La Cour des comptes n’est pas tendre pour le CE de l’EDF !
La Cour des comptes vient de publier un pré-rapport sur son contrôle
des activités et des pratiques financières du CE de l’EDF, ou plus exactement de
la Caisse centrale des activités sociales(CCAS), des industries électrique et
gazière dont EDF/GDF est le bénéficiaire majeur.
Le CE d’EDF/GDF bénéficie d’un statut particulièrement avantageux,
en ce sens que son budget est fixé en un pourcentage unique et immuable de 1pct
du Chiffre d’affaire d’EDF/GDF. Ce qui avec le développement de la consommation
de gaz et d’électricité est une manne considérable de 400 millions d’euros,
incomparablement supérieure aux moyens de n’importe quel autre CE de France et
sans doute d’Europe. C’est un cadeau du ministre de l’industrie de 1946, Marcel
Paul, communiste et syndicaliste. Cette manne est gérée exclusivement par la
CGT majoritaire depuis très longtemps à EDF/GDF, de manière particulièrement
obscure, au point que les autres organisations syndicales se sont désolidarisées
de la gestion de la CGT.
Les anomalies de gestion reportées par la Cour des comptes
sont de diverses sortes, comme suit :
- Une gestion des restaurants d’entreprises (150 en nombre
servant 6 millions de repas), dont le coût moyen est de l’ordre de 12 euros par
repas, soit le double de ce que l’on trouve sur le marché de la restauration
collective à l’heure actuelle. Les surcoûts proviendraient des sureffectifs et
des salaires nettement supérieurs à ceux de la profession. Le tout est
globalement en déficit et voit, par ailleurs, son taux de fréquentation
baisser.
- L’organisation de vacances et voyages pour les agents de l’électricité et du gaz qui sont devenus inadaptés, vieillissant et ne correspondent plus à la demande. Ils gênèrent seulement 14pct des recettes pour 40pct des dépenses et semblent, d’après la Cour des comptes, irréformables.
- La comptabilité
analytique n’existe quasiment pas, empêchant toute analyse sérieuse des coûts et
des temps de travail, et qui est de toute façon refusée par le gestionnaire.
- La gestion des ressources humaines de cette entreprise qui
gère 4000 personnes est pour le moins opaque, avec des dossiers lacunaires, des carrières
étonnantes et un suivi des effectifs imprécis. Sur ces 4000 personnes, 1052
sont des personnels mis à disposition par EDF. Tout embauché par la CCAS a, semble-t-il, vocation à entrer à l’EDF.
- L’offre culturelle du CCAS semble coûteuse , élitiste, et
ne pas correspondre aux attentes des agents si on en juge par la fréquentation.
- Par ailleurs, de nombreuses irrégularités de gestion ont été
détectées par la Cour de comptes, du genre convention inexistante ou non
approuvée par le Conseil d’administration, utilisation de fournisseurs
approuvés sans appel d’offre, financement de manifestations diverses sans
rapport avec l’objet de la CCAS par l’intermédiaire de fournisseurs quasi-exclusifs à la CCAS. etc
Ce pré-rapport est envoyé à la CCAS par la Cour des comptes
à laquelle elle doit fournir ses commentaires en retour. Pour l’instant elle a prévu
de réserver l’exclusivité de ses réponses à la Cour des comptes. Elle parle,
ainsi que la CGT, de complot politique. Les autres syndicats s’abritent derrière
leur méconnaissance de la gestion de la CGT.
A suivre...
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