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La contrefaçon en ligne inquiète le luxe

Lorsque l’on évoque le terme « contrefaçon », on pense généralement à la Chine. C’est exact, les Chinois sont très forts pour la confection de Chanoul et de Louis Vitton… et les ventes explosent sur le marché local et les marchés environnants.

Mais les contrefaçons ont aussi différents niveaux de gamme, avec de la basse qualité mais également des produits très proches de ceux vendus dans les boutiques de luxe des quartiers les plus chics de Séoul ou Tokyo.
 
Cependant, un nouveau phénomène inquiète les marques les plus luxueuses : la vente de contrefaçons en ligne.
 
Pour des Coréennes adeptes des produits de luxe, les contrefaçons de qualité ne semblent pas les laisser insensibles, surtout lorsqu’elles sont disponibles en ligne, à l’abri du regard de tous… Ces nouveaux produits dits « vraiment-ressemblants » sont disponibles sur des dizaines voire des centaines de sites de distribution.
 
Entrez « Louis Vuitton » sur votre barre de recherche Naver (moteur de recherche le plus puissant en Corée) et outre le site officiel de la marque, vous tomberez sur de nombreux sites publicitaires vous permettant d’acquérir ces produits venus de l’Empire du Milieu. Plus besoin d’aller à Itaewon ou Dongdaemun (quartiers riches en contrefaçon).
 
La contrefaçon est à portée de main et livrable chez vous sous 24h. Et puis, entre un sac Chanel à 3 millions de wons (environ 2 000 euros) et son pendant « vraiment-ressemblant » à 280 000 wons (environ 180 euros), pour certaines coréennes, il n’y a pas photo !
 
Il est difficile de réagir face à ce phénomène, les sites proposant les contrefaçons étant souvent basés sur des plateformes étrangères. Il n’est pas rare d’arriver sur des sites entièrement coréens, mais basés à Hong Kong ou en Chine.
 
Il semblerait donc que les actions prises par Gmarket, 11st et Auction (sites open market coréen), en coopération avec les marques de luxe, pour éviter la vente de tels produits sur leur site ne soit finalement qu’un coup d’épée dans l’eau.
 
La globalisation de la contrefaçon rend de plus en plus difficile le démantèlement de telles organisations ; en décembre 2009, les douanes coréennes ont intercepté une livraison en provenance des Etats-Unis de contrefaçons de produits de luxe européens fabriquées dans une usine en Chine détenue par un Coréen. De la fabrication à la livraison en passant par la logistique, tous les circuits de la contrefaçon sont bien en place. 
 
Afin d’éviter les douanes, ils envoient les produits en semi-fabriqués, séparant les envois du canevas, du logo de la marque et de la bandoulière par exemple pour un sac à main. 
 
En Corée du Sud, l’industrie du luxe continue de croître avec +21% pour les ventes des trois plus grandes marques de luxe sur le mois d’octobre. Avec une telle demande, le marché de la contrefaçon ne peut que se frotter les mains.
 
Avec des produits moyen de gamme (entre 500 000 et 1 million de wons au lieu de véritables marques à 3 ou 5 millions de wons), ressemblant plus que fortement aux vrais produits, le challenge est de plus en plus dur à surmonter pour l’industrie du luxe.
 
AROSMIK - 20101122
 
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12 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 22 novembre 2010 10:31

    Bonjour, Arosmik.

    Très franchement, la contrefaçon des produits de luxe me laisserait totalement indifférent s’il n’y avait à la clé des emplois menacés. Et comment plaindre des gens qui se laissent fourguer des ersatz pour avoir voulu péter plus haut que leur c.. ?

    Beaucoup plus graves sont à mes yeux les contrefaçons de médicaments et d’organes automobiles qui mettent en cause la sécurité des acheteurs naïfs ou irresponsables.

    Cela dit, la contrefaçon nous offre au moins quelques motifs de sourire, à l’image de ces imitations de Suze baptisées Ruze ou Buze !


    • Gabriel Gabriel 22 novembre 2010 17:03

      Bonjour Fergus,

      Quelle tristesse, quelle perte de temps et d’énergie que de voir des pauvres essayer de singer des riches dans l’acquisition d’imitations d’illusions. Ne trouves tu pas ?
      Amicalement

    • pikepeak pikepeak 22 novembre 2010 11:50

      Je ne serai pas étonné que les plus grandes marques utilisent ces marchés parallèles pour pérenniser leurs marques, j’ai déjà eu l’occasion de voir et manipuler des contrefaçons horlogères haut de gamme Européennes , et au delà de l’aspect général facile à reproduire, le mécanisme embarqué nécessite une technologie, un savoir faire, et de l’instrumentation que l’on ne dois pas croiser au fin fond de la povince du Jilin 


      • kiouty 22 novembre 2010 11:58


        Si la redistribution promise par les adeptes du neo-libéralisme avait bien eu lieu, la majorité des gens n’auraient pas besoin d’avoir recours aux contrefaçons. C’est bien un probleme de riches, ça, « oh mon dieu, les pauvres n’achètent pas nos produits, ca nuit a nos profits » : ben non, puisque les acheteurs de contrefacons sont les pauvres qui ne peuvent pas definition pas se payer ces produits !!! Leur rêve c’est de faire SEMBLANT d’être riche !! Aussi absurde que ce soit, d’ailleurs.


        • Internaute Internaute 22 novembre 2010 12:30

          La contre-façon est le luxe du pauvre. Personne n’est dupe. Quand on achète un LV à 50 euros, l’acheteur ne s’imagine pas avoir du vrai. Mais l’illusion y est et le client part content.

          On ne pleurera pas pour les marques de luxe. La contre-façon ne leur enlève aucun marché. Vous pensez bien que celui qui achète une « Rolex » à 150 euros n’ira de toute manière jamais acheter une Rolex à 10.000 euros. Ce n’est pas la même clientèle.

          La vraie contrefaçon est celle des employés. De plus en plus d’entreprises utilisent des ouvriers français contrefaits en Inde, Europe de l’Est ou Chine, pour nous ré-importer des produits contrefaits par eux au détriment de l’emploi en France. Cette contrefaçon est bien vue par votre député. Son coût pour notre société est pharaonïque : 5 millions de chômeurs par exemple.

          Décidément, on ne me fera pas pleurer sur les difficultés financières de Bernard Arnault.


          • glopy1 22 novembre 2010 12:32

            Moi j’aime bien la contrefaçon. On ne peut pas faire miroiter a des gens sans gros revenus, des produits de consommation censés les faire « appartenir » a la société, leur faire miroiter qu’il ne sont rien sans chaussure nike vendues au prix fort et avec des tonnes de pub, les influencer, puis leur dire qu’il n’en auront pas l’acces.

            Cela permet aux economie du tier monde de vivre, c’est une forme de commerce équitable, car celui qui achette une ceinture vuiton a 5 euro en crete, ne l’aurait pas achetée a 200 € a paris.

            surtout que ce qui compte.. ce n’est pas la qualité du produit mais d’arborer la marque !! (le plus risible c’est de faire de la pub a des marques en pays le prix fort )


            • ZenZoe ZenZoe 22 novembre 2010 12:48

              Bof, je ne vais pas plaindre les groupes de luxe qui paraît-il perdent des sommes colossales avec les contrefaçons. Rappelez-moi simplement combien pèse en bourse Bernard Arnault, sacré en juillet l’homme le plus riche de France - alors que la femme la plus riche, pour rappel, est Liliane Bettencourt.
              Les deux plus grosses fortunes de France, regroupant à elle seules la plupart des produits de luxe français, soi-disant lésées par des tricheurs - cherchez l’erreur !

              Ils jouent les outrés, mais moi je dis que les contrefaçons les arrangent : pub partout et gratuite et pérennisation des mythes dans l’esprit des gens. C’est comme la fausse fourrure, l’idéal restant de pouvoir un jour se payer de la vraie.
              Quand je vois les vendeurs à la sauvette proposer leur camelote recouverte des logos magiques, l’air furtif, habillés pauvrement et constamment sur un siège éjectable dans la société, ma sympathie, c’est drôle, va plutôt vers eux que vers les grands patrons ci-dessus mentionnés- et même, comme le dit si justement Fergus, vers les clients un peu snobs, un peu prétentieux, qui, en plus, ont souvent le culot de marchander.


              • asterix asterix 22 novembre 2010 12:56

                Si j’ai bien compris le sens de votre article, la contrefaçon de qualité n’a rien à envier à l’original. La différence de deux tiers, c’est simplement ce que la marque se fout dans la fouille, cqfd.
                Quant aux emplois qu’elle génère, laissez-moi rire...


                • glopy1 22 novembre 2010 15:33

                  elle génére encore plus d’emploi dans ceux qui font dans la contrefaçon + les douaniers que l’on emploie


                  • HELIOS HELIOS 22 novembre 2010 15:59

                    ... il serait peut etrte temps de revoir les regles des droits d’auteurs en terme de design, de litterature, de musique etc...


                    • suumcuique suumcuique 24 novembre 2010 15:49

                      Ce que ne dit pas cet article c’est que, depuis le début des années, devant le risque d’être complètement submergé par les articles de contrefaçon, Chanel Korea s’est mis à collaborer avec les fabricants de contrefaçons. Qu’en est-il des autres grandes marques de luxe ? Je n’en sais rien, mais, pour ce qui est de Chanel Korea, c’est un fait.


                      • François Xavier Langlais 16 juillet 2018 14:12

                        Bonjour,


                        Je partage les analyses ci-dessus, même si dans la pratique, en tant qu’avocat en propriété intellectuelle intervenant sur de nombreux dossiers de contrefaçon, je note dans les contentieux que bon nombre de produits contrefaisants sont dangereux pour la santé. 

                        Il existe aujourd’hui des outils efficaces qui permettent de certifier des sites vendant des contrefaçons de ceux vendant des produits originaux (par exemple, j’ai découvert récemment l’outil de certification mis en place par la société Brandsays). 

                        Ce qui est certain, c’est que les industries du luxe qui ont des conditions de fabrication qui respectent l’environnement et les salariés ont intérêt à communiquer au maximum dessus pour se dénoter des produits de contrefaçon. 

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