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Accueil du site > Actualités > Médias > La dictature de l’instantané

La dictature de l’instantané

Comment expliquer le désamour chronique, voire la haine viscérale, qui se manifestent de plus en plus souvent envers les médias de masse ? Pas de doute, quand on parle des journalistes très vite les mâchoires se crispent et les critiques fusent avec virulence. Impossible de ne pas avoir entendu au moins une fois lors d’une conversation un avis indigné sur la question. Parmi les reproches qui sont faits aux journalistes : le fait d'être rivé sur l'instantané, d'être incapable d'aborder les sujets avec recul, et de relayer des informations sans les vérifier et sans en préciser la source.

Une information trop similaire
Une critique souvent avancée : l’art du semblable. Beaucoup de lecteurs s’offusquent de lire la même information répétée mots pour mots dans divers journaux. Les médias seraient-ils incapables de se distinguer ? N’auraient-ils donc rien d’autre à raconter ? Il existe deux réponses à cette tendance en expansion. La première est directement liée aux lois de la concurrence et la seconde se prénomme notamment Agence France Presse.

Quand une information sort et qu’elle est jugée suffisamment importante pour être couverte par un média concurrent, il paraît impossible pour un rédacteur en chef de ne pas la traiter. Ce serait louper le coche de ne pas la diffuser et les lecteurs ne comprendraient pas pourquoi on parle de la Syrie dans Libération mais pas dans Le Monde ou Le Figaro. C’est une question de stratégie, il faut être là où est le voisin, et si possible arriver le premier. Le scoop est le Saint Graal du journaliste et avec le développement des nouveaux médias, des smartphones et de toutes ces technologies qui rendent la connaissance de l’information toujours plus instantanée, c’est encore plus vrai.
Mais la concurrence n’explique pas pourquoi on retrouve souvent la même information décryptée dans les mêmes termes en presse écrite, à la télévision ou à la radio.

La source de l’information
Il faut savoir que les médias sont presque tous abonnés à ce qu’on appelle dans le jargon journalistique un « fil » d’actualités. Seuls les grands médias y ont accès car cela coûte très cher. Cette source d’information permanente est alimentée par des journalistes qui travaillent dans le monde entier pour des agences de presse. Il en existe trois à l’échelle internationale : l’ Agence France Presse (AFP), Associated Press (AP) et Reuters. Toutes ont pour mission de fournir l’information aux médias qui eux-mêmes décident de la retransmettre, ou pas, dans leurs pays d’origine. C’est pourquoi, il arrive souvent qu’une information soit répétée de façon identique sur France 2, TF1, M6, lue dans Le Monde, La Croix ou Le Parisien mais aussi entendue le jour même sur France Inter, Europe 1 ou RMC. Dans le petit journal de Canal +, Yann Barthes en a d’ailleurs fait sa marque de fabrique. Le reproche adressé aux journalistes n’est donc pas d’utiliser la même source, encore que, mais plutôt de ne pas le préciser. C’est ce qu’on appelle l’éthique.
*Et malheureusement, tous les journalistes ne sont pas aussi consciencieux.

Pourtant il semble évident que si le monde journalistique expliquait cette pratique courante et indispensable à la couverture quasi instantané de l’actualité, le grand public serait certainement plus indulgent et compréhensif. La transparence passe aussi par la compréhension et il n’y a pas de honte à revenir sur les fondements du métier, bien au contraire. Si les médias, tous supports confondus, sont aussi critiqués c’est parce qu’ils sont avant tout très prisés. Et s’ils souhaitent le demeurer, il serait peut être temps d’adopter un peu d’humilité. Il ne faudrait pas, sous prétexte d’être pressé par l’actualité qui n’attend pas, tomber dans le travers du copier-coller à moins que l’on veuille sonner le glas du journalisme.

Béatrice Fainzang pour l'Audible

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18 réactions à cet article    


  • spartacus spartacus 20 février 2014 16:57

    Y’a un livre qui vient de paraître qui est sympa : « le livre noir de l’AFP ».

    Il décrypte la mainmise du syndicat CGT sur les journalistes et la transformation d’un point de vue bolchévique l’ensemble des infos.
    Par exemple comme vous le constatez aujourd’hui, le Vénézuéla fait l’objet actuellement d’un black out alors que les débiles communistes sont en train de tuer des gens.



    • howahkan Hotah 20 février 2014 17:20

      Venezuela ici ....


    • Duke77 Duke77 21 février 2014 14:50

      « Les communistes sont en train de tuer de gens ? », « le point de vue bolchévique de l’info »

      Spartacus, t’es bête ou c’était de l’humour.
      Non, pare qu’au cas où tu ne l’aurais pas remarqué nos media sont plutôt tous d’accord pour vanter les mérites du libéralisme et de la mise en place d’un nouvel ordre mondial au profit des plus riches pendant qu’ils font passer les résistants/critiques du système (Collon, Dieudonné, Sapir...) pour des nazis. Où tu vois un rapport avec le Bolchévisme, toi ?
      Et concernant le Venezuela, t’es pas au courant que Chavez et son successeur se battent contre l’impérialisme Américain qui lorgne sur ses ressources ? Lit le lien qu’on t’indique pour comprendre après la Libye, la Syrie ou les derniers évènements ukrainiens à quel point l’Empire fait preuve d’un cynisme sanguinaire pour éliminer les gouvernements qui ne s’alignent pas sur ses intérêts.

      http://www.mondialisation.ca/venezuela-coup-de-projecteur-sur-les-zones-dombre-mediatiques/5369380

      Pour le moment dans la presse internationale mais bientôt sur nos écrans, quand ils auront fini de nous laver le cerveau avec le dossier ukrainien, on pourra dire la même chose que ce que cet article explique, tu verras :

      "Oubliés les onze chavistes assassinés au lendemain de la victoire électorale de Nicolas Maduro en avril 2013, passée sous silence la large victoire du camps bolivarien aux municipales de décembre 2013, gommé le soutien populaire dont bénéficie la Révolution, les Vénézuéliens seraient désormais face à un « régime » qu’ils réprouvent et qui n’hésite pas à faire feu contre ses compatriotes."


    • lsga lsga 21 février 2014 16:49

      oui enfin tous les groupes de presses appartiennent à des Grands Bourgeois Spartacus, qui ont la main mise sur la ligne éditoriale...


    • howahkan Hotah 20 février 2014 17:30

      Cela dit le vrai reproche n’est pas l’instantané ni rien de ce qui est dans l’article, ils sont juste des propagandistes du pouvoir occulte qui essaye le coup d’état en Europe et ailleurs.....ce sont de petits télégraphistes...des magnétophones ..

      il est dit : Et s’ils souhaitent le demeurer, il serait peut être temps d’adopter un peu d’humilité. Il ne faudrait pas, sous prétexte d’être pressé par l’actualité qui n’attend pas, tomber dans le travers du copier-coller à moins que l’on veuille sonner le glas du journalisme.

      pour le glas c’est déjà fait.........


      • lsga lsga 21 février 2014 16:51

        mais attend : c’est toi qui soutient un coup d’État par les militaires contre François Hollande...

         
        Ah, les fans de dieudonnés... toujours à dire tout et son contraire...

      • soi même 20 février 2014 21:57

        Je ne comprend pas pourquoi votre article soit accueilli si défavorablement, pourtant vous abordez un sujet important la redondance de l’information. Elle est devenue si évidente, que l’on peut se posé la question de sa véritable objectivité, où plus tôt de sa subjectivité, qui fait plus l’effet de rumeur qu’une véritable information.
        Très bon article !


        • arnulf arnulf 21 février 2014 00:02

          Hier ou avant hier il y avait un débat sur E 1 sur l’Ukraine et on présente une journaliste russe qui des trémolos dans la voix explique les vielles et les enfants qui avec leurs petites mains portent les pavés sur les barricades. 5 mn plus tard un ukrainien ancien diplomate demande à la dame sur quelle chaîne russe elle travaille. Et elle : « non je travaille pour la France ». Explosion immédiate du débat. GAG. La manipulation est découverte.
          Et il faudrait être confiants dans les médias ? Tiens fume !


          • claude-michel claude-michel 21 février 2014 08:36

            Y a plus de journalistes...que des tarés a la recherche du sensationnel..le truc genre 9/11...les photos du président sortant de chez sa nouvelle maitresse..etc

            Un « journaliste » est devenu une poubelle avec plein de merde dedans... !

            • unandeja 21 février 2014 09:49

              je pense qu’internet est le premier veecteur de cette haine.

              Avant vous regardiez le JT, achetiez Libé ou le Figaro....mais à l’heure d’niternet de nouveaux experts, réels ou non, apparaissent, vous lisez les infos de Russie, d’Amerique, deChine, du Japon,etc....de façon instantanée.....vous apprenez que finalement l’article « d’information » n’en est pas vraiment un mais plutôt l’expression d’un point de vu convenu....j’en veux pour preuve l’exemple Syrien,l ’information selon les pays avait un traitement extrêmement différent.....et encore aujourd’hui.

              On n’oublie pas non plus le traitement par lesm édias de la guerre de Serbie ou d’Irak où ils ont largement realyés les mensonges américains les présentant comme une vérité vraie. Ils oublient parfois leur rôle d’indépendance....bien peu pour dénoncer réellement le traité de Lisbonne qui était l’annulation pure et simple d’une décision populaire référendaire contre l’avis du conseil constitutionnel.....

              Alors puorquoi cette détestation des médias ?? parce que les vrais et petits journalistes sont désormais bien moins relayés, on nous expose des points de vue plutot que des informations. Cela a peut être toujours été le cas....sauf qu’avec la globalisation de l’information via le net....ça se voit.


              • gaijin gaijin 21 février 2014 11:11

                dictature de l’instantané oui
                soumission au pouvoir de l’argent aussi .....
                absence de toute réflexion .....
                confusion entre les faits et les opinions .........
                .......
                ça fait lourd


                • Donquichuchote 21 février 2014 16:33

                  La « dictature de l’instantané » n’est pas le problème de l’information, c’est le moyen, avec l’émotion, qu’utilise la propagande pour se substituer à l’information.
                   Il faut occuper émotionnellement les esprits en permanence pour empêcher la réflexion et cacher ce qui mériterait d’être l’objet d’informations et de débats, le tout bien sur en donnant aux gens le sentiment d’être au top de l’info.


                  • Agor&Acri Agor&Acri 21 février 2014 17:04

                    Franchement,
                    et je suis désolé de le dire,
                    vu la pauvreté du contenu ainsi que l’absence d’intérêt et de pertinence de ce court article,
                    je ne comprend pas le pourquoi de sa diffusion sur ce site.

                    L’auteur pose en introduction une vraie question :
                    Comment expliquer le désamour chronique, voire la haine viscérale, qui se manifestent de plus en plus souvent envers les médias de masse ?

                    Mais il y apporte une réponse extrêmement restreinte, très largement sous-qualibrée et d’une candeur affligeante

                    Pire, l’article ne semble être qu’une façade, sur le principe du publi-communiqué, dont la finalité n’est autre que de faire connaître un produit.

                    Il n’y a qu’à voir en fin d’article :
                    Le reproche adressé aux journalistes n’est donc pas d’utiliser la même source, encore que, mais plutôt de ne pas le préciser. (...)
                    Pourtant il semble évident que si le monde journalistique expliquait cette pratique courante et indispensable à la couverture quasi instantané de l’actualité, le grand public serait certainement plus indulgent et compréhensif.

                    ...comme quoi, cette haine viscérale ne tient pas à grand chose smiley
                    Et après avoir lu cet article tellement éclairant, je me suis senti immédiatement nettement plus indulgent et compréhensif envers les médias de masse. smiley smiley smiley


                    • Agor&Acri Agor&Acri 21 février 2014 17:19

                      ...il manque un bout de phrase dans mon commentaire :

                      Quant au fond, il n’y a qu’à voir en fin d’article :


                    • Freiheit 21 février 2014 17:54

                      Très bien analysé. Cet « article » est déroutant. Il y a une promesse de débat qui s’annonce et qui est aussi tôt étouffé dans l’oeuf.


                    • soi même 21 février 2014 17:51

                      BHL prend des risques en Ukraine : http://www.ndf.fr/nos-breves/20-02-...


                      • Rincevent Rincevent 21 février 2014 23:11

                        Article décevant, ne présentant qu’un aspect technique (les copié-collés des agences de presse) en réponse au désamour (désaveu ?) de ce que sont devenus les mass-médias. C’est vraiment le petit bout de la lorgnette, il y avait tant d’autres choses à dire !

                        - Quid, chez nous, de la possession des 3/4 de ces médias par des marchants d’armes ?
                        - Du manque de pluralisme des invités (de vrais abonnés) dans des émissions qu’on ne peut plus appeler débats.
                        - Du terrorisme bien-pensant qui décrète qu’on n’a pas le droit d’inviter certains (cf Patrick Cohen avec Frederic Taddei - les « cerveaux malades »)

                        Là, il y avait des réponses intéressantes à une question intéressante.


                        • vesjem vesjem 22 février 2014 11:37

                          Le problème évident des médias français , c’est leur détention par l’oligarchie de la finance , qui , bien que travaillant à perte , se les est appropriés  ;
                          N’importe lequel d’entre-nous , journaliste dans ces médias , écrirait sciemment des mensonges si son emploi en dépendait ; à quelques rares exceptions près ;
                          En cette période de chômage , privé de connivence communautaire puissante ou de réseau influent , nous serions également soumis , de peur de perdre notre travail ;

                          « Ils » le savent et en profitent ; mais se rendent-ils compte que le couvercle est au bord de « l’expulsion » ?

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