Sondage, permis de gouverner à points
Avez vous déjà essayé de former une chaine humaine et supporté que l’un des bouts ne cherche à engager une rotation de l’ensemble. Plus vous êtes éloigné du point de pivot à l’origine du mouvement, et plus la vitesse devient vite insupportable au point de devoir lâcher sous peine d’être éjecté à une vitesse dépassant la limite autorisée par vos jambes en pleine course. Ce type de mouvement ressemble exactement à ce à quoi s’amusent nos gouvernants, jetant sur la paille une quantité non négligeable de citoyens.

Cautionner ce manège, participer à la ronde infernale par un travail quotidien assidu accélère la rotation, mais ne garantit même pas de s’épargner soi même à son tour d’être éjecté un jour du système qui s’emballe pour cause de croissance. Le chômage des cadres et des jeunes diplômes le confirment. Une société idéale est donc précisément une société qui n’a plus besoin que de légers réajustements de ces règles ayant généré sa condition mature, stable, et ronronnant dans un confort serein dans lequel elle s’est solidement établie. La précipitation et l’urgence sont les preuves flagrantes du manque de maturité du pilote et autres mécaniciens aux commandes et à l’entretien. Il ne fait également pas de doute que les changements de directions brutaux sont souvent motivés par le manque de sang froid dont font preuve ces chauffards auxquels il ne resterait plus aucun point dans la vie civile.
Certains médias, encore liés à la parole du peuple, autorisent quelques minutes par jour à des citoyens de s’exprimer sur leurs ondes. C’est souvent par ce leurre d’appel, infime maillon de la chaine qui les relient à leurs auditeurs, que ces stations s’assurent, sans sondages coûteux, qu’elles en ont encore. Après un léger filtre qui permet d’éloigner les trolleurs indisciplinés, l’on peut très souvent entendre des citoyens communs décliner en quelques secondes des règles, des idées, des chroniques ou des points de vue d’une haute qualité verbale et même philosophiques. Ces interventions, qui ne représentent qu’une micro partie de ce que l’on peut entendre sur ces ondes, relèvent d’un taux pourtant incommensurable de vérités et et de bon sens populaire. elles participent à elles seules à relever d’autant les supports d’où elles émergent dans un flot parfois continu de niaiseries et sottises sans nom. Le constat en devient d’autant flagrant face au déluge de mensonges institutionnalisés que sont alors les publicités, seules véritables raison d’être de ces médias sous perfusion. En réalité, ces pubs sont le principe actif dont les émissions excipient servent à faire avaler la pilule, et dans lequel les quelques courtes interventions des citoyens sont les dures piqures de rappel à la raison et au bon sens populaire.
Une sélection attentive de toutes ces interventions d’auditeurs mises bout à bout, après avoir séparé les critiques pures des solutions apportées, pourrait constituer le plus fertile terreau dont devraient s’inspirer les hommes politiques. D’abord parce qu’elles sont d’origine populaire, gratuites et bénévoles, et ensuite parce qu’elles représentent la définition exacte de ce qu’est le meilleur usage d’un organe médiatique subventionné par l’État eu profit de son peuple et de la démocratie. Des petits « monsieur tout le monde », des ménagères pendant la pause, des étudiants ambitieux au faîte des évènements, des routiers au volant avec kit mains libres, enfin des êtres soucieux de leur environnement et du notre, prennent le temps d’appeler les ondes pour décliner en deux minutes leur synthèse concentrée de vérité salutaire. Même s’ils sont en général, graves et sérieux, leur motivation individuelle est juste le bonheur commun pour tous.
Ne peut on pas résumer une société idéale par la disparition lente et programmée de tout changements de cap intempestif, de toute intervention urgentes de lois réactionnaires, de tous changements de règles du jeu en réaction à l’actualité chaude du jour ?
La température moyenne de l’actualité n’est elle pas la conséquence immédiate de cette instabilité législative accélérée et quotidienne relayée sur cet organe médiatique nécessaire à but avant tout, divertissant et informatif ?
Le pouls de la société n’est il pas la résultante immédiate de la nervosité de celui que le peuple a nommé avec mission d’assurer la tenue du cap à suivre et à respecter, au gré de toutes les agressions du milieu dans lequel évolue notre vaisseau national ?
L’écoute attentive de ces perles quotidiennes offertes par le peuple lui-même ne suffirait-elle pas à éviter aux dominants de choisir des routes toujours plus complexes et dangereuses là où les solutions simples et efficaces existent par la seule volonté de membres actifs et simples citoyens, lesquels devraient être les premiers à avoir droit à la parole ?
En somme, ce n’est pas en se détournant de l’objectif primordial, défini par consentement mutuel, que l’on rassure les candidats au voyage social. Cet objectif étant le simple bonheur quotidien, tout changement de cap emmène résolument vers l’inconnu y compris pour celui qui tient la barre.
Juste avant ces élections, NS annonçait : « Mon rôle est d’apaiser les tensions pour pouvoir engager les réformes trop longtemps différées. J’ai été élu pour entreprendre des réformes et je mettrai en œuvre l’intégralité de mon projet présidentiel. L’ouverture permet de faire avancer ces réformes sans crispations dans un climat apaisé et serein. » L’ouverture effective s’est faite à droite, preuve du manque de suivi dans le discours présidentiel.
Au lendemain de ces élections extrêmement révélatrices en matière de volonté populaire et d’opinion publique, voici les deux déclarations les plus représentatives de nos dirigeants : Francois Fillon : "On ne change pas une politique qui commence à peine à produire ses effets" : Nicolas sarkozy : « rien ne serait pire que de changer de cap » . Ces paroles ne sont que diversion et démontrent à quel point nos dirigeants sont eux même diligentés par d’autres forces extérieures et non populaires.
Dans le passé proche, NS avait annoncé : « Les forces au service du changement seront considérablement plus fortes que les conservatismes et les immobilismes » Nos dirigeants sont plus motivés par la continuité dans le changement alors qu’ils devraient l’être dans le changement dans la continuité. La distinction entre ces deux directions d’apparence semblable indique à quel point ils persistent dans la voie qu’ils ont entrepris, de changer les règles de notre jeu social sans tenir compte des avis des principaux intéressés, les joueurs.
Certes, si aucun joueur ne trichait, en s’infiltrant dans les interstices laissé béants par des lois complexes, souvent inintelligibles et trop souvent inégalitaires, il n’y aurait plus besoin ni d’arbitre, ni d’entraineur. Mais si les lois toujours plus mal ficelées les unes que les autres n’assurent pas la stabilité sociale de par l’avidité de quelques uns à tricher, pourquoi pénaliser la masse au nom de ceux-ci, sachant que c’est la loi par elle même qui offre les failles légales empruntées par les plus malins.
Ne faudrait-il pas finalement réformer le droit de réforme, ou instaurer un permis de gouverner à points ? C’est en soi ce que révèle chaque sondage défavorable.
Même les plus fidèles partisans de Sarkozy ont baissé les bras
Osons nous dire la vérité, la principale solution de notre société est l’ouverture au jeu en ligne
Et bien sûr, des maisons closes, c’est à dire en deux mots, la légalisation de tous les proxos
S’il y a une légalisation bien plus urgente, c’est celle qui pollue les quartiers chauds
La scène a été écourtée mais c’est bien l’homme qu’il nous fallait
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