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Accueil du site > Actualités > Politique > La transformation sociale ! Du rêve à la réalité : 60 ans d’engagement

La transformation sociale ! Du rêve à la réalité : 60 ans d’engagement

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Notre génération a été très critiquée.

 Adolescents et fans des yéyés au début des années 60, nous avons participé activement aux mobilisations de mai juin 1968.

Certains ont renoncé aux valeurs qu'ils ont défendues, d'autres ont continué, beaucoup ont choisi de passer de la révolution à l'action sociale sans rencontrer l'hypothétique grand soir.

J'ai commencé à militer, il y a 60 ans en m'engageant aux Eclaireurs de France, mouvement de scoutisme laïque, passant mes dimanches à animer des groupes d'enfants.

Nous voulions que ces adultes en devenir soient plus tard des acteurs et surtout pas des consommateurs passifs.

Je n'ai jamais abandonné le terrain.

En 68, j'ai participé à la constitution des CAL ( comités d'action lycéenne) pour que -oh utopie- les lycéens obtiennent des droits d'expression et d'organisation dans l'institution.

C'était un engagement politique, contre le système mais pas du tout théorique, il nous fallait de l'action et des résultats.

Quand à l'Ecole Normale d'instituteurs, j'ai poursuivi mon action pour la transformation sociale, j'ai toujours privilégié le concret, le mouvement .

Quand les journalistes font un papier sur cette époque, ils soulignent avec un peu de malice et parfois de la moquerie, l'engagement tous azimuts qui fut le nôtre.

Nous avons été de tous les combats progressistes …..

Sur Melun et le sud 77, nous nous sommes retrouvés contre la militarisatrion de la jeunesse, en soutien des comités de soldats, contre les prisons, pour le droit à l'avortement, contre la peine de mort, en soutien à toutes les luttes anti impérialistes.

Tout en poursuivant nos études, nous étions en mouvement perpétuel.

J'avoue que parfois c'était l'aventure qui nous guidait et pas toujours la réflexion mais ce qui est certain c'est que nous sommes restés toujours du côté des victimes et des sans rien.

Instituteur, syndicaliste très engagé, j'ai toujours voulu agir localement avec les gens.

C'est ainsi que j'ai mis en place un cinéma rural, en Seine et Marne, à Voulangis puis en Mayenne.

Régulièrement nous organisions des séances de cinéma dans la classe ou dans une salle municipale où se retrouvaient les parents, des retraités et des enfants.

J'allais chercher à la Ligue de l'enseignement un projecteur et un film choisi.

C'était une joie collective qui saisissait tous les participants.

Nous étions loin de la révolution sociale mais dans la proximité de l'empathie.

Plus tard, de retour en Seine et Marne, je me suis investi aux Francas, mouvement d'éducation populaire.

A la retraite en 2003, j'ai décidé de me consacrer à l'action solidaire et familiale. En 20 ans nous avons constrruit et développé plusieurs associations familiales laïques, à Vaux le Pénil et ailleurs.

Nous avons dépassé les 1000 adhérents et diversifié nos activités de solidarité.

Pendant 60 ans je n'ai pas cessé d'agir avec d'autres avec le plaisir renouvelé de faire avec d'autres et d'aider les personnes en difficulté.

 

Certains acteurs de la solidarité que j'avais côtoyés sont décédés : Jean, Daniel, Hélène, Jacques et vous tous avez jusqu'à votre dernier souffle participé à ce combat humaniste et social contre la misère et pour la solidarité.

Je salue votre mémoire et votre activité.

D'autres ont pris le relais, qu'il s'agisse de Smina, Jean Claude, Dominique, Robert, Philippe, ils sont là, les bénévoles de toutes les générations à poursuivre le combat émancipateur et solidaire !

 

Jean-François Chalot

 

NB Je raconte mon itinéraire dans ce livre

https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/48276


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19 réactions à cet article    


  • Brutus S. Lampion 15 février 08:14

    Bravo.

    Et bon courage pour la suite.


    • Brutus S. Lampion 15 février 09:08

      @S. Lampion

      Les blouses grises avaient pris le relais des soutanes, et le secours populaire fraternisait avec l’Abbé Pierre sur le terrain.
      C’est toute la différence avec les « organisations caritatives » d’aujourd’hui, médiatisées pour donner bonne conscienceà ceux qui se posent des questions. Les avions sanitaires humanitaires escortent les cargos transportant les armes qui provoquent les catastrophes qu’ils sont censés soulager.
      Dans les deux cas, les gros chats noirs peuvent se faire du lard pendant que les gentilles souris s’occupent des orphelins de leurs congénères victimes des rafles périodiques.


    • ZenZoe ZenZoe 15 février 10:17

      Bon, vous êtes contents de vous, tant mieux, vous faites la pub de votre livre, pourquoi pas, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, mais vous n’abordez pas, jamais d’ailleurs LA seule question qui vaille à mon avis : où est la tranformation sociale ?

      Du rêve à la réalité moi je veux bien, mais de quelle réalité parlez-vous ? Avez-vous et votre action vraiment changé la société en mieux ? Quel bilan tirez-vous au fond, au-delà évidemment des individus et des familles que vous avez aidés ponctuellement (et c’est énorme, je sais) ? Je pose la question parce que je vois que la pauvreté augmente d’une façon exponentielle, que des milliers de gens dorment dans la rue, dans leur voiture, dans des logements insalubres, des tentes, que les queues devant les soupes populaires s’allongent de façon dramatique, bref, tout le monde voit ce qu’il voit. Alors il est permis de se poser la question. Les associations humanitaires ont-elles choisi la bonne méthode, le bon chemin ? Pire, leurs actions ’’pansements’’ n’encouragent-elles pas l’Etat à se défausser, à remettre à plus tard, à laisser mourir ?

      Au-delà de vos auto-gratifications, ne vous posez-vous jamais la question du bien-fondé de votre action sur le long terme ? La charité, c’est bien, mais une action politique avec un rééquilibrage des richesses et une reditribution plus juste n’est-elle pas plus efficace, plus équitable et plus durable ?


      • Aristide Aristide 15 février 10:38

        @ZenZoe

        Au-delà de vos auto-gratifications, ne vous posez-vous jamais la question du bien-fondé de votre action sur le long terme ? La charité, c’est bien, mais une action politique avec un rééquilibrage des richesses et une reditribution plus juste n’est-elle pas plus efficace, plus équitable et plus durable ?

        Cette opposition systématique par certains biens pensants entre charité et justice est incompréhensible. 

        Chalot est heureusement là, comme des milliers d’intervenants sur ce domaine des sans-abris. D’autres prennent de leurs temps pour assurer des repas, certains véhiculent à leur frais des enfants, des clubs de sport…, enfin toute cette vie sociale indispensable et par chance présente, là où il n’y a rien d’autre. 

        Faire face au présent sans abandonner le futur, est-ce impossible ? 


      •  C BARRATIER C BARRATIER 15 février 10:49

        Jean François s’est forgé lui même par son action. je pense qu’il ne s’est jamais imaginé qu’il allait changer le monde, même s’il était autorisé à en rêver.

        Certains, plus rares ont réussi par l’action politique : avec l’abolition de la peine de mort, le mariage pour tous...mais hélas aussi par la shoha, Hitler a changé le monde à partir de son livre qui reste dangereux. le christianisme a aussi changé le monde qui a su après les crimes de l’inquisition, garder le message humain important. Au siècle des Lumières, Voltaire, ce n’est jamais définitif, on en est à inscrire dans notre constitution le droit à l’ IVG suite aux reculs aux USA.

        La mobilisation des humanistes continuera, elle restera nécessaire.


        • ZenZoe ZenZoe 15 février 11:01

          @C BARRATIER
          je pense qu’il ne s’est jamais imaginé qu’il allait changer le monde,

          Si, justement, j’ai écrit mon commentaire par rapport au titre ’’transformation de la société....’’.
          Ce que fait Chalot, apporter bienveillance, soutien et conseil à des êtres en souffrance,est parfaitement louable et indispensable dans toute société qui se respecte. Là où je ne le suis plus, c’est au sujet de la soi-disant transformation. La charité au cours des siècles n’a jamais changé le monde, mais au contraire conforté chacun dans sa position sociale.


        • Aristide Aristide 15 février 11:27

          @ZenZoe

           La charité au cours des siècles n’a jamais changé le monde, mais au contraire conforté chacun dans sa position sociale.

          Et vous êtes sûre que l’absence de charité aurait changé le monde ?


        • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 15 février 12:02

          @ZenZoe
          JFCh a cru que la politique pouvait changer la société. Il s’est toujours dit « trotskiste » et a milité dans plusieurs des chapelles trotskistes et même au PS (cf son autobiographie). Hélas, avec le temps, il s’est rendu compte que la révolution socialiste, « indépassable horizon », n’était pas pour demain. C’est pourquoi il a depuis des années consacré toute son énergie a agir CONCRÈTEMENT ici et maintenant. Sans croire que son action effective allait changer le monde. Mais au moins, il aura apporté son aide immédiatement à des gens qui en avaient besoin.


        • ZenZoe ZenZoe 15 février 12:49

          @Jean J. MOUROT
          Merci pour votre réponse, d’autant plus pertinente que vous connaissez bien l’auteur il me semble.


        • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 15 février 12:58

          @ZenZoe
          Effectivement.


        • Parrhesia Parrhesia 15 février 20:49

          @Jean J. MOUROT
          >>> Mais au moins, il aura apporté son aide immédiatement à des gens qui en avaient besoin.<<<

          Nous reconnaissons que c’est juste ! Et aussi que c’est louable !
          Mais c’est aussi la moindre des choses lorsque l’on considère que ses protégés, comme l’ensemble du pays, sont chaque jour un peu plus dans la mouise parce que lui et les siens ont largement contribué au foutoir soixante-huitard qui a imparablement débouché, comme prévu, sur la présente chienlit !!! 


        • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 16 février 11:21

          @Parrhesia
          C’est un peu excessif de mettre sur le dos des soixante-huitards les méfaits de la dérive néolibérale.


        • Parrhesia Parrhesia 16 février 20:25

          @Jean J. MOUROT
          Désolé, mais je confirme !
          La planète entière sait que la dérive néo-libérale n’aurait jamais pris les proportions qu’elle a aujourd’hui en France (et sans doute au-delà) si le système gaulliste avait perduré ! C’est-à-dire si les « grandes compagnies » soixante-huitardes diverses et variées n’avaient pas tout foutu par terre au nom de théories servant des intérêts étrangers de tous poils !!!


        • zygzornifle zygzornifle 15 février 12:48

          La transformation sociale en fRance c’est de passer de pauvreté a extrême pauvreté .....


          • zygzornifle zygzornifle 15 février 12:52

            Il est déjà dur de subir ses chefs, il est encore plus stupide de les élire ....

            Le mougeon n’a rien compris et il fait son sursaut républicain comme un benêt et vote pour un despote et ensuite il manifeste en bramant syndicats en tête et il se fait crever les yeux et arracher les mains par la flicaille.

            Mais il est déjà prêt a recommencer 5 ans plus tard.

            Quand on y est on y reste ....


            • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 15 février 12:58

              @zygzornifle
              Il manque une explication de texte...


            • tashrin 15 février 13:05

              Charity business

              Quand tu grattes, il reste le business


              • guylain chevrier guylain chevrier 15 février 15:16

                Bonjour, cher Jean-François. Et bravo ! tu le mérites bien. Tu es un de ces militants fondamentaux sans lesquels notre pays, l’air de rien, ne serait pas celui de la lutte contre les exclusions, car les lois (Loi du 29 juillet 1998 de Lutte contre les exclusions) les droits de l’Homme (inscrits dans notre Constitution), n’existent que si des hommes s’engagent, agissent pour et avec les autres, pour les mettre dans la réalité. De ce point de vue, tu as contribué à changer le monde, à le transformer, car c’est aussi à partir de ton travail comme celui d’autres, qu’une force peut peser dans le même sens pour abattre des murs que l’on pensait jusque-là infranchissables. L’humanisme révolutionnaire a encore de larges sillons à creuser, et des contradictions à dénouer, pour qu’un véritable projet de société meilleure, mettent en perspective des lendemains qui chantent. Merci mon camarade, pour tout ce que tu fais !


                • CHALOT CHALOT 15 février 20:13

                  Merci Guylain

                  Je pense qu’il faut joindre les deux bouts et les lier ; le combat politique républicain, social, révolutionnaire et le travail de terrain, l’action concrète pour les gens et avec les gens !

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