Le retour des villes nouvelles... mais durables ?
Dans son rapport rendu récemment, la commission Attali ou préférez la commission pour la libération de la croissance française, préconise la création d’ici 2012 d’une dizaine de « villes nouvelles » qui pourraient s’inscrire en exemple d’un futur développement des « espaces » urbains plus respectueux de l’environnement, plus économe et autonome en matière d’énergie.
Voilà un petit moment que l’on n’avait pas entendu re-parler des villes nouvelles en France.
Durant les décennies 60 à 70, aux abords de plusieurs agglomérations françaises et notamment autour de la capitale (Cergy-Pontoise, Evry, Sénart...), on a érigé quasiment ex nihilo plusieurs villes qui devaient venir équilibrer les fortes croissances démographiques que l’on connaissait alors au sein de ces espaces urbains et péri-urbains.
Aujourd’hui la volonté de renouer avec l’image de la ville nouvelle, qui n’a, disons-le, pas toujours été très glorieuse, pose les bases d’un véritable tournant urbanistique et, au-delà, écologique.
La création de ces villes nouvelles entre dans un nouveau contexte puisque contrairement à leurs cousines de 1960, elles ne s’inscrivent pas dans un accompagnement de la croissance, mais, plutôt, doivent la susciter.
Ces futures "écopolis" qui devraient regrouper un minimum de 50 000 habitants ne font cependant pas l’unanimité. Pour beaucoup, ces créations ne seraient qu’une vitrine de la "France de l’écologie".
Si l’on veut de véritables avancées en matière de protection de l’environnement, il y a mieux, mais cependant moins spectaculaire.
Pourquoi ne pas créer au coeur même des villes déjà existantes de véritables éco-quartiers qui pourraient venir, à plus ou moins court terme, faire tache d’huile et contaminer le bâti, les modes d’organisations et de consommation alentours ?
On a encore trop souvent tendance à "créer à partir de rien" alors qu’il serait plus juste de créer à partir de l’existant. Il est vrai que réaliser une ville nouvelle est plus "simple" et certainement moins coûteux que d’impulser un remaniement profond des quartiers de villes, que de bouleverser leur marche déjà établie depuis des années.
La création de villes nouvelles nécessite une certaine capacité à anticiper sur
l’"avenir loin".
Il importe de ne pas réitérer certaines erreurs commises par le passé. La constitution de villes nouvelles pour elles-mêmes ne sert à rien s’il n’est pas mis entre ces dernières et le territoire qui les environne un véritable processus d’ancrage.
Déjà souvenez-vous, on voulait faire des villes nouvelles, dans les années 60 et 70, des modèles d’exceptions, de véritables laboratoires de l’urbanisme. Une place importante y était faite à la notion de naturalité, d’espaces verts, de cadre de vie...
Aujourd’hui, force est de constater que ces laboratoires n’ont pas obtenu les résultats escomptés.
Selon la commission, ces villes joueraient donc le rôle de « laboratoires de la réduction de la consommation d’eau, du tri des déchets, du développement de la biodiversité, de la réduction de la consommation d’air conditionné, de la création d’espace vert, de l’accès gratuit aux nouvelles technologies de l’information. Enfin, elles devront encourager la mixité sociale. »
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