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Accueil du site > Actualités > Société > La mise en pièces des corps

La mise en pièces des corps

Un « capitalisme cannibale » met les corps en pièces et la Terre à sac – croissance obsessionnelle des « profits » oblige... Sa pulsion d’illimitation se nourrit autant de la destruction de la nature et des personnes que de « l’absorption de toutes les réalités qui lui échappent »... Pour le sociologue Fabrice Colomb, « nous marchons les yeux bandés sur la pente du capitalisme cannibale en étant convaincus qu’il va résoudre les problèmes qu’il crée ». Celui-ci se goinfre des « fragments biologiques pour sa propre perpétuation », jusqu’à précipiter son auto-destruction.

 

Quel est donc ce « système » qui « produit » de la pauvreté partout, dilapide de l’énergie au-delà de toute mesure et fait le malheur du monde ? Plus précisément, il fait le malheur d’une multitude oppressée de petits perdants, au seul « profit » d’une infime poignée de « gros gagnants », embusqués au sommet de la chaîne alimentaire.

Faute de mieux, on appelle ce « système » le « capitalisme », fût-il désormais sans capitaux. Le principe d’illimitation est son fondement même : tout peut et doit se transformer en marchandise, jusqu’aux corps vivants et aux esprits, jusqu’au plus intimes des émotions et des pensées... Comment l’espèce présumée humaine et pensante a-t-elle pu s’en accommoder, jusqu’à accepter la marchandisation des corps, le remodelage du vivant et la destruction de son socle vital sans s’en inquiéter outre mesure ?

 

La « cage d’acier »

L’enseignant-chercheur Fabrice Colomb (université d’Evry-Paris-Saclay) analyse avec une lucidité tranchante le capitalisme en « système global – politique, familial, culturel, technique, scientifique – qui façonne le monde à sa propre image  ». Ce qui caractérise ce « système global », c’est sa « dimension totalisante : il vampirise les espaces qui fonctionnent sur d’autres logiques comme les relations amicales ou familiales - avec pour conséquence la perte de la souveraineté sur la production de nos existences  ».

L’espèce présumée pensante est déchiquetée par un « capitalisme » carnassier, vorace et féroce qui n’en finit pas de vouloir « faire du toujours plus », de happer toujours plus d’énergie et de plus-value pour entretenir sa frénésie d’accumulation. Après avoir accepté de vendre leur « force de travail », les surnuméraires qui ne parviennent pas à s’employer au service de ce système mettent leurs organes en vente pour tenter d’y survivre...

Fabrice Colomb souligne que « la mise à disposition des corps pour le marché » relève d’une logique combinée d’exploitation, de réification et d’aliénation formant une « sorte de cage d’acier qui emprisonne les possibilités de maîtriser nos propres conditions de subsistance  ».

Ivan Illich (1926-2002) constatait : « Ce n’est qu’après avoir détruit la capacité de survie des gens qu’ils deviennent totalement et inconditionnellement soumis au pouvoir ». La métaphore parfaite de ce système tient dans la main, c’est-à-dire dans ce gadget de destruction massive qu’il réussit à vendre même à ceux qui n’en ont nul besoin : « Quand nous tenons dans la main notre téléphone portable, nous détenons un concentré du capitalisme : destruction de l’environnement, exploitation de mineurs, conflits armés pour la maîtrise des terres, surveillance généralisée, propagande publicitaire, culte de l’immédiateté, entreprise massive de distraction. »

Faute d’être assuré d’un « développement durable », faute de « ressources » à extraire d’un socle vital qu’il n’en finit pas de détruire jusqu’à l’ultime néantisation après numérisation forcée, le « capitalisme » n’en persiste pas moins à imposer « quoiqu’il en coûte » sa frénésie d’illimitation mortifère par un système de fraude et d’arnaque à tous les étages de son château de cartes. Après d’être « dématérialisé » et défiscalisé, il nie plus rageusement que jamais toute contre-réalité vivable, fondée sur un consentement collectif.

Pour l’heure, il puise sa capacité à se régénérer dans la vampirisation du vivant comme de la plus irréductible des réalités, dans cette phase terminale où il joue son va-tout en aspirant les ultimes ressources résiduelles pour leur « mise en argent », en vente - ou en guerre, puisque celle-ci « rapporte »... .

 

Vivre avec le monde ou contre lui ?

Les médecine hippocratique et populaire de l’époque féodale sont toutes deux «  animées par une logique de correspondance par laquelle le monde résonne dans la personne  » : il s’agissait avant tout de ne pas nuire et de vivre avec ce monde plutôt que contre lui en rêvant d’en devenir « le seigneur et maître ».

Pendant la période de transition vers le capitalisme, les communs disparaissent au profit de la privatisation des sols, puis l’enclosure des terres accompagne celle des corps et des savoirs dans une même logique de dépossession. L’activité économique s’aligne sur la propriété privée et non sur des « modalités d’organisation coutumière ». La connaissance passe par la raison instrumentale et une rationalisation mathématique du sensible. Les horloges mécaniques, apparues au XIVe siècle, accompagnent cette mise en données mathématiques et imposent leur synchronisation, impulsant « les conditions de visibilité de l’évaluation monétaire des marchandises et d’échanges marchands fiables et réguliers  ». Transformer la réalité en objets observables, quantifiables et marchandisables permet de « mettre entre parenthèses la question de la réalité de ces choses »...

Des « professionnels » de la « science moderne » monopolisent la constitution des savoirs, discréditent ceux qui ne servent pas ses intérêt. Tout comme elles ont privatisé les terres, les « élites » mettent en place une « enclosure des savoirs » Le capitalisme opère à partir du XVIe siècle une « rupture anthropologique entre le corps-cosmos et le corps-stock  ». Cette rupture autorise la réduction du corps à un « réservoir de pièces échangeables ». La philosophie cartésienne assujettit les corps et le monde à des logiques mécanistes. Science moderne, philosophie cartésienne, Etat absolutiste et capitalisme naissant contribuent alors « à faire du corps une chose ». L’Etat absolutiste réprime la culture populaire et met en place une entreprise d’acculturation des masses avec production d’un ennemi intérieur : les sorcières – « un moyen pour les médecins de l’élite de discréditer les remèdes ancestraux  » et d’éradiquer, avec celles qui les dispensent, «  toute volonté de connaissance de la nature indépendante »... Parallèlement, « l’enfermement des corps féminins dans les rôles de mère, de ménagère et d’épouse permet le développement du monde de la marchandise ».

L’Etat de droit déploie une série d’instances telles que la justice, la police, l’armée ou la prison, qui « rendent possible la défense de la propriété privée et la protection du sujet juridique capitaliste  ».

 

Bioéthique et « consentement éclairé »

Le Xxe siècle aboutit à la bioéconomie c’est-à-dire la « valorisation économique du vivant par le biais des biotechnologies  ». L’extractivisme s’applique aux corps avec les biobanques qui « séparent de leur origine les éléments biologiques pour les transformer en marchandises  ».

Fabrice Colomb rappelle que «  la bioéthique emboîte le pas de la marchandisation en justifiant la mise en pièces et en vente du corps au nom du consentement éclairé ». Le contrat de consentement « repose sur l’acceptation par le patient de la dépossession de sa liberté et de son corps au service de pratiques biomédicales et in fine du marché ». Ainsi « se joue une mascarade qui repose sur l’illusion de liberté, servant en définitive les intérêts de l’industrie médicale ».

S’agit-il d’obtenir « l’adhésion du patient à sa propre mise en morceaux  », fondée sur son irrépressible « besoin de protection » ? Pour Fabrice Colomb, la bioéthique est « une entreprise de « blanchiment », un processus qui conduit à faire « avaler » le système dans son ensemble en se gardant bien d’interroger la technologisation du monde en tant que telle  ».

L’enseignant-chercheur rappelle qu’il serait illusoire d’attendre de l’Etat « une action contre le marché et le déferlement techno-scientifique, ce serait comme attendre d’un fossoyeur qu’il ne creuse pas de tombes  »... La présumée souveraineté étatique, « au service de la pleine propriété privée », relève de cette « forme dominante d’organisation sociale », construite à partir du XVIe siècle sur une « même dynamique de monopolisation ». Devenue «  le vecteur le plus virulent de la technologisation de l’existence  », l’entreprise médicale « technicisée et industrialisée au travers de procédures standardisées au détriment de pratiques plus personnalisées » nuit davantage à la santé qu’elle ne la sert... Le cadre de notre « confort » illusoire la menace, comme les perturbateurs hormonaux issus de la pétrochimie, les « 6 P » comme « poisons » : pesticides, plastifiants (phtalates dans les plastiques mous ou bisphénos dans les plastiques durs), les perfluorés (antitaches, imperméabilisants), les produits pharmaceutiques, le parabène (conservateurs) et les polybromés (retardeurs de flammes) contribuent à dérègler l’équilibre physiologique et en particulier hormonal qui mène aux maladies chroniques – sans oublier l’exposition aux ondes électromagnétiques classées par l’OMS comme « possiblement cancérogènes ».

Pourquoi persister à ne pas traiter ces causes à la racine au lieu d’entretenir un dispendieux « complexe biomédical » avec ses « managers de l’industrie chimico-pharmaceutique » ? La « valeur refuge » ultime, n’est-elle pas « l’humain » en harmonie avec le vivant et l'univers ?

Mais il est déclaré obsolète et surnuméraire, soumis au traçage d’ores et déjà appliqué à la marchandise et au bétail pour satisfaire aux exigences d’un totalitarisme marchand d’autant plus insatiable qu’il se dématérialise pour mieux prendre le vivant dans sa « toile » : « Le contrôle est électronique et les mouchards sont numériques. L’extraction de la plus-value exige de soumettre l’humain comme le non-humain, la biosphère accaparée par l’injonction du monde marchand.  »

Ainsi, « chaque forme d’Etat est animée par une logique de dépossession et de monopolisation : détruire les communs, imposer la souveraineté étatique, concentrer les savoirs et accaparer la solidarité  ». Cette « triple alliance structurelle » (Etat, science et capitalisme) empêche toute vie publique de s’exercer en capacité partagée de décider de tout ce qui nous concerne... Aussi, inutile de « chercher une issue là où il n’y en a pas (l’Etat) » ou d’envisager une chimérique technosolution - le capitalisme biotechnologique réduit les corps qu’il dépèce à une « surface d’intervention technologique », tout à sa frénésie du « vivant-machine ».

Alors que le corps « donne la mesure de ce qui est possible », son « alignement sur l’inerte fait qu’il n’est plus la mesure du monde  ». Certes, des pistes de réflexion existent : intégrer expérience sensible et raison concrète incarnée, enlever le monopole de la connaissance aux mathématiques, accorder une place au sens commun, à l’expérience et à la subjectivité qui étaient le propre des artisans, paysans et guérisseuses d’antan... Pour l’heure, « le déferlement technologique et marchand sans fin requiert la dévalorisation du corps et de l’expérience sensible  ». Aussi est-il urgent de cesser de nuire et d’oppresser – d’entrer en vie, pour de vrai, dans ce tout relié à tout... Pour prétendre changer le monde, il faudrait commencer par connaître sa base vitale, à savoir son corps, pour ne pas abdiquer cet impératif d’humanité élémentaire face à l’injustifiable « droit » de prédation que certains s’octroieraient arbitrairement par une fabrique du vivant nous faisant sortir de l’espèce humaine comme du plus dense de la vie.

Un refus ou un acquiescement peuvent-ils faire basculer des mondes ?

Fabrice Colomb, Le capitalisme cannibale – la mise en pièces du corps, l’échappée, 288 pages, 19 euros


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35 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 8 décembre 2023 09:16

    Quel est donc ce « système » qui « produit » de la pauvreté partout, dilapide de l’énergie au-delà de toute mesure et fait le malheur du monde ?

    La Macronnie bien sur .....


    • chantecler chantecler 8 décembre 2023 09:24

      @zygzornifle
      E. Macron n’est que le représentant des néolibéraux .
      Avec les néocons ils font la paire .


    • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 11:04

      @zygzornifle
      LA RÉALPOLITIK est un vaste réseau dans lequel le lambda est et ne sera qu’un triste spectateur au service de l’empire médiatique ( sauce Pinocchio ) lui-même spectateur au service d’une politique au service de l’empire des vices et des sévices !!! imagine une vie normale sous contrôle du matin au soir et du soir au matin !!! imagine demain quand le système choisira pour toi ce qui est bon ou mal ! quel genre de femme tu devras épouser ! des futurs enfants à soumettre ! un mode de pensée unique ! l’arrogance et le mépris envers nos voisins ! comme ci l’occident est et ne restera que l’alpha et l’oméga d’un monde perdu d’avance !!! si tu veux....on en reparle dans 100 ans.


    • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 11:08

      @chantecler
      il obéit comme un gamin sous l’emprise d’un prédateur ( prédatrice ) !!! quand on est bon en théâtre on est bon pour faire de la POLITIQUE-FICTION................ no comment smiley


    • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 13:13

      @zygzornifle
      QUESTION : qui pour faire le bonheur des pauvres ???


    • Clocel Clocel 8 décembre 2023 11:05

      Que voulez-vous, petits, ils croient au père-Noël, grands, à la démocratie, quand on s’obstine à confondre le problème avec la solution...

      Bossuet, La Boétie, Machiavel, Hobbes ont parfaitement identifié le problème, mais ils ne sont pas programme, allez savoir pourquoi !?

      « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche. »



      • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 11:18

        @Clocel
        Et bizarrement à ce jour celui de dénoncer un mensonge peut à ce point là être considéré comme un acte à l’instar d’une poésie en dessous de la ceinture !!! il est ou le PAPE pour nous dire que la vérité est devant nos yeux !!!???


      • Seth 8 décembre 2023 13:02

        @Clocel

        Bossuet, La Boétie, Machiavel, Hobbes ont parfaitement identifié le problème

        Surtout La Boëtie. smiley


      • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 13:11

        @Seth
        Quand je vois MAC Macron à NOTRE-DAME.... je suis certain que l’histoire est tout sauf dans ses gènes smiley hormis le perlimpinpin sonnant et trébuchant smiley vive la France sans lumière en 2024 ! )


      • lephénix lephénix 8 décembre 2023 13:41

        @Clocel
        c’est l’abyssal mystère : comment une « multitude » (?)/masse amorphe et silencieuse pourrait-elle consentir à l’illimitation et la folie prédatrices de quelques uns et donc à sa dépossession et son suicide sur injonction ? et même l’accrocher à son sapin (de « noël » ?) avec le richoffment climatiste l’escrologie et le reste ?


      • ddacoudre ddacoudre 8 décembre 2023 12:52

        bonjour d’accord à 100% mais c’est plus compliqué j’e suis entain de corriger un essai e 400 pages sur le sujet je vais te copier deux passages50— L’appât du gain reste-t-il l’adversaire de la démocratie  ?

        1 : Certainement s’il conduit à réduire le rôle de la société civile et celui de l’État. Car je ne vois pas comment en réduisant tout ce qui représente un coût de coexistence sociale, et ne le faisant supporter qu’aux citoyens en réduisant dans le même temps leur pouvoir d’achat, il serait possible d’assurer le fonctionnement d’une société civile et les services publics, sans devenir les vassaux de Seigneurs en tout genre.

        Il en résultera que les citoyens n’ayant pas suffisamment de revenus pour remplir ces fonctions civiles et civiques ou vouloir le faire, renonceront à ce que nous soutenons être le plus cher,  «  La capacité d’agir  », ou «  la liberté d’agir  ».

        Si j’ai présenté «  la loi du marché  », comme signifiant, absence de lois établies, j’ai également indiqué que ses partisans s’organisaient, pour en définir, de fait, dans les relations mondiales, car les marchés nationaux se sont structurés internationalement au fil de leur histoire.

        Nous ne vivons donc pas dans une économie déstructurée, bien au contraire, et le discours sur la «  loi du marché  » signifie aussi, «  laisser nous faire dans la structure autour de laquelle nous voulons organiser le marché  ». Structures conditionnées par la concurrence des coûts de production et des taux de rentabilités financières.

        Je crois que nous oublions toujours que l’Homme culturel que nous avons développé n’est pas une espèce démocratique, sur ce que nous connaissons de son histoire. L’exigence de vivre en commun n’emporte pas la démocratie de fait, même dans une démocratie.

        En conséquence de quoi, il est peu probable que ses organisations le seront, même si elles en portent le nom  ? C’est pour cela que l’entreprise n’est pas une organisation démocratique, et qu’il persiste une confusion entre la liberté d’entreprendre, et celle d’exploiter son semblable. L’une n’occasionnant pas obligatoirement l’autre, le tout dépend des règles que nous instituons. La démocratie emporte de fait que les citoyens aient une connaissance avertie du fonctionnement de l’ensemble de ses relations socio-économiques.

        Or, dans nos sociétés la plupart du temps, ils n’en ont qu’une connaissance caricaturale qui se rapproche plus du slogan publicitaire, car il n’y a pas d’éducation générale en ce sens, de manière que, pour l’image, pourvu que le slogan du flacon qu’on leur vend soit beau, peu importe qu’à l’intérieur il y ait de la piquette. De telle manière que tous nos républicains, fiers de leur slogan, n’ont oublié qu’une chose, c’est que la République a fondé ses bases sur l’éducation émancipatrice.

        Nous n’oublions pas de dire aussi que le mot «  liberté  » sous-entend un choix. Or en économie, il n’y en a pas, puisqu’il n’y a qu’une seule source de richesse, la production de biens et de services. Une richesse dont le détenteur fera un usage égoïste, ce qui permet de comprendre que les postulants à cette richesse se réfèrent si souvent aux services de l’État citoyen comme régulateur ou au contrat pour se la répartir. Un contrat qui vaut s’il est en mesure d’opposer au pouvoir financier un pouvoir de classe, parfois tout aussi égoïste, car le contrat de gré à gré dans le domaine des relations salariales n’est qu’une duperie, parce qu’il ne peut pas, à lui tout seul, être un contrepoids au pouvoir financier. C’est pour cela que le contrat collectif est le plus capable de prendre en compte des intérêts communs ou corporatistes, et de fixer des seuils à partir desquels le contrat de gré à gré, acquiert une réelle valeur.

        Par conséquent le choix des conditions qui vont réguler les intérêts égoïstes de l’entreprise et des citoyens, et qui les éditent, revêts toute son importance pour se répartir ou créer la richesse donnant à la société civile et à l’État citoyen «  la liberté d’agir  », faute de quoi leur insuffisance ou leur disparition est un danger pour la démocratie. Cette insuffisance pousse les citoyens à la tendance actuelle à réclamer la suppression des impôts ou des prélèvements en direction de l’État, tout en lui réclamant des services, des aides, et des solutions aux phénomènes d’exclusions, cela en lui ayant restreint sa capacité d’action par le budget.


        D’une certaine façon, nous organisons l’impuissance de l’État et nous nous plaignons d’elle, sauf pour les tenants d’un néolibéralisme pour lequel ce choix est conscient.

        cordialement ddacoudre overblog


        • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 13:04

          @ddacoudre
          LOUIS XVI me souffle à l’oreille qu’il a donné sa tête aux vautours et autant celle de Marie-Antoinette pour d’autres vautours mort de faim !!! no comment.


        • ddacoudre ddacoudre 8 décembre 2023 13:48

          @ddacoudre
          suite


          2 : Pouvons-nous regarder le système capitaliste et son organisation monétariste, comme un vecteur de l’évolution humain  ?

          Pour répondre à cette question, je nous invite à repenser au processus d’invariance d’échelle et à imaginer les humains comme des cellules. Ces cellules humaines, par nécessité où, par sens de la propriété, disposent d’un territoire économique qu’elles défendent, afin de satisfaire à leurs besoins. Elles se sont regroupées dans une organisation cellulaire ou une société cellulaire fabriquant des enveloppes protectrices que l’on appelle les frontières d’États, offrant la protection d’une zone de ressource, mais également qui les isolent des autres groupes de cellules identiques à elles.

          Dans leur isolement, elles développent des spécificités internes qu’elles considèrent comme étant leurs caractères culturels, leurs ADN culturels. Pourtant, il survient un moment où ces organisations cellulaires doivent évoluer, car leurs cellules prolifèrent. Et leur évolution va dépendre du message qu’elles auront développé, de la structure qu’elles auront prise, et des moyens d’expansion qu’engendrera son organisation cellulaire. En quelque sorte, leur ARN culturel. Celui qui a mémorisé les conventions structurelles acceptées transportent la formation d’un ADN identique à l’extérieur, nous appelons cela la colonisation.

          Ainsi, nous pouvons considérer que l’ADN est la représentation de l’organisation cellulaire humaine, et qu’il se compose des diversités culturelles environnementales, auxquelles l’ARN veillera, en faisant en sorte que le message soit toujours le même, pour que la duplication cellulaire soit toujours identique et recompose la même diversité culturelle. Si nous rapportons cette construction analogique au système capitaliste et que nous considérons que ce système est l’ADN, il convient de rechercher ce qui constitue l’ARN qui lui permet de reproduire toujours le même schéma. De sorte que si nous voulons que le capitalisme se socialise, ce n’est pas à ses masses monétaires qu’il faut toucher, puisque celui-ci et l’ADN qui se recomposent en fonction du message structurel, mais à ce qui veille au respect des ordres qui l’organisent, c’est-à-dire son ARN. En cela, nous rejoignions la théorie d’Albert Jaquard qui explique qu’une erreur d’ARN a introduit l’évolution.

          Ce qui veille à cela n’est rien d’autre qu’une codification que nous appelons le plan comptable, le schéma structurel dans lequel nous avons rationalisé nos relations de travail après les avoir qualifiées et qualifiés. Un plan comptable qui a axiomatisé nos relations économiques, et les conditionne. Ainsi, quel que soit l’idéal que nous puissions envisager, si nous l’inscrivons dans une structure dont la fonction est de dégager du capital, nous n’aurons donc en rien modifié dans le système capitaliste de ce qui nous chagrine. Étant que tous ceux qui concourent à la richesse s’en trouvent, dans une espérance illusoire, inégalement pourvue, ou exclue. Pour poursuivre l’analogie, nous savons que ce sont les enzymes qui vont structurer la fiabilité de l’ARN messager. Ces enzymes sont : les apprentissages, les connaissances et les savoirs qui vont élaborer l’ARN messager, que nous avons codifiés dans nos relations économiques au service de l’égo, où dans les regroupements d’humains il s’impose, par la force du dominant avec son épée, comme il y a 9000 ans, ou par les dominants systémiques que nous avons créées aujourd’hui.

          Ainsi cet ADN monétariste qui prolifère, produit des déchets et empoisonne en les rejetant dans son environnement toutes les autres espèces et menace la planète Terre, tout en présentant son ARN comptable comme seul messager valable du message initial, en s’appuyant sur les lois naturelles. Le système capitaliste peut donc, tout en conservant l’utilité de concentration du capital, se comptabiliser de manière différente et donc se trouver un rôle socialisant, sans passer par la forme étatique concentrationnaire qu’ont connue les pays socialistes (je m’en suis déjà expliqué). Il suffit pour cela que nous codifiions différemment notre égocentrisme, pour que dans le plan comptable l’activité humaine ne soit pas une charge, mais une richesse. Pour que le travail ne soit pas un coût, mais un produit, pour que ce ne soit pas nos projections égocentriques instrumentalistes  » qui nous dirigent seulement, mais aussi la raison de notre intelligence.


          cordialement à la fin de l’année je pense qu’il sera sur mon blog.


        • ddacoudre ddacoudre 8 décembre 2023 13:54

          @charlyposte
          re bonjour
          et depuis ce temps ils n’arrêtent pas de nous bouffer.
          cor.


        • lephénix lephénix 8 décembre 2023 14:15

          @ddacoudre
          c’était « le projet » ; dissoudre les communs pour accaparer puis dissoudre l’Etat fallacieusement présenté comme garantissant un « intérêt général » introuvable pour basculer dans le vide...ce qui ramène à l’abyssal mystère susmentionné...


        • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 13:21

          La France est le seul pays colonisateur qui n’a jamais élevé le moindre pays sous son emprise vers le haut ! smiley rien après 1870, rien en 1920 et rien en 1945 !!! hormis le bordel.... vive la France des colonies morts pour rien ! smiley


          • ddacoudre ddacoudre 8 décembre 2023 13:52

            @charlyposte
            bonjour
            tu es exécif, on a laissé une langue et des autocrates que l’on a longtemps soutenu, mais aussi des école, des hopitaux, mais bon il était difficile de leur expliquer que leur ancêtre étaient des gaulois.
            cordialement ddacoudre everblog


          • charlyposte charlyposte 8 décembre 2023 14:02

            @ddacoudre
            Tu veux dire les Celtes contre des Romains envahisseurs et basanés venus du moyen-orient !!! smiley


          • lephénix lephénix 8 décembre 2023 14:36

            @charlyposte
            pas « pour rien » : pour les seuls « profits » de quelques-uns puis un tour de « rotation sectorielle du capital » vers d’autres aires de jeux et il court, il court, le furet...


          • ddacoudre ddacoudre 9 décembre 2023 01:44

            @charlyposte
            si tu veux il y a eu tant de mélange que l’on ne sait plus depuis longtemps qui est à l’origine de qui, les vandales ont occupé plus d’un siécle l’afrique du nord qui sait combien de déscendant ils ont laissé
            cordialement


          • pallas 8 décembre 2023 14:50

            Bonjour,

            Si on veut crée un empire, il faut que le peuple face dans la reproduction de masse, l’élevé dans la guerre.

            Lors de l’invasion d’une autre nation ou ethnie, supprimer tous les habitants, auquel le viol ne sera pas permis, une descendance batarde peut être dangereuse.

            Un Empire ne doit pas avoir d’ennemie, surtout de l’intérieur.

            La seule chose à retenir, ne pas faire de martyr.

            Les Empires du passé ont fait tous cette erreur.

            Les futurs devenant, Russes, Chinois, Japonais, Iraniens, ne feront pas les erreurs du passé, ils seront sans pitiés.

            L’heure est la guerre d’élimination ethnique et de civilisation

            Salut


            • mmbbb 8 décembre 2023 15:14

              «   enlever le monopole de la connaissance aux mathématiques, accorder une place au sens commun, à l’expérience et à la subjectivité qui étaient le propre des artisans, paysans et guérisseuses d’antan... Pour l’heure, « le déferlement technologique et marchand sans fin requiert la dévalorisation du corps et de l’expérience sensible   » 


              les mathematiques sont un outil essentiel aux sciences dures .


              J ai connu cette génération qui n a pas eu de loisirs et qui ne cessait de bosser . Que ne faut pas lire comme imbécilité .


              3 semaines dans un chantier stalinien vous aurait mis les sens en eveil .


              lors de votre prochaine visite médicale , vous devriez refuser un scanner


              et le grand economiste dd acoudre etre soigne selon le mode ’ rebouteux " 


              Cela marche excellement pour les tumeurs


              Au moins dans ce média on peut lire des enormites .


              Le capitaliste n a pas toutes les vertus , certes , mais si le système communiste ou ultra dirigiste avaient eu des preuves de son efficacité, nous le saurions .


              • Eric F Eric F 8 décembre 2023 19:00

                @mmbbb
                il semble que ce serait plutôt un rousseauisme coopératif qui est préconisé.
                On le pouvait sans doute lorsque nous étions des tribus de quelques centaines sur de vastes territoires, à 8 milliards, c’est parfaitement utopique.
                Le capitalisme financier dérégulé est nocif, pour le moins il doit être réglementé pour un partage plus équitable.


              • christophe nicolas christophe nicolas 9 décembre 2023 00:37

                les « élites » mettent en place une « enclosure des savoirs »

                L’expression es Anglaise privilégie le verbe « être » comme si les savoirs étaient atteint d’un mal spontané par manque de chance tandis que le Français privilégie le verbe « avoir » en appelant ça « avoir l’esprit de clocher ». Toute la différence tient dans :

                • I’m hungry
                • J’ai faim

                La révélation parle de népotisme  :

                Et plus tard la triste époque de la cour pontificale en Avignon, puis celle encore plus triste du népotisme et de ce que cela entraînait. Comme tout astre, l’Église, astre perpétuel, connaît des phases. Mais c’est une flamme qui ne s’éteint pas, bien que flamboiements et affaiblissements y alternent comme pour toute flamme.

                https://www.maria-valtorta.org/Quaderni/ApocalypseE.htm

                Le népotisme qualifie les Borgia qui sont des puissants du monde et non pas des Saints, lesquels engendrèrent le schisme protestant.

                Le népotisme naît d’une action volontaire coupable des puissants, cela résulte d’un complot qui écarte le saint pour introniser un affilié à des intérêts royaux de l’époque. C’est donc bien le verbe « avoir » qu’il faut employer car ce n’est pas spontané mais décidé en petit comité secret. 

                L’enclosure des savoirs n’est pas dû aux savoirs qui s’enclosent tout seul, des vicieux sont coupables de pratiquer l’esprit de clocher, la révélation le confirme et également le vrai secret de Fatima inversé par le cardinal Ratzinger en terme de responsabilité.

                https://www.madredelleucaristia.it/root/fra/jou/page/ART_FATIMA_BIS.php


                • lephénix lephénix 9 décembre 2023 13:19

                  @christophe nicolas
                  d’évidence, les « enclosures » et autres accaparements, accumulations, prédations ont été froidement décidées, planifiées et exécutées par « ceux à qui ça profitait » jusqu’à la phase terminale en cours...


                • galafrin 9 décembre 2023 01:15

                  Un presque poétique apocalypse capitaliste dont bous avons bien sûr l’antidote soviétique éprouvée et approuvée. .Je vois une ouverture là.


                  • Jean Keim Jean Keim 9 décembre 2023 08:22

                    Que penser de quelqu’un qui se chaufferait avec des morceaux de bois découpés dans la charpente de la maison qu’il habite ?

                    Les individus qui ont réellement le pouvoir sont tellement enfermés dans leur mode de penser qu’ils ne perçoivent pas qu’ils détruisent l’environnement dans lequel ils vivent, ce qui est incompréhensible est non seulement leurs agissements, mais également que tout un système est à leur service pour leur faciliter la tâche.

                    Le système n’est pas seulement un concept, nous sommes réellement le système.

                    Pendant la révolution française, la garde nationale a baissé ses fusils face au peuple, ce ne fut qu’un feu de paille, très vite elle se remis au service des puissants, peut importe qu’ils soient nobles ou bourgeois, les gardiens de la paix n’ont toujours été que les gardiens de l’ordre établi.

                    Nous ré-agissons à notre mode de penser, que la pensée soit triviale ou sublime ne change rien à l’affaire, même la plus généreuse des idées est dénaturée quand elle devient un standard, quand ses adhérents se chargent de l’organiser.


                    • lephénix lephénix 9 décembre 2023 13:23

                      @Jean Keim
                      d’évidence, « nous sommes le système » pour ceux qui jouent « l’inclusion » comme la demi-mondaine Foedora dans Balzac « est la société »...
                      dans certains villages, des personnes âgées n’avaient d’autre ressource que de se chauffer avec le bois de leur parquet... mais ce sont des tragédies personnelles alors que « globalement » la destruction de notre socle vital commun est froidement décidée et exécutée...


                    • eau-mission eau-mission 10 décembre 2023 12:16

                      Jean, dit Chalosse croyait encore que l’argent n’excluait pas l’honneur.

                      Sinon, par sentimentalisme, je suggère que l’auteur ne préconise plus l’abandon des mathématiques ; le coupable c’est plutôt le modèle numérique.


                      • lephénix lephénix 10 décembre 2023 12:52

                        @eau-mission
                        la mise en données mathématiques du monde a abouti à la « raison calculante », au vivant-machine, à la surexploitation de la planète et à ce « modèle numérique », de fait un anti-monde, un e-monde invivable, inhabitable et dissolvant la vie dans une flaque de néant, de rien...
                        tout ça pour ça ?


                      • eau-mission eau-mission 10 décembre 2023 13:16

                        @lephénix

                        Le péché originel dans les visions « cartésiennes » (les guillemets car je ne sais qui a commencé) c’est de croire à la possibilité de cliver la réalité. Tout lien qui s’établit ou se brise entre deux éléments discernables, aussi microscopiques soient-ils, a des répercussions à l’infini.

                        D’ailleurs, les politiques qui promeuvent le pouvoir « vaccinal » de l’ARNm sont les premiers à avoir paniqué à l’idée qu’une entité minuscule déconfinée de son enceinte pouvait tuer l’humanité dans son ensemble. Ils s’obstinent quand les modèles ont montré leur dangerosité.

                        La « raison calculante » a émergé dans le cerveau humain. On peut penser qu’elle y grave et amplifie une capacité cachée de la matière à anticiper (certains objecteront que c’est une rétro-action ultra rapide les mêmes qui ne voient pas que le trading haute fréquence détruit le lien finance-économie).


                      • lephénix lephénix 10 décembre 2023 13:39

                        @eau-mission
                        le démon de la division est à l’oeuvre partout les pratiques spirituelles convergent dans leur mise en garde contre le dualisme, l’ego, le mental puisque l’univers n’est que conscience, évolution de conscience permanente... certains chercheurs parlent de « conscience-énergie » comme structure de l’univers... peut-être sommes-nous cette conscience lorsqu’elle n’est pas voilée, parasitée par l’égo et les fausses représentations, ce que nous pourrions ressentir en faisant silence pour capter l’évidence dans son intégrité : l’univers ne nous est pas une donnée extérieure....


                      • Mozart Mozart 14 décembre 2023 17:24

                        Le vice inhérent au capitalisme consiste en la répartition inégale des richesse. La vertu du inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère . Winston Churchill.


                        • Mozart Mozart 14 décembre 2023 17:27

                          Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le communisme, ils ont davantage de parkings.

                          Winston Churchill


                          • Mozart Mozart 14 décembre 2023 17:29

                            Le socialisme est une philosophie de l’échec, un principe de l’ignorance et l’évangile de la jalousie.

                            Winston Churchill

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