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Maroc : touche pas à mon pain

Que demande le peuple ? Le PAIN !

Au Maroc, le pain est subventionné et son prix est fixé à 1,20 dirhams, 11 cts d’euro, depuis plusieurs années ; et depuis plusieurs années, les boulangers se plaignent de leurs marges, grignotent sur le poids du pain réduit à 200 grammes, menacent d’appliquer des augmentations unilatéralement et mettent sur leurs étalages des pains élaborés à des prix tout aussi élaborés car échappant au contrôle du pain standard. Quelques grains de sésames au dessus et le voilà à 2,00 dirhams, 18 cts d’euro. Et dans les grandes villes, fleurissent les enseignes en franchise des grands boulangers parisiens. Pain de villes et pain de champs.

En 2007, à 2 reprises, des augmentations unilatérales ont été appliquées par les boulangers sur le pain de 200 grammes ; une première fois au mois de juin : ils l’ont fait passer à 1,30 dirhams, 12 cts d’euro, pendant 2 jours puis ont dû faire pas arrière sur pression des ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur, qui leur ont promis des compensations ; puis la semaine dernière, surprise, le prix est passé à 1,50 dirhams, 14 cts d’euro, soit 25% de plus d’un coup. Lever du boucliers des médias, presse en tête, qui titre "Augmentation du prix du pain : dernier cadeau de Jettou", le Premier ministre sortant.

Le débat est politisé et la rue commence à gronder ici et là. Mais le nouveau Premier ministre, qui a déjà du mal à former un gouvernement qui tienne la route, serait mal parti avec une gronde comme accueil.

Au Maroc, le prix du pain équivaut à un baromètre social. Tout peut augmenter et l’Etat en a fait l’expérience avec l’augmentation des prix du sucre et de l’huile sans que cela ne produise la moindre réaction. Des produits laitiers, comme le beurre, sont à des prix faramineux sans que personne ne réagisse, mais le pain, le pain, c’est une autre histoire.

En grande pompe , le ministère de l’Intérieur annonce le retour à la normale et le maintien du prix du pain à 1,20 dirhams, 11cts d’euro, "pour préserver le pouvoir d’achat de nos citoyens". L’importation de blé sera défiscalisée, et la Caisse de Compensation déboursera quelques 3,5 milliards de dirhams, 330 millions d’euros, au titre des subventions pour stabiliser le prix du blé en 2007 et d’ajouter que cet argent aurait mieux servi directement aux couches défavorisées, plutôt que de servir à compenser le prix d’un produit consommé également par les riches.

Chez nous, la fameuse devise "le pain, le thé, l’huile d’olive" est équivalente à la devise française "le pain, le vin, le boursin" et puis on mange tout avec du pain, même le riz, même les pâtes, certains même le... couscous.

Alors touche pas à mon pain.


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2 réactions à cet article    


  • pepin2pomme 2 octobre 2007 09:52

    En France aussi, dans les années 80, le gel du prix de la baguette a tiré la qualité vers le bas.

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