Un département communication au Vatican
Manigances financières peu recommandables, majordome indiscipliné, vatileaks, le Saint-Siège ne s’est pas ennuyé au cours de ces derniers mois, et encore moins les lecteurs des croustillantes chroniques vaticanes étalées dans les journaux, qui prenaient des allures de polar à la Dan Brown. Les responsables de l’institution ont décidé de réagir et de rénover son image sur une nouvelle base, purgée de ses démons.
Alors que le Vatican est censé être le représentant sur terre de toutes les valeurs les plus nobles de la religion chrétienne, il a subit de sévères revers ces derniers temps, l'Institut pour les œuvres de religion (cf. la Banque du Vatican) étant accusé de malversations financières via des procédés de surfacturations et de dons en liquide, pour se mettre des politiques dans les replis de la soutane.
A cela s’ajoute les scandales sexuels chez les légionnaires du Christ et les accusations de négociations avec des intégristes, ainsi que des affaires de favoritisme et de népotisme pour des luttes de pouvoir internes qui n’ont rien à voir avec le désintéressement prodiguée par l’humilité chrétienne.
Voilà qui ne sied guère à la Saint institution d’autant qu’en mai 2012, l’épisode du majordome du Pape, identifié comme la taupe qui dérobait des documents confidentiels pour les remettre à la presse, en a remis une couche.
Il devenait urgent pour le Saint-Siège de se laver de ses péchés et de faire peau neuve. Il a donc entrepris d’agir à deux niveaux : d’abord en engageant un expert en communication, ensuite en menant un combat à la racine du mal via le recrutement d’un spécialiste anti-fraude.
En juin 2012, Greg Burke débarque au Vatican en tant que conseiller en communication de la secrétairerie d’Etat, et est bien décidé à redonner à son employeur une image respectable. Cet ancien journaliste de chez Fox News n’est pas en terre inconnue. Il est lui-même membre de l’Opus Dei, organisation qui anime l’Université pontificale de la Sainte-Croix pour mener un travail de fond sur la manière dont l’église doit interagir avec la presse.
Il sait ce que c’est que de devoir dédiaboliser une institution que les média décrivent comme occulte, alimentant les fantasmes des adeptes de Dan Brown. Avant d'être le lieu de tous les complots, l'Opus Dei est une préalature personnelle de l'église catholique en charge d'une mission apostolique à l'échelle internationale, ce dont on se rend compte quand on viste le blog de Béatrice de la Coste, porte-parole de l'institution en France.
Son travail a trouvé un écho très positif auprès de différents observateurs, notamment un groupe d’experts de Moneyval, ce qui a encouragé le Vatican à poursuivre dans cette voie. Il est décidé qu’un travail de fond est également nécessaire et que pour cela, les services de René Brülhart seront les bienvenus pour diriger une équipe dédiée à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cet ancien directeur de la Financial Intelligence Unit (FIU) au Lichtenstein a investi ses bureaux en septembre. Tout cela laisse présager une meilleure année pour la sainte institution.
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