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Accueil du site > Actualités > Société > Droit d’auteur : douze propositions pour sortir du débat

Droit d’auteur : douze propositions pour sortir du débat

En marge d’une guerre de tranchées entre partisans de la licence globale et partisans de la répression et de la surprotection des droits d’auteurs, nous publions douze propositions et orientations pour ce qui serait vraiment une réforme du droit d’auteur, et non un projet de loi sans ambition.

Une manche à zéro, la balle est au centre. La première mi-temps de la discussion autour du projet de loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI) devait conduire à un renforcement des sanctions contre les internautes et à une protection des mesures techniques de contrôle des utilisateurs. A la surprise générale, elle a conduit les députés, le 21 décembre, à adopter un amendement légalisant le téléchargement sur Internet, accompagné d’une rémunération pour les artistes. Depuis, le débat du droit d’auteur se cristallise entre partisans et opposants de la « licence globale ». Le 8 février débutera la seconde mi-temps du match, avec des changements d’effectifs annoncés dans les équipes, les coachs de chaque camp ayant rappelé les règles du jeu. Mais joue-t-on la bonne partie ?

La réforme du droit d’auteur de 2006 doit-elle vraiment se jouer uniquement sur la légalité ou non du téléchargement, les sanctions et les rémunérations à apporter à Johnny et Chimène Badi ? Aveuglés par ce débat sans grande importance pratique (le téléchargement non encadré continuera, avec ou sans loi), on oublie que le droit d’auteur dans son ensemble est heurté par Internet et appelle une grande réforme, bien plus ambitieuse que le projet DADVSI.

Voici une liste de douze orientations et propositions concrètes pour permettre que le droit d’auteur soit concilié avec Internet :

1. Redonner au législateur national le pouvoir de sa législation. Le projet de loi qu’on discute cette année est issu d’une directive européenne adoptée en 2001, qui elle-même transposait en droit européen des accords internationaux signés à l’OMPI en 1996, négociés entre diplomates sans légitimité électorale. Le législateur est donc aujourd’hui pieds et poings liés ; il doit adopter une législation vieille de dix ans, qui date d’une époque où Internet était encore balbutiant et où Napster n’existait pas (il est né en 1998). Pourtant, le droit d’auteur, en dix ans, a profondément changé, ne serait-ce que parce que les auteurs d’il y a dix ans étaient essentiellement des professionnels de l’édition, de la chanson, du cinéma, alors qu’aujourd’hui ce sont majoritairement des « consommauteurs » (consommateurs auteurs), ou « pronétaires  », pour reprendre le terme de Joël de Rosnay et Carlo Revelli. Avec des millions de blogueurs, de podcasters, avec les forums, les wikis, les sites personnels, le droit d’auteur n’est plus l’affaire des diplomates spécialistes d’antan. En dix ans, le droit d’auteur est devenu un véritable enjeu de société qui touche chacun de nous, dont il faut ramener les discussions dans les hémicycles. On ne peut plus légiférer sur ces questions avec dix ans de retard.

2. Raccourcir la durée de protection accordée aux ayants droit. Le droit d’auteur a été vu dès son origine comme un système d’équilibre entre la nécessité d’encourager la création en donnant un monopole temporaire au créateur sur son œuvre, et la nécessité de donner au public un libre accès aux œuvres par le domaine public. La durée du droit d’auteur, qui détermine l’étendue du domaine public, est une variable très importante dans cette équation. Actuellement, en droit français, une œuvre est protégée 70 ans après la mort de son auteur. Quelle incitation à créer a-t-on, lorsqu’une œuvre à succès confère une rente à vie à son créateur ? Le résultat est qu’une maison de disques (qui bénéficie de droits similaires, adaptés à la personne morale) a plus d’intérêt financier aujourd’hui à sortir une compilation de Georges Brassens qu’à prendre le risque de promouvoir un jeune auteur. Et un internaute n’a toujours pas le droit de télécharger en 2006 le vieux King-Kong de 1933, ce qui permet aux Editions Montparnasse d’en proposer encore aujourd’hui à 10 euros le visionnage sur Internet. Le monde de l’information s’accélère à un rythme toujours croissant, et la durée de protection des droits d’auteur, elle, ne fait que s’allonger pour traverser les siècles. C’est illogique, et contre-productif.

3.Ne pas légiférer sur des angoisses et des suppositions. Aucune étude sérieuse n’a su montrer de relation de cause à effet entre la baisse (il y a d’ailleurs reprise) des ventes de CD et le téléchargement « illégal ». Mais surtout l’histoire bégaye. Les mêmes peurs ont été exprimées avec le piano mécanique, le photocopieur, la radio (le marché du disque a presque totalement disparu dans les années 1930 aux USA après l’apparition de la radio, dont le son était de meilleure qualité), la télévision (les studios d’Hollywood ont refusé pendant des années d’accorder des licences sur leurs films aux chaînes de télévision, qui sont aujourd’hui une source première de revenus), le magnétoscope... A chaque fois, l’industrie annonçait sa mort prochaine, et à chaque fois elle a su tirer le meilleur profit de ces innovations. Internet ne doit pas être une exception dans la longue histoire de l’innovation, et le législateur ne doit pas légiférer de simples angoisses face à un chamboulement de plus dans l’univers technique de la musique et du cinéma.

4. Créer un fonds public d’aide à l’enregistrement. Aujourd’hui, chaque internaute peut diffuser la musique qu’il crée. Des sites comme Jamendo.com ou Musique-Libre.org diffusent des œuvres d’artistes qui acceptent de voir leurs œuvres téléchargées gratuitement et librement. Mais certains genres musicaux ne peuvent pas être enregistrés dans un grenier. Il faut à ces artistes des moyens techniques et financiers que seules les maisons de disques peuvent leur offrir, et ces dernières bénéficient de cet avantage pour faire main basse sur les auteurs. L’Etat ou les collectivités locales pourraient aider ces artistes à enregistrer leur musique pour une diffusion libre sans que cela soit lié au chantage, conscient ou non, d’une signature avec une grande maison de disques.

5. Contraindre la Sacem à libérer ses auteurs. Un artiste inscrit à la Sacem n’a pas le droit de diffuser sa propre musique sur son blog. La Sacem le lui interdit. Ainsi, tous les artistes qui usent des licences Creative Commons pour diffuser leurs œuvres gratuitement, de leur propre chef, ne peuvent pas être adhérents à la Sacem, et donc recevoir des subsides de leurs éventuels passages à la radio. Il y a incompatibilité totale entre Sacem et Creative Commons. La loi pourrait obliger les sociétés de gestion à donner aux auteurs la liberté de reprendre leur gestion en main sur Internet (un artiste qui signe à la Sacem lui accorde la gestion exclusive de ses œuvres sur tous les médias, et de toutes ses œuvres, passées comme futures). Note : entre la rédaction de ces propositions et sa publication, la Sacem a annoncé qu’elle allait autoriser ses auteurs-compositeurs à diffuser leurs oeuvres sur Internet, mais uniquement sur leurs propres sites, et uniquement en streaming, ce qui est loin d’être suffisant

6. Encourager une concurrence entre sociétés de gestion. Environ un quart des sommes collectées par la Sacem vont à la Sacem pour ses « frais de gestion ». N’ayant aucune concurrence, la Sacem n’est pas incitée à optimiser sa gestion pour maximiser la part reversée aux auteurs, et la qualité de la répartition. La loi doit favoriser la création de sociétés de gestions alternatives, comme c’est le cas aux Etats-Unis.

7. Encadrer la relation contractuelle entre auteurs et producteurs. Il n’y a pas de réel équivalent au Code du travail pour les auteurs qui signent avec une maison de disques. Les clauses des contrats de production sont très souvent abusives et les « royalties » d’un niveau minimum (de l’ordre de 5 à 10% nets). Les artistes qui rêvent de signer dans une grande maison de disques acceptent ces conditions, quelles que soient les conditions. Il faut encadrer au mieux cette relation contractuelle, désastreuse pour l’artiste. On a vu par exemple Johnny Hallyday qui part chez Warner en laissant tous ses anciens disques dans le portefeuille d’Universal.

8. Permettre à chacun de devenir distributeur de musique.
Les grands magasins comme la Fnac ou Virgin n’ont aucun intérêt pratique sur Internet, où tout est par nature accessible à tous, à n’importe quel moment. Ces monopoles dans la distribution sont un frein à la diversité culturelle et à l’abaissement des coûts pour l’usager. Pourtant, les maisons de disques n’accordent les droits de leurs catalogues qu’à ces grandes enseignes, empêchant toute offre légale innovante concurrente de voir le jour. Un système de licence obligatoire pour accéder aux catalogues, dont les conditions d’accès seraient régulées par une autorité de surveillance, garantirait une meilleure concurrence du marché.

9. Faire confiance aux systèmes alternatifs de distribution. Sur Internet, où chacun peut distribuer la musique à la place de la Fnac, chacun peut avoir le droit à une commission sur les recettes générées. C’est le modèle de Weed (weedshare.com), qui répartit les fruits des ventes de chansons entre l’artiste, le consommateur qui a distribué la chanson au client, et lui-même. C’est un modèle de gagnant-gagnant, qui offre une alternative intéressante au tout-gratuit, en trouvant une autre incitative que la répression.

10. Ne pas handicaper le développement d’Internet au profit des vieux médias. Les radios de demain sont les offres de podcasting, personnalisées par réseaux sociaux (on le voit avec l’achat de Webjay par Yahoo). La radio hertzienne est morte à plus ou moins long terme. Or les radios hertziennes ont le droit de diffuser des chansons sans demander l’autorisation des maisons de disques (en payant la Sacem), alors que les webradios et podcasters n’ont pas cette possibilité. Ce désordre crée un déséquilibre de la concurrence et un frein à l’innovation.

11. Remettre en question la chronologie des médias. Le marché du cinéma est parfaitement organisé en France, avec d’abord la sortie en salle, puis seulement six mois après, la sortie du film en DVD, puis sur les kiosques payants au bout de neuf mois, puis sur les chaînes cryptées du type Canal+ au bout de douze mois, enfin sur les chaînes en clair après deux ans... Le système a permis à tous les acteurs de trouver leur compte sans concurrence véritable, mais il est absurde aujourd’hui, où plus d’un tiers des films sont disponibles dès leur sortie sur les réseaux P2P, et la majorité dès les semaines qui suivent.

12. Lever le tabou de l’obligation de dépôt des œuvres. La loi accorde à l’auteur un droit exclusif sur son œuvre dès sa création. Ce principe se justifie dans l’optique d’un droit d’auteur dédié principalement aux professionnels ; il s’est toujours agi de protéger un professionnel (un auteur) contre un autre professionnel (un autre auteur ou un éditeur) qui aurait indûment copié une œuvre. Mais aujourd’hui, la fonction économique du droit d’auteur s’inverse. Il tend à y avoir davantage d’auteurs pour créer des œuvres (que ce soient des chansons ou des commentaires sur un blog) qui ne souhaitent pas tirer le moindre bénéfice économique de leurs créations. Le succès des Creative Commons en témoigne. Le droit d’auteur doit tenir compte de cette évolution, et libérer par défaut les droits sur toute exploitation non commerciale d’une œuvre dont l’auteur n’a pas souhaité réserver les droits lors sa publication. Comme pour les brevets, l’auteur qui souhaite préserver son monopole en toutes situations devrait effectuer une démarche active de dépôt, avec le paiement de droits de gestion (un système de marqueur sur les fichiers permettrait de l’identifier comme déposé). Pourquoi un auteur qui a pour ambition de réaliser un profit par son œuvre n’aurait-il pas à payer un loyer, comme un commerçant doit payer ses murs ? On ne peut pas être un professionnel en ayant les avantages de la situation sans en subir les inconvénients...

Le débat est ouvert.


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24 réactions à cet article    


  • Talion (---.---.173.28) 20 janvier 2006 13:58

    Bonne idée de relayer ton article ici Kad !... Plus ces idées seront diffusées, plus le débat intéressera de monde ! smiley

    En tout cas, tes propositions sont intéressantes. J’espère qu’elles seront entendues.


    • sylvain (---.---.88.242) 20 janvier 2006 14:02

      moi je paye trois francs de taxe sur les dvd et cd vierge directement reverser a la sacem droit d’auteur ,pour leur verser sur mes photos de vacance mes videos de vacance ma musique que je grave pour envoyer au maison de disque une centaine qui ne me réponde jamais plus une centaine pour les programmateurs de salle je suis francais donc pour me faire connaitre comme lorie je me sert d’internet p2p pas payant et beaucoup de monde me connaisse partout dans le monde je met mes fichier sous des faut nom de groupe connue et les gens me telecharge et dans leur winamp mon nom de groupe apparait et est ce que les artiste ce rende conte que c’est pareil dans la recherche chaque cd ou dvd graver va a la sacem donc droit d’auteur sur le cancer la phjysique le spatial la biologie biochimie nucleair medecine institue pasteur et tant d’autre alors s’ont -ils fiere de depouiller l’etat francais sur nos impos pour payer la recherche pour des cd et dvd pour finalement donner 3 francs par unité pour les droit au auteur et donc avoir moins d’argent pour faire de la recherche en moyenne le cd coute 0.86euro et le dvd 3.64euro alors pour quoi tout ce tintamare a bon entendeur salut artiste non produit


      • monteno (---.---.179.94) 20 janvier 2006 17:34

        Je ne comprends pas la langue que tu écris ; je ne ne devine même pas quel raisonnement tu essaies de faire ! Utilises-tu un programme de génération aléatoire de mots en lieu et place de nous raconter clairement ce que tu veux dire ?

        « Ce que l’on conçoit bien s’énnonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément »...


      • ganya (---.---.255.220) 21 janvier 2006 00:26

        «  » je met mes fichier sous des faut nom de groupe connue et les gens me telecharge et dans leur winamp mon nom de groupe apparait «  »

        Et bien ca alors, voila une methode pour le moins originale ... D’un autre coté, plus la peine de se casser la tete pour trouver des titres aux chansons. Tu devrais peut être essayer de refourguer « No Woman no Cry » à Island, si ca se trouve, ils le racheteraient.


      • Vanou (---.---.142.185) 21 janvier 2006 21:56

        Désolé, Sylvain, mais ton commentaire est incompréhensible (pour rester poli). Ya des trucs comme les virgules, les points, les phrases, les accords, les majuscules, tout ça, qui permettent d’écrire, quelle que soit la langue. Tout le monde fait des fautes, mais toi, tu n’écris qu’avec des fautes. J’crois bien qu’en écrivant comme tu le fais, on revient - allez - 2000 ans en arrière...

        Sacré paradoxe pour quelqu’un qui parle d’internet...


      • fab (---.---.228.153) 22 janvier 2006 08:45

        héhé monteno, moi non plus je n’ai pas tout compris mais au moins essaie de citer sans faire trop de fautes...

        « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément »

        http://www.evene.fr/citations/


      • Sylvain (---.---.2.20) 20 janvier 2006 16:07

        Bons points avec lesquels je suis bien d’accord. Les débats de ces derniers jours ont beaucoup tourné autour de « moi je suis contre les artistes non payés », « moi je suis contre les maisons de disque ».

        Ca fait du bien d’entendre un peu de réflexion sur ce que l’on recherche vraiment avec le droit d’auteur.

        Cependant, on ne peut pas oublier qu’on est sur Internet et qu’il faut garder en tête le côté internationnal.

        « On ne peut plus légiférer sur ces questions avec dix ans de retard. ». C’est bien dit, mais concrètement ca donne quoi ? Que l’union européenne se retire de l’OMPI ? Qu’on rediscute les traités de 1996 ? Ca parait difficile...

        Il faut absolument que les systèmes de droit d’auteur convergent un minimum entre les pays, pour qu’Internet se développe sainement.

        Espérons que ces points arriverons jusqu’aux oreilles de nos députés sans être applatis par le rouleau compresseur des lobbys. Et qu’on construise enfin un droit d’auteur qui profite vraiment au plus grand nombre, en étant justement équilibré.


        • BB (---.---.73.20) 20 janvier 2006 17:49

          Enfin une approche sérieuse.

          Mais qui ne vat pas encore assez loin...

          la numérisation les réseaux l’interactivité entraine une séparation complète de l’oeuvre et des supports.

          En fait, antérieurement,les bénéfices réalisés sur une oeuvre résultaient de la transmission et se justifiait par la matérialité des supports.

          C’est ce que nous finissons par découvrir, c’est cela qui est nouveau.

          Certes le CD/DVD existe toujours comme support en dehors des réseaux électroniques, il semble même que ce système soit toujours aussi fructueux, mais pour combien de temps encore ?

          Songez wifi (internet partout), bande passante et capacité de stockage énormes, bientôt nous pourrons transmettre et charger 10 000 titres en 10 secondes !

          Les droits d’auteur, la rémunération des artistes, des majors, les distibuteurs ?

          Je propose :

          pour toute exploitation commerciale ; si je vends, une ou des oeuvres je paie des droits sur mon activité de commerce, si je ne tire pas de profit je ne paie rien.

          C’est à dire, une oeuvre d’art ne coute rien seul le support et l’exploitaion commerciale est payante.

          BB

          NB : Réutilisez cette idée elle est gratuite, si vous faites du business avec, versez moi des droits.


          • favier bernard (---.---.75.133) 20 janvier 2006 18:10

            pourriez vous décomposer le coût d’un CD et ce qui « revient » à chacun des acteurs

            est ce possible pour un dvd cinéma comme le king kong de cooper et shoedsack


            • Manu (---.---.241.212) 20 janvier 2006 20:28

              La question fondamentale me semble être celle-ci : qu’est-ce que le droit d’auteur ?

              Pour moi, simplement l’enregistrement inaléniable de la paternité de l’œuvre, rien d’autre.

              En d’autres termes, pourquoi interdire à un autre de faire de l’argent (puisqu’il s’agit d’une affaire de gros sous) avec mon œuvre. Je n’avais qu’à y penser avant. Par contre, on ne peut me retirer le fait que c’est ma création.


              • Didier (---.---.95.172) 20 janvier 2006 23:50

                100% d’accord avec tes 12 propositions ...qui vont finalement bien plus loin que le simple fait d’étendre la notion de copie privée aux échanges en ligne ! Je constate également que tes propositions ne sont d’ailleurs pas exclusives de cette dernière proposition. D’ailleurs, concernant la licence globale, même le Conseil économique et social, plutôt mesuré et conservateur, avait proposé cette solution d’inclusion des échanges en ligne dans le champ de la copie privée, c’est dire. L’Internet permettant de tracer les échanges, une juste compensation des petits auteurs serait réellement possible.

                Bref avec tes propositions, tu te mets à dos à peu près tous les lobbys historiques en présence, sauf les plus petits : les citoyens, les petits artistes et les consommateurs. Et comme la démocratie, c’est le résultat d’un compromis entre des forces en présence, autant dire que les chances de succès de ces douzes très bonnes idées sont malheureusement infimes :)

                Mais l’espoir fait vivre. Alors je garde espoir !


                • ganya (---.---.255.220) 21 janvier 2006 00:13

                  Beaucoup de propositions interessantes parmi ces 12 points, qui semblent être le fruit d’une serieuse documentation sur le probleme. A suivre


                  • (---.---.78.32) 21 janvier 2006 11:34

                    D’un côté une licence optionnelle dont tout le monde s’accorde à penser qu’elle est pure démagogie : 7 € par mois, pour toute la musique et le cinéma et le reste, alors que le défenseur de la licence au nom des « consommateurs », l’UFC que Choisir, propose ses enquêtes sur les machines à laver à 4,50 € par mois. Eh oui, les choses ont un prix. Mais le plus drôle est de voir une proposition pour financer les internautes qui font de la musique ! Etre internaute qui estime que tout doit être gratuit ou presque, que les artistes n’ont qu’à vivre d’eau fraîche et renoncer à leurs droits, mais demander à l’état de l’argent pour financer tout cela en plus, c’est à dire de la musique bricolée. Curieux d’accepter sans rien dire de payer des sommes astronomiques d’abonnement téléphone, adsl, bouquet satellite, sans compter les écrans lcd et le reste, mais de continuer à prétendre que la musique et le cinéma doivent être gratuits sur internet. Allons, acceptons désormais tous de travailler gratuitement, les patrons seront fiers des internautes libres. Salutations.


                    • (---.---.237.143) 21 janvier 2006 12:46

                      Pour réagir, que la prix de la licence globale envisagée soit faible, je suis on ne peut plus d’accord. 7€ c’est trop peu, c’est évident quand on pense à la masse de contenu auquel nous pouvons accéder. Pour moi, une licence payante reste quand même la bonne solution, mais sans doute une du genre ’tu payes tant’, donc ’tu as droit à tant’, et non pas ’tout’. Ou alors il faut qu’elle soit vraiment plus importante.
                      La répartition du revenu reste le problème. Pourquoi ne pas laisser partiellement le choix aux internautes de choisir à qui elle va ? Si on télécharge, c’est aussi et surtout pour choisir. ça me ferait mal de payer pour des oeuvres que je trouve sans intérêt.

                      Quand on voit l’offre en ligne qui se developpe, c’est l’inverse de l’evolution normale. Imaginez, plus de contenu, plus de concurence, mais on voit des prix pour un visionnage dans les plateformes payantes à 5€. Je vais à ma borne video d’à coté et je paye 2€, alors que l’infrastructure est nettement plus coûteuse qu’un serveur en ligne... Allons, ici aussi un peu de sérieux.

                      Alors oui, je serais aussi d’accord(mais moins) pour une solution à remuneration directe comme proposée si on arrivait aussi à des prix cohérents. Avec de la diffusion sur le net, il y a beaucoup moins d’intermédiaires (désolé pour eux c’est sûr, mais c’est le progrès) donc les prix devraient etre moindre.

                      Pour finir, je dirais qu’il y a une chose que nous ne pouvons freiner(qu’il ne faut pas freiner), c’est un accès aux oeuvres beaucoup plus rapide. On ne peux pas agiter la carotte d’une oeuvre disponible illégalement sans pouvoir y accéder légalement. Si ce n’est pas pris en compte, non seulement le téléchargement illégal continuera mais augmentera car il va dans le sens du progès techonologique.


                    • (---.---.78.32) 21 janvier 2006 14:25

                      Les parallèles ne sont pas toujours justes, mais personne ne songe à payer un abonnement à l’entrée d’un hypermarché pour repartir avec ce qu’il veut. Les artistes et les créateurs souhaitent que leurs œuvres circulent, mais ils n’acceptent pas que toute la filière de production soit rémunérée et pas eux. Les sites proposant du téléchargement « gratuit » gagnent (beaucoup) d’argent, les annonceurs aussi, les fournisseurs d’accès aussi, les opérateurs téléphoniques aussi, les consommateurs font des économies... Tout lemonde se fait ainsi beaucoup d’argent sur le dos des auteurs. Faut-il répéter que les auteurs, je parle bien d’auteurs et non d’interprètes (d’où l’ineptie de la position de l’Adami et de la Spedidam) n’ont pas droit à la couverture sociale des salariés, ni à l’assurance-chômage, ils cotisent des sommes énormes sur les droits qu’ils touchent, alors quand ils n’en touchent pas ils crèvent. L’arbre des quelques gros vendeurs ne doit pas cacher la forêt. C’est pour ces raisons que les auteurs ont créé les sociétés d’auteurs, afin de gérer directement leurs droits et les protéger. En étant solidaires et unis ils défendent leurs intérêts, financent eux-mêmes l’aide sociale aux « petits », personne d’autre ne le ferait sinon, et font inlassablement la promotion des nouveaux auteurs. Les auteurs n’ont jamais refusé de s’asseoir à une table de négociation, au contraire, ils sont les premiers à le réclamer, ils savent que d’autres s’empressent de se faire dès que possible de l’argent sur leur dos. Internet est un vecteur formidable. Les œuvres ont un prix, sur internet aussi. Les auteurs savent qu’une première édition vaut tant, qu’il existe ensuite des sorties meilleur marché, puis des compils, des gratuits aussi, ce sont généralement eux qui se battent pour inventer toutes ces formules. Le film à 2€ au vidéo-club est à ce prix parce que la chaîne a été respectée, que chacun a payé le prix juste avant. Internet est une étape, il révolutionne sans pour autant se situer hors de la sphère marchande, c’est tout. Des musiques gratuites, des films gratuits, oui, quand leurs auteurs le souhaitent. Et ils le souhaiteraient plus souvent qu’on ne le pense, si la chaîne est repectée. Les évolutions sont nécessaires, souhaitables, mais elles doivent se faire dans la concertation, c’est tout. Et sans démagogie.


                    • (---.---.237.143) 21 janvier 2006 18:30

                      Voila un point de vue très conservateur... Les choses changent, il faut s’y adpater. Elles peuvent changer en bien pour certains, et en mal pour d’autres.
                      Ici, internet est l’occasion pour les auteurs, au cas où ils ne le verraient pas, de supprimer bon nombre d’intermédiaires, et par consequent d’augmenter leur part. Eh oui, désolé pour messieurs les editeurs/distributeurs, il faudrait faire quelques efforts pour une fois, au cas où ça sentirait l’ouverture à la concurence.
                      Quant à ce fameux film à 2€, quelqu’un pourrait-il un instant me justifier un prix plus de deux fois plus élévé pour un même contenu, à la même date, sur une plateforme payante sur le net ? Moi je ne vois pas. La sus-dites chaine est tout autant respectée, les infrastructures moins chères. Non, décidement je ne vois pas.
                      Donc, s’il est vrai que les internautes sont des voleurs, il doit bien y avoir quelques escros dans la chaine.

                      Enfin, pour en venir à cette fameuse ’chaine’ mentionnée, pourquoi ne peut-elle changer ? Conservateur disions-nous ?
                      Encore une fois, messieurs, les internautes sont prêt à payer j’en suis sûr, mais d’une part n’essayez pas de nous escroquer pour vivre dans l’opulence(ici je ne parle pas des auteurs qui sont sont tout aussi escroqués), et d’autre part de nous transformez pas en criminels quand nous téléchargeons ce qui est disponible ’illégalement’ au moment où ça l’est - faites-nous alors payer raisonnablement, nous n’attendons que ça -.


                    • Manu (---.---.241.212) 21 janvier 2006 22:22

                      L’image du supermarché est fort mal venue ; en effet, dans le cas de la licence globale, on parle de produit dont la reproduction possède un coût marginal quasi-nul.

                      Je vous invite à visiter ce site : http://magnatune.com/

                      Il permet d’écouter la musique, de la payer ensuite le prix que l’on souhaite (pour un minimum de 5$) dans le format voulu (y compris sans perte).

                      Voilà une autre manière de vendre de la musique !


                    • BB (---.---.65.65) 22 janvier 2006 11:47

                      Si, lorsque vous prenez un paquet de nouilles dans un rayon, un nouveau paquet se reconstituait instantanément et gratuitement, comment fixeriez-vous le prix du paquet de nouille ?

                      Voir une oeuvre d’art comme un produit de consommation est réducteur, l’ojet culturel et sa diffusion ne sont pas qu’une affaire de business, le système actuelle engendre des niaiseries et barre la route aux créateurs.

                      Internet ouvre un espace de liberté ou l’accés aux oeuvres nécéssite des choix de la part du public, cette autonomie risque d’entrainer les consommateurs légumes à choisr en dehors de la seule offre coca-macdo qui leur est proposée.

                      L’interactivité électronique gnéralisée n’impacte pas seulement la musique, le cinéma, le genie logiciel, c’est aussi la presse, la télévision et peut-etre l’édition, la radio, la pub...

                      Dans quelques temps, peut-être n’entendrons-nous plus la bonne parole TF1-Buygues annoncée aux masses par PPDA ?

                      C’est peut-être la fin d’un monde ?

                      Le plus drôle, c’est que c’est le business lui même qui a alumé la mèche, investissons dans les nouvelles technologies, ya du frique à faire !

                      Le libéralisme aveugle se tire des balles dans le pieds...

                      Enfin pour l’heure plutôt que de miser sur la malhonnèteté évidente du consomateur pirate, délinquant de l’internet pourquoi ne pas mettre en place un site ou chacun pourrait payer ses consos ?

                      Je m’explique, j’ai téléchargé un reportage d’Arte sue e-mule, je suis très méchant je sais, mais c’est pour m’instruire !

                      Bon, maintenant je souhaite réparer ma faute, je voudrais payer, comment faire, quel est le tarif, où s’adresser ?

                      C’est impossible par internet, avec une carte de crédit ?

                      Personne n’a prévu de miser sur un comportement positif des internautes ?

                      Pourquoi quelqu’un voudrait-il ruinner son artiste préféré ?


                    • DARPE (---.---.129.129) 23 janvier 2006 01:16

                      Très bon ! (l’article et le dernier commentaire « Vive les nouilles gratuites »). J’adhère à 200%.

                      DARPE.

                      Non aux CD/DVD Drmisés !


                    • Jluk (---.---.57.63) 23 janvier 2006 20:40

                      Un flux RSS a attiré mon attention sur la dernière proposition.

                      Essayé de vivre de la vente de ses oeuvres est une chose, arrivé à ces fins en est une autre. Il faut déjà un niveau supérieur à nombre (pas toutes) des créations sous Creative Commons. Mais encore, il faut que l’oeuvre intéresse quelqu’un !

                      En fait, il y a beaucoup de créations qui n’ont pas leur place sur le marché pour le moment. s’il fallait s’acquitté d’une taxe sur le dépot d’oeuvres potentiellements vendables, le nombre de celles-ci, et aussi le nombre des créateurs, serait réduit drastiquement.

                      Copie à revoir sur ce point.


                      • Sylvio (---.---.23.14) 23 janvier 2006 22:01

                        Les artistes ne sont pas des personnes qui cherche à vivre de leur oeuvres à la base. Regardez Mozart, Michael ange, van gogh, Dali, etc...

                        Evidement, si ils peuvent en vivre c’est tant mieux mais aujourd’hui ce sont pour bon nombre des « business-jetset-star ».

                        Bref, la culture n’a pas de prix, une oeuvre n’est jamais calibré avec un prix, on peut autant acheter une peinture 10€ que 1 millions d’€. Alors pourquoi a-t-on des DVD à 30€ à des CD à 15€ ? Lors de la création de ces supports, ce coût était destiné à couvrir les frais de fabrication et une petite partie rémunerait l’auteur (comme pour les libres). Or aujourd’hui ce support n’éxiste plus et on veut nous faire payer des single à 0.99€ ce qui est considérablement cher du point de vue historique pour écouter 3mn30 de musique (là aussi la durée est bien calibrée en général).

                        Bref, l’art, la culture n’est pas une marchandise, est-ce que les curés nous font payé le droit de retransmission de la marche funèbre lors d’un enterrement, est-ce que les tribus africaines font payer leur droit d’écouter leur tam-tam, est-ce que les oiseaux nous font payé leur roucoulement...

                        La license globale n’est peut-être pas la meilleure solution, mais ces 12 commandements ;o) sont une bonne voie pour trouver un système à la hauteur de l’art et de la culture.

                        Autre chose au sujet des DRM dont on veut nous limité à 5 copies. Je pense que bon nombre de personnes aiment à resortir leur vieux 45 tours 20 ans après les avoir acheté. Sera-til possible dans 20 ans de lire ces format complètement vérouillé après avoir sûrment épuisé ses quotas de copies. A-t-on un jour, au nom de la protection des oeuvres fabriqués des livres qui s’autodétruise au bout de 5 lectures ou 5 ans. Imaginez les conséquences perverses de ce système : les oeuvres sont fixés dans la durée, elles ont une durée de vie, avec un tel système nous n’aurions pas de culture : pas de Mozart, pas de Voltaire, pas de Van Gogh !


                        • Sylvio (---.---.23.14) 23 janvier 2006 22:03

                          Remarque ce n’est peut-être pas plus mal si les merdes d-r-m-isé disparaissent et seuls les vrais artistes ayant diffusé leur oeuvres sous forme libre perdure, au moins ils auront leur juste récompense.


                          • fytkir(ogv bjyrfj (---.---.1.85) 14 mai 2006 12:33

                            hjktfhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh


                            • vinvin 31 mars 2009 23:33

                              Bonjour.

                              je pense que si johnny a perdu son prcés contre la société Universal ce n’ est pas vraiment un hazard....

                              C’ est justement par ce que cette société s’ apelle UNIVERS-AL(E) qu’ elle c’ est permise de "bananer" Johnny !

                              Ce sont des escrocs et puis c’ est tout.



                              Bien cordialement.



                              VINVIN.

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