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Accueil du site > Actualités > Société > Le singe est-il plus intelligent que l’homme ? - Plasticité, (...)

Le singe est-il plus intelligent que l’homme ? - Plasticité, compétition neuronale et enseignement

Les recherches récentes dans le domaine des neurosciences montrent que le cerveau humain n'a pas comme on le croit souvent des capacités illimités. En particulier il est totalement faux de dire que l'on n'utilise qu'une faible partie (souvent on avance 90%) de son potentiel.

Il serait plus juste de dire que l'on ne sait pas encore très bien comment le cerveau humain fonctionne et donc quel est le rôle précis de certaines de ses parties.

Par contre ce qu'ont montré les scientifiques de ces domaines, c'est que le cerveau était le siège d'une compétition constante. En effet ils ont constatés que les activités de l'hommes influaient sur la reprogrammation de zones de neurones ainsi que sur leurs connexions (synapses). Ainsi par exemple, l'apprentissage de la lecture s'installe progressivement dans une zone impliquée dans la reconnaissance visuelle (des objets et des visages). L'apprentissage de la lecture occasionne donc une baisse de l'efficacité dans la compétence dont elle a reprogrammée une partie des neurones dédiés.

Si on considère l'ensemble des "reprogrammations" que l'humain provoque par les apprentissages de l'éducation (notamment en rapport avec la perception et manipulation de formes abstraites) on comprendra pourquoi l'humain est beaucoup moins performant dans de nombreux domaines pour lesquels des animaux excellent, dans des compétences que l'on rattache souvent à ce qui serait un "instinct" alors que probablement une grande majorité correspond à des domaines dans lesquels l'homme a pu lui aussi exceller, avant toutes ces activités culturelles apparues récemment.
(Les premiers représentants du genre Homo seraient apparus il y a environ 2,8 millions d'années, l'écriture quant à elle serait apparue il y a à peine 4 mille ans. Ce qui, si on ramène l'existence des Homo à un jour, équivaudrait aux deux dernières minutes.)

Ce préambule permet d'expliquer pourquoi, certains animaux peuvent être supérieurs à l'homme y compris dans le domaine de l'intelligence pure. C'est à dire dans la capacité à inventer des solutions pour des problèmes en rapport avec des situations inédites et comportant un très grand nombre de variables interagissant de manière complexe (non additive). 

Ce qui est le cas de manière différente dans les deux vidéos ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=OIzijKXUO_0

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[Un singe après avoir vu des nombres quelques secondes sur un écran, les touche du doigt dans l'ordre, alors même qu'ils ont été recouvert d'un carré sombre]

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On pourra arguer ici qu'il s'agit d'une simple performance liée à la mémoire. 

Il n'en est rien et cela, tous ceux qui ont travaillé avec des enfants dyslexiques le savent bien. Car ici il ne s'agit pas seulement de se souvenir de ce qui a disparu, mais il faut encore relier cela à un ordre (les deux compétences étant sans relation) et en même temps agir au niveau de la motricité en conformité avec cet ordre.

Pour cette tâche complexe, le singe est plus performant que l'homme et c'est tout à fait naturel. En effet nous avons vu plus haut que, en l'absence d'un apprentissage de la lecture, l'homme serait (et c'est le cas des analphabètes) bien meilleur dans la reconnaissance des formes. Par ailleurs le singe est bien plus naturel dans son corps que l'homme et son geste (que l'on dit instinctif) est très coordonné et précis.

 

Dans la seconde vidéo, il est moins question de virtuosité (domaine dans lequel la machine peut rivaliser avec l'homme et donc avec le singe) mais plus d'intelligence au sens qui a été évoqué plus haut (capacité à inventer des solutions pour des problèmes en rapport avec des situations inédites et comportant un très grand nombre de variables interagissant de manière complexe (non additive))

https://www.youtube.com/watch?v=hlfquzqRXC4

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[Dans une éprouvette fixée à une table, une cacahuète. Des enfants tentent diverses méthodes pour l'attraper, en vain. Un singe met 20 secondes à trouver une solution.]

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Ici encore, le singe a été plus "intelligent" que l'humain.

Un reportage plus complet, récemment passé à la télévision, montre que des adultes ont également été mis en échec face à cette situation. Et si quelques uns sont parvenu à trouver la solution pratiquée par les singes, il leur a fallu beaucoup plus de temps.

On peut d'ailleurs se demander s'ils auraient trouvé si on ne leur avait pas dit qu'ils avaient le droit d'utiliser toutes les ressources de la pièce, comme on leur a précisé à chaque fois. Consigne dont n'ont pas bénéficié les singes (sourire)².

Petite cerise sur le gâteau. Un singe mis dans la situation, sans qu'il puisse se procurer un quelconque liquide a ... uriné dans l'éprouvette pour faire flotter la cacahuète !
L'art d'utiliser au mieux toutes les ressources disponibles ... n'est-ce pas le propre même de l'intelligence ?

---

S'il faut chercher une raison de la moindre performance humaine dans cette situation, on peut la trouver du côté d'une moindre compétence à inclure tous les éléments de la situation dans un problème. 

L'école elle même prépare peu à ce genre d'intelligence (alors même que c'est à ce niveau d'intégration qu'elle est utile dans la vie de tous les jours) On pourrait même penser qu'elle contribue à cette inefficience du fait même de la manière dont on y découpe constamment les composantes d'une situation, qu'on y apprend surtout des méthodes.
Autre explication possible : ce genre d'expérience ressemble à un test, et à l'école un test est très souvent générateur de stress (existance de la note), voire de blocage et souvent de baisse dans le niveau de performance qui aurait pu être celui d'une situation neutre sans connotation d'évaluation.

On voit donc, grâce à ces deux situations, à quel point certaines qualités, utiles dans un monde non totalement fonctionnalisé (Dans un tel monde les réponses seraient entièrement préprogrammées - voire carénées - et ne pourraient plus être accessibles de façon fine) doivent être préservées et même développées dans le cadre de l'école.

Plus encore, il est indispensable de ne pas engager trop tôt l'enfant dans des apprentissages fermés, à but techniques, qui coloniseraient de façon importantes des zones du cerveau utiles pour des compétences plus générales.

Récemment suivant le fil twitter d'une conférence en rapport avec les nouvelles technologies et l'éducation, j'évoquais à deux personnes qui y assistaient cette possibilité de perte d'une compétence par l'enseignement d'une compétence concurrente ainsi que la nécessité d'un questionnement de l'enseignant rencontrant ce que l'on nomme "résistance à l'apprentissage"

(extrait ) "ce qui est perçu comme résistance à un apprentissage doit questionner sur la nécessité de cet apprentissage pour la personne concernée"

J'ai reçu en retour de l'une d'elle un message de doute, et de l'autre un retour frisant l'agressivité (j'étais un rétrograde inconscient de tout ce qu'il fallait absolument faire pour que l'enfant devienne un être social).

Il semblerait que cette compétition neuronale des apprentissages ne soit pas vraiment intégrée par les enseignants.
Peut-être même que cette possibilité est un peu irritante pour qui pense que SA matière est capitale et n'imagine pas qu'un de SES apprentissage puisse nuire y compris (surtout !) lorsqu'il aboutit parfaitement au résultat visé.

Un numéro spécial récent de Science et Vie fait le point sur les dernières avancées des neurosciences en rapport avec le "Réussir à l'école". Dans cette publication est évoquée l'utilité pour les professeurs de l'éducation nationale d'intégrer un certain nombre de connaissances nouvelles sur le cerveau humain.

L'un de ces intérêts serait de ne pas insister trop sur certains apprentissages non fondamentaux et d'éviter, avant les classes de lycée, que trop de ces apprentissages aillent jusqu'à l'expertise afin d'éviter de mettre en place des modèles de réponses (ou des concepts) susceptibles d'enfermer l'intelligence dans une trop grande abstraction.

C'est la grande souplesse du cerveau de l'homme qui lui donne son avantage - hors quelques situations particulières - sur les autres animaux dont la croissance est bien plus rapide et donc plus limité. Il serait dommage de refaire l'évolution à l'envers en colonisant le cerveau des enfants par des compétences étroites et de bas niveau voire même en réduisant la diversité de ces compétences du fait de privilégier un registre particulier (le code, le numérique précis sans continuités autres que déductives par opposition au monde de l'analogique, flou et proposant des chemins de sens par le biais de l'induction )

Une des grandes qualités de notre civilisation est sa capacité à accélérer les processus, notamment de fabrication et de déplacement. 
On voir avec du recul que cette qualité a aussi son revers. En permettant la production rapide, elle rapproche la conception de la fabrication et supprime en grande partie le temps de l'adaptation.La technique permet de supprimer les contraintes, notamment du contexte.
Les anciennes villes étaient cohérentes - belles ? - parce qu'elles s'étaient construites dans la durée. La plupart des nôtres sont des juxtapositions au mieux de performances d'architectes, au pire d'objets d'habitation plus ou moins fonctionnels s'ignorant les uns les autres par zones).

Cela a fait dire à certains à propos de l'urbanisation que :
"Il se pourrait bien qu'un certain nombre d'architectes d'aujourd'hui soit dénoncés un jour comme véritables criminels contre l'humanité" (Thomas Bernhard) *

Ce reproche pourrait bien être fait aux éducateurs qui, bénéficiant eux aussi de moyens pour rendre plus efficace l'atteinte de leurs buts, en viendraient à modeler l'humain à la manière dont Le Corbusier souhaitait le faire pour notre habitat. Il n'est pas certain par exemple que l'apprentissage massif du code (par le biais d'une programmation par bloc ) dès l'école primaire, ne colonise des zones du cerveau dont nous ne verront l'emploi que lorsque la compétence qui y résidait ... aura disparu.

Apprenons leur plutôt l'art de pécher 

____

Cité par Denis Grozdanovitch dans "Le génie de la bêtise"


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36 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 avril 2017 10:45

    A moins d’être créationniste, on ne peut que constater que l’homme est un singe, et il n’est peut-être pas le plus « intelligent » des singes. Aux autres de le prouver ! 


    En attendant un article rédigé par un bonobo, on peut admettre que, parmi les singes, l’homme est le plus susceptible de développer un comportement névrotique ou une psychose.

    • La mouche du coche La mouche du coche 13 avril 2017 19:15

      @Jeussey de Sourcesûre

      .
      Vos commentaires nous prouvent bien en effet que certains hommes sont des singes répétant crétinement la pensée dominante télévisuelle, mais les autres ne sont pas comme vous, rassurez vous. smiley

    • Pere Plexe Pere Plexe 13 avril 2017 19:39

      @La mouche du coche
      ...il ne suffit qu’une croyance soit plus marginale pour qu’elle soit moins crétine.

      Surtout quand durant des siècles ce fût une imposition dogmatique que tous les faits démontrent être fausse. 
      Preuve est faite qu’il y a plus con que la pensée « dominante »

    • mmbbb 13 avril 2017 20:33

      @La mouche du coche on s en fout l inquisition c’est termine quoique vous pourrez peut etre trouver une alliance avec les barbus et le retour du religieux en France en particulier l Islam Une frange des musulmans sont en effet créationniste et ont la bénediction de la gauche un comble Enfin les religieux ne sont pas tous des cretins comme l abbe Breuil qui analysa l art parietal de Lascaux et enseigna au college de France A l instar de Gregor Mendel catholique qui s intéressa a la genetique Ils savaient lever la tete de la lecture de la bible et avaient une vision moderne de la science pas des esprits dogmatiques evidemment


    • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 23:58

      @La mouche du coche
      En fait tous les humains qui sont parvenu à survivre dans le monde contemporain sont nécessairement doués d’intelligence.

      C’est l’intermittence de celle-ci qui produit l’illusion.

      Dans « Le Génie de la Bêtise » l’auteur montre que les esprits savants sont souvent plus touché par la bêtise du fait de l’augmentation de l’ego qui résulte du diplôme et de la reconnaissance des pairs.

      Est passé à la télé (« dossiers de l’écran » sur les égyptiens de Armand Jamot) un enseignant de statistiques à la fac qui, interrogé sur le loto, affirmait jouer une combinaison qui, si elle sortait lui occasionnerait un gain très important, parce que - toujours selon lui - peu de personnes la jouaient

      Il s’agissait de 1 2 3 4 5 6 

      il affirmait en effet que tout le monde pensait qu’elle avait moins de chance de sortir que les autres.

      Incroyable orgueil de celui qui ne pense pas immédiatement 
      modestie oblige
      « j’y ai pensé, donc d’autres y ont aussi pensé en faisant le même raisonnement. »

      (Et sur le plateau de télé, il ne s’est trouvé personne pour contester cette parole qui descendait de si haut !)

      Et effectivement j’ai rencontré un certain nombre de personnes (souvent des matheux) qui pensaient eux aussi, en toute modestie, être le seul à jouer cette combinaison du fait de se raisonnement brillant.

      Le crétin occasionnel est souvent un expert d’un domaine que son ego a fait ... éclater comme la grenouille de La fontaine.

      ___
      Je suis à la recherche de ce moment d’anthologie de la bêtise.

      La combinaison 1 2 3 4 5 6 est une des combinaisons les plus jouées.

    • La mouche du coche La mouche du coche 15 avril 2017 09:28

      Les évolutionnistes se trompent et nous allons le démontrer gaiement
.
la doctrine de l’évolution est une vaste supercherie. 

      .

      Les principales critiques des opposants à l’évolutionnisme me semblent recevables et toutes dirimantes (elles étaient d’ailleurs déjà formulées en son temps par Darwin lui-même et les évolutionnistes feraient bien de commencer par lire son livre ) :

      .

      • - Absence dans la nature de fossiles “intermédiaires” bizarres, imparfaits, avec des moignons, des bouts d’ailes, des écailles à la place de plumes, etc. que réclame obligatoirement cette théorie alors qu’on a plus de 150 ans de recherches archéologiques derrière nous.

      • .


      • - Présence très ancienne par contre de fossiles très sophistiqués comme les araignées, oiseaux, etc. qui détruit l’idée d’une évolution allant dans le sens d’une complexification croissante de la cellule vers le mammifère. 


      .

      Je devrais m’arrêter là, cela suffirait, mais il y a encore :

      • - Théorie darwinienne du HASARD, mot qui n’explique rien alors qu’une théorie scientifique digne de ce nom a pour mission de SIMPLIFIER et PRÉDIRE, ce que la théorie évolutionniste ne fait pas. Avec Newton, on peut prédire la trajectoire d’une pomme, que peut-on prédire avec Darwin ? En réalité le mot HASARD n’est qu’un mot-valise pour dire “je ne sais pas”. On pourrait le remplacer aussi bien par CARAMBAR ou DIEU. Cela expliquerait tout autant, c’est-à-dire rien du tout. Tout ceci n’est pas scientifique.

      .

      Devant de telles difficultés, les évolutionnistes devraient s’arrêter et chercher une autre théorie plus précise, plus scientifique et plus sérieuse, mais ils ne le font pas, et ceci nous alerte qu’ils ne sont plus des scientifiques mais de nouveaux clercs d’une religion absconse, comprise uniquement par eux comme sous l’ancienne Égypte. De ces religions bidons, l’histoire en est gorgée et l’évolutionnisme n’est juste que la dernière. Elle disparaitra comme les autres. 

       smiley.


    • popov 15 avril 2017 18:33

      @La mouche du coche

      En effet, la Mouche, tous les hommes ne descendent pas du singe. Il y en a même qui n’y arriveront jamais.

    • Rmanal 13 avril 2017 11:25

      Article intéressant sur les aspects purement scientifique. Par contre les débouchés sur l’apprentissage ne sont pas clairs. L’humain étant un être éphémère dans le temps et limité intellectuellement, rêver d’une éducation qui le rendrait bon en tout est à la fois contradictoire, mais aussi en plus inadapté, pour certains domaines, à son époque.
      L’humain évolue et s’adapte, développant ce qui lui sert et laissant ce qui ne lui sert plus : où est le problème éducationnel ?
      Néanmoins je suis d’accord que l’école doit offrir un panel d’activités larges, afin que chacun se développe en touchant un peu à tout, et aussi en sélectionnant ce qui l’intéresse le plus.


      • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 14 avril 2017 00:00

        @Rmanal désolé, j’ai répondu un peu plus bas à votre interrogation


        cordialement

      • zygzornifle zygzornifle 13 avril 2017 11:41

        faut le mettre a la tete du PS et des LR alors .......


        • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 11:53

          Une des recommandation d’Agoravox, est de ne pas faire trop long (sourire)²


          Je n’ai donc pas développé les buts de l’éducation (je parle ici de celle que donne l’école)

          Les échanges en commentaires permettent cette précision et vous m’en donnez l’occasion.

          Oui, l’humain doit être adapté et il n’est pas possible (C’est d’ailleurs ce que montrent les neurosciences) de développer fortement par exemple des compétences concurrentes* (au niveau neuronale).
          Ce pour quoi je plaide ici c’est précisément ce « panel large » d’activités correspondant à des compétences de base, à des acquis fondamentaux.
          Le codage, introduit de façon massive dès l’école primaire et au moyen de « briques opaques » contenant des sous routines qui transforment une fois de plus l’enfant et l’adolescent en assembleur de pièces qui s’emboîtent** ne me semble pas (tout du moins sous cette forme technique et opaque) faire partie de ces compétences fondamentales.

          La question de l’adaptation est cruciale.
          Mais nous avons ici un choix : qui doit s’adapter à quoi ?
          Il est plus facile d’évaluer les sciences exactes donc la tendance est de tout enseigner comme une science (poésie y compris ! Puisque l’outil principal est dans toutes les matières « l’analyse »)

          Une piste : il semblerait que les systèmes d’éducation des pays développés aient de plus en plus de mal à atteindre les objectifs qu’ils se fixent (objectifs qualitatifs ... les quantitatifs s’ajustent en redéfinissant la norme (sourire)²) et qu’apparaissent de plus en plus d’enfant dys (notamment les dystraits fonctionnels )
          Il serait peut-être temps de se demander si c’est l’enfant qui est dys, ou si c’est le durcissement des apprentissages précoces qui le produit (entre autres facteurs) et si la résistance à l’apprentissage de certains, n’est pas le signe de zones neuronales qui résistent à la colonisation d’un apprentissage que l’individu rejette ... pour des raisons qui ne sont pas que mauvaises. 
           

          * Je connais un certain nombre d’artistes (plasticiens, poètes, musiciens) qui ont eu beaucoup de difficulté à être encore créatifs à partir du jour où ils ont commencé à enseigner de façon régulière (et conforme).
          Je ne parle pas ici de « l’art conceptuel », qui lui (s’appuyant précisément sur la parole et la rationalité pure que privilégie l’enseignement actuel) est parfaitement compatible avec le métier de professeur de l’éducation nationale. (n’y voir aucun jugement de valeur de ma part)

          ** différence entre les LEGO et le jeu de cube en bois où il n’y a pas d’emboîtement parfait, comme c’est le cas dans la vie réelle

          • Rmanal 13 avril 2017 12:05

            Vous avez peut être raison, mais cela fait beaucoup de « et si ».
            Ce qui est sur c’est que l’enseignement en France n’accepte pas la diversité au sens général (Nota pour les haineux : je ne parle pas ici de l’immigration, allez voir ailleurs). et effectivement les spécificités des « dys » ne sont pas ou peu prises en comptes.
            Quant à l’aspect créatif, c’est aussi quelque chose qui vient, qui part, qui revient. Tous les créatifs « professionnels » vous le diront. Pas sur que ce soit associé à l’enseignement.


          • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 16:55

            @Rmanal
            Absolument : la créativité n’est pas produite par l’enseignement, pas plus que l’homme ne produit l’eau qui coule dans les rivières. Mais, pour filer la métaphore, l’homme peut réguler le court de l’eau et certaines de ses actions être bénéfique dans l’accompagnement de ce voyage, ou catastrophique (la plupart du temps dans les projets trop raides, ou trop grands)L’enseignement doit lui aussi prendre garde à ne pas briser, notamment en évitant de mettre en place des automatismes stérilisateurs d’impulsion comme peuvent l’être les tests à gros enjeu (la note qui compte dans la moyenne et qui seule est prise en compte par les parents, l’orientation, les conseils de classe ...)


            Je ne sais si c’est très répandu, mais lorsqu’on me pose une question, il m’arrive souvent de me retrouver dans la situation de ces fortes sollicitations en temps limité et de perdre une partie de mes moyens (sans réelle panique mais avec une relative incapacité) comme par exemple face à un distributeur d’argent, qui ajoute un « attention vous n’avez le droit qu’à trois essais ».

            Donc oui, l’enseignement agit peu sur la créativité de façon positive, en tous les cas lorsque l’enseignant reste dans les clous.

            Toujours dans « Le génie de la bêtise » l’auteur, déjà cité, explique que ce qu’il a reçu de plus positif de l’école était la liberté que son professeur de mathématiques lui avait laissé d’être peu actif dans cette matière (et d’avoir un systématique zéro sur son bulletin sans que cela soit une catastrophe)Des positions beaucoup trop raides conduisent souvent à sous évaluer un élève qui « résiste » (de différentes manières) à l’apprentissage. Et l’on connait la force des prophéties (qui par leur annonce même devienne auto-réalisatrice).

            Je plaide donc ici pour une école moins persuadée d’avoir raison et donc moins intrusive, notamment du point de vue des matières scientifiques ** qui proposent notamment en France trop précocement des contenus et des savoir faire fermés, et ne laissent pas assez longtemps l’enfant travailler les fondamentaux (liaison entre la perception immédiate et la perception interprétée : par exemple « ce que je vois et ce que je sais et que mon cerveau me montre en interprétant l’information visuelle.)


            Je ne peux que conseiller le numéro évoqué de science et vie (réussir l’école) qui montre à quel point le modelage du cerveau par l’activité est important,ainsi que l’importance des premières phases de »colonisation du cerveau" par les différents apprentissages ***

            * L’auteur a part la suite été champion d’échec (sur échiquier (sourire²))
            ** Les professeurs de Alexandre Grothendieck  ne donnaient pas cher de son avenir en maths, jusqu’à sa licence
            *** Un apprentissage trop précoce d’une méthode, règle ... au stade expert peut développer une intuition fausse qui ne disparaîtra jamais.

          • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 13 avril 2017 14:14

            « Le singe est-il plus intelligent que l’homme ? »

            Oui sans hésitation ^^


            • vachefolle vachefolle 13 avril 2017 14:32

              Les commentaires des bonobos sur AgoraJungle.tree sont assez sarcastiques, depuis que leur Internet par transfert de bit à bit par noix de coco a été mis en place jusqu’à la riviere...

              Bon ce n’est pas parce qu’en cherchant bien un singedonné sur une tache donné et entrainé et capable de faire quelque chose de plus performant que l’homme qu’il est + intelligent. Faut pas pousser.

              Un chimpanzé super entrainé arrive a comprendre 200 mots en langue des signes...


              • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 17:16

                @vachefolle
                Comme je le précise sur l’article, si la première tâche peut relever de ce que vous dites (un entrainement mettant en place un conditionnement) la seconde relève purement de la tâche complexe (voir la description de ce qu’elle suppose et qui comporte au moins trois plans)


                Cependant je suis d’accord avec vous, non, le singe n’est pas plus intelligence que l’homme.

                Car ce classement n’a pas de sens hors contexte.

                Mais plus encore : il n’y a pas, à propos de l’intelligence, d’échelle qui ne soit dépendante d’un jugement de valeur, et d’une culture particulière. C’est le cas ici lorsque vous prenez le langage en signes détachés comme paramètre majeur de l’intelligence.

                Peu à peu l’homme en vient à relativiser des critères qu’il a longtemps considérés comme absolu. Et nous pouvons nous poser des questions à propos de celui-ci.

                Nous sommes une civilisation de l’efficacité et du confort (et depuis quelques temps, de la recherche de la vie longue). Lesquels se transforment très souvent en chiffres dans les mains du statisticien et du politique. Ces critères nous font sur-évaluer la production de biens (de toutes natures) et l’adaptation fonctionnelle (l’invention d’un truc qui « satisfait notre besoin exprimé ou non »* 

                Un peu de recul pourrait (notamment lorsqu’on regarde l’évolution de notre environnement) nous faire réévaluer un certain nombre d’autres paramètres tels que l’état émotionnel, la perception du temps, l’intégration dans un cadre qui nourrit ... , voir même la parfaite intégration d’un acte et de son but au point qu’ils ne forment plus qu’un (ce que font très bien des animaux supérieurs tels que les félins).

                ___
                * Norme Afnor pour la définition du mot « Qualité » : « aptitude d’un produit ou service à satisfaire le besoin exprimé ou non du client. » 

              • Jean Keim Jean Keim 13 avril 2017 18:05

                Nous sommes toujours dans l’attente d’une définition de l’intelligence, en fait c’est singulièrement manquer d’intelligence que de vouloir la définir, il serait plus judicieux de dire ce qu’elle n’est pas, par exemple une grande érudition n’est pas forcément une preuve d’intelligence mais une personne habitée par l’intelligence peut néanmoins posséder un vaste savoir.

                Quand à l’intelligence artificielle... bon enfin passons !

                • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 18:14

                  @Jean Keim
                  Tout à fait d’accord et c’est dans ce sens qu’allait ma réponse à @vachefolle
                  (notamment « 
                  il n’y a pas, à propos de l’intelligence, d’échelle qui ne soit dépendante d’un jugement de valeur, et d’une culture particulière. »


                  Quant à l’intelligence artificielle il faut comprendre l’ensemble comme dans fleur artificielle c’est à dire qu’il ne s’agit pas d’intelligence.

                  Je lui préfère d’ailleurs « intelligence simulée » 
                  tout comme la fleur en plastique n’est qu’
                  « une simulation de fleur »

                • mmbbb 13 avril 2017 21:01

                  @Comeau-Montasse l intelligence artificielle n’en est qu a ses debuts. Je vous donne RDV dans 15 ans 20 ans . Elle remplacera au pied leve certains professeurs qui n ont pas l art d transmettre les connaissances Quant a l intelligence nous avons encore tant a decouvrir sur le cerveau qu il est difficile de tirer des lois definitives . Meme un poulpe est malin , le perroquet malgre son petit cerveau est capable de raisonnement cognitif Il y a l experience avec les pigeons qui savent apprendre et deduire . Si vous attribuez a la couleur jaune par exemple de la nourriture il sera capable au bout de quelques essais de taper avec son bec sur le tiroir idoine qui lui delivrera la nourriture. Evidemment l ’experience se fait avec un jeu de couleurs et celle ci varie yn tiroir vert devient bleu selon une frequence En revenant a l humain l intelligence c’est 50 % d’acquis 50 % d innée Il est evident que le milieu culturel est determinant les psycholoques se sont penches sur le sujet abondamment dans les annees 70 Je doute que Cedric Villani ait eu la medaille Fields si ses parents s etaient vautres devant la teloche Vous vous parlez de l education de masse c’est un autre sujet L education nationale je considere cette institution comme une usine a enseigner je connais suffisamment le sujet pour etre passe dans cette institution .


                • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 23:38

                  Réponse à @mmbbb

                  Je m’intéresse à l’IA depuis plus de 30 ans (je produisais des séquences en langage auteur avec analyse de réponse sur un apple II il y a 25 ans)
                  et je lis avec intérêt les promesses renouvelées en la matière
                  (les réseaux de neurones datent de plus de 30 ans, et ont été initiés il y a plus de 60 ans)
                  Comme dans un certain nombre de cas pour des promesses de la science, la progression est au début impressionnante, puis très vite son rendement décroit.
                  Ce fut le cas notamment pour la traduction automatique.

                  L’ordinateur fait très bien ce qui peut être cerné (comme l’électeur) au moyen des statistiques, qui l’aident (comme le candidat à une élection) à donner une réponse probable, d’autant plus fiable que l’a source aura été conforme à une norme.

                  Oui, les capacités de calcul permettront de mieux simuler l’intelligence, mais les caractères fondamentaux de l’intelligence ne pourront être acquis (la fleur sera toujours sans vie pour faire un parallèle avec la fleur artificielle)

                  J’utilise depuis longtemps (apple IIE, Atari, ...) l’informatique musicale (Musique Assistée par Ordinateur) là aussi (comme d’ailleurs dans la production de poèmes) l’ordinateur peut être d’un grand secours pour le calcul et la recherche orientée, mais il ne peut que mécaniquement « humaniser* » la production finale en introduisant du hasard pour gommer l’aspect lisse de ses productions.

                  Fondamentalement, l’ordinateur est sans vie. C’est à dire sans autre hésitation que celle qu’on peut lui implémenter (autre forme de mécanique) avec des fonctions de hasard.

                  Il est intéressant d’ailleurs de constater que l’intelligence se caractérise (chez l’homme comme chez l’animal) par un moment de flottement (que l’on pourrait croire passif) qui se nomme le doute.

                  Pour ce qui est de la cognition, mot inventé pour éviter de parler d’intelligence lorsqu’il s’agit de sa version élémentaire. La plupart des études il y a vingt ans se faisaient sur des animaux très élémentaires ... on cherchait le début de l’intelligence.

                  Récemment l’homme s’est mis à étudier l’intelligence - à le prétendre - en observant des robots qu’il avait construit à cet usage.

                  C’est le cas par exemple du projet coordonné par Giorgio Metta qui avait promis, en cinq ans, la mise au point de Icub, un robot enfant (pourquoi enfant ? voire plus loin !) ayant les capacité d’apprentissage d’un humain de 2 ans (qu’il a ramené ensuite à 1 ans)
                  J’avais à cette époque défié Giorgio Metta (sur les sites où il présentait son ambitieux projet) de parvenir en 5 ans à doter son robot de l’intelligence d’une mouche !
                  Nous sommes 14 ans plus tard ...
                  le projet à diminué ses prétentions et semble avoir abandonné la plupart de ses objectifs dans le domaine de l’apprentissage.

                  Pour finir sur ce thème, il est incroyable qu’un spécialiste dans le domaine de la cognition ignore que les capacité d’apprentissage sont précisément les plus importantes (grande plasticité du cerveau) chez le bébé. Et que son objectif n’en était que plus difficile à atteindre.

                  ___
                  * C’est ainsi qu’est nommée la fonction sur un séquenceur.
                  ** Je profite de l’occasion pour solliciter Giorgio Metta ou un chercheur du domaine. Il est possible que quelque chose du succès de ce projet m’aie échappé (sourire)²²²

                • Jean Keim Jean Keim 16 avril 2017 19:02

                  @Comeau-Montasse
                  Intelligence simulée... oui j’aime bien, l’adjectif est judicieux, c’est tout à fait cela.


                • Jean Keim Jean Keim 16 avril 2017 19:53

                  @mmbbb
                  Peut-être que dans un futur proche, des robots seront à notre service, ils auront bien évidemment la capacité de se connecter sur le Net, et de copier-coller dans leur mémoire l’expérience et le savoir-faire de n’importe quel autre robot, il seront ainsi capable d’effectuer n’importe quelle tâche intellectuelle et/ou manuelle numériquement partagée, pouvons-nous pour autant les qualifier d’intelligents ?

                  J’ai le sentiment que l’intelligence ne pourra jamais être dans une machine... 

                • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 16 avril 2017 23:46

                  @Jean Keim

                  Bien d’accord.

                  La performance peut toujours être atteinte par d’autres moyens que l’habileté ou l’intelligence
                  Tous ceux qui trichent le savent bien (sourire
                  Elle ne prouve rien (elle n’est qu’un indice).

                  Le fameux test de Turing
                  s’il est passé avec succès par un robot 
                  prouvera simplement que la simulation de l’intelligence est susceptible de tromper tel ou tel humain.
                  De la même manière que l’on peut se laisser prendre par des fleurs artificielles en tissus travaillées finement, sans que l’on puisse nommer fleur ce résultat.

                  L’intérêt du robot est précisément * qu’il nous permet de redéfinir ce qu’est et (surtout) ce que n’est pas l’intelligence.
                  Le rendement décroissant de certains enseignements, et de certaines méthodes de sélection (examen, concours, voire même diplôme) montre à quel point on peut satisfaire l’instrument de mesure sans pour cela atteindre la qualité qu’était censé « certifier »** ce moyen de sélection/certification.

                  [A propos de ces dérives auxquelles conduisent ce type d’évaluation/sélection dans le domaine des compétences humaines on pourra écouter Roland Gori (La fabrique des imposteurs)]

                  Ce qui, au passage, conduit à réhabiliter une « confiance » qui dépend d’autre chose ... davantage en rapport avec la relation humaine (part de subjectivité) qu’avec l’écart mesuré à un instant T, ou la déclaration des processus liés à la traçabilité du produit.
                  Et qui devrait donc nous conduire à modifier profondément la manière de proposer des évaluations et d’en traiter les résultats (plutôt comme information mutuelle que comme outil d’acceptation/refus, de classement ... voire parfois de sanction au sens fort du terme.)

                  __
                  * Et l’échec (en regard des objectifs initiaux : « capacité d’apprentissage d’un enfant de 1 an » - Icub) de l’équipe de Giorgio Metta est, indirectement très instructif. Il montre que ce qui semblait simple est parfois en réalité très compliqué (et réciproquement)
                  Il est bien plus difficile de simuler les capacités d’apprentissage d’un enfant de 1an que celles d’un adulte. ( ?...)


                  ** Au sens de l’AFNOR (certification iso 9001 par exemple ... ou même (!) ECOCERT)
                  Dans ma Drôme des collines de nombreux producteurs de fruits, de légumes, de vin ... en sont venus (tous comme leurs clients) à cette réhabilitation de la confiance comme résultat de la relation dans le temps de deux personnes. Et donc à court-circuiter le passage par une norme qui n’est - dans leur cas - qu’une garantie mécanique (statistique) en même temps qu’une ponction supplémentaire sur le revenu de celui qui produit.

                • clostra 13 avril 2017 19:10

                  @l’auteur

                  j’ai bien aimé votre comparaison avec l’urbanisme « forcé » actuel ...

                  de bidonvilles en maisonnettes de plus en plus élaborées autour de voies flexibles, l’histoire d’un vivre ensemble s’écrit plus harmonieuse que ces rues strictes et droites où rien ne dépasse.

                  belle comparaison donc si ce n’est de refléter la même réalité de constructions humaines et de poursuivre une oeuvre créatrice.


                  • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 23:43

                    @clostra
                    merci du retour


                    Oui, ce que nous avons tendance à vouloir supprimer
                    dans le voyage
                    c’est 
                    le voyage (sourire)²

                    Il faut du temps pour que le dialogue s’établisse entre la force du vouloir et la contrainte du réel.
                    C’est ce qui donne sa beauté au paysage ou à la cité qui n’a pas été modelée d’un jet.
                    Il en est de même 

                    La plasticité du cerveau fonctionne avec le temps - 24 heures pour sédimenter un acquis ... 15 jours pour le transférer dans le reste du cerveau d’après un article du numéro spécial de Science et Vie « réussir à l’école »


                  • Deepnofin Deepnofin 13 avril 2017 19:34

                    Merci à l’auteur pour cet article !
                    Voici ma compréhension actuelle : l’Homme, il y a X milliers d’années, à commencé à s’affranchir du règne animal en maitrisant le Feu. Au sommet de la chaîne alimentaire, il a cependant continué à cultiver sa peur, notamment celle de manquer : il a découvert la Marchandise et a ainsi créé le Capitalisme. C’est à partir de là que son égo s’est envolé : en quittant sa Communauté Primordiale, où il formait un Tout avec les autres et la Nature, son égo a pris le dessus pour combler ce « manque ».
                    Je pensais que l’égo et l’imagination (la force « créatrice ») de l’Homme venait de ce moment là (le cadeau « dualité » de la Nature lorsqu’il s’est émancipé du règne animal) mais votre article me fait comprendre que la réalité de l’évolution est plus « analogique » que ça.

                    En effet, le singe montre « l’intelligence » pour faire monter la cacahuète. En réalité, c’est à mon avis que le singe est plus dans le moment Présent, car il a beaucoup moins d’égo que l’Homme. Ce dernier va se poser des questions, faire jouer différents de ses mécanismes intellectuels pour trouver la réponse, et plus le temps passe, plus il est frustré de ne pas trouver la réponse, renforçant les blocages de la « simplicité ». Le Singe, qui est dans le Présent et n’a pas toutes ces barrières, n’a pas vraiment besoin de réfléchir, il « vit » la réponse. Et le singe, en l’occurrence, fait aussi preuve d’imagination, donc de force créatrice que je croyais réservée à l’Homme (c’est ça, le Système D : ne plus penser aux objets en tant que concepts « cloisonnés », mais visualiser le Tout).

                    Pour moi, ce n’est pas une question d’intelligence. En fait, je crois de plus en plus que l’Homme nait « neutre » (s’il est formé normalement ; il commence à se développer avec les différents stimuli dans le placenta) et que c’est l’ensemble de son éducation, des évènements, ses rencontres, interactions... qui le forgent. Et surtout, les premières années sont cruciales, non pas à cause de la « fraicheur » du cerveau, mais parce que la « compréhension » qui vient à nous, à tous les ages, dépends uniquement de notre « intellectualisation » à l’instant T (par exemple : on matte un film, ça nous parle pas du tout. Des années après, on matte le même, et là Paf ! on comprends un truc de fou, qui modifie considérablement notre point de vue).

                    Ainsi, l’éducation des enfants en bas age est cruciale, non pas parce que ça « forge » l’intelligence, mais parce que comme ils étaient « neutres » il y a peu, les compréhensions qu’ils vivent s’ancrent fortement (peu de constructions intellectuelles bloquent les savoirs arrivants), et tout le savoir / les compréhensions ultérieures dépendront de ces premières compréhensions (désolé pour les répétitions). Bref, c’est pour ça que l’école Libre c’est l’avenir : au lieu de forcer l’enfant à intégrer des trucs (ce qui est le plus souvent contreproductif) on le laisse aller, tout en le guidant ou en l’orientant, bien sûr. L’enfant éduqué de la sorte se « trouvera » bien plus facilement, et il devrait être bien plus « performant ». (Ca expliquerait bien des choses, notamment Ramanujan, le fameux prodige mathématiques indien : il était sous-éduqué je crois, la cervelle donc « fraiche », et le fait de tomber sur ces livres, par chance il a accroché, et boom ! il a révolutionné les maths)

                    Ca expliquerait aussi la neuroplasticité (ce que j’en comprends en tout cas). Il n’y a pas d’age pour apprendre, certes, il faut juste avoir la « chance » pour que son cerveau, son « intellect » ou sa conscience, soit apte à absorber, analyser puis intégrer une information. Plus elle est susceptible d’interagir avec le reste des savoirs de l’individu (entrer en « collision » avec des savoirs bien ancrés), plus elle est difficile à intégrer. Mais avec un travail honnête et sincère, on peut probablement apprendre / comprendre des trucs de fou même à 80 ans.

                    Et ce qu’il y a de bien avec l’égo dont je parlais plus haut, c’est qu’il y a moyen, via l’intellectualisation et la compréhension, là encore si la quête individuelle est honnête et positive, de comprendre l’emprise de l’égo sur l’intégration de nouvelles informations, et plus largement, que le filtre de l’égo qui nous « voile » la Vérité du Présent. Les Singes, ou d’autres animaux, peuvent se montrer bien plus « intelligents » que l’Homme sur certains points précis, parce que l’Homme voit tout avec le filtre de son égo, et donc des innombrables mécanismes intellectuels qu’il a façonné tout au long de sa vie, et qui régissent sa façon de voir les choses.

                    Voilà pourquoi il y a tant de désordres ici bas. Parce qu’on n’a pas encore compris ça : nos points de vue restent des points de vue. C’est valable des gens lambda jusqu’au sommet de la Pyramide. Tant qu’on ne comprends pas que tous les humains font toujours « au mieux avec ce qu’ils ont », alors on juge, alors on se braque, alors on cultive la haine... on s’éloigne du Présent... on accroit son égo.

                    ( Je rebondis aussi sur la « panne d’inspiration » des zikos : je crois avoir compris pourquoi... L’inspiration, ce n’est pas quelque chose qui vient de notre cerveau. C’est inexplicable scientifiquement parlant, mais ça viendrait plutôt du « Présent » : plus on s’en approche (donc plus on « éteint » l’égo) plus la force inexplicable du Présent passe à travers nous, à travers notre antenne cérébrale. Et comme le cerveau stocke des savoirs (apprentissage d’un instrument, culture musicale, pour l’exemple concerné), il retranscrit à l’enveloppe corporelle les mouvements dictés par le cerveau sous influence du Présent. Le cerveau serait donc un émetteur-récepteur. Bref, les zikos en panne d’inspiration n’ont rien perdu, ils sont juste + obscurcis par leur égo (la somme de toutes les peurs, notamment). Plus l’artiste parvient à la « non-pensée », plus il est créatif, si ma compréhension actuelle est bonne ^^ )


                    • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 20:59

                      Merci pour ce retour qui développe et épaissi la trame de l’article.


                      Le moment présent (intégration parfaite au présent et donc mobilisation de soi ... mais surtout de tout le reste disponible : la collaboration de l’autre, des objets, des éléments et même de ce qu’on pourrait percevoir comme de l’adversité (cette raison pour laquelle les maisons bâties dans la contrainte d’un terrain son si belle)
                      c’est tout à fait cela

                      Oui aussi pour l’ego (vous devriez lire « le génie de la bêtise » cela vous plaira par la vie qu’il contient au-delà des pistes qu’il explore.)

                      Le moment présent (en la personne de ma douce) m’appelle pour le repas
                      j’interrompe donc cette réponse momentanément


                      Bon tout à vous

                      • Deepnofin Deepnofin 14 avril 2017 12:56

                        @Comeau-Montasse Merci à vous pour la suggestion ! Bonne Douce à vous ! smiley


                      • La Dame à la licorne Jélaniac 13 avril 2017 21:05

                        au plumard les singes sont meilleurs que les intello ,yapa photo


                        • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 23:45

                          @Jélaniac
                          (fourire)²²


                          Définir le mode d’emploi de son corps ... de sa vie
                          est effectivement un des signes de l’intelligence.

                          pour le reste
                          il faudrait tester
                          Il n’est pas certain que l’imagination en la matière soit du côté du singe.

                        • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 14 avril 2017 10:03

                          [Je ne pourrai répondre aux commentaires avant quelques jours

                          Merci à ceux qui ont fait des retours et ont aidé ainsi à préciser, nuancer
                          parfois même à vivre en direct une expérience de communication vive, mais éclairante à propos de la nécessaire plasticité des apprentissages, sans laquelle il y a clôture, voire même certitude absolue et rejet de tout ce qui ne s’intègre pas dans un modèle donné.

                          Occasion de rencontrer un échantillon de ce que les enseignants rencontrent sous le nom de résistance à l’apprentissage et qui ont conduit par exemple les contemporains de Gallilé à ... ne rien voir dans sa lunette lorsqu’ils la dirigeaient vers la lune que ce qu’ils « savaient » y être.]


                          • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 16 avril 2017 11:36

                            Pour ceux qui seraient intéressés par les travaux de Stanislas Dehaene
                            et notamment ses contributions aux neurosciences.





                            • popov 16 avril 2017 15:45

                              @Comeau-Montasse


                              Pour vérifier que c’est bien l’apprentissage de l’écriture qui entre en compétition avec la faculté de résoudre des problèmes pratiques, il suffirait de comparer cette aptitude entre des singes qui ont appris à reconnaître et écrire des lettres et des singes qui n’ont pas suivi cette formation, toutes autres choses étant égales dans leur environnement.

                              Cette expérience a-t-elle été réalisée ? Sinon pourquoi ?

                              Ceci dit, le nombre de neurones n’est certainement pas infini, mais les possibilités de connexions s’expriment en factorielles. 

                              • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 16 avril 2017 22:55

                                @popov
                                Cette question me permet de préciser.


                                L’écriture ne rentre pas en compétition avec l’aptitude à résoudre des problèmes pratiques, mais avec la vision et notamment pas exemple la reconnaissance fine d’une configuration floue (très utile pour la chasse ou la cueillette par exemple)
                                et l’expérience a précisément été faite avec des humains
                                analphabètes et l’étant resté
                                analphabètes et ayant appris à lire
                                humains sachant lire depuis l’école.

                                Par ailleurs
                                oui le nombre de connexions est impressionnant, mais il y a des aires avec des fonctions dédiées, d’où cette concurrence entre la lecture et la vision fine.
                                (La vision fine peu à son tour « recycler » les neurones une autre zone ...)
                                ___
                                La théorie de la localisation des fonctions dans le cerveau a été énormément modulée au cours des années et il reste beaucoup à faire pour comprendre d’une part la plasticité (il est possible d’utiliser une zone pour compenser l’activité déficiente d’une autre mais dans des limites que l’on ne connait pas encore) et d’autre part sous quelle nature sont « stockées » (le mot est impropre mais à défaut d’un autre) ce que l’on nomme « donnée », ce que l’on nomme « information », ce que l’on nomme « compétence » ...

                              • popov 16 avril 2017 16:03

                                @Comeau-Montasse


                                Autre chose. Le singe se nourrit de toutes sortes de chose qu’il peut trouver dans son environnement, entre autre d’insectes qu’il doit parfois déloger d’un trou dans l’écorce d’un arbre, par exemple. On en a observé qui utilisent une brindille dans ce but. 

                                Si le singe en question a vécu dans un environnement naturel avant de vivre en captivité, il est possible que le problème de la cacahuète soit en fait un problème connu, qu’il a appris à résoudre en observant sa mère.

                                A-t-on envisagé cette hypothèse ? Dans ce cas, il s’agirait plus de transmission « culturelle » d’un savoir-faire que d’intelligence pure.

                                • Comeau-Montasse Comeau-Montasse 16 avril 2017 21:02

                                  Je ne sais si cette Hypothèse a été envisagée

                                  mais 
                                  je connais beaucoup d’enfants et d’adultes qui ne sont pas capables d’une telle transposition

                                  En effet, à supposer que le singe ne connaisse pas dans son milieu naturel 

                                  le robinet, l’éprouvette ...
                                  passer de 
                                  eau disponible à ... robinet
                                  et de
                                  objet désirable au fond d’un logement naturel à ... cacahuète au fond d’un tube étroit
                                  nécessite des capacités de raisonnement face à une situation complexe.

                                  On peut tout à fait minimiser la performance du singe
                                  en considérant que 
                                  l’accumulation de savoir et la conscience/attention partagée entre de multiples plans
                                  rend la tâche plus difficile pour un homme
                                  (qui est « comme » le technicien ayant un très grand nombre d’outils dans sa sacoche)
                                  le singe a moins d’efforts à faire pour « intégrer » tous les paramètres de la situation.

                                  D’où « Non le singe n’est pas plus intelligent que l’homme » 
                                  (au bout du compte)
                                  et
                                  nous devons redéfinir finement l’intelligence ... ou abandonner le terme pour ... d’autres (morceler , contextualiser ...)

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