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Tout ça pour ça ?

Voici, images à l’appui, ce qu’un régime corrompu, tyrannique et incapable d’édifier la moindre infrastructure, peut faire lorsque les autres viennent construire un pont à sa place. Des tonnes et des tonnes de discours creux et mensongers devant une population sinistrée et sortie pour recevoir le soi-disant joyau.


Faut-il tout ça pour ça ?
envoyé par corojoh. - L’info video en direct.
 
Voici, images à l’appui, ce qu’un régime corrompu, tyrannique et incapable d’édifier la moindre infrastructure, peut faire lorsque les autres viennent construire un pont à sa place. Des tonnes et des tonnes de discours creux et mensongers devant une population sinistrée et sortie pour recevoir le soi-disant joyau.
 
Cette cérémonie qualifiée d’inauguration à laquelle la caisse de résonance du pouvoir, la TVT, a consacré 09 minutes dans son journal du 07 octobre 2009, suivi d’un éditorial de Kuessan Yovodevi, directeur de ladite caisse, est une preuve supplémentaire que le Togo va mal. Quand on ne construit rien et on a rien construit depuis des dizaines d’années sous Gnassingbe père, il est normal d’appréhender ce pont construit par les Chinois comme une réalisation exceptionnelle.
 
Cette célébration quasi-divine a quelque chose de répugnant. Lorsqu’on suit le reportage, on comprend que l’érection de ce pont est financée largement sinon exclusivement par des fonds chinois et réalisée par des ingénieurs chinois avec des ouvriers chinois en compagnie de quelques ouvriers et manœuvres togolais dont la charge serait d’accomplir les tâches les plus basiques. Alors, venir jouer au bâtisseur, se faire aduler par une meute de courtisans affamés et sans personnalité, c’est faire preuve d’un héroïsme crétin.
 
A ce sentiment de répulsion, s’ajoute l’humiliation. Celle qui est faite à tout un peuple, réduit par une criminelle et insupportable arrogance du clan Gnassingbe, à un vulgaire éclopé nécessiteux, condamné dans son état de paralysie à chanter et danser lorsque le passant lui octroie, par une générosité calculée, une assistance. Cette scène d’une foule en délire voudrait faire passer Faure Gnassingbe, Debbasch et Houngbo et leur cohorte de mafieux et serviteurs larmoyants pour des dirigeants en phase avec leur peuple. De plus, cette cérémonie scénarisée pour tailler à Faure Gnassingbe à quelques encablures de la présidentielle de 2010 visiblement jouée d’avance, le costume de l’homme du peuple. Le candidat qui a le soutien du bas-peuple, comme on le dit. La manœuvre crève les yeux ! Présenter les Africains comme des fainéants, éternels assistés dans leur propre pays, infichus de construire ne serait-ce que leur propre habitation est l’humiliation la plus grave que des pions de l’acabit de Faure Gnassingbe puissent faire subir au peuple noir, descendant des concepteurs et constructeurs des pyramides en Egypte.
 
On voudrait aussi montrer par cette réception que la Chine est un bienfaiteur, un humaniste au secours d’un peuple sinistré, un ami dans les jours difficiles. Cela s’appelle de la propagande. Le colonialisme chinois est droit dans les bottes du colonialisme occidental. On envahit lentement une terre, on étouffe scientifiquement son économie en l’inondant des produits de son industrie, on déstructure son architecture sociale et on construit quelques infrastructures nécessaires à l’évacuation des richesses qu’on puise dans le pays, le tout accompagné de quelques miettes de salles de classes et de toilettes, eh hop, on s’autoproclame avec la complicité des pions locaux, ami de ce pays. La Chine joue son présent et son avenir en Afrique. Et cela passe par ce genre de camouflage méthodiquement couvert par des hommes de main comme Gnassingbe.
 
La conquête chinoise de l’Afrique va bon train. Les marchés s’ouvrent pour ses produits dans tous les secteurs. L’industrie d’armement chinoise comme celle des autres puissances impérialistes se porte bien : la clientèle de tyrans africains est en pleine expansion. La Chine réalise de bons chiffres dans le secteur du textile, du bois et des mines à l’instar des Occidentaux. Elle s’octroie d’immenses surfaces cultivables pour satisfaire et nourrir sa population alors même que les Africains sont affamés. Pourquoi n’"offrirait"-elle pas un pont, un stade, un palais à ses amis qui lui ouvrent les portes.
 
A écouter le prétendu ministre des transports et des travaux publics aligné des milliards de francs CFA, on croirait que prochainement le Togo deviendrait un Etat dit développé. La faribole de Komla Kadje et du sous-fifre Komi Deh qui ont servi sous le père est le symbole de l’intention du pouvoir en place au Togo.

Jusqu’à quand va durer ce spectacle humiliant et suicidaire qui consiste à sortir massivement les Africains pour acclamer, danser et chanter pour leurs bourreaux et tous ceux qui profitent d’eux ? Quand est-ce que les Africains comprendront que les vieux groupes électrogènes, les vieux livres, les vieux ordinateurs ...qu’on leur offre contre la danse devant les caméras étrangères ne sont pas des dons mais une forme déguisée de leur trouver un dépotoir ? Les guignols africains eux sont dans leur rôle, celui de perpétuer l’œuvre coloniale de la démolition de la société africaine. Il revient au peuple de prendre leurs responsabilités.
 
Rodriguez
 
Lien : http://lajuda.blogspot.com

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4 réactions à cet article    


  • Ahlen Ahlen 16 octobre 2009 14:03

    Un article plein d’amertume o combien justifiée ! Le cas du Togo en question est à prendre pour exemple en Afrique. La faute est aux africains, c’est sûr. La faute non seulement d’être nés sur une terre peu généreuse en pluies, donc peu civilisée, mais aussi et de ce fait même, démunis et incultes. Les populations des autres contrées copieusement arrosées ont eu l’avantage d’abord d’assurer leur survie par l’agriculture, de découvrir la technologie et même l’ambition de s’étendre au détriment des autochtones. Et la boucle est bouclée !

    Les envahisseurs immédiats étaient les voisins du nord, les arabes, mais ceux-là étaient pieds et poings liées par les préceptes du Coran qui constituaient des limites humaines à ne pas franchir. Les européens, par la suite, furent autrement plus opportunistes, pillant sans partage jusque y compris les populations en masses par voie de traite, tuant ainsi, in-situe, tout espoir de renouveau, même génétique !

    Après que les européens se soient gavés et qu’il ne reste plus grand chose à gober dans cette pauvre Afrique subsaharienne, c’est le tour des chinois.

    La question maintenant, c’est de savoir où les chinois s’arrêteront ? A Poitiers seulement ?


    • ZOULOU 6 16 octobre 2009 23:14

      Vous semblez oublier une chose, cher ami : les arabes ont été les premiers à pratiquer l’esclavage des populations noires, bien avant les européens, et le Coran ne les a jamais empêchés de le faire. Y compris de nos jours. Vous devriez aller faire un tour dans les émirats, vous verriez qui est âîte et qui est esclave ! Et même en Europe : voyez ce qui se passe dans les ambassades arabes !
      Ceci dit, d’accord sur la main-mise de la Chine sur l’Afrique. Et quels que soient les pillages nous avons pu faire (et qui restent à déémontrer), eux n’auront pas nos scrupules.


    • plancherDesVaches 16 octobre 2009 15:14

      Les Chinois ne font que ce que nous avons fait, puis les US...

      Un autre sujet de révolte :

      http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=7665

      "Le sabre, le goupillon et la salle de marchés (Bernard Cassen)

      vendredi 16 octobre

      On aurait aimé que ce soit un canular, mais c’est une information vérifiée : le 24 novembre prochain aura lieu à Paris une cérémonie dont le casting est proprement ahurissant au regard de l’actualité française et internationale."


      • jules simon 16 octobre 2009 16:03

        « Les Chinois ne font que ce que nous avons fait, puis les US... »
        Oui en exploitant à outrance les richesses de l’Afrique en échange de quelques miettes et de dessous de table.

        Cependant, comme le souligne l’auteur, de nouveaux problèmes se posent avec les chinois :
        - la Chine « s’octroie d’immenses surfaces cultivables pour satisfaire et nourrir sa population alors même que les Africains sont affamés. »
        - les marches africains sont envahis par les produits chinois qui viennent concurrencer directement les produits locaux.
        - A la différence des entreprises occidentales, les entreprises chinoises présentes en Afrique emploient quasi exclusivement une main d’œuvre chinoise qui parfois reste sur place une fois les projets termines.
        - peu exigeante sur les salaires et conditions de travail, la main d’œuvre chinoise concurrence directement la main d’œuvre locale. On voit même des chinois exercer des « petits métiers » qui jusqu’alors étaient réserves aux locaux.


        Tout cela contribue au développement d’un « racisme anti chinois » parmi les populations dans plusieurs pays d’Afrique.

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