000 prisonniers dont Pram et son ami journaliste Hasyim Rachman.

La maison d’édition

Libéré Joesoef Isak retrouve Pramoedya et Hasyim Rachman et tous trois créent en 1980 la maison d’édition Hasta Mitra “les mains des amis”. Le garage d’Isak et une partie de sa maison accueillent des anciens prisonniers –exclus du travail- trouvant là un gagne-pain de fortune et une activité militante. C’est un défi de tous les jours et des retours en prison.

Vingt-cinq ouvrages de Pram ont ainsi été édités par Hasta Mitra dans la “nouvelle” langue indonésienne.

Cinq ont été traduits en français : Corruption, Le Fugitif, La Vie n’est pas une foire nocturne, Le Monde des hommes et Gadis Pantai, la fille du rivage. Pramoedya a été proposé pour le prix Nobel de littérature.

Hasta Mitra publie également mais après la chute de la dictature de Suharto des documents de la CIA sur les massacres de 1965.

Le régime népotiste de Suharto tient plus de trois décennies mais ne résiste pas à la crise économique asiatique de 1997-1998. Le mouvement des étudiants fait tomber le dictateur en 1998 lâché par les Etats-Unis de Clinton.

Pourtant l’obscurité qui s’est abattue plus de trente ans sur l’Indonésie n’est pas encore levée. Pas de commission Vérité comme en Afrique du Sud ou en Argentine, pas d’enquête sur les responsables des massacres, pas de fosses communes rouvertes comme en Espagne. Un silence persistant tandis que les témoins disparaissent progressivement.

Depuis des élections de plus en plus libres et des timides efforts de démocratisation font bouger le 4ème pays le plus peuplé du monde (245 millions). L’Indonésie est le premier pays musulman de la planète avec 85% de sa population. L’option d’une république islamique proposée par une frange radicale avait été récusée par Soekarno et le mouvement nationaliste pluraliste en 1945.

Le 2ème volet d’unification de l’archipel après la langue a été la “Pancasila”. La constitution de 1945 garantit la liberté de culte et met sur le même plan Islam, protestantisme, catholicisme, hindouisme et bouddhisme. Depuis peu s’y ajoute le confucianisme pour tenir compte des chinois.

Les défis d’aujourd’hui de l’Indonésie

L’Indonésie s’est donc faite au milieu des obstacles. Le rêve de l’Indépendance reste à réaliser. La démocratie est embryonnaire. La mondialisation et la montée de la Chine lui ont retiré sa fonction particulière d’atelier de montage de l’occident des années de la dictature de Suharto. Les grandes compagnies se sont mises à délocaliser vers d’autres pays plus contrôlables. Les tensions “régionales” –Timor, Aceh, les Moluques- ne sont pas toutes apaisées malgré des processus récents de résolution des conflits comme l’accord de paix dans la province d’Aceh, facilité par le futur prix Nobel de la Paix 2008, le finlandais Martti Ahtisaari. La crise de l’économie mondiale y est violente. La pauvreté – moins de 1 $ par jour et par personne touche 20% de la population. Elle s’ajoute aux éruptions des volcans encore actifs, aux Tsunamis dévastateurs et aux typhons et à une surpopulation très élevée à Java (130 millions d’habitants sur un territoire 5 fois plus petit que la France). L’absence d’infrastructures, la fragilité des installations, les inégalités colossales, la mortalité maternelle pour les pauvres, la croissance des bidonvilles, atteignent plus encore des populations particulièrement dans la “crise” actuelle.

Dans cette situation la décision d’un tribunal civil de blanchir ce 10 février 2009 Tommy Suharto, le fils de l’ancien président Suharto, des accusations de corruption dans une affaire de détournement présumé de 400 millions de dollars des caisses de l’Etat montre que la corruption et l’intimidation ne sont pas vaincues.

Parallèlement, la biodiversité originale de l’archipel est de plus menacée par la déforestation massive et l’invasion d’un tourisme de masse.

Une reconnaissance tardive d’une vérité qui dérange

Le combat incessant de Joesoef Isak dans sa modeste maison d’édition lui a valu en 2004 le prix Jeri-Laber International de la Liberté de Publier. Manière d’honorer les éditeurs de livres qui font preuve de courage face à la persécution politique pour l’association des écrivains américains ainsi que pour l’Australian PEN Keneally.

Le New York Times marque l’importance de sa contribution et sa grande ouverture : “A Former Indonesian Dissident Makes His Peace With America”.

Un voyage en Europe et en Amérique en 2005 lui permet de mesurer le soutien et l’estime de ses amis dans le monde entier.

De Paris, l’association Pasar Malam contribue par sa mobilisation à la publication par Joesoef Isak d’un nouvel ouvrage sur la biographie du président Soekarno. Pasar Malam multiplie les initiatives d’information ou de solidarité avec l’Indonésie.

Enfin en 2008, l’hommage vient de ses propres compatriotes. Ses amis publient le “Liber Amicorum / Le Livre des amis” œuvre collective rassemblant témoignages et courriers dont celui du président Carter.

Pour son 80ème anniversaire dans un théâtre de Jakarta, ses amis et diverses personnalités rendent hommage à un petit homme menu et fragile encore très vif. Le grand hebdomadaire Tempo publie lui un dossier de 8 pages sur lui.

Dans la conscience collective des horreurs du 20ème siècle, entre les génocides du Cambodge, du Rwanda et de la Shoah, les escadrons de la mort des dictatures sud-américaines, le Goulag, les dégâts des grandes crises économiques sur les plus exposés, il manque ce chaînon de l’histoire humaine, qu’est l’histoire tragique et inachevée de l’Indonésie.

“L’unité dans le diversité” devise de ce pays neuf et souriant ne peut se faire qu’en réparant cet oubli et en réhabilitant ses victimes identifiées ou anonymes.

Témoin de son peuple, si peu entendu, l’homme de Java, Joesoef Isak a encore beaucoup de choses à (nous) dire.

Documents joints à cet article

Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle Joesoef Isak, l'homme de Java, chaînon manquant du 20ème siècle

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4 réactions à cet article    


  • Olga Olga 16 février 2009 11:53

     Merci pour cet article très instructif, qui mêle avec bonheur l’histoire d’un homme engagé à l’Histoire de son pays. 


    • sisyphe sisyphe 16 février 2009 12:11

      Merci pour cet article bien documenté sur l’Indonésie, où les croyants de différentes confessions vivent, globalement, en très bonne entente. 

      La démocratie est en marche : l’Indonésie est en pleine période d’élections municipales, qui auront lieu en Mars 2009, et on peut voir, un peu partout, d’immenses panneaux des candidats des 34 partis en lice. 

      L’Indonésie est une démocratie encore très jeune, mais sur le bon chemin, et il est évident qu’il est difficile d’unifier un pays qui compte 17.000 îles. 

      En tout cas, effectivement, le niveau de vie de la population est assez bas, mais (pour la petite partie que j’en connais), la police est quasiment absente ; sauf dans des postes aux carrefours des by-pass (les voies rapides), où elle attend les infractions des véhicules (essentiellement les deux-roues : motos et scooters incroyablement nombreux), pour essayer de retirer quelques bakchiches ; essentiellement des blancs expatriés ou en vacances ici . Il faut savoir, anecdote significative, que chaque policier est obligé d’acheter son costume un prix exorbitant pour le niveau de vie : 6 millions de roupies (soit, à peu près 400€uros, ce qui est énorme) ; il leur faut donc bien pouvoir le rembourser à l’état ; mais ils le font d’une façon très bonhomme, et on parvient toujours à un accord... à bas prix, pour les locaux, et les habitués. 

      Evidemment, il y a d’énormes différences d’une île à l’autre ; par exemple, Bali n’est grand que comme le département du Var, mais avec 10 fois plus d’habitants, et est relativement préservé de la déforestation, à cause du tourisme ; quand la voisine Java, grande comme la France, est la plus peuplée, avec 130 millions d’habitants (60% de la population). 

      Il faut aussi savoir que l’islam pratiqué en Indonésie, n’a rien à voir avec celui pratiqué dans les pays arabes : beaucoup moins dogmatique, il est mêlé de rites antérieurs, animistes, hindouistes (beaucoup), adaptés à l’histoire du pays et des réalités locales. 

      Une fois de plus, on dira, pour tous les massacres perpétrés, la corruption, la dictature de Suharto, sanglante, un grand merci aux Etats-Unis, et, sur le plan économique, pour la pauvreté de la majeure partie de la population, un grand coup de chapeau à Milton Friedman et ses Chicago Boys qui ont, là, comme ailleurs, laminé les systèmes sociaux, et provoqué un chaos dont l’Indonésie se remet petit à petit, difficilement, mais avec courage et bonne humeur. 


      • sisyphe sisyphe 16 février 2009 12:28

        Mes excuses pour la superficie de Java ; vous avez raison ; elle est 4 fois et demi moins importante que celle de la France...


      • montrealenfrancais 16 février 2009 21:08

        Vous citez le quebec comme exemple de survivance.
        Mais l’épreuve des faits dit le contraire.

        Si vous avez à coeur la langue de Molière, pouvez-vous faire circuler dansvotre milieu !
        Merci à l’avance !

        CENTRE-VILLE DE MONTREAL
        ====================================
        Une anglicisation fulgurante en photos et vidéos
        Déjà un millier d’infractions possibles à la loi 101 !

        http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2008/montreal-anglais.ht

        ml

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