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Accueil du site > Actualités > Politique > L’écologie et le système binaire

L’écologie et le système binaire

Les Verts continuent de titiller le clivage gauche-droite. Sortir du système binaire, ce n’est pas pour tout de suite.

Les Verts de Poitou-Charentes ne feront pas liste commune au premier tour pour les élections régionales. Les écologistes de cette région ont choisi, démocratiquement, l’autonomie pour faire campagne pour le scrutin de mars prochain. L’assemblée régionale des Verts de Poitou-Charentes, réunie à Niort, ce samedi 17 octobre, s’est prononcée à 92,9%, suivant l’idée impulsée par le conseil national des Verts, adoptée le 27 septembre. La présidente PS de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s’est donc heurtée au même refus déjà essuyé par d’autres leaders socialistes en région (Aquitaine, PACA notamment). Et le mouvement devrait suivre ailleurs : le PS n’aura pas le soutien des Verts au premier tour. Les Verts (et leur démocratie complexe), associé à la mouvance Europe-Ecologie, sont en train de reproduire la dynamique des élections européennes : une base partisane verte et des associations ouvertes pour une alternative... ... mais ancrée à gauche ! Car le CNIR, le parlement national des Verts, a voté, à l’unanimité, une motion sur le "rassemblement de la gauche et des écologistes" au deuxième tour des régionales. Une motion, minoritaire, avait même proposé de barrer la route à toute alliance avec le MoDem. Ce texte a été retiré au dernier moment. Chez les partisans de François Bayrou, les choses ne sont pas encore clarifiées, estiment une majorité de dirigeants des Verts. La clarté est, de fait, réclamée à l’intérieur du mouvement démocrate ; les hypothèses avancées, par exemple, par Corinne Lepage, pour travailler avec Europe Ecologie, n’ont pas été suivies d’effet. En attendant le congrès national du MoDem, en décembre, l’hésitation est visible : l’autonomie du Mouvement Démocrate au premier tour n’est pas gagnée dans toutes les régions. Et le second tour risque de reproduire ce que les démocrates ont vécu lors des élections municipales : un coup à droite, un coup à gauche. Cet épisode a fait perdre beaucoup de voix au MoDem. A l’heure qu’il est, les meilleurs sondages donnent les listes des amis de François Bayrou, Marielle de Sarnez, Corinne Lepage et autre Jean-Luc Benhamias, à un niveau de de 7-8%. Faut-il se déterminer avant le second tour sur la ou les alliances possibles, partout en France ? Ou bien faut-il déterminer des alliances de projet, quelles que soient les étiquettes des parties prenantes à ces alliances ? Malheureusement, il semble que les électeurs ne soient pas en mesure de comprendre autre chose qu’un système binaire. Pourtant, chacun sait que l’écologie n’est pas une affaire de gauche ou de droite.
 

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13 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 19 octobre 2009 13:19

    chacun sait que l’écologie n’est pas une affaire de gauche ou de droite.

    la preuve que l’écologie n’est pas condamnée à servir de béquille au parti socialiste , les verts du Land allemand de Sarre viennent de faire alliance avec le CDU et le FDP pour faire une coalition « jamaïque » !


    • Kristen Korigan 19 octobre 2009 23:09

      de quelle écologie parlez vous de l écologie politik de l écolo business ou de ce que l on a nommé l écologie profonde avec ses intégristes...

      le vert est à la mode alors plutot d oser dépasser certains clivages classiques on campe sur ses positions...je pense au statut quo de Mme Lepage qui aurait plus à apporter au mouvement écologiste en s alliant avec les Verts que de continuer avec le Modem ...dont son président n a pas hésité un instant à voter pour un nouvel autoroute dans le sud ouest alors que le ferroutage aurait été plus approprié aux transports de marchandises dans la région...

      enfin au delà du scrutin régionales c ’est bien une pré primaire présidentielle à gauche à la quelle on va assister ...et je trouve adroit aux militants Verts de tester leurs poids effectif sur un scrutin souvent suivi pour pouvoir peser de tout leur poids dans l avenir de la gauche...
      car oui l écologie politik en France est de gauche car écologie et ultra libéralisme sont incompatible.....
      A la gauche qui a ambition de vouloir revenir aux affaires d en prendre conscience....


    • LE CHAT LE CHAT 20 octobre 2009 08:53

      @korigan

      ceux que tu appelle la gauche sont soumis entiérement à l’ultralibéralisme , avec DSK au FMI et Pascal Lamy à l’OMC , on ne peut pas vraiment dire le contraire !
      quant au ferroutage , ça reste une utopie , encore plus dans le sud ouest , ça n’existe pas !
      hors de l’axe lille ou luxembourg -paris-lyon marseille-perpignan , le ferroutage n’est pas réalisable !


    • toine 19 octobre 2009 13:35

      « chacun sait que l’écologie n’est pas une affaire de gauche ou de droite. » est une affirmation suffisante lancée un peu à la légère.
      Vous pouvez penser que la préservation de l’environnement est l’affaire de tous, comme l’est la démocratie (tiens, un MOuvement Démocrate) ou la justice sociale (tiens, un Parti Socialiste), mais je vous assure que si on regarde dans le détail, tous n’y ont pas intérêt dans la logique capitaliste actuelle, et une minorité de privilégiés profitent du gaspillage d’énergie et de la destruction des ressources et entend bien continuer à le faire. Dire que l’écologie est l’affaire de tous n’est pas faux en soi mais de manière décontextualisée, c’est aussi simpliste que dire que l’égalité est l’affaire de tous.
      Enfin, Europe Ecologie n’est pas un parti monolithique qui défend la seule préservation de l’environnement mais bien une coalition formée autour d’un modèle de société qui s’apelle l’écologie politique, promouvant des modes de production et de consommation alternatifs, ce qui implique des mesures très clivantes comme par exemple une réduction drastique du temps de travail ou bien le droit à un revenu universel. Alors certes, l’écologie politique ne se résume pas à la gauche, mais croire qu’elle devrait rester neutre sous prétexte qu’elle défend la préservation des ressources naturelles c’est ne pas savoir faire la différence entre l’écologie politique comme courant, système d’idées (qui a été inventé par les partis verts et leurs inspirateurs), et la question de l’environnement comme « framing » politico-social (qui bien sûr peut exister en l’absence des verts, et existe d’ailleurs même dans des pays où l’écologie politique est invisible).
      A part ça, rien n’empêche un mec de droite d’être pour la conservation de la nature. ça ne fait pas de lui un écologiste au sens politique du terme, ses valeurs en sont beaucoup trop éloignées. 


      • Ropi 19 octobre 2009 16:13

        Je suis désolé, mais je n’ai pas bien perçu non plus l’avantage de la gauche en terme d’écologie politique lorsqu’elle était au pouvoir...


      • toine 19 octobre 2009 20:38

        et vous avez raison car il n’y en avait guère ! Mais les votes des députés RPR-UDF sur les lois chasse, pays, eau montraient que la droite de l’époque était encore pire. Il y a 10 ans, les leaders de droite déclarait sans complexe que l’écologie n’était pas une priorité et traitaient les Verts d’hommes des cavernes
        aujourd’hui, la situation a évolué dans tous ls partis. Le bilan Sarkozy sur l’écologie pour l’instant, c’est zéro, aucune mesure du Grenelle n’a été appliqué, le nucléaire est en pleine expansion et les projets autoroutiers se poursuivent. Des études montrent que la taxe carbone version Sarko n’aura aucun effet.
        En revanche au niveau des collectivités locales, il n’y a pas photo.
        Par ailleurs, même à estimer que ni la gauche ni la droite n’agissent en matière d’écologie, si on se place du point de vue de l’écologie politique comme système d’idées il est évident que le passage à une société écologiste sera pour des raisons structurelles beaucoup plus facile avec des partenaires qui sont favorables au partage des richesses, à la diminution du temps de travail et à l’augmentation des crédits de l’éducation, plutôt qu’aux côtés de partis ultracapitalistes. Donc oui, du point de vue d’un écologiste au sens politique du terme, il est plus heureux de nouer des alliances avec la gauche, en tout cas dans le paysage politique français actuel (ce qui ne veut pas dire que cette alliance soit idéale ! on ne peut pas demander à tout le monde d’être écolo non plus, la société est diverse).
        Mëme du point de vue conservationiste de la simple préservation de l’environnement, sans considérations sociales telles que portées par les Verts, je crois qu’une vision dérégulatrice de l’économie ne peut qu’être un frein aux politiques de protection de la nature et d’orientation de la consommation.


      • Ropi 19 octobre 2009 21:04

        Oui, je suis en grande partie d’accord, mais pour les collectivités locales, c’est vrai pour beaucoup d’aspects de la chose politique ; pas que pour l’écologie... Les élus locaux sont souvent bien plus proche des gens que les nationaux (et ne parlons pas des européens !!)...

        Par contre, on a vu à quel point on a pu se faire enfler par l’alliance de la « fameuse » gauche-pluriels, où là, les discours ont bien vite été oublié ! ! ! !
        Il n’y a pas que la droite qui, à ce moment là, crachait sur les écolos !
        Je crois que de ce point de vue, la gauche n’avait pas grand chose a envier à la droite en terme de promotion du libéralisme économique...

        Aussi, je me méfie toujours de tels « alliances », même en entendant les discours socialistes les plus « écolo » (je dirais même surtout en entendant ces discours !)....

        Je serai plus tenté par des alliances allant vers les autres formes d’écologie : voir chez les décroissants, etc... (car il faut bien reconnaitre que la décroissance ne fait pas la une des déclarations socialistes ; et pas même d’europe-écologie d’ailleurs !

        Mais on est encore loin de là, hélas !...


      • Croa Croa 20 octobre 2009 21:20

        à Ropi, « la gauche n’avait pas grand chose a envier à la droite en terme de promotion du libéralisme économique... »

        Tout à fait ! 

        Toutefois les ’’Verts’’ n’ont eux non plus pas grand chose a envier à la droite en terme de promotion du libéralisme économique. (Ils n’ont pas été encore au pouvoir mais il suffit d’écouter le sommet -forcément choisi ou accepté- tel Dany dit le rouge pour comprendre où nous irions avec eux.)


      • Ropi 10 novembre 2009 10:07

        Il y a en effet bien longtemps que les verts ne sont plus écologistes ; hélas.


      • Jeremy Jeremy 19 octobre 2009 18:43

        les idées de droites libérales (libre-échange, libre-entreprise, dérégulation) aggravent incontestablement la catastrophe écologique. De plus, la notion de profit que le capitalisme hérige en valeur suprême, méprise 1es conséquences sociales et écologique.


        • joelim joelim 19 octobre 2009 23:12

          La pub est anti-écologique, faire des produits durables produit un désavantage économique (moins de demande), etc. La logique de l’économie de la consommation devrait être sérieusement revue. 

          Or ni l’ump ni le ps (etc..) n’ont jamais compris cette problématique. 

          Comme on dit, ce n’est pas en déléguant à des gens qui ont échoué qu’on se donne la possibilité d’agir rationnellement en face des problèmes écologiques. 

        • Croa Croa 20 octobre 2009 21:31

          à  joelim

          Ce que tu nommes « désavantage économique » n’en est un que dans le choix d’une économie libérale de marché global. Dans une économie règlementée relocalisée et équitable c’est un avantage au contraire, CQFD !

          D’autres économies sont possibles !


        • Croa Croa 20 octobre 2009 22:31

          Conclusion de l’auteur :
          « Pourtant, chacun sait que l’écologie n’est pas une affaire de gauche ou de droite. »

          Tout à fait... Mais pas seulement ! La démocratie, si elle existait, ne serait pas bipolaire mais foisonnante. La bipolarisation n’est que la garante d’une pérennisation : Celle d’une fausse démocratie vendue aux peuples imbéciles par des escrocs !

          Ainsi les élus ne sont ceux du peuple qu’en apparence. Plus ou moins liés à une oligarchie ultra-minoritaire, ce sont des fantoches. Les institutions elles-mêmes sont corrompues... Bref, il faudrait changer tout ça !

          L’écologie est l’impératif du XXIe siècle. Les sages le savent bien, les opportunistes aussi. L’écologie doit donc être indépendante mais pour le moment elle est surtout dispersée.

          Contre cette dispersion s’est crée une Alliance suivant ainsi une proposition de Francis Lalanne. Les Verts ont en retour crée Europe-Ecologie (soutenus médiatiquement ils ont mieux réussi mais pour le moment ils ne virent pas leurs cadres et conservent leurs alliances électoralistes.) D’autres choses émergeront mais attendons... l’important étant de militer quelque part je recommande la France en Action à tout ceux qui veulent vraiment en sortir.

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