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Accueil du site > Actualités > Société > Existe-t-il encore des droits au travail ?

Existe-t-il encore des droits au travail ?

Jusqu'en 1864, la grève était un délit qui a envoyé en prison des milliers d'ouvriers. Jusqu'en 1945, elle était un motif de licenciement qui a touchés de dizaines de milliers de grévistes, comme les 18 000 cheminots révoqués en 1920. A partir de 1946, elle devient un droit constitutionnel, étendu aux fonctionnaires. Mais rapidement ce droit est limité : CRS en 1947, maton en 1948, aiguilleurs du ciel en 1964. Le préavis est instauré dans la fonction publique en 1963, service minimum dans la santé en 1979. En 2007, préavis de prolongement et déclaration d'intention dans les transports.

Depuis 1945, l'accord de branche ou d'entreprise ne pouvait déroger à la loi que dans un sens plus favorable au salarié. Mais depuis 20 ans afin de réduire le cout de la main d'œuvre et assouplir le droit du travail, il devient possible de conclure des accords d'entreprises moins favorable que la loi (pour le moment, les conditions sont encadrés et les points limités, mais il faut un début a tout !). La loi Fillon de 2004, puis celle de 2008 étend la possibilité d'accord d'entreprise par rapport à la loi ou la convention collective. Ceci ouvre la porte à la recherche d'une meilleure compétitivité par la destruction des acquis et des salaires.

Les règles entourant la rupture du contrat de travail est un enjeu majeur pour le patronat. Le MEDEF recherche une sécurité juridique des licenciements quelque soit leur cause : il faut que l'employeur reste seul maitre à bord. En 2002 le conseil constitutionnel que le législateur, l'administration ou le juge s'interdisent toute ingérence dans la gestion des entreprises au nom de « la liberté d'entreprendre ». En 2006, la cour de cassation a introduit la notion de la sauvegarde de la compétitivité, et en 2010 elle exonère l'Employeur qui comprime ses effectifs sur la base du volontariat de son obligation de reclassement : cela ouvre la porte aux pressions, aux chantages, et petits arrangement plus ou moins honnêtes de toute sorte ! Et en juin 2008, certaines centrales syndicales (SUD et CGT exceptées) ont signé un « accord de rupture conventionnelle » permettant de mettre fin à un contrat de travail par un accord « gré à gré » fondé sur une liberté de consentement. Quand on sait le rapport de subordination entre l'employeur et le salarié, cela prêterais à sourire si ce n'était pas aussi grave !

Pour Laurence Parisot, présidente du MEDEF « La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »

L’exploitation capitaliste suppose le libre échange de la force de travail des salariés, à la classe des capitalistes, détenteur privés des moyens de production et de subsistance. La réécriture complète du code du travail en 2008 a affaibli les droits des travailleurs en accroissant leur concurrence et en les livrant toujours plus « à la loi du marché ». La prétendu défense de la liberté individuel a individualisé les relations entre le salarié et l’employeur, au grand bénéfice de ce dernier.

Publié sur http://2ccr.unblog.fr/

Conscience Citoyenne Responsable


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15 réactions à cet article    


  • Le Yeti Le Yeti 8 septembre 2011 11:28

    Existe-t-il encore une morale (ou une conscience) au travail ?


    • Kalki Kalki 8 septembre 2011 12:20

      existe t’il encore du travail et des personnes qui travaillent ? NON

      Il y a t’il un autre probleme que le partage dans l’ultra abondance ? OUI

      Ah si la bêtise, la connerie, la traitrise, la lacheté, l’hypocrisie et cynisme, mais surtout l’imbécilité !


    • jcbouthemy jcbouthemy 8 septembre 2011 13:12

      Si le détricotage des droits acquis ne cessent de se poursuivre, on le doit certainement à cette propagande libérale qui ne cesse de faire des victimes.
      Mais je pense qu’on le doit aussi à cette nouvelle offre de travail qui aboutit à faire de chacun un employeur bien content de profiter de ce détricotage qui permet d’avoir une garde malade, une nounou, une femme de ménage ou un jardinier pour quelques heures par semaine.
      Lorsqu’en plus l’Etat prend à sa charge une partie des salaires, il n’est pas sur que l’exploiteur occasionnel soit disposé à changer un modèle qui lui convient si bien.

      Alors que nous disposons d’un droit constitutionnel qui permet en théorie à chacun d’obtenir un emploi, comment se fait-il qu’aucun politique ne veuille le rendre effectif ?
      Revendiquons ce droit et les salariés eux mêmes feront le reste...
      Un rêve ???


      • Jean-paul 8 septembre 2011 13:29

        @kalki
        Etes vous au chomage ?


        • Jean-paul 8 septembre 2011 13:43

          L’auteur ne parle pas de la mobilitte dans le travail qui est tres faible en France .


          • foufouille foufouille 8 septembre 2011 14:36

            achetes toi une caravane pourrie


          • Jean-paul 8 septembre 2011 14:54

            @ foufouile
            Pourquoi pourrie ?


          • foufouille foufouille 8 septembre 2011 16:41

            car avec le peu d’argent que le travailleur recuperes, les belles sont trop cheres
            pour 1000€ sans wc ni douche


          • Jean-paul 8 septembre 2011 14:06

            Discrimination de l’age dans le travail ,la bureaucratie (CDI,CDD,Pole Emploi ...),le manque d’opportunites ( diplomes par rapport a l’experience )



              • Jean-paul 8 septembre 2011 14:53

                Greves en octobre , jamais l’ete ,les vacances sont la .


                • Jean-paul 8 septembre 2011 14:58

                  La greve est une tradition nationale que ne partagent pas nos voisins


                  • barbapapa barbapapa 8 septembre 2011 16:34

                    Existe t-il encore des devoirs au travail ?


                    La complainte lancinante bien séante des sois disant patrons voyous et des sois disant gentils salariés, elle commence à être éculée.

                    Les salariés disposent de syndicats (c’est vrai surtout pour les fonctionnaires), d’un droit du travail, d’une convention collective, d’accords de branche, d’une Direction du travail et de l’emploi, de prud’hommes ou les jugements sont partiaux pro-salariés.

                    Les aiguilleurs du ciel n’ont pas à se plaindre ...



                    • easy easy 8 septembre 2011 20:07

                      Où l’on passe, l’air de rien, du droit du travail (qui peut inclure légitimement le droit de grève, mais pas aussi légitimement le droit de bloquer une usine ou d’en interdire l’accès aux non-grévistes) au droit au travail.






                      • herope herope 9 septembre 2011 00:02

                        Cela fait bien longtemps que les droits du travail ont disparus. En 1968, les accords de Grenelle ont été conclus entre les syndicats et le gouvernement qui reconnaissait les syndicats comme partenaires sociaux et versait une subvention de représentativité toujours le fric ! En contre-partie les ouvriers à la niche alors que majoritairement ils souhaitaient continuer le mouvement !
                        Certaines usines ne reprenant qu’en septembre !! Depuis une longue agonie du monde du travail face à la détérioration des conditions d’emploi, des mouvements encadrés et sans suite avec une totale lassitude et le fatalisme d’un prolétariat trahi d’avance.

                        www.fa-heropelyon.fr.gd

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Robert GIL

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