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Troïka Paranoïa

Reportage - Blockupy Frankfurt

Livestreamer : Ben Borges

Né d'une initiative allemande, Blockupy est le nom d'une coalition européenne inédite, composée de groupes d'activistes, de syndicats, d'associations militantes diverses (dont Attac et le CADTM), d'étudiants, de partis de gauche allemands dont Die Linke (La gauche) et Interventionistische Linke (Gauche Interventionniste) et de mouvements sociaux internationaux (Occupy, 15M, les Indignés et Democracia Real Ya). Suite à la réunion de préparation initiée par la plate-forme European Resistance entre les 24 et 26 février derniers, ces différents acteurs des luttes sociales ont décidé de s’engager ensemble dans l'organisation de quatre journées d'actions communes les 16, 17, 18 et 19 mai à Francfort. Point d’orgue de cette collaboration internationale, la manifestation du 19 mai a mobilisé plus de 20.000 personnes dans les rues de ce haut-lieu de la finance européenne. Des plus modérés aux plus radicaux, tous étaient là pour dénoncer les ravages du capitalisme financiarisé.

Les actions programmées étaient principalement dirigées contre la politique d'austérité imposée par la Troïka (Commission Européenne, Fond Monétaire International et Banque Centrale Européenne) et le diktat des marchés financiers et du secteur bancaire. Ces 4 journées de mobilisation avaient pour objectif de bloquer le quartier des affaires de Francfort et d'envoyer un signal fort aux banques et aux dirigeants politiques européens.

De retour à Bruxelles, il nous apparait essentiel de dresser ici les premiers constats des actions menées par le collectif Blockupy, non seulement pour élargir et alimenter les débats mais aussi parce que les évènements de ces derniers jours ont été riches en enseignements pour les actions futures.

 

Rapports de force entre gouvernants et manifestants

Avant notre départ de Bruxelles le 16 mai, les Indignés qui campaient devant la BCE depuis plus de sept mois ont du quitter les lieux. Certains des occupants se sont complètement recouverts de peinture pour faciliter la tache aux policiers les plus zélés (voir photo ci-contre). Il leur a été promis qu'ils pourraient réintégrer leur campement dès le dimanche 20 mai. Nous avions également appris qu'un juge avait décidé d'interdire toutes les manifestation à l'exception de celle du samedi 19. De son côté, le collectif Blockupy annonçait dans un communiqué qu'il maintiendrait le programme initialement prévu. Nous venions de passer la frontière allemande et les heures qui allaient suivre s'annonçaient animées.

Sur la route entre Bruxelles et Francfort, les fils de tweets faisaient état de blocages de cars de manifestants à Berlin (voir photo ci-contre). Le plan semblait pour le moins prémédité, la police avait prévu des toilettes mobiles pour les voyageurs interceptés. de nombreux militants, connectés aux réseaux sociaux, ont néanmoins pu éviter les barrages en arrêtant leur car à Wiesbaden et en empruntant ensuite un train jusqu'à Frankfurt. Arrivé à destination, nous avons découvert une ville quadrillée, traversée par des mouvements incessants de cortèges policiers, en déplacement permanent. Le quartier des affaires avait des airs de ville morte, sans l'être vraiment. Barrages filtrants. Blocage des ponts et de la circulation. Camions anti-émeute avec canon à eau. Equipement de combat : matraques, oreillettes, armes de point, casques et masques à gaz. Uniformes noirs et verts. Caméras. Fourgons. Gilets par balles. Le décor de notre séjour était planté d’entrée : les immeubles sans âmes de la BCE, de la Commerzbank ou d’UBS, protégé par des milliers de policiers, en rang serré, près à agir au moindre signal. En position.

Si vous en doutiez encore, vous pouvez à présent mesurer l’ampleur de la paranoïa qui s’est définitivement installée dans les rapports entre gouvernants et manifestants. Certains policiers nous expliquerons d'ailleurs qu'être anticapitaliste est répréhensible et dangereux pour la sécurité du pays. L’état policier est devenu une réalité européenne que personne ne peut nier aujourd’hui. Les stations de métro autour de la BCE ont été fermées au public. Des fourgons de police équipés d’une batterie de mégaphones arpentaient le centre ville, quasi désert, rappelant que tout rassemblement et toute manifestations sont interdits.

Paradoxalement, le but que s'était fixé Blockupy de bloquer la BCE et le quartier des affaires de Francfort a été atteint sans qu'aucune action n'ai effectivement été entreprise. La ville a été bloquée pendant 4 jours par les forces de police. Les banques, les bijoutiers et autres boutiques de luxe ont fermé leurs portes, allant même jusqu'à demander à leurs employés de prendre congé ou de ne pas se rendre au bureau en costume-cravate le vendredi 18 mai.

Répression massive mais passive

Le dispositif répressif mis en place par les autorités de la ville de Francfort était inédit et mérite que l'on se penche sur ses aspects principaux. En effet, entree 5000 et 8000 policiers étaient constamment présents dans les rues de la ville, bloquant toute la zone autour de la BCE et filtrant la circulation piétone dans le quartier des affaires. Guêttant tout rassemblement de manifestants et patrouillant en permanence dans le quartier financier de Francfort, qui par ailleurs étaient complètement occupée par des files interminables de fourgons de police. Je vous laisse imaginer le coût qu'un tel déploiement représente pour la collectivité.

Outre les caméras téléscopiques que l’on pouvaient observer sur le toit de certains fourgons, certains policiers étaient équipés de caméras mobiles avec lesquelles ils filmaient et photographiaient toutes les manifestations ou du moins leur tentatives. Sans doute pour ficher les militants ou dans le vain espoir de fixer les hypothétiques scènes de violence dont ils avaient besoin pour justifier un tel déploiement de moyens.

Notons également que l’ensemble de ce dispositif policier a exerçé une influence considérable sur les militants présents à Francfort. En effet, la captation d’attention qu'opérait cette répression passive donnait l'impression d'être traqués, criminalisés et observés en permanence. Tout a été fait pour réduire le champs d’action des citoyens présents dans la ville. Les arrestations, les contrôles, les fouilles, les fichages, les ordres de quitter le territoire (dans des délais qui différaient d'une personnes à l'autre).

Cette stratégie policière est inhabituelle, principalement axée sur le nombre de policiers, la patience, l'organisation, le calme, l'intimidation, la permanence, et l'étendue du dispositif de contrôles de l'espace public. Elle ne ressemble en rien aux types de répressions que nous avons pu observer ailleurs en Europe, plutôt musclées, souvent violentes et moins bien organisées (lire aussi Les Indignés marchent sur Paris).

Droit au rassemblement

Bien que la Constitution allemande prévoit, dans son article 8, que tout Allemand non armé a le droit de manifester, avec ou sans autorisation préalable, toutes les tentatives de rassemblements ont été anticipées, contrôlées, neutralisées, en un mot, gérées par la police. Les journées des 17 et 18 mai l'illustrent à plusieurs titres.

Le 17 d'abord, jour férié, des manifestants se sont rassemblés sur la Paulsplatz (où se trouvait le premier parlement allemand avant d’abriter ensuite le musée de la démocratie) et le Römer (place piétonne du centre-ville) où ils ont planté quelques tentes (voir photo ci-contre). Les deux rassemblements ont rapidement été encerclés par des milliers de policiers. Le but de la police était de dissoudre ces manifestations et donc d'empêcher leurs rencontres. La technique de persuasion était toujours la même : quitter le cercle ou se faire arrêter. (1)

Le 18 mai, les militants ont tenté de déjouer le dispositif répressif. Séparés en plusieurs groupes, ils sont arrivés à détourner l'attention des forces de polices, en s'engageant dans une course poursuite à travers les rues de Francfort et permettant ainsi à un des groupes de militants d'atteindre symboliquement l'entrée du site de la BCE. Non sans mal, car plus de 400 arrestations ont eu lieu ce jour là. Dans la plupart des cas, des ordres de quitter la ville endéans les deux heures étaient notifiés aux étrangers. Sans compter que sous prétexte d'une situation exceptionnelle, la police se réservait le droit de prolonger les gardes à vues de 24 à 72h (soit pendant toute la durée des actions). Notons cependant, que pour des raisons encore floues, les personnes arrêtées ont été relâchées dans les heures qui ont suivi.

Bien que la police ait tenté d'empêcher que les militants y accèdent, les seuls endroits de la ville où les militants ont pu se réfugier durant leur présence à Francfort étaient l'Université Johann Wolfgang Goethe et les locaux de la DGB (Confédération des syndicats de la région Francfort Rhin-Main). Des cuisines populaires y étaient organisées, ainsi que l'accueil des personnes venus d'Allemagne, de Belgique, des pays Nordiques, de France, d'Italie, d'Espagne et d'ailleurs. Des conférences et des assemblées s'y sont déroulées également. Nous déplorons néanmoins – vu la dimension internationale des assemblées - que la plupart d’entre elles ne se soient tenues qu’en Allemand.

Le 19 mai – seule journée de manifestation autorisée – fût un succès, tant en terme de coordination que de pacifisme. Plus de 20.000 personnes d'après la police (25.000 d’après les organisateurs) ont défilé dans les rues jouxtant le quartier des affaires. La particularité du cortège résidait indubitablement dans sa composition. Plus d’une quarantaine de collectifs différents y ont évolué. Les partis, les syndicats et les organisations en tête, suivis par les mouvements sociaux.

Relations entre organisations institutionnalisées et mouvements sociaux

A la DGB, il y avait les institutions et à l’unif, il y avait les mouvements sociaux”, me disait un militant. La police s’est effectivement employée à contenir et à limiter les déplacements dans la ville en isolant les différents intervenants : des dizaines de fourgons et de caméras ont été postés aux accès à l’université et à la DGB pour intimider les militants et limiter leurs mouvements et leur potentiel de convergence. Il s’agissait pour les chiens de garde du capital de tout faire pour étouffer l’unité des différents mouvements. C’était sans compter que ces derniers cultivent et entretiennent des rapports de plus en plus fédérateurs.

Et Blockupy en est sans doute la première véritable expression. Il n'y a qu'à espérer que ce genre de convergence se multiplient dans l'avenir. Car bien que les différents acteurs des luttes sociales puissent avoir des opinions différentes sur des thèmes communs, il n’en demeure pas moins qu’ils ont des priorités communes. Mouvements d’Europe du nord et du sud, mouvements institutionnalisés et mouvement sociaux, les connexions existent à présent et le monde en est témoin. La majorité de la population européenne pensait que les citoyens allemands soutenaient la politique néolibérale de Madame Merkel. Aujourd'hui, Blockupy a sans doute indirectement réussi à démythifier cette chimère.

Troïka Paranoïa

Lors de la manifestation du 19, nous avons pu constater qu’à plusieurs reprises, le dispositif policier - omniprésent - a tenté de diviser le cortège en deux parties en se mêlant massivement à la foule des manifestants. Les policiers essayaient de séparer les organisations institutionalisés des mouvements populaires et des blocs anticapitalistes plus radicaux qui se trouvaient à la fin du défilé. Toutes ces tentatives ont été avortées grâce à la collaboration qui s’est exprimée sous nos yeux entre les différents groupes qui composaient le cortège. A tour de rôle, ils s’arrêtaient ou reculaient pour permettre à tous les blocs de refaire corps (voir le reportage vidéo de Ben Borges ci-dessous).

L’alarmisme des autorités de la ville, la dérive paranoïaque des banques implantées dans le quartier des affaires et le miroir grossissant du relai médiatique, ont légitimé des prises de décisions antidémocratiques et contraires à la Constitution allemande elle-même (brandie par des manifestants sur la photo ci-contre). Ces mesures de répression sont présentées comme exceptionnelles. Pourtant, les revendications des militants et les politiques qu’ils dénoncent n’ont elles, rien d’exceptionnel. Ce qui transparait du comportement des autorités, c'est la peur d'un renversement, la sensation au combien justifiée de perdre la main. Les aficionados du néolibéralisme font certes face à des individus pacifiques dont le seul objectif est de dénoncer les dérives du capitalisme, seulement ces derniers semblent déterminés, d'autant plus que l'implication populaire s'accroît de jour en jour.

Le zoom des projecteurs médiatiques sur d’éventuels manifestants violents traduit-il une angoisse des autorités européennes, tant politiques que financières ? La stigmatisation et l’instauration de la terreur auprès de l’opinion publique, les généralisations, et la multiplication de nouvelles lois et de nouvelles mesures répressives comme en Espagne (lire aussi Génération 15M), au Etats-Unis (#noNATO #OccupyChicago) ou au Québec (avec la loi 78) récemment, ne sont-ils pas les signes d’une perte de contrôles ? A l’heure où les gouvernements soumis à l’austérité troïkenne tombent les uns après les autres (Grèce, Roumanie), que les Irlandais s’apprêtent à voter pour ou contre l’austérité le 31 mai et que les Grecs voteront certainement contre le 17 juin prochain, nul doute que Monsieur Draghi et les acteurs de la finance ont à présent compris que les journées d’actions et la convergence des luttes de Francfort ne constituent que le premier essai d'une longue série.

Les reportages vidéos réalisés lors des journées du 17 mai et du 19 mai sont accessibles sur le site de la revue contributive LE GRAND ECART.


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25 réactions à cet article    


  • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2012 09:29

    Quel magnifique article Balthazar riche et détaillé mettant le doigt sur ce que ts les gens qui s’informent un peu peuvent maintenant découvrir : la réalité des pouvoirs en place.
    Il n’y a pas si longtemps encore, quand on parlait de tout ça on était des « complotistes ». non, il n’y avait pas de NWO et de plan pour museler les peuples. on vivait en démocratie. On voit où on en est.
    Merci pour ton action et tout ce que tu as fait avec les indignés belges.
    merci pour ta revue, si précieuse, le grand écart.
    merci pour ton engagement.


    • Le Grand Ecart Badi Baltazar 23 mai 2012 10:16

      Merci beaucoup, Ariane. Je te renvoie tes remerciements, sans aucune pudeur !
      Comme tu le sais, nous serions ravis de te compter parmi nos contributrices. A très bientôt, pour de nouvelles aventures... Ce qui est certain, c’est que mes amis et moi, on ne lâchera rien. On est là pour longtemps, on est pas pressé.


      • jako jako 23 mai 2012 13:04

        Merci de cette information que seuls ceux qui la vivent connaissent, l’avantage c’est qu’en multipliant cela à l’extrême et bien c’est bloquant et cela coute très cher, donc encore et encore


        • Pyrathome Pyrathome 23 mai 2012 14:37

          Merci de cet excellent article !

          La vérité, c’est que ces mafieux de la « troïka » doivent être mis en état d’arrestation.....
          Ces gens commencent à paniquer sérieux, à voir cette fameuse manifestation Allemande encadrée par autant de policiers, on se demande même si ce n’était pas eux qui manifestaient.....
          Preuve infaillible que les « autorités » sont en situation de panique......ils ont bien raison, car ils ne savent pas ce qui les attend dans quelques mois, la facture qui leur sera présentée devra se payer « cash ».....


          • Alison 23 mai 2012 17:47

            Bonjour,

            Tsipras va être déçu.... Car coté soutient français voila ce que declarait Mr Hollande s’exprimant à l’issue d’un déjeuner avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy :

            « Je ferai tout ce que peux faire, dans la position qui est la mienne, pour convaincre les Grecs de choisir de rester dans la zone euro en respectant les engagements qui ont été pris et pour convaincre les Européens qui pourraient en douter de la nécessité de garder la Grèce dans la zone euro ».

            « Je reviendrai sur ce que l’Europe peut faire très vite, c’est-à-dire dans les douze prochains mois, ce qu’elle serait capable d’engager comme mesures sans que ça pèse sur les Etats pour favoriser l’activité, l’emploi »

            Président Hollande, c`est tout de suite qu`il faut agir ! 


            • La lecture m’a remis en mémoire une grande partie de ce que j’ai vécu en tant que journaliste en mai et juin 1968 à Paris. Ces tactiques policières existaient déjà lors de certaines manifestations d’étudiants et ouvriers. J’ai vécu également la présence de groupes destinés à fractionner les cortèges et même à jouer le rôle d’agitateurs en essayant d’attirer les manifestants vers des lieux où les gendarmes mobiles etaient foison. L’époque où j’ai pu recueillir des témoignages de petits malfrats et voyous engagés et rémunérés dans une région du sud de la France par le SAC cher à Pasqua et De Gaulle pour jouer les ouvriers « jaunes » dans des usines de Sochaux et « casser » du gréviste. Déjà, voilà si longtemps, les thèmes des premières manifestations étaient entre autres de lutter contre la civilisation de la consommation...et de l’argent.
              Vous avez raison Balthazar de dire que vous n’êtes pas pressés, mais attention de ne pas vieillir trop vite et donc de changer.
              Bon courage.


              • Le Grand Ecart Badi Baltazar 23 mai 2012 18:21

                Merci beaucoup pour votre commentaire, Henri Diacono. Et merci pour votre conseil.

                Vous n’exercez plus ? Les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de point de vue comme le vôtre. Si vous souhaitez continuer cette discussion, vous pouvez me joindre ici : [email protected]

                Bien cordialement,


                • Bien noté Badi. J’espère que depuis les nombreux mois au cours desquels mes peurs, mes conseils, mes coups de gueule et mes rêves, pourtant incompatibles avec mon âge, ont attiré un peu la jeunesse. Je n’exerce qu’ici. Et cela m’aide à bien faire travailler les méninges donc à bien vieillir.
                  Bien à vous et à bientôt sur le mail ou sur ce site. 


                • Alison 23 mai 2012 18:37

                  La ville de Patras (Grèce) a la limite de l`explosion depuis l`assassinat d`un grec par des afghans. Les forces de polices anti-emeutes détachées sur place en renfort mais pas seulement.

                  http://www.zougla.gr/greece/article/ekriktiko-migma

                  L`émigration devient incontrôlable ici en Grèce, attendez vous a ce que Athènes ne respecte plus son engagement sur Shengen.


                  • chapoutier 23 mai 2012 18:47

                    mais qui prétend qu’il n’y a aucun lien entre fn fdesouche et néonazi ?

                    une version différente ;

                    Emeutes à Patras provoquées par les néo-nazis
                    22 Mai 2012 Par Mehdi ZAAF

                    Des émeutes ont explosé mardi à Patras, troisième ville de Grèce.Après l’annonce de la mort d’un Grec de 29 ans, présumé avoir été assassiné par des Afghans, les militants de Chryssi Avghi ont effectué une manifestation aucours de laquelle de nombreux débordements ont eu lieu avec la police : on compterait 5 blessés, dont un député du parti néo-nazi.

                    Les membres du parti se sont ensuite dirigés vers une usine où se trouvent les immigrés. Ils tentent depuis un moment de forcer l’entrée. Une tentative aurait été faite d’y entrer avec un chariot élévateur.

                    Des bus remplis de membres du parti néo-nazi arrivent à Patras. 4 bus viennent d’arriver alors que 2 ont été stoppés par la police.

                    Par ailleurs une manifestation anti-fasciste a commencé, et s’oriente vers le centre de la ville, où se trouvent les néo-nazis, tandis qu’on note une forte présence policière pour empêcher tout débordement. Utilisation de lacrymogènes excessive, même sur les civils qui se trouvent autour du lieu.


                  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 23 mai 2012 19:13

                    Voilà ce qu’est le véritable piment du journalisme, aller sur le terrain témoigner de tout pour en rendre compte de façon impartiale, et pas seulement obtenir un rendez vous au resto avec un homme politique qui paye le repas à condition qu’il n’y ait pas de micro, ni avoir à tout prix sa bouille dans le poste même si on n’a rien de pertinent à dire. Merci pour ce suivi rassurant : la coordination européenne des luttes et particulièrement en Allemagne, Francfort, siège des Bilderberg, c’est une bonne nouvelle.


                    • kriké 23 mai 2012 20:09

                      merci pour l’article
                      entre la haute finance et le peuple il ne reste
                      que l’armée et la « police » ,si j’ai bien compris....


                      • toor toor 23 mai 2012 21:08

                        Grand merci Badi Baltazar pour cet excellent reportage,je vous souhaite beaucoup de courage pour la suite. Encore merci et bravo.


                        • Le Grunge Le Grunge 23 mai 2012 21:12

                          Bonsoir cher concitoyens

                          Et bien ca y est, nos dirigeant sont sortis de leur torpeur et de leur dédain à notre encontre, ils comprennent à présent que NOUS somme la majorité et qu’à trop tirer sur la corde, elle fini par céder. 60 ans qu’ils pouvaient faire leur petite affaire entre eux tranquillement, pensant qu’en s’arrangeant dans leurs petit bureau, les peuples suivrait bêtement. Mais « l’histoire est trop forte pour eux », en faisant un déballage pareil des moyens répressif, ils ne font que confirmer nos soupçon : la peur à changé de camps, c’est eux qui ont tout à perdre...

                          merci pour cet article, merci pour votre travail et pour votre engagement pour le bien de tous

                          Cordialement


                          • Lorelei Lorelei 24 mai 2012 01:17

                            bravo pour l’article félicitation


                            • Jonathan Moadab Jonathan Moadab 24 mai 2012 01:51

                              Merci Badi ! 

                              Le peuple vaincra ! :) 


                              • Henri Francillon Henri Francillon 24 mai 2012 14:58

                                Ces manifestations pacifiques sont en effet exemplaires, mais je voudrais tempérer votre enthousiasme en vous faisant remarquer que, sur les photos, « le peuple » n’est nullement représenté mais uniquement sa partie « blanche ».
                                On cherche en effet vainement la présence de la sacro-sainte diversité parmi ces manifestants, et cette absence souligne à quel point, divisé par le communautarisme ethnique et culturel, « le peuple » est désuni.
                                Or seul un peuple uni peut vaincre et les divisions opérées en son sein par les élites du grand capital à l’aide des associations « antiracistes » et autres « projet Rivkin » trouvent ici toute leur justification.
                                Je ne croirai personnellement à la victoire du peuple que lorsque ce genre de manifestation réunira le peuple au-delà de toutes ses différences culturelles, ethniques et religieuses, à savoir quand s’y côtoieront tant les extrême gauches que les nationalistes (ce qui est déjà le cas probablement, et tant mieux), les barbus, les youyous et les amateurs de zouks endiablés.
                                Car ce pouvoir oppresseur à qui il faut s’attaquer nous menace tous, quelle que soit notre origine, ethnie, culture et opinion politique.
                                Et je souhaite que les organisateurs prennent en compte toutes les nuances de la société pour les impliquer dans ce combat nécessaire et même primordial.
                                La défaite de ces ignobles dictateurs du capitalisme sauvage est un combat qui doit transcender toutes les différences.


                              • Le Grunge Le Grunge 25 mai 2012 12:25

                                @ henri

                                «  »le peuple« n’est nullement représenté mais uniquement sa partie »blanche« . »

                                que voulez vous dire par la ? Que les manifestants blanc chassent les gens de couleur des cortèges ? Un peu de sérieux s’il vous plait. Et dans votre conception de « tout les peuples », vous sous entendez donc que les blanc se battent uniquement pour leurs intérêts ? Un blanc ne pourrait il pas défendre les intérêt des blancs et des gens de couleur ? Ca avancerais l’idée qu’au final, il sont vraiment unies. Je suis blanc et cela ne me dérangerais nullement d’être représenté par vous(qui êtes une personne de couleur comme l’indique votre profil), en est-il de même pour vous ? Ne vous est-il pas venu a l’idée que les personne de couleur sont souvent des masse laborieuse a cause du racisme ambiant et que de ce fait, il n’ont pas pu quitter leurs poste de travail qui leur permet de nourrir leur famille. Cessez cette démagogie qui nourri le racisme...


                              • Ao vivo Ao vivo 24 mai 2012 09:34

                                "... Ce qui transparait du comportement des autorités, c’est la peur d’un renversement, la sensation au combien justifiée de perdre la main.« 

                                Et déjà ça fleurait bon, les plumes et le goudron.

                                Merci pour ce résumé (énième contribution d’un acteur majeur du combat perpétuel citoyen où à la fin on gagnera haut la main) si palpitant et pour si bien conter ces convergences qui font rêver ceux qui ne rêvent plus depuis de nombreux »tours« . Transparait entre les paragraphes que même avec de bonnes palettes en bois et des gros sacs de sable il sera très difficile aux gens de peu de faire face avant que ne s’inverse la marche de l’histoire. Mais c’est aussi grâce à cette ode à la démocratie réelle et immédiate, qu’on saisit mieux toute l’intelligence collective quand elle tend vers un même but avec l’âme d’un XV soudé avant le combat.

                                Deux remarques sous forme de questions. Si 5000 ou 8000 robocopistes sont mobilisés »systématiquement" sur un point chaud, que se passe-t-il quand il y a quinze points chauds en même temps et que ça dure une bonne dizaine de jours ? Et pour donner encore plus de poids à ce reportage issu des ténèbres de la finance, ne vaut-il pas mieux investir les médias dévoyés (poli) qui éternellement nous enfumeront ?

                                Merci & Bravo. A très bientôt sur un pont, sur une place, ou devant le château.


                                • ploutopia ploutopia 24 mai 2012 13:22

                                  La réalité dépasse la fiction. Nous sommes en plein scénario de V pour Vendetta. En dehors de ces mobilisations non moins utiles, il me semble également important de nous investir sur la scène « politico-légale ». Plus nous serons nombreux à le faire plus la pression deviendra importante pour nos dirigeant et plus ils auront du mal à endiguer le flot de la masse. La masse immonde et bêlante que nous sommes dont toutes les élites se sont toujours joué depuis la nuit des temps.

                                   

                                  Il est aujourd’hui grand temps de prouver que cette masse n’est pas si idiote qu’il n’y paraît. Il est donc temps de nous mobiliser massivement pour demander l’organisation d’une consultation populaire concernant l’application du traité d’austérité et du MES ! (date butoire=23 JUIN 2012 !!!)  Cfr. CONSTITUANTE.BE

                                   

                                  Il nous faudra ensuite retrousser nos manches pour commencer à mettre en application tous les grands principes d’une VRAIE DEMOCRATIE  ! Des principes parfaitement étudiés, étayés et résumés sur le site d’Etienne CHOUARD.

                                   

                                  Parmi ces principes, en voici 2 essentiels :

                                   

                                  1) Ce n’est pas aux hommes de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir !

                                  2) Ce n’est pas aux détenteurs de capitaux (les banques) de tenir les cordons des bourses des peuples !


                                  • ploutopia ploutopia 24 mai 2012 13:28

                                    Si les grands détenteurs de capitaux veulent jouer, qu’ils le fassent dans leur coin sans jamais toucher à nos économies (c’était le cas après 1929 avec le glass steagall act contourné dès 1970 puis dissolu en 1999) ! Pour cela il nous faudra complètement revoir les fondements de la création et de la gestion monétaire et/ou de toute façon, commencer à nous organiser localement par la création de systèmes d’échanges locaux et/ou monnaie locales. Cfr. Démocratiser la Monnaie !

                                     

                                    En politique comme en économie ou comme dans tout autre domaine, la diversité est gage premier de durabilité, respect, autonomie et donc de liberté ! Il faut penser égalité avant liberté et non l’inverse ! Voir article qui vient d’être publié sur agoravox : Egalité avant Liberté = Démocratie !

                                     

                                    Rien à voir donc avec le principe des avantages comparatifs, la libre circulation des capitaux et la libre expression de la concurrence, leitmotiv éculé et nauséeux d’une Europe qui se targue d’avoir été construite pour les peuples ! L’idée, peut-être noble au départ a été entièrement dévoyée, comme souvent avec le genre humain. Alors, sachant cela, donnons-nous enfin le temps de rédiger une constitution mettant avant tout notre attrait pour le pouvoir et la nécessité de le segmenter, le contrôler et le faire tourner !


                                    • elmi 24 mai 2012 18:32

                                      .
                                      ça sert à quoi de manifester ?
                                      vous croyez vraiment que les tenants laisseront faire à l’échelle européenne ce qui s’est passé en Islande ?
                                      ils préfèreront la guerre civile, agiter tout ça pour faire peur aux gens, une petite famine organisée par les patrons des multinationales, trop facile
                                      .
                                      tant qu’il y aura des policiers robocop débiles pour exécuter des ordres sans réfléchir ......
                                      .


                                      • yvesduc 24 mai 2012 21:08
                                        Le libéralisme, incompatible avec la démocratie ? On en vient à se le demander… Merci pour votre compte-rendu. Merkel a été plus sympa que Sarkozy, lequel n’hésite pas à envoyer les Black Blocks.


                                        • BA 24 mai 2012 23:54

                                          Jeudi 24 mai 2012 :

                                           

                                          Les Européens chiffrent le coût d’une sortie de la Grèce.

                                           

                                          Le tabou est tombé. A la Banque centrale européenne, comme dans les capitales de la zone euro, des groupes de travail ont été mis sur pied pour évaluer les conséquences d’une sortie de la Grèce de l’union monétaire et son coût.

                                           

                                          L’élaboration de ces plans d’urgence accroît la pression sur la Grèce à l’approche des élections législatives du 17 juin. Faut-il sacrifier Athènes à la zone euro, ou l’inverse ? La question du « Grexit » (pour « Greek exit » ou « sortie de la Grèce ») divise les politiques et les économistes.

                                           

                                          http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/24/les-europeens-chiffrent-le-cout-d-une-sortie-de-la-grece_1706791_3208.html


                                          • Éleutheria 25 mai 2012 17:11

                                            Bonjour Badi Baltazar,

                                            Merci pour cette bonne synthèse des évènements de Frankfort. Ce début est très encourageant même si le mouvement est encore minoritaire.

                                            Quand l’Allemagne s’éveillera...

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