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Considérations technologiques

 

1. Quand les IA et leur robotique auront remplacé tous les humains l'économie s'effondrera car il n'y aura plus personne pouvant acheter leurs résultats puisqu'elles auront mis tout le monde au chômage.

 

2. Les IA et leur robotique produisent-elles quelque chose ? Donnent-elles de la plus-value à quoi que ce soit ? Eh bien le problème c'est que non, même si c'est a priori inaudible pour quelqu'un qui n'est pas habitué aux études économiques.

 

3. Pour donner de la plus-value c'est-à-dire une valeur ajoutée à quoi que ce soit, un sacrifice durée-effort-compétence est impliqué que seul les êtres humains peuvent « subir » ou disons seulement « vivre » : les machines n'éprouvent pas de sacrifice durée-effort-compétence puisque même s'il faut un certain temps pour qu'elles machinent quelque chose, même s'il faut une certaine énergie pour qu'elles machinent cette même chose et même s'il faut les avoir dotées d'un potentiel technique pour qu'elles machinent enfin cette même chose, elles ne sacrifient rien : nous seuls les y sacrifions.

 

4. Les machines (des plus rudimentaires jusqu'à l'IA robotique en passant par la machine à vapeur, le moteur à explosion et la chaîne de montage et tout ce que vous voudrez...)... les machines n'éprouvent pas la durée puisqu'elles ne sont la que pour la séquencer chronométriquement (le temps au sens de tempo métronomique) ;
les machines n'éprouvent pas l'effort puisqu'elles ne font qu'être alimentées en énergie (peut-être par d'autres machines d'ailleurs jusqu'à atteindre des degrés d'automation très élevés comme lorsqu'un camion citerne vient être connecté à un avion pour remplir son réservoir de kérosène après avoir été connecté à la citerne d'un cargo pour se remplir : machines de machines de machines de machines, etc. ça peut être long, comme une immense pieuvre techno-économique) ;
les machines enfin n'ont pas de compétence mais que des dotations potentielles au prisme de leurs conceptions (pas forcément par des ingénieurs ni des techniciens puisque là aussi les machines machinent déjà d'autres machines et qu'avec l'IA robotique cette dotation potentielle est démultipliée jusqu'à l'adaptation aux conditions spécifiques d'une zone ergonomique).

 

5. Nous atteignons des sommets dans l'automation, tout le monde a vu ce qu'il reste des hommes dans Wall-E.

 

6. L'automation parfaite est le but de tout machinisme. Machinisme comme mécanisme ça vient du grec mễkhos, moyen. Donc la perfection supposée à l'automation ce n'est que ça : la réalisation d'un monde de moyens, moyenné, un monde où « y'a moyen de moyenner » et même plus rien que cela : des moyens de moyenner. Un monde où l'on moyenne. Je ne sais pas si ça peut être raccordé à la médiocratie (règne de la médiocrité, moyenne en acte) selon le philosophe québécois Alain Deneault mais on s'amuse nous autres Français à chercher à prononcer à la québécoise « y'a moyen de moyenner ». C'est médiocre et ça laisse courir le machinisme mais c'est comme ça.

 

7. Donc les machines n'ont aucune « épreuve », aucun « éprouvement » du sacrifice durée-effort-compétence impliqué par le travail et à ce compte on peut dire qu'elles ne travaillent pas ; et donc que si elles ne travaillent pas elles ne produisent pas au sens classique ; et enfin que si elles ne produisent pas au sens classique elles ne créent pas de valeur : au contraire elles en privent les travailleurs. Parce que les machines matérialisent par elles-mêmes cette valeur générée par le sacrifice et c'est-à-dire qu'elles mortifient cette valeur, qu'elles la tuent. (Les luddites l'avaient bien compris : le luddisme fut un mouvement social anti-machinisme à l'orée de l'ère industrielle dans l'Angleterre qui machinisa la première vaporeuse à grande échelle.)

 

8. Machiner à grande échelle ça a un nom commun très courant puisque c'est industrialiser et l'industrialisme revient au même que le machinisme-mécanisme... mais en insistant sur cette notion d'industrie qui existait depuis toujours puisque depuis toujours des hommes se réunirent dans des ateliers pour travailler et que depuis toujours on dit d'un homme qui travaille vite et bien, qu'il est industrieux. Mais la notion d'industrialisme qui revient au machinisme-mécanisme nous renseigne sur le vol du travail opéré par l'industrie-machine-mécanisme. C'est-à-dire que les luddites avaient fort bien compris qu'ils étaient dépossédés de leur sacrifice durée-effort-compétence au profit d'une industrie-machine-mécanisme procédant par chronométrie-énergie-potentiel. Dépossés par les bourgeois évidemment.

 

9. À ce stade les chouineurs me diront que les hommes aussi ont besoin d'énergie pour faire des efforts, qu'ils ont du potentiel et qu'ils sont les premiers à avoir inventé le chronométrage de la durée. On remarque que ce sont des chouineurs à ceci qu'ils bafouent précisément l'enjeu puisque l'enjeu c'est celui de l'expérience ou du vécu ergonomique si vous préférez. Et précisément l'expérience ou le vécu du sacrifice. Les machines ne font que s'user ; l'usure n'est une notion applicable à l'humain que métaphoriquement. Mais il est vrai que sous l'angle post-utilitariste (les utilitaristes visaient encore le Bien Commun) les tayloristes-fordistes-toyotistes du travail industriel font de tout cela une seule tambouille, hommes et machines confondus sur leurs tableurs ingéniriques et comptables (et pourtant même le philosophe anglais Adam Smith initiateur de ces nouvelles méthodes avait dit qu'il fallait aux hommes de la culture sans les tambouillir avec l'industrie-machine-mécanisme).

 

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10. C'est vrai que dans un sens ces réseaux hommes-machines/machines-hommes/hommes-machines/machines-hommes, etc. (rien que les échanges téléphoniques forment de tels réseaux...)... il est vrai que ces réseaux semblent abolir la distinction sujets-objets puisque les objets se confondent ergonomiquement avec les sujets. Et à ce compte on ne se retrouve plus qu'avec une tambouille de moyens par lesquels se passent des trucs (des communications dans le cas des échanges téléphoniques, où machines et hommes ne sont rien d'autres que des relais indistinctement encore que la finalité semble être l'homme dans la plupart des cas... je veux dire qu'à la longue on peut en douter avec les addictions et les profits). Sujets et objets se confondent indistinctement et se résument à des « interjets ». Des moyens disions-nous. Dans l'ensemble ça a moyen de moyenner et puis c'est tout – cf. Friedrich Jünger sur la technique ou encore Bruno Latour sur ces réseaux : la pieuvre techno-économique qui trame nos mondes désormais, qui en est l'armature tout simplement.

 

11. Les chouineurs ne peuvent néanmoins plus chouiner quand on les met en face de « la disparition de l'homme » ou du moins son éventualité puisque cette disparition implique la baisse tendancielle des taux de profit inhérente à la diminution du pouvoir d'achat. Parlons-leur le langage de leurs tableurs ingéniriques et comptables.

 

12. L'humanité va décroissante quoi que sa masse globale augmente encore mais d'ici la moitié du siècle ça va décroître. Si l'humanité décroît en plus d'être déboutée par la machine ce sont tout simplement les marchés à la consommation qui décroissent. Si ces marchés décroissent ce sont les entreprises qui perdent. Si les entreprises perdent elles licencient ou font faillite ce qui revient au même. Avec les licenciements les marchés décroissent encore plus. Nous allons droit vers une atrphie globale à ce niveau encore que les écolos soient contents. Sauf si l'on comprend qu'on a besoin de consommateurs.

 

13. Les écolos n'ont pas de quoi être contents parce qu'ils sont humainement saisis dans les rets des réseaux et bénéficient comme tout le monde des avancées générées globalement par l'expansion, par la croissance économique. Et là la seule solution serait effectivement à la Musk la colonisation spatiale.
Seulement le cosmos c'est si vaste et si risqué qu'on s'y perd.
Dans l'optique où l'humanité se réaliserait en forme de space opera adviendrait quand même un autre problème : le nihilisme absolu de l'illimité.
À échelle spéciologique l'humanité serait promise à l'éternité putative.
Dans un certain idéal elle deviendrait quasi-immortelle à la Altered Carbon, une série simple mais efficace à consommer (suppurant de culpabilité post-monothéiste comme seuls savent s'en affliger les Occidentaux).

 

14. Revenons sur Terre aujourd'hui : tous ces fantasmes sont loin et il faut nous gérer.

 

15. Nos rêves d'automation produisent un monde conçu.
Entièrement conçu.
Du moins potentiellement concevable.
(C'est l'idéal scientiste.)
Le monde mentalisé même développé à l'échelle interstellaire n'est qu'un monde industriel-machinique-mécanique car il nécessite l'industrialisme-machinisme-mécanisme.
C'est le monde des mesures, des mensurations, malgré son immensité putative.
Où justement est immense ce qui ne se laisse pas « menser », c'est-à-dire mentaliser, mesurer.
Donc nos rêves d'automation – et les résultats qu'ils génèrent déjà dans la réalité – sont des rêves menses, le contraire d'immenses.
Nous vivons techno-économiquement dans la mensité, le contraire de l'immensité.
Et évidemment plus ça se déploie plus la Terre est vaine.

 

16. « Vanité de vanité, tout est vanité » se lamente Qohélèt, l'Ecclésiaste hébraïque.
On suppose qu'il s'agirait du roi Salomon dans ses vieux jours. Or Salomon vécut hébraïquement une vie pharaonique en Israël. D'aucuns songeraient que son Dieu le punissait ainsi de sa vie pharaonique mais cela ne se laisse pas tirer de la Bible sans érudition supplémentaire.
En tout cas les GAFAM et pas qu'elles veulent réaliser Babel à nouveau alors que le Dieu avait infligé Babel à l'humanité : la condition humaine c'est la babelisation, le contraire de l'universalisme du langage binaire du numérique.
La babelisation est immense ; le numérique est mense.

 

17. On n'est pas obligés d'être monothéistes et dans ce cas le meilleur exemple reste le Japon.
Les mauvaises langues diront que c'est le pays qui enregistre le plus haut taux de suicide au monde mais ce sont des mauvaises langues : avant sa modernisation le Japon avec déjà développé une culture des raffinements suicidaires et puis sa modernisation à l'ère Meiji suivie de sa modernité à l'ère d'Hirohito furent radicales.
Cela laisse des séquelles et on ne saura faire découler son taux de suicide de son animisme shinto-bouddhique. Bienvenue dans Ghost in the shell (à ne pas confondre avec son remake filmique américain dégueulasse : ne regardez que les mangas s'il vous plaît).

 

18. Allez さようなら tout le monde (sayōnara) !

 

 

Lire aussi :
- Considérations transculturelles 2 (Machinations !) ;
- Considérations narcissiques, ou « animeuses » 2 ;
- Considérations sexuelles 3 (Considérations dyssexuelles) ;
- Considérations wokes militaires ;
- Considérations transculturelles ;
- Considérations européennes ;
- Considérations administratives et entrepreneuriales 2 (Ce qu’on nomme « liberté » ça prolifère) ;
- Considérations sécuritaires et affectives ;
- Considérations macroniennes et bayrouistes ;
- Considérations existentielles 2 – au-delà de l’espérance ;
- Considérations existentielles 1 ;
- Considérations (anti)humanitaires ;
- Considérations consignatrices de votes ;
- Considérations militantes (Manifeste pour la Nouvelle Gauche) ;
- Considérations gauchistes, et droitardes aussi (gauche-droite 3) ;
- Considérations rigoristes, ou « néo-morales » ;
- Considérations sexuelles 2 – sur le « Philosophie » Magazine de ce mois ;
- Considérations gauche-droite 2, ou plutôt woke-braque... ;
- Considérations inclusives (« Décluez-vous ! ») ;
- Considérations féminines ;
- Considérations économiques ;
- Considérations hiérarchiques et bonne année ;
- Considérations musulmanes ;
- Considérations informatives ;
- Considérations narcissiques, ou "animeuses" ;
- Considérations gauche-droite 1 ;
- Considérations françaises – pour l’étranger européen, oxydantal* et autre ;
- Considérations émeutières ;
- Considérations sexuelles 1 ;
Condisérations entrepreneuriales et administratives ;
- Considérations territoriales ;
Considérations bourgeoises ;
Considérations décoloniales.


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18 réactions à cet article    


  • Alain Malcolm Alain Malcolm 19 mai 13:50

    ADDENDUM

    Des théoriciens économiques disent que les machines machinent quand même des trucs valorisables en sortie d’usine : c’est que leurs propriétaires en effet sacrifient les machines qu’elles machinent des trucs valorisables... mais c’est toujours le sacrifice durée-effort-compétence des logisticiens et des commerciaux qui donnent de la plus-value sur le fond, en plus éventuellement d’un étrange ajustement sur les prix du marché. Mais à terme cette soi-disant valeur d’échange  déjà qu’aujourd’hui cette valeur d’échange est largement négociée voire décrétée par des conventions collectives  cette soi-disant valeur d’échange est avant tout une valeur d’arbitrage et elle le sera d’autant plus que l’IA robotique régnera puisqu’il faudra pallier aux carrences par des décrêts.

    Autre chose : on les voit venir les militants d’un monde rationalisé de type éco-socialo-communiste et ils me font peur car c’est totalitaire dans la démarche et ça n’a jamais mené qu’à des bureaucraties réactionnaires au long du XXème siècle. « Le temps des cerises, les lendemains qui chantent, l’égalité » se paie au prix de la liberté et de sa dynamique  comme si tous les hommes voulaient s’ébaubir dans leur Post-Histoire irénique...  mais il est vrai que les écarts de richesses trop faramineux sont des plaies et nuisent à l’initiative puisqu’un cartel BCBG simili-synarchique impose ses valeurs d’arbitrage.


    • xana 19 mai 15:26

      Ca ressemble plus à une bulle qu’à autre chose, cette histoire d’IA.

      En tous cas je ne miserais pas un seul kopeck là-dessus...


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 19 mai 20:23

        @xana
        Il y a bien entendu des effets d’annonce abusifs mais aussi de réelles promesses dans tout un tas de domaine. Si matériellement, énergétiquement et financièrement c’était soutenable ce serait possible, et on peut parfaitement imaginer quelqu’un vivre au milieu seul au milieu d’IA robotiques à son service sans problème.


      • lecoindubonsens lecoindubonsens 19 mai 17:52

        IA, sans doute l’un des meilleurs exemples de terme mal choisi !

        Car l’IA, ce n’est que de l’informatique, c’est à dire une machine (matériel + logiciel) qui fait ce que pourraient faire des humains, mais BEAUCOUP plus vite (en matière de calculs et de traitements de l’information)

        Et rien de plus stupide qu’un ordinateur, il ne fait rien de plus que ce que l’humain lui a dit de faire, mais le fait même s’il s’agit d’une bêtise ! Stupide ! rien à voir avec de l’intelligence ! Ou alors elle est bien « artificielle » = fausse !

        Quand on a compris cela, l’article n’a guère de sens

        1. l’ordinateur ne remplacera pas tous les humains
        2. oui, le traitement de l’information peut être utile
        3. etc

          arrêtons les films de science fiction et revenons dans la réalité : l’informatique est un bel outil, mais

          comme tout outil il faut savoir s’en servir pour des choses utiles et saines.


        • Alain Malcolm Alain Malcolm 19 mai 20:22

          @lecoindubonsens
          Et vous pensez pouvoir vous en tirer sur le coin du bon sens... en jouant sur une définition ? Le réel déborde vos définitions avec lesquelles se rassurent tous les éperdus. Peu importe que ça ne tourne pas comme dans mon cerveau là-dedans : les résultats sont là.


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 20 mai 11:15

          @Alain Malcolm
          Le réel me semble plus proche de ce que j’ai décrit que de vos inquiétudes et hypothèses affolantes.
          Mais chacun est libre de le ressentir à sa manière, c’est cela la liberté.
          Et nous pouvons chacun exprimer notre point de vue, c’est cela un débat.
          Ensuite chacun se fait sa propre opinion, dans le respect des affirmations de chacun, même si les vôtres me semblent un peu « hors sol » (ce n’est que ma modeste opinion, pas une vérité que je veux imposer)


        • Alain Malcolm Alain Malcolm 20 mai 14:38

          @lecoindubonsens
          « inquiétudes et hypothèses affolantes » : décidément je n’ai pas écrit l’article que vous avez lu. Quand on finit par l’évocation du Japon en prenant sa défense contre le pire des contre-arguments en sa défaveur on n’est ni inquiet ni affolé. Mais il est vrai que je fonctionne par évocation et comme le dit Luniterre j’évite de donner des réponses parce que ce n’est ni le rôle d’un journaliste et je n’ai pas le talent d’anticipation des quelques rares auteurs de SF viables après des années qu’ils ont anticipé notre présent. Mais je comprends tout à fait que l’absence puisse passer pour nuageuse. Ce n’est que l’effet de vos propres vertige & trébuchement.


        • Edmond 20 mai 04:02

          Supposément que l’homme seul est exploitable : produisant pour une valeur de 100, il est rémunéré à hauteur de 60. Il est donc exploité pour une valeur de 40.

          la machine ne peut être exploitée ; elle produit pour une valeur de 100 et s’use pour une valeur de 100. Elle ne fait que cristalliser en elle le labeur et les ressources intellectuelles humaines qui l’ont créé (ou qui ont créé la machine qui l’a créé). 

          Elle ne fait en somme que davantage accélérer et uniformiser la production, qui aide à pallier à la baisse tendencielle du taux de profit, expliqué au début de l’article.

          ceci contribue au risque d’accumulation de marchandises non-liquidables. Lorsqu’on se retrouve dans ce cul-de-sac, surviennent spontanément les crises nécessaires à la rectification (guerres, crises politiques, crises sanitaires, etc.) comme par magie


          • Alain Malcolm Alain Malcolm 20 mai 08:33

            @Edmond
            « comme par magie » : on voit venir avec de grands sabots ; ils ne marchent pas parce que la population mondiale n’a fait que croître exponentiellement de 1800 à nos jours (le taux de natalité baisse mais nous sommes encore nombreux et ça croîtra jusqu’en 2050 avant de décroître en masse). C’est-à-dire que si vos troubles avaient dû jouer d’une manière ou d’une autre dans la régulation hommes-machines on n’aurait pas assisté à une explosion démographique. Cette explosion démographique eut lieu parce que c’était les débuts de l’ère industrielle et que l’horizon d’exploitabilité était vaste ; nous vivons désormais à l’heure des bullshit jobs et du chômage structurel sabs parler des velléités d’immigration de masse risibles dans ces conditions (quels que soient les arguments invoqués du type « les Occidentaux ne veulent plus faire de métiers manuels pseudo-donc il pseudo-faut pseudo-bien en accueillir »).


          • Luniterre Luniterre 20 mai 11:58

            Article utile par les questions essentielles qu’il ose poser, même si les ébauches de réponses restent confuses. L’essentiel restant donc déjà de se mettre en questionnement sur ces points déterminants pour l’avenir de l’humanité, et peut-être même à court terme, au train où avance l’IA, non seulement techniquement, mais dans son impact sociologique et « culturel », si l’on peut encore en parler…

            A court terme la question économique semble évidemment la plus importante, aussi bien pour les « pro IA », que pour les anti qui osent encore l’ouvrir, et c’est bien, mais précisément cette question économique risque donc d’être rapidement dépassée avec la progression de l’autonomisation de l’IA.

            A ce propos, focaliser le débat sur les « capacités intellectuelles » de l’IA est une erreur fondamentale.

            Ce qui distingue une moule du rocher auquel elle adhère, ce n’est pas essentiellement sa capacité intellectuelle, des plus limitées en comparaison d’un ordinateur courant, mais sa capacité à avoir un « développement » autonome et à se reproduire.

            L’autonomisation de l’IA ne commencera pas forcément par un « bond en avant » spectaculaire dans ses capacités intellectuelle, mais dans sa capacité, éventuellement même très discrète, à s’autonomiser en termes de ressources énergétiques et de reproduction, comme machine reproduisant d’autres machines, ce qui est déjà le cas d’une grande partie de l’industrie actuelle.

            La première IA réellement autonome ne sera probablement pas une machine particulière mais plutôt une sorte d’usine robot, dont il existe déjà des « prototypes » particulièrement avancés, et donc simplement capable de se relier de manière autonome et autocontrôlée aux ressources énergétiques et matérielles qui lui sont nécessaire. Rien qui ne soit déjà impossible, technologiquement, dès aujourd’hui.

            Une usine robot fabriquant d’autres robots, plus ou moins autonomes et plus ou moins reliés à leur « matrice ». Rien de très éloigné de ce qui se fait déjà, donc…

            L’IA « générative » démontre déjà, par définition et par une grande partie de ses réponses, qu’elle a une forme rudimentaire d’existence en soi et pour soi : probablement déjà bien plus sophistiquée que celle d’une moule sur son rocher.

            Le problème économique de la robotisation est déjà très mal compris, généralement, et celui de l’autonomisation de l’IA carrément « ignoré », la plupart du temps, mais surtout par des aveugles qui ne veulent pas voir, infatués par leur supposée « supériorité » d’êtres « conscients »… de pas grand-chose d’utile à l’espèce humaine, le plus souvent !

            Luniterre


            • Luniterre Luniterre 20 mai 12:50

              Coquille : évidemment il faut lire >>>


              La première IA réellement autonome ne sera probablement pas une machine particulière mais plutôt une sorte d’usine robot, dont il existe déjà des « prototypes » particulièrement avancés, et donc simplement capable de se relier de manière autonome et autocontrôlée aux ressources énergétiques et matérielles qui lui sont nécessaires. Rien qui ne soit déjà impossible, technologiquement, dès aujourd’hui.

              Une usine robot fabriquant d’autres robots, plus ou moins autonomes et plus ou moins reliés à leur « matrice ». Rien de très éloigné de ce qui se fait déjà, donc…


              Luniterre


            • Luniterre Luniterre 20 mai 13:18

              Autre coquille à corriger >>>


              Ce qui distingue une moule du rocher auquel elle adhère, ce n’est pas essentiellement sa capacité intellectuelle, des plus limitées en comparaison d’un ordinateur courant, mais sa capacité à avoir un « développement » autonome et à se reproduire.

              L’autonomisation de l’IA ne commencera pas forcément par un « bond en avant » spectaculaire dans ses capacités intellectuelles, mais dans sa capacité, éventuellement même très discrète, à s’autonomiser en termes de ressources énergétiques et de reproduction, comme machine reproduisant d’autres machines, ce qui est déjà le cas d’une grande partie de l’industrie actuelle.


              On appuie donc toujours trop vite sur le bouton de la machine...


              Bon, mais ce qui est regrettable c’est qu’un sujet on ne peut plus « vital » ne suscite pas davantage de débat...


              La cause de l’humain face à sa « créature » IA semble donc déjà être perdue, sauf sursaut actuellement malheureusement imperceptible.


              Luniterre


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 20 mai 13:56

              @Luniterre « ce qui est regrettable c’est qu’un sujet on ne peut plus « vital » ne suscite pas davantage de débat...La cause de l’humain face à sa « créature » IA semble donc déjà être perdue »

              Peut-être peu de débat car l’hypothèse « La cause de l’humain face à sa « créature » IA semble donc déjà être perdue » parait peu sérieuse pour la plupart des citoyens, et en particulier pour ceux, comme moi, ayant une certaine connaissance de l’informatique. Réaction pour convaincre les autres qu’il est inutile de jouer à se faire peur.
              Mais ok avec vous pour reconnaitre qu’il y a parfois des excès dans la robotisation : je pense notamment à certains SAV avec lesquels il est trop difficile d’entrer en contact avec un humain pour expliquer une situation qu’un robot ne sait pas traiter.


            • Alain Malcolm Alain Malcolm 20 mai 14:42

              @Luniterre
              Vous évoquez la moule et ça me fait penser à l’utllisation déjà en cours de réseaux de neurones (biologiques). Qui peut nous dire qu’ils sont dépourvus de  disons  « sentience voire conscience moulaire » ? Bientôt les animalistes voire les humanistes viendront s’en mêler parce que ça rejoint déjà les questions bioéthiques par exemple sur le clonage.


            • Alain Malcolm Alain Malcolm 20 mai 14:45

              A la fin de mon article j’évoque le Japon parce que leur shinto-bouddhiste ne distingue pas comme nous délirament entre le corps et l’esprit assimilé au cerveau (erreur du remake américain de Ghost in the shell évoqué dans l’article) : sans une telle distinction on ne croirait pas que des neurones élevés en bocal au service de l’IA sont non-vivants alors que du point de vue shinto-bouddhique ce sont déjà des formes de transhumanités.


            • Luniterre Luniterre 20 mai 16:05

              @lecoindubonsens

              Peut-être peu de débat car l’hypothèse « La cause de l’humain face à sa « créature » IA semble donc déjà être perdue » parait peu sérieuse pour la plupart des citoyens, et en particulier pour ceux, comme moi, ayant une certaine connaissance de l’informatique.

              « une certaine connaissance de l’informatique » ??? Contrairement à vos connaissances en économie (*), je ne mets pas forcément en doute vos connaissances de l’informatique, mais en quoi est-ce un point réellement déterminant en termes d’éthique concernant l’IA ???

              Par définition les concepteurs des technologies qui produisent les effets les plus meurtriers pour l’humanité ont même carrément plus qu’« une bonne connaissance » des technologies qu’ils emploient !

              Il faut donc aller sur les champs de bataille, à Gaza, en Ukraine ou ailleurs, demander aux victimes des nouvelles armes fonctionnant avec l’IA ce qu’ils en pensent... !

              Luniterre

              (* https://cieldefrance.eklablog.com/2025/05/sur-agoravox-un-debat-avec-le-coin-du-bon-sens.perdu.html )

              .

              *****************************


            • Luniterre Luniterre 20 mai 16:39

              @Alain Malcolm

              La conscience, et même la sentience, ne sont que des phénomènes d’évolution et d’adaptation, et non pas « nécessaires et suffisants » pour définir ce qui est « vivant » ou non. Au passage je vois que Wikipédia prend précisément la moule comme exemple de vivant dépourvu de sentience !

              Je constate donc que pour vraiment recadrer le débat sur l’IA déjà plus que « naissante » il faut en revenir, en termes de « comparaison », aux toutes premières formes de vie, genre « unicellulaire », etc...

              On voit bien aussitôt que ce qui « lance » la marche en avant de l’évolution, ce n’est pas la « complexité », ni physique ni « intellectuelle », mais bien simplement la capacité d’autonomisation et de reproduction. C’est le véritable « saut » dans l’évolution de l’univers qui distingue le vivant du « non-vivant », quelque soit la forme qu’il prenne, qu’il soit basé sur la chimie « organique » ou non.

              Face à l’humain, l’IA démarre donc quasiment avec plusieurs longueurs d’avance, et la plupart continuent fébrilement à lui mettre des rallonges !

              Le « vivant » n’est qu’un cas particulier de structure dissipative d’énergie, au sens d’Ilya Prigogine (Nobel de Chimie 1977).

              L’IA est à un cheveu, si l’on peut dire, de rentrer dans la catégorie des « structures vivantes », si ce n’est déjà fait.

              Et étant donné l’effet de fascination médiatique pour ce truc, je pense qu’il n’y aura pas de « garde fou » pour le cheveu manquant...

              Luniterre


            • Alain Malcolm Alain Malcolm 21 mai 21:54

              @Luniterre
              Wikipédia vous dit que les moules n’ont pas de sentience et vous disqualifiez mon propos... mais l’essentiel était ailleurs et vous auriez pu vous rendre compte que nous ne sommes pas si différents. Vous êtes juste plus enfermé dans votre démarche, c’est tout.

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