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Hautes rémunérations : médias, scoop et confusion.

Le Figaro Économie du 22 novembre 2005 prête à Bertrand Collomb, le président de Lafarge et aussi le président de l’Association française des entreprises privées, la phrase suivante : « Il ne faudrait pas que l’écart entre les premiers salaires et les autres soit supérieur de plus de 50 à 60 %. ». Et Le Figaro d’ajouter : « Pour le président de l’Association française des entreprises privées (Afep) les entreprises françaises ne savent pas faire profiter leurs salariés de leur prospérité. »
On comprend que Les Échos du 29 novembre mettent cette citation en exergue en page 11 : « Bertrand Collomb, président de Lafarge : dans les entreprises, « il ne faudrait pas que l’écart entre les premiers salaires et les autres soit supérieur de plus de 50 à 60% ». « Le Figaro ».
A vrai dire une telle « information » aurait mérité la une pas seulement des Échos, mais de toute la presse française, Le Monde en tête.
Le problème est que Bertrand Collomb n’a jamais dit ni pu vouloir dire cela, comme il l’avait expliqué sur Radio Classique dès le 22 novembre au soir à 18 heures 30, dans un débat auquel je participais.Ce qu’il avait voulu dire, c’est qu’un écart de 50 à 60% entre chaque niveau de responsabilité au sein de l’entreprise, y compris pour les présidents-directeurs généraux par rapport à leurs subordonnés directs, lui paraissait raisonnable.
Point de vue qui n’est pas très éloigné de celui que j’avais exprimé dans mon livre Quatre millions d’euros le prix de ma liberté :
« Il n’est pas (...) souhaitable que la rémunération du président-directeur général soit massivement supérieure à celle de ces collaborateurs. Pour ma part, j’estime normale une situation dans laquelle leur salaire de base est supérieur de 30 à 50% à la moyenne des salaires de base du comité exécutif, et où le bonus peut s’élever jusqu’à l’équivalent du salaire de base, sous réserve d’en subordonner le calcul à des critères opérationnels très exigeants. »
Apparemment, le propos prêté à Bertrand Collomb n’a pas suscité d’émotion particulière. Je ne sais s’il faut s’en féliciter ou le déplorer. En tout cas, cet épisode illustre le peu d’attention que peuvent parfois prêter les lecteurs à ce qui est écrit dans les journaux, ou, sans doute, selon la formule consacrée, auront-ils rectifié d’eux-mêmes, ce qu’ils sont obligés de faire de plus en plus fréquemment...


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