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Accueil du site > Actualités > Société > Injection à moindre risque les 11 et 12 juin à la Vilette

Injection à moindre risque les 11 et 12 juin à la Vilette

 

Actuellement, en France, 5000 personnes décèdent chaque année d’une hépatite . Selon les différentes études, 70 à 90% des décès concernaient des usagers de drogues.
 
Chez les personnes ayant une pratique toxicomane, c’est l’Hépatite C qui est le plus souvent transmise suite à des consommations par injection.

Depuis la loi de 1970 qui pénalise l’usage de drogues en France, un tabou s’est installé. Les usagers de drogues ne sont vus que comme des délinquants à sevrer. Rarement comme des individus ayant une histoire de vie particulière qui les a mené vers ces consommations.
 
Il est particulièrement simpliste de penser qu’un peu de bonne volonté permet de décrocher, et qu’après un bon petit sevrage les soucis qui nous ont plongé dans la drogue auront disparus…Ce sont les discours moralisateurs les plus éloignés de la réalité du terrain, de la réalité des personnes qui causent le plus de décès.
 
Face aux risques sanitaires, l’Etat a légalisé en 1995 l’existence des Programmes d’Echange de Seringue. Ces « PES » permettent de réduire considérablement les risques de transmission.

Il ne s’agit pas de pousser à la consommation, mais d’ « éduquer » les consommateurs à prendre moins de risque lors de leur consommation. Le discours est assez simple : le matériel est à usage unique et personnel.
 
Malgré tout, cela ne suffit pas. En 2005 sont créés les CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues) qui sont destinés principalement aux personnes toxicomanes en situation de précarité[1].
 
Aujourd’hui les acteurs du secteur décident d’innover, et de proposer des actions afin de modifier, de faire avancer la législation par l’ouverture de Salles de Consommation à Moindre Risque. Ces SCMR permettent aux personnes toxicomanes d’être accompagnés, conseillés mais aussi surveillés (par des professionnels du secteur sanitaire et social) durant leur consommation. Cela, a pour but de réduire les risques inhérents à ces types de consommation comme l’overdose, les infections (liées à des conditions sanitaires parfois déplorables) ou encore la transmission de diverses maladies. De plus, cela permet aux personnes les plus isolées, par leur conditions de vie ou leur consommation, de rétablir un lien avec la société.
 
Ainsi, les 11 et 12 juin 2009, une SCMR a été installée lors des 30èmes journées de l’ANITEA, à la Vilette, Cité des Sciences et de l’Industrie, à Paris.
 
Ce projet, notamment porté par l’association ASUD (association d’auto-support parmi les usagers de drogue) qui s’est créée en 1992 durant la pandémie VIH. Cette association avait déjà "ouvert" une première salle le 19 mai dernier. Ces salles n’accueillent pour l’instant pas d’usager de drogue. Il s’agit pour l’instant de sensibiliser et d’informer le public ainsi que les pouvoirs publics...
 
Si la société française a pu ouvrir la discussion sur le VIH et ses tabous, pourquoi ne pourrait-elle pas le faire pour l’hépatite ?
 
Quand la société française regardera t’elle en face les conséquences d’une politique d’œillères qui permet à l’hépatite de faire 5000 victimes par an ?
5000 victimes…plus que le nombre de morts sur la route.
 



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